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À vrai dire, je ne sais que penser de ce roman...
Je commençais à me lasser des intrigues victoriennes, aussi brillantes soient-elles, de Sarah Waters, trouvant que le ressort du roman-feuilleton à la Eugène Sue ne pouvait pas fonctionner indéfiniment. du coup, j'ai vu arriver d'un assez bon oeil ce roman historique, mais pas trop, lesbien mais pas que, qui semble se refuser aux bon gros coups de théâtre qui avaient fait le succès des premiers livres de l'auteur. Si l'action est mise légèrement en retrait ici, au sens où elle ne concentre pas le gros des effets, cela profite à une peinture de personnages tout en douceur, en finesse, en soupirs retenus. Il est frappant de voir à quel point ce roman et ces personnages sont empreints de tristesse, à quel point vivre leur est malcommode.
L'histoire s'étale sur 6 ans, en trois périodes données (1947, 1944, 1941) et à rebours. Je ne suis pas spécialement fan des histoires linéaires, en général, et n'ai aucun mal à suivre des développements alambiqués, mais ce choix-là, pour ce roman précis, m'a déroutée. J'ai eu l'impression de ne pas voir où l'auteur voulait en venir, ni si elle voulait en venir quelque part. Une histoire qui recule, à la base, je trouve l'idée sympathique, mais là... Sais pas... J'en garde une impression en demi-teinte, comme si les couleurs, à un moment, s'étaient diluées. Tout en reconnaissant que les personnages de Ronde de nuit sont sans doute les créatures les plus abouties de l'auteur.
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Encore un remarquable roman de Sarah Waters qu'on termine à regret, tant il est captivant et bien écrit.

Cette fois, Sarah Waters quitte l'univers de l'époque victorienne pour nous mener dans une histoire qui se déroule en 3 parties dans Londres des années 40 : après, pendant et au début de la deuxième guerre mondiale et où évoluent des personnages dont les liens et les secrets sont révélés subtilement au fur et à mesure qu'on remonte leurs histoires, un peu à la manière d'une énigme policière. le passé éclairant donc le présent.

On retrouve des thèmes déjà exploré dans d'autres romans de Sarah Waters comme l'univers carcéral et bien sûr les amours « interdits » ou « tabous », mais aussi de nouveaux thèmes comme la guerre et pour la première fois l'histoire ne concerne plus uniquement des femmes, même si c'est pour moi la partie la plus intéressante.

L'ambiance générale est admirablement restituée fruit de nombreuses recherches historiques, les personnages sont attachants et leurs relations sont complexes : amour, séduction, passion qui mènent à la jalousie, aux trahisons et finalement au désespoir et à la solitude,…
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Sarah Waters écrit volontiers des romans dont les protagonistes sont lesbiennes, dans une Angleterre puritaine qui réprouve cette option de vie, et ce roman-ci, qui se déroule dans les années 1940, ne fait pas exception.

Ce qui fait selon moi son plus grand charme est une atmosphère de profonde solitude individuelle, dans laquelle l'état de conscience de chacun des personnages principaux est admirablement restitué, à petites touches réalistes et avec une infinie sensibilité. Comme si, un à un, ils nous faisaient des confidences à voix basse, dans la pénombre.

En 1947, nous découvrons quatre Londoniens profondément marqués par la guerre : Helen et Vivien, deux jeunes femmes qui tentent d'aller de l'avant, mais sont chacune enlisées dans une relation amoureuse qui se délite ; Kay, qui erre sans but dans la ville et dont le ressort semble brisé ; et Duncan qui, bien qu'adulte, se réfugie délibérément dans une dépendance quasi enfantine. Que cachent ces personnes, quelle souffrance les a ainsi laissées désemparées ? C'est ce que l‘auteure va nous faire découvrir habilement, en remontant le temps, de trois ans en trois ans.

Le coeur du roman, c'est l'année 1944, alors que les bombes volantes allemandes ravagent Londres. C'est dans cette partie, la plus longue, que l'auteure approfondit le portrait de ses personnages, notamment à travers la liaison de Vivien, Helen partagée entre deux amours, le séjour en prison de Duncan et les exploits de Kay en tant qu'ambulancière. le titre du roman prend ici tout son sens premier, puisque c'est la nuit que les alertes ont lieu, que les bombes explosent et que les ambulanciers portent secours aux blessés, dans un décor de fin du monde. le titre est aussi métaphorique, car les personnages restent dans la nuit, ils cherchent leur voie tout au long du roman.

Enfin, en 1941, pendant le Blitz, nous avons la genèse du récit en guise de conclusion très brève et l'explication des mystères qui subsistent encore.

