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sur 250 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Automne 1899. Abel Truman habite seul dans sa modeste cabane, tout près de l'océan, au bord de la forêt obscure, avec son chien pour seul compagnie. Lorsqu'il se lève un matin de cet automne 1899, il ne sait pas encore qu'il va partir. Rassemblant juste quelques affaires, sa vieille Winchester, sa couverture, sa canne, il laisse derrière lui sa cabane. Et parce qu'il veut aussi laisser ses souvenirs, la plupart douloureux, il tente de se noyer. Mais la mer le rejette. Puisqu'il en va ainsi, le vieil homme décide de marcher, sans but, son passé se rappelant à lui...

Lance Weller fait osciller son roman entre deux époques : en 1899, où l'on suit l'errance d'Abel et son chien et en mai 1864, jours de la bataille de la Wilderness à laquelle Abel participe et qui fera des milliers de victimes des deux côtés. Si l'auteur dépeint avec finesse et beaucoup d'émotions le cheminement du vieil homme encore traumatisé aussi bien par la guerre que par son chagrin personnel, c'est au plus près des combats qu'il fige ces scènes de guerre, ces ambiances poussiéreuses, ces hommes meurtris, ces chairs brûlées et les compagnons d'Abel devenus fantômes. Des descriptions tout à la fois saisissantes et effroyables. Et Abel, blessé dans son coeur et dans sa chair, croise sur sa route des hommes violents et voleurs, il pourra tout de même compter sur la générosité d'autres hommes. À la fois d'une beauté cruelle et d'une sensibilité exacerbée, ce roman nous émeut, nous étreint, nous happe dès les premières pages.
Époustouflant de maîtrise... et ce, pour un premier roman.
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Balade bucolique en Virginie. C'est avec une sensation d'émerveillement que je traîne les sabots ce jour dans cet état. La nature se pare de tons, d'ombres et de lumières. Vert, ocre, noir, forêt sombre, sentier lumineux. Je vois un vieil homme, un bras inerte, une âme meurtrie. Il soulève la poussière d'un chemin piétiné quelques années auparavant par des milliers d'hommes. Il appelle son chien, compagnon de route depuis des années. le crane en vrac, coup de massue, laissé pour mort, il reprend difficilement ses esprits, après l'attaque sauvage qu'il vient de subir. Ce coup qui a failli lui être fatal – son chien kidnappé – le replonge dans les souvenirs de guerre, trente ans plus tôt. C'est son dernier voyage, sa dernière pérégrination, usé par la vie et par le sang de ses souvenirs.

Ces souvenirs le replongent dans cette terrible nuit du 5 mai 1864. Des milliers d'hommes se couchent dans la poussière, des milliers d'hommes se retrouvent éventrés mêlant leur sang à la poussière, des tirs de canon chantent à tue-tête une complainte assourdissante, un massacre désordonné de deux camps se partageant les victoires et défaites de la guerre de Sécession. le vieil homme s'en est sorti, une « chance » que de survivre à ce monde perdu dans la nature, le long d'une rivière de sang et de poussière. Ce qui frappe l'imagination, c'est avant tout la magie du lieu, sa beauté, cette forêt sauvage qui garde tant de mystères en elle et qui maintenant emprisonne tant de douloureux souvenirs. Car c'est bien dans l'enchantement d'un tel lieu que se succéderont les plus sanglantes batailles, celle de Wilderness et celle de Spotsylvania.

Le vieil homme déambule, l'esprit dans le vide, le bras mort, l'âme presque éteinte. Sa survie, il la doit probablement à son chien, lui le vieux loup solitaire qui s'est construit sa cabane à l'écart de toute civilisation. Cela sera son dernier salut, retrouver son compagnon, encore plus vieux que lui maintenant, le seul être cher à survivre à ses côtés. Alors il avance, dans la forêt, ses souvenirs aussi, et probablement la fin de l'humanité devant tant de barbarie, devant des corps d'hommes en feux, devant des chevaux en feux. Puanteur et douceur écoeurante, la gerbe au bord des lèvres, le sang qui coule d'un oeil, d'un bras, d'une jambe, les entrailles qui sortent d'un bide éventré.
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Comment dire à quel point j'ai aimé ce livre ? Proche de l'angoisse de la page blanche, j'ai débuté 20 fois au moins cette chronique. Mais à peine plus d'une phrase jetée sur le papier et me voila redevenue muette. Encore toute imprégnée de l'ambiance et du rythme de cette histoire si puissante, comme emmitouflée dans mon souvenir de lecture, je n'ose le brusquer de peur de le perdre.

