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EAN : 9782351788936
448 pages
Gallmeister (02/11/2023)
4.03/5   141 notes
Résumé :
Alors que la Guerre de Sécession fait rage, Bell Hood, jeune esclave noire en fuite, espère gagner le Nord en s’orientant grâce aux étoiles. Le périple vers la liberté est dangereux, entre chasseurs d’esclaves, combattants des deux armées et autres fugitifs affamés qui croisent sa route. Jeremiah Hoke, quant à lui, participe à l’horrible bataille de Shiloh dans les rangs confédérés, plus par hasard que par conviction. Il en sort mutilé et entame un parcours d’erranc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
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Rentrée littéraire 2021 # 28

Je referme ce livre avec la solennité et la gravité qui siéent au sentiment d'avoir lu un grand roman, un de ceux qui parviennent à parler des blessures inguérissables des Etats-Unis en résonnant avec force et intensité, tout en clair-obscur. Une nouvelle fois, Lance Weller remonte à la violence des fondations d'un pays hanté par l'esclavage et la guerre civile à travers le destin de deux personnages extraordinaires errant dans le Tennessee, en pleine guerre de Sécession.

Bell Hood, toute jeune esclave, s'est enfuie de sa plantation, elle cherche à joindre un Etat nordiste avec comme seuls repères les étoiles et notamment l'astérisme de la constellation du Dauphin, le Cercueil de Job dont le terrible nom effraie par son écho prémonitoire autant qu'il se veut une mire d'espoir pour Bell Hood. La rencontre avec cette dernière se fait par le biais d'une description saisissante : elle est marquée au fer rouge sur les joues, marque en forme de hameçon, et une de ses dents est percée d'un trou en forme d'étoile, caprice de son ancien maître pour punir son père qui avait cherché à fuir.

Et puis Jeremiah, soldat sans conviction côté confédéré, mutilé aux mains lors de la terrible bataille de Shiloh, qui déserte mais qui semble, plus que fuir la guerre, être en quête de rédemption et de liberté, lui aussi.

La conduite du récit est passionnante, on est suspendu aux mots de Lance Weller pour découvrir comment ces deux-là vont se rencontrer, quel passé ils partagent. de longues phrases, presque faulknériennes dans leur débit, chaloupent, chargées d'images, capables d'avaler le monde entier. Elles disent toute la férocité de la guerre, de la bataille de Shiloh ( avril 1862 ) à celle de Fort Pillow ( avril 1864, marquée par le massacre des unités yankees «  coloured » ). C'est violent, cru, au ras du sol, dans la poussière et la boue. le rendu est remarquable.

Le roman est indéniablement sombre mais malgré tout, la lumière transperce régulièrement les pages. Grâce à l'écriture poétique et lyrique de l'auteur dans des descriptions d'une nature immuable impuissante à empêcher la fureur humaine. Grâce à des personnages secondaires particulièrement soignés qui semblent former comme une chaîne de solidarité et de bonté : les esclaves en fuite Dexter ou January June qui prennent sur leurs ailes Bell Hood malgré leurs propres failles ; le daguerréotypiste blanc Henry Liddell qui forme comme un fils January June ; ou encore Mary Groff qui soigne et accueille Jeremiah.

Un grand roman, somptueux et dense au puissant souffle épique pour dire la liberté, l'amour et le pardon dans une Amérique crépusculaire en proie à ses démons.
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En pleine guerre de Sécession, la jeune esclave noire Bell Hood prend la fuite vers le Nord et la liberté. Engagé parmi les confédérés, Jeremiah Hoke survit mutilé à la terrible bataille de Shiloh, et, hanté par les atrocités auxquelles il a assisté, se lance lui aussi sur les routes avec au coeur l'espoir de se racheter. Leur dangereux périple sur le fond d'un pays à feu et à sang les mène tous deux vers les mêmes lieux, faisant à nouveau se croiser leurs destins déjà marqués par un drame commun.


Le Cercueil de Job est un astérisme dans la constellation du Dauphin. Si ce nom lugubre résonne sur le récit comme une malédiction, il est aussi pour Bell Hood, au travers des histoires dont son père a bercé son enfance, le symbole de l'espoir en une autre vie possible, dans un lieu rêvé où les Noirs disposeraient librement et sans peur d'eux-mêmes. C'est cette image, seule lumière rescapée du cauchemar de la plantation, qui lui donne la force de s'échapper, puis de poursuivre sa route malgré les embûches. