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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quatre personnages attachants au coeur d'une époque et d'un lieu remarquables, et que j'avais envie de mieux connaître, le Londres d'après-guerre, voici ce que propose le roman de Sarah Waters. Il y a Helen, qui vit avec Julia, un couple interdit voué à la plus grande discrétion, même lorsque l'histoire d'amour se défait peu à peu. Il y a Viv et son amant de longue date qui semble ne pas pouvoir se décider à quitter son épouse. Il y a Duncan, le frère de Viv, à jamais marqué par plusieurs années de prison. Et enfin Kay, la plus mystérieuse, que cherche-t-elle ou que fuit-elle ? Après une mise en place un peu longue, mais jamais ennuyante, qui permet de situer les personnages et leurs relations plus complexes que ma présentation ne le laisse voir, la structure originale du roman apparaît : il est composé de trois parties, d'abord en 1947, puis 1944 et ensuite 1941. Cette construction à rebours éclaire les pans de l'histoire qui demeuraient méconnus à la fin de la première partie, et donne un éclairage différent aux événements.
C'est un roman plutôt original, par bien des aspects, notamment par sa progression temporelle singulière, et aussi par le thème de l'homosexualité à une époque où elle était fortement condamnée. Les nombreux dialogues fluidifient la lecture et donnent un ton assez enjoué malgré les conditions difficiles. L'évolution des personnages, traitée de cette manière, les rend plus attachants encore que si la narration était chronologique. le personnage de Kay, ambulancière de nuit lors des bombardements, donne lieu à des scènes terribles et saisissantes, qui rappellent que la guerre n'est pas seulement un arrière-plan commode à cette histoire, mais une fracture immense dans la vie de chacun des protagonistes.
Un ensemble d'arguments qui m'a assez séduite pour que je projette de continuer à lire Sarah Waters. Avez-vous lu ce roman ou d'autres de sa plume, et lesquels me conseillerez-vous ?
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C'est le seul roman de Sarah Waters que je n'avais pas encore lu et il me tardait de m'y attaquer puisque j'ai aimé tous les autres sans exception…

Le récit est découpé en trois parties en ordre chronologique inversé ; on part de 1947, puis on passe à 1944 et enfin à 1941. le roman suit quatre personnages durant cette période troublée, quatre personnages plus ou moins directement reliés (Viv est la soeur de Duncan par exemple).

Si j'ai eu du mal à me plonger complètement dans ma lecture durant la première partie, j'ai retrouvé le grand plaisir que j'ai déjà eu à lire Sarah Waters à partir de la deuxième partie, et ce plaisir s'est confirmé en fin de lecture.

La période dans laquelle s'ancre le roman est propice à l'effervescence des émotions. de plus, les sentiments éprouvés par les personnages sont pour la plupart des sentiments « interdits », liaisons homosexuelles, adultérines… Tout cela donne une écriture très sensuelle, mais qui n'occulte pas l'horreur de la guerre et du blitz.

Chaque acteur de l'histoire a un secret, un fantôme du passé, que l'on découvre petit à petit en remontant le cours du temps. Je dois avouer que ce petit goût de mystère n'était pas pour me déplaire.

Le procédé narratif permet au lecteur de dérouler sa lecture comme on avance dans un puzzle, pour qu'à la toute fin, l'histoire dans son intégralité se dévoile sous nos yeux.
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Ce que j'ai beaucoup apprécié dans ce roman, c'est le style de l'auteure. On a l'impression que Sarah Waters résout une enquête et elle nous amène petite à petit à la véritable histoire de ces personnages, tous reliés entre eux. Au début, on en apprends que très peu et au fur et à mesure, tout se décante et on y voit plus clair. Cela nous pousse à continuer à lire le roman jusqu'au bout, on finit par tourner les pages sans s'en rendre compte.
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À vrai dire, je ne sais que penser de ce roman...
Je commençais à me lasser des intrigues victoriennes, aussi brillantes soient-elles, de Sarah Waters, trouvant que le ressort du roman-feuilleton à la Eugène Sue ne pouvait pas fonctionner indéfiniment. du coup, j'ai vu arriver d'un assez bon oeil ce roman historique, mais pas trop, lesbien mais pas que, qui semble se refuser aux bon gros coups de théâtre qui avaient fait le succès des premiers livres de l'auteur. Si l'action est mise légèrement en retrait ici, au sens où elle ne concentre pas le gros des effets, cela profite à une peinture de personnages tout en douceur, en finesse, en soupirs retenus. Il est frappant de voir à quel point ce roman et ces personnages sont empreints de tristesse, à quel point vivre leur est malcommode.
L'histoire s'étale sur 6 ans, en trois périodes données (1947, 1944, 1941) et à rebours. Je ne suis pas spécialement fan des histoires linéaires, en général, et n'ai aucun mal à suivre des développements alambiqués, mais ce choix-là, pour ce roman précis, m'a déroutée. J'ai eu l'impression de ne pas voir où l'auteur voulait en venir, ni si elle voulait en venir quelque part. Une histoire qui recule, à la base, je trouve l'idée sympathique, mais là... Sais pas... J'en garde une impression en demi-teinte, comme si les couleurs, à un moment, s'étaient diluées. Tout en reconnaissant que les personnages de Ronde de nuit sont sans doute les créatures les plus abouties de l'auteur.
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Encore un remarquable roman de Sarah Waters qu'on termine à regret, tant il est captivant et bien écrit.