L'histoire est simple. D'abord, il y a Abel. Vieil homme solitaire, vivant dans une cabane avec son chien pour unique compagnon. Il y a les blessures d'Abel, la guerre de Sécession, mais pas seulement. Et puis parce que la mer le rejette quand il cherche à s'y perdre, il y a un départ et le début d'une marche. Avec ses souvenirs pour seuls bagages, Abel prend la route et entame une quête difficile vers la paix et le salut.

La simplicité n'empêche en rien la densité et la plume de Lance Weller - dont c'est le premier roman - touche à la profondeur de l'âme sans user d'artifices ni de tournures alambiquées. Sa puissance évocatrice atteint des sommets dans le chapitre central consacré à la bataille de la Wilderness (mai 1864 - Virginie).
Il décrit, raconte les faits, s'attarde sur les détails, nous présente un personnage, puis un autre et nous dit le petit bout de sa vie qui va faire de lui un être différent, l'évènement ou le traumatisme qui va changer les choses.
Il ne cherche pas à expliquer la guerre, à en décortiquer les tenants et les aboutissants. Il nous en montre juste l'horreur et rappelle que dans un camp comme dans l'autre, le soldat savait rarement pourquoi il se battait ou en tout cas, n'était pas forcément convaincu par La cause. Pourtant, tous pressentaient que ce conflit déterminerait le destin de leur pays.
L'ambiguïté des sentiments d'Abel à ce sujet est un point fort du roman, lui, originaire de New-York et, par hasard en Caroline du Nord quand la guerre a débuté...

Il ne nous oublie pas nous lecteurs, s'adressant parfois directement à nous : "... et si vous aviez été là pour voir cela, pour l'entendre, le toucher, le goûter et le sentir, c'eût été quelque chose. " (p189 Bataille de la Wilderness).
Il y a donc ce chapitre central "Le Champ de Saunders", où toute la violence du monde se déchaîne et autour duquel s'articule le récit. Il y a la guerre, la sécession et toute cette partie de l'Histoire qui fera de l'Amérique ce qu'elle est aujourd'hui. Mais il y a tant d'autres choses. Tant de destins croisés sur lesquels s'arrêter et s'émouvoir.

Aucune linéarité dans le récit. On passe d'une époque à une autre, de l'avant
à l'après. Et dans tous ces allers-retours, on rencontre des hommes et des femmes témoins d'une époque. Tous victimes, tous blessés. Certains à terre, d'autres se relevant et s'évertuant à construire.
On marche avec Abel et l'on suit la route de ses souvenirs, on s'émeut de son présent. On vit intensément la même histoire que lui. Avec la nature pour compagne, on pense à Jim Harrisson, Charles Frazier ou Jack London.

Et on ralentit sa lecture pour goûter pleinement la beauté des paysages, le repos après la marche. On redécouvre après l'horreur et les années de solitude le goût d'un repas pris autour d'une table plutôt que d'un feu, avec des amis plutôt que seul... On ralentit sa lecture pour faire le contrepoids à la vitesse des balles, la furie des combats, l'instantanéité de la mort.

Je n'ai pas dit grand chose de la relation unissant Abel et son chien, pourtant essentielle dans le récit. Mais Lance Weller le fait si bien, usant du dialogue homme-bête avec brio, humour et une infinie tendresse.

Vous l'avez compris, j'ai été littéralement envoûtée par ce roman. Il y avait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi proche d'un personnage. Je relirai ce livre, c'est sûr, juste pour m'imprégner une fois encore de cette ambiance certes pesante, désespérée, mais si totalement
empreinte d'humanité....



Un grand merci aux éditions Gallmeister et à Babelio. Mon premier 5 étoiles "Masse critique".




