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Concernant le tome 2 : L'Empire contre-attaque
Avec Brent Weeks on en a toujours pour son argent. On ne peut en dire autant de tous ses confrères. C'est toujours moins foutraque que "L'Ange de la Nuit" mais un chouia moins fun et un chouai moins épique. Il a parfaitement compris ce que devait être une lecture loisir : on s'évade, on s'éclate… bref on s'amuse ! Plus de 700 pages très denses et très bien remplies : c'est bavard mais on ne s'ennuie pas une seconde.Ajoutons 40 pages d'appendices très utiles qui corrigent très bien le tir par rapport aux flous du tome 1.
1er bémol, la couverture moyenne d'un Miguel Coimbra en petite forme. La couverture VO dévoilait tout en ne spoilant absolument rien tout en respectant le background du roman. 2e bémol, on change de traducteur en passant d'Emmanuel Pailler à Emmanuelle Casse-Castric. C'est si compliqué de garder le même traducteur pour le même auteur ou au moins sur le même cycle ? Il me semble qu'ici on a sans doute gagné au change… Qui vivra verra pour les tomes suivants !
Et puis certains pourraient râler à raison sur la qualité du papier. Bragelonne nous a habitués à mieux.

Brent Weeks est sincère : il aime les cultures populaires et cela se sent immensément. Toutefois au vu de la qualité de certaines descriptions, on sent que l'auteur peut et doit mieux faire.
Le worldbuilding continue d'emprunter aux pepla, aux capes & épées, aux pirates et aux flibustiers. Les combats pour la cité du Ru constituent un joli mélange des genres qui sent le fer et la poudre ! Les clins d'oeil antiques sont sympas, loin des private jokes pour érudits de Gene Wolfe : le promachaos Xander, le cupide Crassos, la belle Helane Troas, le soldat Cothurne, les mines argentifères du Laurion…
C'est un patchwork certes, mais un patchwork plaisant à l'image des univers de Magic the Gathering. Les thématiques religieuses sont encore un peu floues mais avec cette histoire de messie qu'on ne sait pas s'il est déjà venu ou s'il reste encore à venir, et cette dualité entre anciennes religions officieuses et nouvelle religion officielle on pourrait retrouver les oppositions entre Païens, Juifs et Chrétiens. C'est à confirmer ou à infirmer.

Concernant la magie, on étoffe un système qui transpose le comic "Green Lantern" dans un univers fantasy très fun. Et contrairement à ce que certains soi-disant connaisseurs ont pu écrire, il est assez peu répétitif au delà de l'emploi du mot luxine car il n'a pour limite que l'imagination / la volonté du créateur (et donc du lecteur). Après il faut faire un effort pour se représenter les raseurs, les chars d'eau et autre Grand Condor. C'est cool.
Mais il nous refait le coup du concept clé qui se dévoile au fur et à mesure du roman. Dans le tome 1, il fallait attendre la fin pour comprendre ce qu'était les spirites. Dans le tome 2, il faut attendre la fin pour comprendre ce que sont les banes. du coup le chapitre du bane bleu à mi-roman constitue un immense WTF ! Disons qu'on est entre les géants de "Shadow of the Colossus" et des entités primordiales à la DC / Marvel (encore que cette forme n'est qu'une étape du processus de résurrection des anciennes divinités païennes).

Les personnages continuent à prendre de l'épaisseur au fil des pages. C'est un bon point. le Seigneur Omnichrome multiplie les discours sur la liberté, l'égalité et la tolérance tout en privilégiant la loi du plus fort / malin au profit de ses compères magos (et il compte bien être le plus fort / plus malin de tous !). L'évolution du personnage de Liv est ainsi l'illustration même des méthodes d'endoctrinement MICE :
Money, Ideology, Compromise / Coercion, and Ego. Nous sommes donc dans la grande tradition des Bouchers Rouges : apprenti Staline ou apprenti Magnéto ? On nous offre un affrontement à grande échelle entre une rébellion magiocratique qui emprunte au bolchévisme à une magiocratie ploucratique qui emprunte au libéro-féodalisme : esclavagisme, exploitation et ségrégation compétitives font vivre dans l'opulence la plus scandaleuse un Richistan parasite (les luxseigneurs).
On assiste ainsi à un festival de connards prétentieux ! C'est la foire aux têtes à claques détestables.
Je ne sais pas si l'auteur possède un don ou si cela sent gravement le vécu : tyranneaux de cours de récré, poufinettes qui se la pètent grave, sales gosses égocentriques, cougars sadiques, pervers narcissiques… bref des crevards pathologiques en veux-tu en voilà ! Qu'ils crèvent tous !!!
On adore les haïr et on attend avec le moment où ils vont se faire latter la tronche (cf. la série "Spartacus"). Et certains finissent même par être attachants (également comme dans la série "Spartacus"). Mais là on souvent on reste dans le soap nobiliaire ou les réflexions bourgeoises, Brent Weeks inclus intelligemment les points de vue et les pensées de personnages d'en bas comme l'esclave Teia par exemple (après tout c'est peut-être la bâtard d'une putain qui va sauver le monde et pas un prince né dans la pourpre !).