Ce roman captivant a de nombreux atouts, outre l'atmosphère si particulière. Les personnages principaux sont attachants et leurs liens multiples peu à peu dévoilés ; certains des personnages secondaires sont aussi très intéressants, comme Robert Fraser, ancien compagnon de cellule de Duncan, ou Mickey, l'amie de Kay. le choix des thèmes : le Londres de la guerre et de l'après-guerre minutieusement reconstitué en toile de fond, l'homosexualité féminine, thème courant chez l'auteure, mais aussi l'attirance homosexuelle masculine, qui l'est moins, la marginalité (repris de justice, objecteurs de conscience, relations homosexuelles ou adultérines, ). Enfin, l'originalité de ce roman construit à rebours, de manière à intensifier le suspense, mais qui fait perdre ainsi les repères temporels habituels ; car les dernières pages du roman sont en fait le tout début du récit et l'histoire linéaire proprement dite se termine à la deux centième page, en fin de première partie. Sur une lueur d'espoir, pour au moins deux des personnages.
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Ronde de nuit s'ouvre en 1947 dans un Londres encore marqué par les bombardements. La construction en flash-backs successifs nous entraîne sur les traces de personnages dont les liens s'éclairent au fur et à mesure du récit. L'intrigue se noue autour de plusieurs secrets : pourquoi le jeune Duncan présente-t-il Mr. Mundy comme son oncle ? Qui est Alec, le garçon qui obsède Duncan et quel scandale les lie ? Que dissimule sa soeur Viv à Helen qui, elle, se cache pour appeler sa compagne Julia, romancière à succès ? Qu'y a-t-il derrière la tristesse de Kay ? le récit alterne d'un personnage à un autre, à mesure que le passé resurgit... Profondément romanesque, Ronde de nuit témoigne d'un travail historique documenté par le soin accordé aux détails réalistes de l'horreur vécue par les Londoniens, du blitz de 1941 jusqu'à la fin de la guerre. Les passages sur les maisons bombardées, les alertes et la fuite aux abris, sont parmi les plus forts du roman, en particulier lorsque Kay se retrouve au coeur du brasier qui ravage sa maison ou que Duncan et ses codétenus restent coincés dans leur cellule au moment des bombardements. Véritables héroïnes, les femmes participent toutes à l'effort de guerre et nourrissent des rêves d'émancipation. Kay et ses amies, qui ne peuvent vivre ouvertement leur homosexualité, demeurent indéfectiblement unies par les terribles souvenirs de ce qu'elles ont vécu.
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Cette lecture m'a fait ressentir un froid dans le dos pour toutes ces femmes à l'aide de l'autre, pour l'autre, vivant tous les instants commme le dernier.
C'est vivant….
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Ronde de nuit commence à Londres en 1947. Ses personnages sont marqués par la guerre : la désoeuvrée Kay, le doux Duncan récemment sorti de prison et Helen et Vivien, chacune aux prises avec sa propre relation cachée.
Nous faisons connaissance avec iels pendant la moitié du roman, avant de les retrouver en pleine guerre, en 1944, pour mieux comprendre comment iels en sont arrivé.e.s là.

C'est peut-être parce que je l'ai lu de manière un peu morcelée, mais j'ai eu l'impression de tourner en rond dans ma lecture. J'ai aimé son atmosphère et ses personnages, mais ça ne suffit pas pour prendre du plaisir dans un roman de plus de 500 pages…

Ce que j'ai le plus aimé, c'est découvrir la vie des Londonnien.ne.s pendant la guerre : les bombardements qui détruisent des quartiers entiers, le couvre-feu, la population civile qui est constamment sur le qui-vive et souvent enrôlée pour être utile, par exemple ambulancière…
Je salue également le souci du détail et le féminisme de l'autrice, qui n'hésite pas par exemple à parler des menstruations de ses personnages féminins et autres sensations et réflexions du quotidien qui concernent la plupart des femmes : parce que oui, lorsqu'on est dans la peau d'une jeune femme, on peut s'attendre à tout moment à avoir ses règles… ça prend de la place dans la tête et ça peut occasionner quelques désagréments ;)

Bref, un roman historique sur les années 40 certes réaliste, mais un peu longuet !
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On suit l'histoire de plusieurs personnages qui vivent la fin de la guerre en 1947, on devine que plusieurs choses se sont passées durant celle ci.

Et on passe a 3 ans avant et enfin on finit en 1941.
Voila ce qui ne m'a pas plu, j'ai du mal avec les récits antéchronologiques.

Apres on parle de sujet tabou et interdit a l'époque le suicide, d'avortement et d'homosexualité.
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Ici, dans le Londres de l'immédiate après-guerre, puis pendant la guerre, puisque le livre remonte le temps, nous suivons quatre personnages qui tentent de survivre tant bien que mal aux fissures laissées par celle-ci. Un roman de guerre et de brouillard, d'amour et de secrets. C'est très beau.
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Moi qui avait été très étonnée d'apprendre, après ma lecture de L'Indésirable que Sarah Waters était une auteure gay engagée, ce roman est clairement centré sur les difficultés à être homosexuel (homme ou femme) dans les années 40. Mais il critique aussi la société britannique en général, ainsi que les lois stupides qui condamnaient par exemple une personne qui avait tenté de se suicider à de la prison.

Si je me suis encore ennuyée à la lecture de ce roman, je l'ai quand-même préféré à L'Indésirable car il comporte des moments de grâce: les pages consacrées aux complications dûes à un avortement clandestin et à la lâcheté de certains hommes, celles qui mettent en scène une belle solidarité féminine et le très beau coup de foudre que Kay ressent pour Helen valent à elles seules la lecture de ce roman assez pessimiste puisqu'on y découvre qu'il y a toujours, dans un couple, quelqu'un qui aime davantage que l'autre. La difficulté, c'est que j'ai dû revenir sur la première partie pour comprendre la fin de l'histoire.


Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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J'ai trouvé que ce livre posait beaucoup de questions sur les protagonistes et pour autant ne répondait à peu de celles ci. La chronologie du livre est inversée. On connaît la vie des personnages puis on apprend en suite leur passé sans retourner au final dans le présent. Beaucoup de questions restent sans réponse et je ne comprend pas trop l'intérêt de ce livre du point de vue de la fiction .
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