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Salut. Moi c'est Abel. Vous occupez pas de ma vieille carcasse. J'suis qu'un fantôme. J'ai déserté ce monde après la guerre de Sécession et j'me suis réfugié dans cette vieille bicoque, là sur la plage. Seul. Enfin y'a le chien aussi il vit avec moi. C'est pas MON chien, lui et moi on s'est choisi alors disons qu'on est compagnons de route. Et puis je n'ai jamais été vraiment seul de toute façon. Je vis avec tous ces gens dans ma tête. Ah j'suis maladroit avec les mots, c'est pas c'que j'voulais dire. J'suis pas siphonné du bocal, pas encore. C'est juste que tous ces gens qui m'accompagnent n'ont pas eu la vie qu'ils auraient dû avoir. La faute à la guerre et à la connerie humaine. Alors parfois ils s'invitent et me tiennent compagnie. Je ne les ai pas oubliés. Mais ça fait mal aux tripes quand ils sont là. Ned, David, Hypatia,… et tous les autres dont ils ne me restent que les visages. Ils apparaissent comme ça, images nées d'un bruit d'une odeur, de la façon dont brillent les étoiles ou dont chante le vent. Et puis il y a Elles et la maison bleue mais là ça fait vraiment très mal aux tripes. Elles c'est particulier, j'leur doit bien un dernier voyage avant de tirer ma révérence.

Alors si le coeur vous en dit, vous pouvez venir avec moi, me suivez pas de trop près ça fait grogner le chien. Mon histoire, elle est gravée sur ma peau et dans ma tête. Je la partage avec vous si vous voulez. Attention quand même les champs de bataille c'est jamais beau. On s'en prend plein les yeux, les oreilles, le nez et la tête. Voire la bidoche d'un gars de l'intérieur et des morceaux de soldats éparpillés un peu partout c'est pas la joie. Surtout que quand je suis lancé, c'est comme si j'y étais mes descriptions il parait qu'elles sont presques vivantes. Sans compter l'odeur, je voudrais pas que vous rendiez votre ptit dej. Enfin voilà, vous savez.

Parfois la ballade est belle, souvent même, parce que je vous emmène dans des endroits à couper le souffle. La nature faut savoir la regarder pour l'apprécier. Je vous montrerai, pour ça j'suis doué. Et puis on regardera les étoiles. Vous avez déjà vu une pluie d'toiles ? On peut pas caner sans avoir vu ça! C'est à chialer tellement c'est beau. Et puis on causera un peu de l'humanité aussi. C'est pas toujours beau mais même au coeur de l'enfer il y a des moments de grâce.

Mon histoire elle est cruellement belle. Pour moi c'est un crève coeur. Si c'était que de l'horreur et de la souffrance ce serait supportable mais ceux qu'ont croisé ma route ils étaient plein d'amour et de dignité, alors ça change tout et ça fait encore plus mal. Vous m'croyez si j'vous dit que la souffrance ça peut être beau ? Qu'un champs de bataille on peut le raconter de manière poétique ?

Au loin y'a un loup qui hurle. Vous l'entendez ? Il m'appelle faut qu'j'y aille. Allé le chien en route. Bon et toi là tu fais quoi planté comme un gland ? Tu te décides ? Arrête de te faire prier ! En route j'ai dit!

Tu vas morfler j'te l'cache pas mais crois moi tu ne le regretteras pas.
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Abel traine dans son sillage des destins qui se croisent. Traumatisé par la guerre de sécession il vit seul, reclus dans une cabane au bord de la plage jusqu'au jour ou il décide de tout arrêter.
Mais la mer le rejette, elle ne veut pas de lui, alors il s'en va.
Tout en cheminant à la recherche de son chien qu'il s'est violemment fait subtiliser, Lance Weller revient sur son passé, sur ses traumatismes. Ils fourmillent d'émotion, de questionnements, des images de la guerre et des situations improbables où l'ont menés les combats, lors desquels on ne sait plus bien qui sont ses véritables ennemis.
La nature est omniprésente, elle accueille, elle donne et elle prend sans discernement de la valeur des hommes.
C'est une fresque magnifique qui conduit Abel vers un destin tragique.
On est étonné lorsque la boucle est bouclée, tellement pris dans l'histoire qu'on en oublie l'origine. Du bel ouvrage.
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Ces histoires, car ici plusieurs vies se découpent et se répondent, renferment d'innombrables chagrins majestueusement adoucis par de somptueuses esquisses de nature.