Après une introduction blockbusterienne, on attend près de 300 pages que les enjeux développés à la fin du 1er tome 1 aillent vraiment de l'avant, histoire que l'intrigue principale progresse réellement.
On suit en parallèle les POV de Kip / Teia (majoritairement), Gavin (régulièrement) et Liv (irrégulièrement).
Sauf qu'ils n'ont pas la même temporalité : il s'écoule plusieurs jours/semaines entre les chapitre de Kip / Teia et Liv alors qu'il s'écoule quelques minutes/heures entre la très grande majorité des chapitres consacrés. Ce problème de temporalité sabote même quelques chapitres où il s'écoule beaucoup de temps d'un paragraphe à l'autre sans que cela soit vraiment signalé ou indiqué. Et en plus entre le Canonnier cinglé et Dazen le psychotique les interludes flirtent avec le WTF ! Mais parmi eux Brent Weeks nous offre l'émouvant épisode de la spirite bleue qui glisse dans la folie.

On pourrait croire à un tome de transition dans toutes sa splendeur. Pas du tout du fait. le gros du roman c'est Kip qui doit urgemment gagner en maturité pour intégrer la Garde Noire. Encore des intrigues adolescentes, entre des aventures initiatiques me direz-vous.
Oui mais c'est bien au-dessus de la moyenne et l'alternance avec les intrigues adultes est bien gérées. Ainsi on finit par s'attacher à certains camarades de Kip : Teia, Lucia, Cruxer et quelques autres…
Kip est un Ender new look qui alterne les cours harrypotterien, les entraînements de Johnnie Rico et les parties de "Magic The Gathering" avec son grand-père sociopathe atteint de melonite aiguë (un accro des complots qui comme l'ignoble JR Ewing adore contrôler ou pourrir la vie des inférieurs, c.a.d tout le monde sauf lui !). Et dans le même temps cela complote / psychote à qui mieux mieux dans tous les sens et à tous les niveaux. En raison de quelques maladresses, ce n'est pas aussi intéressant et immersif que cela pourrait / devrait l'être. On pourrait croire au tirage à la ligne, mais pas du tout : si on se prête au jeu cela devient un page turner !
Car c'est plutôt très agréable à lire : humour pince sans rire rafraîchissant (les pensées autocritiques de Kip et l'arrogance flamboyante de Gavin Guile font mouches), recours bien dosé à noirceur et à la violence mieux équilibrées que dans son cycle précédent, des scènes de cul explicites mais pas voyeuristes à mille lieues de la pornographie qui sévit parfois en bit-lit (il y a des chapitres avec des dialogues lourds de tensions sexuelles qui trouvent leur aboutissement… ou pas !).
Peu à peu on est accroché, on tourne les pages de plus en plus vite et cela monte de plus en plus en puissance. Ce n'est pas exceptionnel certes, mais pourquoi le rechercher à tout prix quand l'agréable suffit très largement ? Si l'auteur avait épuré tout cela, on aurait vite retrouvé le plaisir de la ligne droite pulpienne !

Dans le dernier tiers Brent Weeks envoit du bois avec de GROS rebondissements. Et on ne lésine pas ! Au moins avec lui l'action n'attend pas les 50 dernières pour démarrer. Les feux de guerre s'étendent. Dans les 50 dernières cela fait déjà longtemps qu'on a passé la vitesse supérieure et on accélère encore ! Les twists de ouf du dénouement redistribuent totalement les cartes pour une suite qui s'annonce sombre. Et pourquoi cela marche aussi bien ? Parce que tout cela est fait dans un chouette esprit "Star Wars" sur le fond et sur la forme sans avoir une seconde l'impression que l'auteur ait recouru au recyclage de quoi que se soit.
Lumière = Force, Jedis = Créateurs, Siths = spirites (banes = dieux siths ?), Chromérie = Ancienne République, rebelles = dupes de Palpatine
Guerre du Faux Prisme = Guerre des Clones, Seigneur Omnichrome = Comte Dookhu / Général Grievous, Andros Guile = Palpatine, Kip = Luke Skywalker, Gavin & Karris = Han Solo & Leia (pour les caractères et la romance)... Sauf qu'à la place du « je suis ton père », on attend impatiemment le « je ne suis pas ton père »