Cette fois, Sarah Waters quitte l'univers de l'époque victorienne pour nous mener dans une histoire qui se déroule en 3 parties dans Londres des années 40 : après, pendant et au début de la deuxième guerre mondiale et où évoluent des personnages dont les liens et les secrets sont révélés subtilement au fur et à mesure qu'on remonte leurs histoires, un peu à la manière d'une énigme policière. le passé éclairant donc le présent.

On retrouve des thèmes déjà exploré dans d'autres romans de Sarah Waters comme l'univers carcéral et bien sûr les amours « interdits » ou « tabous », mais aussi de nouveaux thèmes comme la guerre et pour la première fois l'histoire ne concerne plus uniquement des femmes, même si c'est pour moi la partie la plus intéressante.

L'ambiance générale est admirablement restituée fruit de nombreuses recherches historiques, les personnages sont attachants et leurs relations sont complexes : amour, séduction, passion qui mènent à la jalousie, aux trahisons et finalement au désespoir et à la solitude,…
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Sarah Waters écrit volontiers des romans dont les protagonistes sont lesbiennes, dans une Angleterre puritaine qui réprouve cette option de vie, et ce roman-ci, qui se déroule dans les années 1940, ne fait pas exception.

Ce qui fait selon moi son plus grand charme est une atmosphère de profonde solitude individuelle, dans laquelle l'état de conscience de chacun des personnages principaux est admirablement restitué, à petites touches réalistes et avec une infinie sensibilité. Comme si, un à un, ils nous faisaient des confidences à voix basse, dans la pénombre.

En 1947, nous découvrons quatre Londoniens profondément marqués par la guerre : Helen et Vivien, deux jeunes femmes qui tentent d'aller de l'avant, mais sont chacune enlisées dans une relation amoureuse qui se délite ; Kay, qui erre sans but dans la ville et dont le ressort semble brisé ; et Duncan qui, bien qu'adulte, se réfugie délibérément dans une dépendance quasi enfantine. Que cachent ces personnes, quelle souffrance les a ainsi laissées désemparées ? C'est ce que l‘auteure va nous faire découvrir habilement, en remontant le temps, de trois ans en trois ans.

Le coeur du roman, c'est l'année 1944, alors que les bombes volantes allemandes ravagent Londres. C'est dans cette partie, la plus longue, que l'auteure approfondit le portrait de ses personnages, notamment à travers la liaison de Vivien, Helen partagée entre deux amours, le séjour en prison de Duncan et les exploits de Kay en tant qu'ambulancière. le titre du roman prend ici tout son sens premier, puisque c'est la nuit que les alertes ont lieu, que les bombes explosent et que les ambulanciers portent secours aux blessés, dans un décor de fin du monde. le titre est aussi métaphorique, car les personnages restent dans la nuit, ils cherchent leur voie tout au long du roman.

Enfin, en 1941, pendant le Blitz, nous avons la genèse du récit en guise de conclusion très brève et l'explication des mystères qui subsistent encore.

Ce roman captivant a de nombreux atouts, outre l'atmosphère si particulière. Les personnages principaux sont attachants et leurs liens multiples peu à peu dévoilés ; certains des personnages secondaires sont aussi très intéressants, comme Robert Fraser, ancien compagnon de cellule de Duncan, ou Mickey, l'amie de Kay. le choix des thèmes : le Londres de la guerre et de l'après-guerre minutieusement reconstitué en toile de fond, l'homosexualité féminine, thème courant chez l'auteure, mais aussi l'attirance homosexuelle masculine, qui l'est moins, la marginalité (repris de justice, objecteurs de conscience, relations homosexuelles ou adultérines, ). Enfin, l'originalité de ce roman construit à rebours, de manière à intensifier le suspense, mais qui fait perdre ainsi les repères temporels habituels ; car les dernières pages du roman sont en fait le tout début du récit et l'histoire linéaire proprement dite se termine à la deux centième page, en fin de première partie. Sur une lueur d'espoir, pour au moins deux des personnages.
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Ronde de nuit s'ouvre en 1947 dans un Londres encore marqué par les bombardements. La construction en flash-backs successifs nous entraîne sur les traces de personnages dont les liens s'éclairent au fur et à mesure du récit. L'intrigue se noue autour de plusieurs secrets : pourquoi le jeune Duncan présente-t-il Mr. Mundy comme son oncle ? Qui est Alec, le garçon qui obsède Duncan et quel scandale les lie ? Que dissimule sa soeur Viv à Helen qui, elle, se cache pour appeler sa compagne Julia, romancière à succès ? Qu'y a-t-il derrière la tristesse de Kay ? le récit alterne d'un personnage à un autre, à mesure que le passé resurgit... Profondément romanesque, Ronde de nuit témoigne d'un travail historique documenté par le soin accordé aux détails réalistes de l'horreur vécue par les Londoniens, du blitz de 1941 jusqu'à la fin de la guerre. Les passages sur les maisons bombardées, les alertes et la fuite aux abris, sont parmi les plus forts du roman, en particulier lorsque Kay se retrouve au coeur du brasier qui ravage sa maison ou que Duncan et ses codétenus restent coincés dans leur cellule au moment des bombardements. Véritables héroïnes, les femmes participent toutes à l'effort de guerre et nourrissent des rêves d'émancipation. Kay et ses amies, qui ne peuvent vivre ouvertement leur homosexualité, demeurent indéfectiblement unies par les terribles souvenirs de ce qu'elles ont vécu.
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Ici, dans le Londres de l'immédiate après-guerre, puis pendant la guerre, puisque le livre remonte le temps, nous suivons quatre personnages qui tentent de survivre tant bien que mal aux fissures laissées par celle-ci. Un roman de guerre et de brouillard, d'amour et de secrets. C'est très beau.
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