1965 – Jane Dao-ming attend la fin dans sa maison de retraite. Autour de son cou, un cordon où, d'un côté, un fragment de balle y glisse tout du long, alors que sur l'autre extrémité se balance un petit crucifix. Sentir ces objets, à défaut de les voir. L'hiver 1899 lui a gelé ses yeux. C'est aussi lors de cet hiver qu'elle a eu un second père, Abel Truman, l'espace de deux jours seulement, mais il est pourtant si présent dans sa mémoire.

1899 – Abel Truman est un vieil homme. Il écrase ses yeux sous ses paumes pour ne pas se rappeler les images de sa famille perdue bien avant la guerre. Il tente aussi de refouler ses douloureux souvenirs de batailles lors de cette abominable guerre de Sécession mais ils reviennent, comme ramenés par chaque marée. Tous ces souvenirs qui ne peuvent être réparés, ni recouverts.

Mai 1864 - Ce sont les bruits des combats, les cris, l'horreur des hommes qui tombent, le sifflement des balles et les blessures profondes. Ce sont également des liens d'amitié et de soutien qui émergent de toute cette boucherie pour que l'être humain de couleur puisse enfin avoir sa liberté.

Je suis encore toute étourdie par la puissance de ce premier roman. Comment mettre de l'ordre dans toutes les émotions ressenties lors de cette lecture ? Je ne peux que les livrer en vrac tellement elles se bousculent et refusent un ordre quelconque.

D'abord les quelques sourires qui ressortent face aux réflexions taquines qu'Abel adresse à son chien. Puis les moments de tendresse, rassérénants, lorsqu'il tend son bras pour que ses doigts se perdent dans la douce fourrure de l'animal. Salutaires, les éclats de rire avec ses compagnons de misère alors que la guerre les réunit.

Des descriptions de l'environnement riches et prégnantes : odeurs, empreintes, clapotis des vagues roulantes, lumière tremblotante ou ombres charriées par l'obscurité galopante.

Essayer d'avoir le coeur bien accroché à la lecture des mutilations, du carnage de ces corps détruits, mais finalement sentir mon coeur se briser en découvrant les gestes d'Abel pour apaiser, ultimement, ses amis.

Entendre battre le coeur du vieil homme, percevoir ses soupirs, ses meurtrissures. Partager ses pleurs à l'odeur d'un vrai café.

Voir les moindres expressions de visage qui en disent long sur tous les personnages que j'ai croisé dans ce roman.

Suivre la sanglante bataille de Wilderness qui porte le nom de cette forêt sombre et dense où elle a eu lieu alors que le printemps exhalait sa végétation pleine de vie. Sentir la poussière des troupes, la frousse des affrontements à venir et voir l'éclat des baïonnettes transpercer son prochain.

Me rebeller contre cette cruelle injustice, cette haine, encore et toujours, liée à cette couleur de peau.

Osciller entre noirceur, violences et atrocités des uns mais heureusement s'apaiser avec la générosité, l'aide et la chaleur des autres.

Et enfin se laisser bercer par la beauté relationnelle entre Abel et son chien, par-dessus tout et jusqu'au bout.
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Abel Truman est un vieil homme solitaire qui vit dans une cabane au bord du Pacifique avec son vieux chien pour seul compagnon.
Il est arrivé dans l'Ouest, il y a bien longtemps, après la guerre de Sécession. Il y a été enrôlé dans les troupes du Sud , alors que sa famille vivait à New York, et se retrouve bien mal en point après la bataille de Wilderness.
Un jour deux hommes prennent son chien , l'attaquent et le laissent pour mort. Abel part alors à travers les Olympics Mountains dans le froid, à la recherche de son vieux compagnon.
Il fera des rencontres qui feront resurgir des souvenirs douloureux.