Un bon cycle néoclassique avec écriture télévisuelle, scènes d'action blockbusteriennes et gros emprunts à l'univers des comics. Faisons simple, si vous aimez Brent Weeks vous allez aimer ce nouvel opus. Si vous n'aimez pas Brent Weeks… et bien passez votre chemin braves gens. Dans tous les cas un roman qui méritait mieux que la critique froide et paresseuse torché à la va-vite du site fantasy de référence, à savoir Elbakin.net.
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Argh...
Obligée de sauter sur le tome 3 à la fin de ce tome, ma vie de lectrice est difficile ! Mdr !

C'est toujours bien écrit, avec des personnages superbes, même si Kip m'agace. Oui il m'agace. Il est toujours dans l'auto-dénigrement alors qu'il se débrouille bien pour un ado. Certes, son histoire est cohérente et c'est logique, mais ça m'agace quand même, voilà !
Je trouve l'ensemble des personnages (tous ceux dont on adopte les points de vue, il y en a pas mal, Gavin, Karris, Teia, Kip, vraiment bien travaillés, intéressants, et ce qui leur arrive est passionnant, même Liv qui se fait embobiner, c'est fait avec talent, je suis presque sûre que ça ressemble de très près à ce que pratiquent les gourous des sectes, ce que fait Koios avec elle.
Les personnages secondaires dont on n'a pas les pensées mais qu'on voit à travers les autres, comme Poings-de-fer, Le Blanc, etc, sont aussi formidablement décrits dans leurs forces et leurs faiblesses.
Il y a un gars, non, deux, que je ne citerai pas, que j'ai envie de trucider à chaque fois qu'ils apparaissent. Mes amis qui l'ont lu sauront de qui je parle. Et pourtant il n'y a pas que 2 méchants dans l'histoire. Mais ces deux-là, ils me filent de l'urticaire ! (et il y en a un troisième qui apparait à la fin du tome, ouille) Mdr !

Il y a des côtés obscurs (de la force) que j'ai du mal à appréhender, avec les "bane", ça franchement j'ai un peu de mal avec, à visualiser et imaginer, et j'aimerais bien savoir d'où ça vient et ce que c'est exactement. Je sais pas si c'est clair dans l'esprit de l'auteur et si on aura des explications approfondies... Pendant la bataille du Ru, si les actions des hommes sont superbement décrites, j'ai vraiment eu du mal avec le bane. (et que Liv m'a énervée, mais quelle gourdasse celle-là...)

A part ça les retournements de situations et les rebondissements sont toujours très accrocheur, c'est le genre de livres qu'à peine refermé j'ai envie de rouvrir pour connaître la suite, et que bien sûr je rouvre à la moindre occasion, lol !

Pour tout le fond, religions, problèmes politiques, rebellions, allez donc lire l'avis d'Alfaric qui en parle en détail, avec son talent habituel ! :)

Bref, je suis dans le tome 3. Vite que le tome 4 sorte, je suis contente de ne l'avoir attaquée que maintenant, cette série, du coup ! Mdr !

