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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le personnage principal du livre est encore au Lycée lorsqu'elle tombe enceinte. Elle mène sa grossesse à terme. Puis, très vite, elle part faire ses études loin de ses parents, laissant son fils à la charge de sa mère. Cet éloignement lui permet de reprendre le cours de sa vie et surtout de vivre loin de son père avec qui les rapports sont très conflictuels. Elle mène à bien ses études qui lui permettent de devenir institutrice. Elle récupère son fils, se marie et met au monde une petite fille. Une vie réglée comme du papier à musique, sans aspérités, vue de l'extérieur. Mais elle étouffe et elle est incapable de l'exprimer. Elle semble tout subir : sa vie familiale, les infidélités de son mari, sa belle-famille, ... Elle se laisse porter par les événements, par les jours qui se succèdent. Seule l'écriture lui permet de s'évader, de se réaliser. L'écriture devient alors son oxygène, sa raison de vivre. C'est la seule chose qu'elle choisit réellement. Et il s'avère qu'elle a du talent. Elle va devenir un écrivain reconnu. C'est cette notoriété qui lui permet de s'assumer et de prendre sa vie en main en faisant ses choix, de se libérer de ses chaînes.

C'est un livre de sensations et d'émotions. le lecteur est tenu éloigné du personnage principal qui se caractérise par sa pudeur et sa froideur. D'ailleurs, son prénom n'est jamais révélé tout au long du roman.

J'ai pris du plaisir a lire ce livre écrit tout en lenteur, par petites touches (les chapitres sont courts). Je me suis sentie parfois un peu perdue par l'écriture abrupte de l'auteur. J'ai aimé me retrouver plongée au coeur de la Norvège magnifiée par les descriptions de la nature de Herbjorg Wassmo.

Ce fut un bon moment de lecture.
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Drôle de livre....
Comme nous le signale le titre nous sommes dans une succession d'instants de vie.
Cela reste chronologique mais la réalité et la narration des rêves sont mélangées.
Difficile de s'y retrouver.
Le style d'Herbjørg est toujours rude, âpre.
Les différends personnages nous sont mis en distance, nous ressentons de la méfiance pour eux, ils restent "le pêcheur", "l'apprenti électricien", "le garçon", "le chasseur", avec toujours l'emploi du "il" plutôt troublant.

Une anecdote amusante la permission du soleil ...
"L'école ferme dès l'instant où le premier disque solaire se montre au sortir de la nuit polaire".
De drôles de questions,
Un roman, est ce la narration d'une histoire inventée avec des personnages qui n'existent pas, qui n'ont jamais existé ?
Peut on écrire des histoires inventées, peut on être payé pour une histoire inventée ?
Et ces instants là, sont ils inventés ou ont ils été vécus ?
De belles affirmations,
La difficulté d'être une femme. Dans cette Norvège qui se relève de la guerre, la route est rude, il y a beaucoup de fenêtres mais il n'y a pas de porte !
Beau résumé de la lutte de libération des femmes.
En Norvège, en France il a été difficile de faire prendre en compte que les femmes sont des Hommes comme les autres, qu'elles ont des idées, qu'elles veulent les exprimer.

Les références littéraires foisonnent, nous sommes en bonne compagnie !
Simone de Beauvoir rend une visite imaginaire à la narratrice, "on ne naît pas femme, on le devient" disait elle mais Herbjørg nous rappelle que Simone n'a pas eu d'enfants.
Virginia Woolf ne lui répond pas quand elles se retrouvent à discuter ensemble, celle qui souffrant de maladie mentale (?), féministe, n'a pas trouvé d'autres solutions que de remplir ses poches de cailloux avant d'aller faire un tour à la rivière !
Un manuscrit d'Herbjøg a remporté le concours de meilleur roman documentaire, le récit de la famille qui a du fuir la Suède par les montagnes pendant la guerre.... rappelons nous "un long chemin" livre où il n'y avait aucun héros, que des perdants.

On cherche à comprendre, on cherche à savoir, c'est sa vie ou pas, c'est ce qu'elle a ressenti ou pas .... il faut du temps pour comprendre qu'on ne peut peut être pas tout comprendre !
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J'ai beaucoup aimé ce livre, ce roman qui retrace la vie entière d'une femme de sa jeunesse à la maturité. Malmenée par un père incestueux dont elle ne parle pas, elle réussira à « gagner » sa vie. Mère très jeune, elle quitte son fils pour intégrer une école afin de s'émanciper. Une longue ascension, sans faire de bruit, la mènera au sommet de ce qu'elle pressentait enfant. Son désir d'écriture est le plus fort et tout en intelligence elle le conquiert bravement. Elle sera obligée pour cela de sacrifier certaines choses, être une « bonne mère » et une bonne épouse. Une écriture tout en retenue, en pudeur, les émotions sont contrôlées mais j'aime assez. Une belle résilience et un beau portrait de femme. le contraire de la condition pavillonnaire par Sophie Divry que je venais de terminer. le roman est écrit en courts chapitres comme un journal.
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"Ces instants-là" sont ceux d'une vie.