Un livre dense à partager la bataille terrible de Wilderness et la marche d'Abel dans la montagne à la recherche de la paix.
Un beau livre . A lire.
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Ca y est, c'est fini. 😥
Ce fut épique, intense et terrible, ce fut riche en émotions et en descriptions superbes, en bref ce fut un grand roman.

Le voilà achevé, la dernière page est tournée mais j'entends encore l'écho des combats, les cris d'agonie, les râles des chevaux et, au loin, le hurlement du loup.
Dans l'air, autour du Gallmeister refermé, flotte encore des odeurs de poudre et de sang, des relents de sueur et d'exhalaisons fétides mais aussi d'embruns marins, d'essences d'humus ou d'écorces, et la senteur glaciale des hautes altitudes. Un vrai parfum d'Amérique quoi !
Une chose est sûre : ces particules en suspension, comme le souvenir que je garderai de cette première rencontre avec Lance Weller, ne se dissiperont pas si tôt ! Ne comptez pas sur moi pour oublier trop vite cette formidable histoire d'hommes et de rédemption, ce savant mélange de nature writting et de récit de guerre (de Sécession, en l'occurrence) !
Impossible pour moi d'enterrer le vieil Abel Truman, surtout après avoir tremblé avec lui, après m'être imprégné si puissamment de son effroi sur les champs de bataille, après avoir presque vécu par procuration sa vie de soldat confédéré revenu de l'enfer et après l'avoir suivi tout au long de son ultime voyage, depuis la majestueuse côte Pacifique Nord-Ouest jusqu'aux redoutables "Olympics Mountains".
Un voyage homérique, semé d'embûches et entrecoupé de souvenirs anciens, comme autant de stigmates toujours douloureux, qui pour la plupart remontent à la funeste année 1864 et à la sanglante bataille de Wilderness.

"- J'sais pas vraiment comment décrire ça. [...] J'ai vu des choses que je pourrai jamais oublier. Elles ne me lâchent pas, et si ça arrivait, j'crois que je saurais plus quoi faire. Ni qui je suis. Non. Vraiment, je peux pas en parler, parce qu'ils ont pas inventé les mots qu'on pourrait utiliser pour raconter ça fidèlement."

N'en croyez rien : Abel Truman, via la plume précise et déliée de Lance Weller, trouve toujours les mots justes, ceux qui font mouche et nous transportent instantanément au coeur de la Wilderness. le récit qu'il nous délivre au crépuscule de sa vie m'a résolument emporté. En peu de phrases, il nous dit tout de ses cauchermars d'antan, "les drapeaux et les hommes, les chevaux et les canons, et le sang chaud luisant l'herbe verte de ce plein été, la chaleur et l'odeur de la chaleur, le bruit".

Chemin faisant, accompagné de son chien fidèle, aussi décharné et boiteux que lui, il nous dépeint aussi la grandeur brute et sauvage de tous les territoires traversés, depuis la plage déserte où il s'est longtemps retiré jusqu'aux sommets enneigés des derniers chapitres, là où "les flocons tombant droit sur la terre forment une sorte de gaze pâle et floue qui fait de la forêt glaciale un paysage fantomatique et féérique d'une beauté terrifiante."

Voilà nous y sommes, c'est à la fois beau et terrifiant, c'est une fresque pleine d'humanité, de bruit et de fureur : c'est en bref un premier roman prodigieux sur la guerre la plus meurtrière de l'histoire des États-Unis.
A dévorer de toute urgence.
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Le livre «La guerre de sécession», c'est son premier livre à l'auteur Lance Weller. Il est publié en 2012. Je mets également son site où on peut trouver des informations sur lui : http://www.lanceweller.net/



Lorsque je commence à lire le récit, je ne sais pas du tout à quoi m'attendre. C'est totalement de l'inconnu. À ma grande surprise, je suis conquise par son écriture, je me laisse aussitôt happer par un univers à la fois mystérieux, dangereux et violent. C'est plus fort que toi, tu ne peux pas lâcher le livre, c'est une plume captivante et tu ne désires plus qu'une chose : tu veux suivre le déroulement de l'histoire.