Edit : aussi, les gens, l'étiquette "pornographie" n'a rien à faire sur ces livres. Allez donc un peu réviser votre vocabulaire... Il y a des trucs qui m'énervent sur babelio parfois. Re-edit : ah ben elle a disparu, l'étiquette en question. ça alors ! Mdr !
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En Résumé : J'avoue ce deuxième tome offre au final une lecture moyenne voir tout juste sympathique la faute à l'auteur qui cherche à densifier et à offrir des intrigues complexes alors qu'il est un habitué des intrigues vives et sans temps morts, ce qui amène des longueurs et surtout parfois des intrigues secondaires inutiles, car coupé de façon brusque. Pourtant, après une première moitié laborieuse, malgré quelques coups d'éclats, l'auteur retrouve peu à peu sa plume vive et efficace pour aboutir à un dernier tiers vraiment intéressant, sans temps morts, vif et rempli de surprises et de rebondissements. Un travail de coupe aurait sûrement dû être fait pour mieux harmoniser le tout. Concernant l'univers par contre il se révèle vraiment intéressant et donne envie d'en savoir plus, surtout du point de vue du jeu de carte le jeu des neuf rois. Les personnages gagne, certes, en profondeur, mais Liv manque clairement d'attrait sur ce tome et Kip passe de boulet incapable en personnage intéressant, intelligent et combatif sans véritable logique, ce qui n'empêche pas de les rendre un minimum attachants. Au final un tome moyen, lent à démarrer qui s'en sort bien, surtout dans son dernier tiers, mais je lirai la suite rien que pour le cliffhanger laisser par l'auteur à la fin de ce tome.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Salut les Babelionautes
Dans ce tome deux de la quadrilogie " le Porteur de lumière " née sous la plume de Brent Weeks nous allons assister à des retournements de situations rocambolesques.
Tout d'abord je ne fais jamais de parallèle entre différents romans ou films comme le fait si bien Alfaric, je me contente de savourer une histoire imaginée pour nous lecteurs.
La transformation de Kip, de gros lourdaud a quelqu'un qui acquiert le surnom de Briseur, est bien construite sans exagération et ses talents de polychrome vont commencés a apparaître aux yeux de tous.
Par contre je ne m'attendais pas a ce qui arrive a Gavin, et même le sort de son prisonnier secret m'a étonné, je pensais a tort qu'il allait revenir sur le devant de la scène mais ce n'est pas ce qu'a décidé Brent Weeks.
Il est difficile de visualiser en imagination les embarcations Magiques inventées par le Prisme, j'aurais bien aimé avoir une illustration pour mieux appréhender les scènes ou ils évoluent.
Quand a la fin c'est encore une fois un crève coeur si l'on n'a pas le tome trois sous la main, j'espère que l'Auteur ne nous refera pas le coup a la fin du tome trois car je n'ai pas encore le dernier tome, il est commandé mais pas arrivé dans ma PAL.
Merci a Emmanuelle Casse-Castric pour la traduction bien que je regrette que les Éditions Braguelonne est changée de traducteur pour chacun des trois premier tomes.
Je pense que cela nuit à l'uniformité de l'oeuvre traduite.
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Un second tome mené tambour battant

(note réelle : 4*1/2)

Le couteau aveuglant est le second volet du cycle le porteur de lumière, après le prisme noir. C'est le plus petit des trois tomes parus jusqu'ici (cette saga avait été conçue à l'origine comme une trilogie, mais va en réalité bientôt s'enrichir d'un quatrième volume), enfin si on peut qualifier de « petit » un livre de près de 700 pages.

L'intrigue débute quelques jours à peine après l'évacuation de Garriston, et met en jeu les mêmes personnages que dans le livre précédent. Si, si, y compris l'insupportable Kip. Qui, croyez-le ou pas, va devenir intéressant. Étonnant, non ? Vous retrouverez dans ce tome 2 tout ce qui vous a séduit dans son prédécesseur, sans la plupart des défauts de ce dernier (notamment son début diesel ou le personnage de Kip qui n'était absolument pas au niveau des autres).

- le rythme

Un des deux gros défauts du tome 1 était que non seulement il démarrait très, très lentement, mais qu'en plus, étant donné son énorme longueur globale (pas loin de 1000 pages), cette fraction représentait en valeur absolue pratiquement un petit roman à elle seule ! Soyez rassurés, ce problème n'existe pas dans ce deuxième tome : le livre commence fort, il se passe sans arrêt quelque chose (sans que cela finisse par être lassant, comme ça peut l'être dans d'autres romans, sous la plume d'auteurs moins habiles), et comme dans le tome 1, il y a régulièrement de gros coups de théâtre histoire de faire passer (encore) une vitesse au rythme et à l'intérêt.

Evidemment, les choses s'accélèrent de plus en plus au fur et à mesure qu'on avance, surtout dans le dernier quart qu'on dévore plus qu'on ne le lit.

- Les personnages, anciens ou nouveaux

Ce qui est très intéressant, c'est que les trois personnages principaux du tome 1, dont Gavin et Kip, évoluent, et de façon très surprenante qui plus est. Alors que vous pensez que l'un d'entre eux va triompher après des années d'effort, il subit un revers inattendu. Alors qu'un second était au faîte de sa puissance, il va commencer à perdre les couleurs. Enfin, alors que Kip n'était pas bon à grand-chose (à part le sarcasme au pire moment), il va changer de dimension dans ce livre.