Une vie dévoilée petit à petit, image par image, par petites touches à travers des phrases tronquées.

Un ton rugueux, âpre, façonné par un environnement géographique proche du Grand Nord, où rien n'est facile.

La femme a vécu dans une île au Nord de la Norvège.

On ne connaît pas son nom, on sait d'elle qu'elle est petite, que jusqu'à son mariage, elle avait une longue natte.

Derrière ce "Elle" qui résonne à chaque page, c'est probablement l'auteur qui tisse sa propre histoire.


De l'adolescence à l'âge adulte, on prend connaissance de morceaux de vie.
Un père qu'elle méprise, pour qui elle n'éprouve que du dégoût, une petite soeur qu'elle adore, une mère énigmatique.


Mère adolescente, entre rêves et épisodes épileptiques, cette femme va conquérir son autonomie et sa liberté grâce à l'écriture .

"En écrivant, elle cherche à explorer ce qu'elle ne comprend pas dans la vie; dans la vie , elle se laisse décontenancer et oublie toute référence à la réalité".


Elle fait preuve d'une singulière capacité à tomber sur des hommes minables, très souvent autiste sans parvenir à intégrer les signaux du monde extérieur.

"Qui diable est-elle donc, qui ne peut s'abandonner, simplement être libre?"

Ses chemins de traverse, "cette honte de ne pas être. de ne pas être vraiment.Elle ne fonctionne pas. Pas toute seule. N'a aucun contrôle. Elle est l'étrangère.Invisible."


On perçoit le non-dit car ...laisse entrevoir... comment une vie peut en garder des séquelles...?

L'acquisition de la liberté, la décision de n'appartenir qu'à elle-même!

Mais à quel prix?
Il y a des sacrifices et des dommages collatéraux.

Un récit intime, poignant et lumineux, la destinée d'une femme forte à l'apparence si fragile mais qui se surpasse dans l'écriture.


Un roman brut mais plein de délicatesse.

Une écriture abrupte.

Mais que d'émotions, de sentiments!


Un livre lu dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire 2014
Lien : http://jeblogueunpeubeaucoup..
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Avec Ces instants-là, deux choses sautent aux yeux:
-on a droit à une écriture vive rendue par le style de l'auteure: très souvent, on nous présente une phrase typique (avec sujet, verbe, complément, point) relativement courte et qui aurait pu être longue si elles n'avaient eu pour séparation un point plutôt qu'une virgule, commençant la phrase suivante par le verbe alors que le sujet est dans une des phrases précédentes. Dans un premier temps, j'ai trouvé ça très déstabilisant mais étonnamment, ça donnait un rythme rapide et malgré tout agréable.
-aucun des personnages dans ce livre, si ce n'est des célébrités, ne porte de noms. L'héroïne, c'est Elle, son fils est le garçon, etc… J'ai trouvé cela très original mais aussi particulièrement déroutant au début mais on s'y fait très bien. le seul souci, c'est qu'au bout d'un moment, elle rencontre d'autres personnes, notamment des hommes et n'ayant pas de noms, j'ai fini par me mélanger les pinceaux entre le père du garçon, le copain qu'elle a eu avant ou après, on ne sait pas trop, son mari, etc… Ça finit par devenir très confus au bout d'un moment et moi qui adore les détails, c'était plutôt perturbant et m'a déplu au bout d'un moment.

J'ai adoré la première moitié. J'ai beaucoup aimé le personnage principal, on avait un bon équilibre entre les événements qui la frappaient, ses sentiments, ses pensées, son imagination. J'ai trouvé cette partie vraiment dépaysante que ce soit de par le pays, le climat ou par l'époque, j'ai vraiment été transportée.
Le troisième quart a commencé à décliner: on se concentre beaucoup plus sur Elle qui est devenue plus ennuyeuse, elle a continué d'avancer mais son imagination ou sa folie, on ne sait pas trop, a pris doucement le dessus et j'ai trouvé cette partie plus confuse et moins intéressante.
Quant au dernier quart, j'ai détesté. Ça a été un calvaire pour le terminer. Cette partie est entièrement tournée vers elle et j'ai trouvé ça plus superficiel, elle stagne et ça tourne en rond au final, c'est dommage. Quelques passages m'ont vraiment plu notamment un paragraphe sur l'écriture mais c'est tout et pas assez. Ça m'a un peu gâché le plaisir des premières pages.