Je constate au fil des pages, que le récit est divisé par périodes. On fait la connaissance d'Abel et son fidèle compagnon : son chien. On le suit dans son voyage et ensuite on comprend vite que le passé le hante toujours. Il fait souvent des cauchemars et ses souvenirs ressurgissent sans cesse. C'est assez déstabilisant quand tu lis des passages. Il m'est arrivé de vouloir laisser le livre de côté, mais c'est impossible. Tu en es incapable.

Je suis complètement subjuguée par la prose de l'auteur. Je considère que le livre est bien structuré, les chapitres sont bien définis et on se repère bien dans l'histoire. On remarque aussi que la nature et l'environnement occupent une place importante ainsi que les animaux qui y vivent.
Quand tu poursuis ta lecture, tu prends soudain conscience que tu dévores complètement l'histoire. Tu commences à percevoir où l'auteur veut en venir et tu souhaites vite lire la conclusion. Lorsque tu fais la rencontre d'un personnage important : Glen. C'est là que les circonstances s’enchaînent et tu es à la fois étonnée et triste, quand tu lis la finale.



Pour terminer, c'est une histoire qui n'est pas facile à lire, elle te fait vivre des émotions. C'est difficile à expliquer car c'est un monde complètement à part. On ne saisit pas tout, on compatit avec les personnages. L'auteur dépeint bien le tableau d'une guerre et il t'amène à la réflexion également. Il sait bien décrire les moments où il existe de la fraternité et de la tendresse entre les personnages. Abel est un héros qui marque et je ne pourrai jamais l'oublier. Il m'a touchée par sa force, sa loyauté et sa ténacité.



Je remercie mon ami Bernacho qui me parle de ce livre, je découvre un nouvel auteur et c'est une belle découverte à mes yeux.
Je ne trouve pas de point négatif à dire, il peut avoir un peu de longueurs mais ça n'enlève rien à l'histoire. Il faut bien choisir le moment pour le lire pour apprécier le livre à sa juste valeur.



J'entends encore de loin, le bruit de la guerre, les soldats qui marchent et qui se battent. Pourquoi la guerre existe-elle ?
Je revois encore Abel qui contemple la mer, ainsi que ses yeux qui déchiffrent le ciel étoilé. Je l'imagine se promener avec son chien et on ressent bien à travers ses gestes, qu'il l'aime et qui tient à lui plus que tout.

En quelques mots, c'est une histoire qui te touche et tu te laisses entraîner par son talent de conteur. J'attends avec impatience son prochain livre.

Isabelle
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Wilderness, c'est la contrée sauvage comme celle de la cote du Pacifique magnifiée par la plume de l'auteur et c'est d'abord dans cette histoire époustouflante le nom de la forêt dans laquelle s'est déroulée une terrible et meurtrière bataille en 1864 pendant la guerre de Sécession entre les troupes du Général nordiste Grant et le Général sudiste Lee .

Abel Truman, un vieil homme quitte sa cabane sur le bord du Pacifique avec comme seul compagnon son chien , il n'attend plus rien de la vie et part dans une dernière errance . Il rumine son passé fait d'épisodes tragiques , d'abord la perte de son enfant et de sa femme qui l'avait déjà entrainé sur les routes où, par un hasard de lieu il sera recruté comme soldat sudiste , puis cette guerre pendant laquelle il perdra ses camarades et où il sera également blessé .

Le roman alterne les deux périodes, celle de l'ultime marche et celle de la guerre trente ans auparavant.

Dans chacune de celles-ci, Abel est ballotté par le hasard des circonstances et des rencontres, celles de gens simples comme lui , parfois bonnes et compatissantes qui lui feront revoir ses jugements primitifs quand il est secouru par des noirs mais sa route croise également bien souvent la pire espèce d'hommes, violents , sans scrupules et rancuniers .

Au bout du chemin de cet homme qui cache sous une apparence rude et fruste un coeur meurtri par la perte de ceux qu'il aimait , qui rudoie par les paroles son chien mais le porte lorsque la bête est à bout de souffle , qui est capable de s'émerveiller d'une pluie d'étoiles au milieu de la bataille , arrive alors le dernier acte de bravoure , de courage ,et d'amour , un condensé en deux jours de tout ce que l'homme aurait pu transmettre à son enfant .

Magistral !

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