En effet, Kip va être envoyé à la Chromerie par son père, pour tout un tas de raisons politiques. A la fois pour accomplir la volonté de son père et ses objectifs personnels, l'adolescent va essayer d'intégrer les Gardes Noirs. Mais si, vous savez, le service de sécurité du Prisme, les nanas et les types qui, si nous étions dans D&D ou Pathfinder, seraient biclassés guerrier-magicien. Bref, des super-badass qui peuvent vous mettre la nuque à 90° à mains nues, vous enfoncer un projectile de luxine dans le globe oculaire, vous trancher le col à l'épée ou vous récurer l'oreille à coup de balle de mousquet. Ou tout ça en même temps. Certains osent même murmurer que la dernière fois que le légendaire guerrier Cheuke-Nor Isse les à croisés et qu'ils lui ont proposé un p'tit entraînement viril, il aurait répondu « je peux pas, j'ai piscine ».

Cet aspect entraînement et surtout examens de passage est très détaillé (mais pas trop) et franchement intéressant (notamment parce que Kip ne se révèle pas instinctivement super-badass dans l'exercice mais fait avec ce qu'il a, ce qui aide le lecteur a s'identifier à lui). Si Kip est encore parfois affligé de son syndrome de la Tourette, il devient peu à peu plus posé, plus réfléchi, moins instinctif. Bref, un homme et plus un garçon. Cet aspect initiatique est bien géré et plaisant.

Le pauvre va aussi devoir jouer à Magic, ou au Tetra-Master de Final Fantasy IX, c'est comme vous voulez (pardon… aux Neuf Rois) avec son pépé, l'épouvantable Andross Guile, qui n'a décidément absolument rien de sympathique. Heureusement, il va être soutenu par des camarades aspirants à la Garde Noire fort attachants, comme Teia ou Cruxer. Dans le genre pourriture, nous avons aussi droit à une autre belle brochette tout droit venue du tome 1, comme Aglaia Crassos ou Zymun.

- Narration

Globalement, la narration se concentre, en alternance d'un chapitre à l'autre, sur Gavin (Gavin / Karris, même, souvent), puis sur Kip (à part égale ou quasiment), avant d'alterner parfois sur Liv (+ le seigneur Omnichrome et Zymun) et, quelques fois, sur d'autres personnages, comme le Canonnier ou l'occupant de la prison très spéciale décrite dans le Prisme Noir. Certains de ces chapitres intermédiaires ultra-courts sont, d'ailleurs, assez obscurs jusqu'à ce qu'on atteigne la fin et qu'on puisse y voir un peu plus clair (heureusement, comme je le disais, ils sont très, très peu nombreux).

Par contre, il y a un point assez bizarre et qui, pour tout dire, me dérange dans ces chapitres faisant office de courts interludes : ils sont narrés à la première personne du singulier, contrairement à ceux mettant en jeu les protagonistes (ou désormais également les antagonistes, avec Liv). Ce n'est pas tellement cette différence de mode de narration qui me choque (encore que…) mais plutôt le fait que rien ne la justifie ou ne l'explique.

Liv a le mérite de nous donner un point de vue dans le camp opposé dans la guerre entre la Chromerie et le Prince des Couleurs (personnage qui s'étoffe également et devient encore plus fascinant), ce qui nous permet de constater à quel point elle a été endoctrinée / à développé un syndrome de Stockholm / a basculé du côté obscur. C'est flagrant durant la scène avec le miroir au sommet de la pyramide. C'est donc également un personnage qui évolue dans une direction diamétralement opposée à celle suivie dans le roman précédent.

- le magicbuilding

Comme je l'expliquais dans la critique du tome 1, le magicbuilding (construction du système de magie de son monde imaginaire) de Brent Weeks est incroyablement détaillé. On aurait pu croire que tout avait été dit, mais non, l'auteur introduit de nouveaux concepts ou affine (voire même remet en cause !) ceux qui existaient déjà : Translucification forcée, décomposeurs de lumière, dons autres que ceux de Créateur et de Prisme (Miroir, Troisième oeil), becs-de-fer et chiens de l'enfer, Banes, les nouvelles notions à assimiler sont nombreuses, autant que les bonnes idées d'ailleurs. La grosse nouveauté est l'introduction d'une nouvelle luxine (appelée Paryl) correspondant aux rayons T(erahertz), bref la gamme de fréquences qui s'étend en-dessous de l'infrarouge, et qui possède l'intéressante propriété de permettre de voir au travers des vêtements des gens. Pour voir s'ils ont des armes sur eux, hein, bande de petits vicieux !

La Paryl entraîne aussi plusieurs nouveautés, qui ne sont que suggérées (une autre « couleur » correspondant aux micro-ondes, qui se trouvent encore plus bas dans le spectre électromagnétique), voire même qu'on ne découvre qu'en lisant les annexes (le « Chi », une couleur qui correspond à l'autre extrémité du spectre, les rayons X et Gamma).

Toujours au chapitre magie, les combats sont toujours aussi intéressants, surtout quand on prend en compte la présence encore accrue des mousquets et des canons : c'est de la plus pure gunpowder fantasy dont il s'agit (certains, dont je suis, utilisent indifféremment ce terme et celui de Flintlock ; pour d'autres, cette dernière n'est qu'une sous-catégorie spécifique de la gunpowder).

- le monde s'étoffe

Nous visitons de nouveaux coins du monde au cours de cette guerre à Tyrea et dans l'est d'Atash, constatons dans les annexes que l'analogie avec l'antiquité méditerranéenne est plus que jamais valable, et découvrons de nouveaux titres ou noms d'objets / véhicules qui sont autant d'emprunts à des civilisations terrestres, bien que nous nous trouvions dans un monde imaginaire (dey / deya -origine ottomane, corrégidor -titre espagnol-, et ainsi de suite).

Le plus intéressant est que le séjour prolongé de Kip à la Chromerie nous permet de découvrir les lieux plus en détails, ainsi (et surtout) que la ville qui se situe autour. Nous avons enfin un aperçu, que ce soit au cours du récit (mention de la récente invention de la presse à caractères mobiles) ou dans les annexes (comparaison des différents types de mousquets et de leurs méthodes de fabrication), de la technologie de ce monde, technologie qui, Flintlock / Gunpowder Fantasy oblige, est très en avance sur celle d'un monde « classique » de Fantasy.

- Explications… ou pas, et quelques défauts à relever

Ce tome 2 possède de très, très riches annexes qui, outre un dramatis personæ quasi-indispensable, comprennent des explications sur la magie qui sont franchement bienvenues. Nous en apprenons par ailleurs nettement plus sur l'expression qui donne son nom au cycle, « Porteur de lumière ».

Par contre, les Banes jouent un rôle important dans une bonne moitié de l'intrigue, et il faut arriver à la fin du livre, en gros, pour commencer à comprendre exactement ce qu'ils sont. Jusque là, on galère quand-même pas mal sur ce point précis, ce qui est tout de même embêtant vu qu'ils constitue un élément majeur de l'intrigue.

Enfin, pour finir avec le chapitre « absence d'explications », la véritable signification du titre de ce tome 2 ne prendra son sens que dans… ses deux derniers chapitres, en gros. Ça fait long à se demander « mais pourquoi l'avoir appelé comme ça ? ».

Toujours au chapitre des défauts, notons la quantité assez dérangeante de Deus ex Machina qui interviennent lors de l'examen d'admission de Kip dans les rangs des Gardes Noirs. Qui, d'ailleurs, ne se passe absolument pas comme vous pourriez l'imaginer de prime abord.

Enfin, notons que s'il se passe toujours quelque chose et qu'il y a des révélations et rebondissements toujours très intéressants, on a tout de même le sentiment que le livre est un peu trop long, même si cette impression est nettement moindre que dans le tome précédent.

- de très grandes qualités

Certes, il y a des défauts (petits). Mais quelles qualités ! L'évolution des personnages, le système de magie qui s'étoffe encore, mais aussi une fabuleuse galerie de scènes à grand spectacle : le combat d'admission de Kip, l'attaque du vaisseau-amiral pirate, celle du fort, et bien entendu celle contre le Bane Vert à la fin.

Fin qui, d'ailleurs, est tout bonnement extraordinaire : un personnage, au bord de la ruine, a un coup de pouce inespéré du destin ; un autre, à la situation de plus en plus précaire depuis le début, tombe dans un trou sans fond ; le troisième enfin, alors qu'il est au faîte de sa gloire, perd brutalement tout et se fait capturer par un ennemi particulièrement inattendu (de par sa parenté avec lui…). Il y a deux cliffhangers in-sou-te-na-bles, qui vont m'obliger à m'arracher les cheveux pour revoir mon programme de lecture et insérer le tome 3 au plus vite…

- En conclusion

Ce tome 2 évite en grande partie les erreurs du premier (départ diesel, personnage nettement moins intéressant que les autres même si autant mis en avant), et se révèle rythmé et passionnant de bout en bout. Avec ses multiples scènes à grand spectacle, ce très digne représentant de la Flintlock Fantasy ne déçoit jamais. Les anciens personnages s'étoffent et évoluent, parfois dans des directions surprenantes, et les nouveaux sont très intéressants (Teia). L'auteur, d'ailleurs, nous prend souvent à contre-pied, et finalement peu de choses sont prévisibles. La fin réserve deux énormes cliffhangers et donne une puissante envie de découvrir la suite.