Donc une lecture assez mitigée en conclusion avec un excellent début, un milieu moyen et une fin pénible.
Lien : http://psylook.kimengumi.fr/..
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C'est dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire organisés par Price Minister que j'ai reçu ce livre. le résumé m'a alléchée ainsi que le fait de savoir que l'histoire se déroule en Norvège. le grand Nord, la neige et ses traditions m'attirent irrésistiblement en cette période (presque) hivernale.

C'est donc avec un certain enthousiasme et quelques attentes que je me suis plongée dans ce roman. Au final, j'en ressors mitigée. Certains aspects du roman m'ont profondément déplue; d'autre m'ont ravie et entraînée, époustouflée.

Il faut d'abord savoir que le style de l'auteur est très particulier. Les phrases sont courtes. Elles ne comportent parfois pas de verbe. Certaines tournures sont même très poétiques et font perdre le fil de l'intrigue. L'auteur aime les circonvolutions, les chemins détournés, les images frappantes. Il faut donc s'habituer à ce style d'écriture. Il faut aussi apprendre à ne pas trop s'attacher à l'héroïne.

En effet, on ne connaîtra jamais son prénom. Cette « Elle » est une Norvégienne. On suit sa vie d'adolescente puis de femme mûre. Tout commence alors qu'elle a 14 ans et qu'elle tombe enceinte. Elle garde le bébé qui sera élevé en partie par ses grands-parents. Il faut tourner la page et passer à autre chose; envisager des études; devenir institutrice; se marier et gagner sa vie. J'ai éprouvé peu d'empathie pour cette héroïne. le style de l'auteur m'a empêchée de me sentir proche d'elle. C'est comme s'il y avait eu un mur invisible entre elle et le lecteur. Certes, on comprend qu'il lui arrive des choses terribles: cette grossesse non désirée alors qu'elle est adolescente; plus tard, ce foetus qui ne survit pas et enfin ce secret terrible, qui la concerne elle et son père, qui pèse sur ses épaules et qui ne sera jamais clairement révélé. le roman n'est pas dramatique pour autant et l'héroïne paraît lointaine, comme détachée de tout. Difficile donc de s'y attacher ou de s'y identifier.

Il y a pourtant en elle des côtés que j'ai aimé. C'est une femme moderne, forte et déterminée qui fait de mauvais choix concernant les hommes et qui va pourtant trouver sa liberté. L'époque à laquelle se déroule le roman n'est jamais précisée. J'opterais peut-être pour les années 60. Dans tous les cas, il s'agit d'une société patriarcale dans laquelle les femmes ont peu droit à la parole. Pourtant, notre héroïne va s'émanciper: d'abord par la lecture puis par l'écriture en devenant un écrivain connu et reconnu dans tous les pays. C'est peut-être cet aspect du roman qui m'a le plus séduite. On suit finalement l'ascension d'une femme qui se libère grâce aux mots, aux livres, à la littérature. On la suit dans ses débuts timides d'écrivain puis dans ses tournées et ses conférences. Cette fille de presque rien devient enfin quelqu'un dont la parole est reconnue. Une belle revanche sur sa vie de femme.

Je suis donc assez mitigée après la lecture de ce roman. J'ai peu adhéré à la manière dont l'auteur nous présentait son personnage. J'aurais aimé qu'elle soit moins froide, plus accessible. J'ai cependant adoré suivre son ascension dans le monde des lettres et sa fulgurante prise de liberté.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Après Cent ans, où Wassmo contait plusieurs générations de femmes qui l'ont précédée... elle revient ici plus particulièrement sur sa propre histoire, hantée par une enfance douloureuse et fragile.
Une écriture sinueuse et sensible, touchant !
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Ces instants-là, ce sont tous les épisodes d'une vie de femme, les évènements marquants et les moments plus insignifiants, ceux qui tissent au fur et à mesure une existence où il faut se battre pour exister, pour surmonter la maladie et ses crises, pour exprimer son talent, pour résister à ceux qui veulent éteindre la flamme qu'elle porte en elle, qui veulent imposer leur mode de pensée, leur médiocrité ou leur résignation.
Ce sont aussi les instants qui ne sont jamais racontés, dont le lecteur prend conscience à la faveur de quelques phrases, ceux qui expliquent la haine que l'héroïne porte à son père et la réserve qu'elle conserve face à sa mère.

C'est un roman fort, imprégné de féminisme, mais pas seulement. C'est aussi un livre sur la difficulté de devenir un auteur, de faire entendre sa voix, de comprendre soi-même que l'on a des choses à dire et qu'elles ont de la valeur. Une oeuvre âpre et puissante, en harmonie avec la nature sauvage de la Norvège que l'on découvre au travers de ces pages.
Lien : http://ruedesiam.blogspot.fr..
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