Il y a certes quelques petits défauts (la notion longtemps floue dans le roman de « Bane », par exemple, alors qu'elle est centrale dans l'intrigue, quelques Deus ex Machina concernant Kip), mais ce tome 2 se révèle finalement plus solide que son prédécesseur. Sur deux tomes sur quatre, ce cycle se révèle pour le moment vraiment très recommandable, et sur le plan du système de magie, il gagne, dans ce tome 2, sa place parmi les oeuvres de référence du genre.
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Quel plaisir de lire un Brent Weeks : les intrigues sont intelligentes, complexes, pleines de rebondissements et bourrées d'action, le style est fluide et riche, et l'auteur n'a pas son pareil pour décrire le fracas d'une bataille. Et les chutes !

Ce deuxième tome du porteur de lumière est, selon moi, plus réussi que le premier. Tout d'abord car le personnage principal, le prisme se retrouve considérablement affaibli : il perd ses couleurs. Ensuite parce que de nouveaux éléments s'ajoutent à l'histoire : une plongée dans l'entrainement de la fameuse garde noire ainsi que le jeu de cartes des neufs rois dont les cartes ont des propriétés étonnantes.

L'univers est toujours aussi riche et j'ai particulièrement apprécié le système de magie extrêmement original et développé (les Annexes à la fin du livre peuvent aider le lecteur à s'y retrouver).

Petit bémol cependant : je ne supporte pas le personnage de Kip. Il est horripilant, toujours à se morfondre et son humour est nul... Mais il y a quand même une amélioration par rapport au premier tome.

Bref : vivement la suite !
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Oups... encore une fois j'ai inscris une citation à la place de ma critique.
Corrigeons le tir vite fait.

Alors mon commentaire sur le premier tome était... enthousiaste. Pour le second je me contenterais de dire que la lignée est solide et que je n'ai absolument pas été déçue.

Quoique... justifions un peu.
Premier point: hier soir (ou ce matin ) je me suis couchée quelques minutes avant une heure, lisant pendant plus de deux heures après m'être promis de lire juste une demi-heure pour être fraiche le lendemain. Tst... ne jamais faire de plan sur la comète. Quand on débarque au milieu d'une bataille au moment ou le réveil indique que l'extinction des feux est là, il y a deux options: on vérifie sur combien de page le conflit s'étale encore - sic 100 pages en anglais - et si le livre est entrainant mais sans plus... on s'arrête quand le conflit débute pour éviter d'être tenter au plus fort. Sinon... on se retrouve avec une jolie fièvre littéraire à lire frénétiquement en bâillonnant vigoureusement la voix de la raison et du sommeil dans son cerveau.

Donc pour la qualité du divertissement... je crois que les faits parlent d'eux-même.


Le tome est dense, très très dense. Avec beaucoup de nouvelles informations troublantes sur la magie des couleurs, les anciens dieux, les relations entre les personnages...

On fait la connaissance de quelques nouveau personnages sympathique... et de moins sympathique.
Note spécuiale pour Teia qui introduit la paryl... ou autrement dit une couleur qui n'en ai pas une. Au delà des infrarouge donc non pas les rayons gama mais les micro ondes.

On retrouve aussi les autres avec joie quoique... Liv est un tel gachi. Non par la manière dont l'auteur l'utilise qui montre combien l'idéalisme peut être aveugle ... mais pour elle, car j'aimais beaucoup ce personnage un peu caustique et la voir se déformer lentement n'est pas une partie de plaisir.
Sinon on a Kip, toujours aussi doué pour l'autodérision et manquant toujours pas mal de confiance en lui, même s'il progresse dans ce tome.
Gavin et Karris... leur interactions me font glousser toute seule dans mon fauteuil... heureusement la seule personne susceptible de m'entendre a aussi lu le livre et est donc compréhensive. ^^

Bref beaucoup de chose, tellement que je ne saurais pas par ou commencer. Sinon affirmer ce qui semble couler de source: la fin est ... frustrante. La suite suivra donc sous peu - ce qui apparemment ne fera que retarder la souffrance car le tome 3 aussi se fini ...abruptement. Et le 4 ne sort que le 25... plus une semaine pour que la personne a qui je l'offre le lise.


Seul deux points m'ont un rien déçu:
- le premier c'est que c'est dense, mais je ne vois pas encore exactement ce que l'auteur veux faire de ses très nombreuses cartes qui complique la donne. L'Ordre, les autres pouvoirs, les dieux... n'ont pas encore trouvé leur place sur mon échiquier mental.
- le second c'est cette carte que je pensais importante est qui est exclue du jeu:


Mais sinon je ressors plus que satisfaite de ce livre.
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Pour le second tome, tout s'accélère, car le Prisme est en difficulté, et Kip confronté à de nouveaux défis. le Prince des Couleurs gagne du terrain et les personnages doivent se débrouiller des différentes intrigues politiques assez complexes à suivre (tout comme dans le tome 1). C'est toujours ce qui fait défaut à ce tome 2. L'auteur se perd parfois en explications, stratégies etc qui me paraissent un peu brouillonne. L'envie nous vient parfois de sauter quelques lignes. Un peu comme si en voulant en faire trop, l'auteur nous perd dans des circonvolutions incessantes. C'est vraiment dommage car l'univers est riche et original par bien des aspects.
Ce qui est assez plaisant dans ce tome c'est qu'il n'y a pas de méchants ou de gentils, enfin à mon avis ; le Prince étant tout aussi détestable que la Chromerie. J'ai apprécié le fait que le lecteur a accès à ces deux points de vue et soit "partial" pour juger lui-même des événements.
Les personnages prennent un peu plus de profondeur, et c'est ce qui fait la force du récit, conjugué à une seconde partie plus centrée sur l'action et un plot-twist tout à fait rageant ;)
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Un super livre! Comme pour tout livre il contient des éléments bien previsibles, des évidences. le plus beau est qu'à cela est ajouté des événements eux pas du tout previsibles. Pleins de rebondissements sont présents pour faire battre notre coeur et éprouver nos nerfs.
Le personnage du Prisme est très fort, un héros à la limite du dieu. J'ai bien aimé ce personnage, plein de talents , de capacités ( enfin maintenant....hum) , sage, éloquent et impulsif ( n'est ce pas, Ana ?)
Kip , lui, reste Kip, il parle encore sans réfléchir, ce qui créer des échanges amusants avec son trèeeees gentil et innocent grand père.
Dans ce tome j'ai eu l'impression de mieux aimer Karris, c'est un personnage féminin bien réussi .
A la place de Liv au côté de Kip il y a maintenant Teia. Cette jeune fille est une créatrice daltonienne (ça peut s'avérer fatal) . Ne demandez pas à quoi ressemble sa couleur, on ne la connaît pas. On ne la voit pas. La Chromerie ne reconnaît pas cette couleur, le chi, pour cause d ' hérésie.
Elle se situerai dans le spectre bien après l'infrarouge, et permettrait de voir au travers de la matière, eau, métal. Je trouve exellente cette idée de couleur qu'on ne voit pas. On a beau savoir scientifiquement que c'est impossible, on y pense , on se dit et si , on essaie de l'imaginer.
Au début j'ai pensé que Teia n'était que la nouvelle LIV ( en plus elles ont la même et très aimable propriétaire et sponsor). Mais très vite on s aperçoit que Teia est mieux que Liv. Elle a un autre caractère, pas la même manière de penser etc. C'est un personnage qu j'ai bien apprécié.
Ne parlons pas du prisonnier, il nous fait bien peur.
La guerre continue, le prince des couleurs se rapproche, tout en discutant de guerre, violence, des dieux et de la Chromerie avec Liv. A la Chromerie aussi la situation politique n'est pas simple. Que de travail pour Gavin!
Kip se retrouve à l'école des Gardes Noirs. J'aime beaucoup ce genre de lecture dans des écoles spéciales. Kip s'y fait des camarades , des ennemis et des amis.
Un autre élément intéressant est les cartes magiques. Les cartes noires, très précieuses, permettent de vivre l'événement que représente la carte.
dans ce tome la question du Porteur de Lumière commence à être abordée (il est temps, c'est quand même le titre de la série! )
Pour conclure, le tome 2 est encore mieux que le premier, avec moins de longueurs, plus intense et palpitant. Il a une bonne intrigue avec de bons personnages.
À lire!!
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Un deuxième tome aussi passionnant que le premier.
Tout autant que l'histoire de fond, voire même plus, c'est l'évolution des relations entre les personnages qui m'a accrochée cette fois-ci.

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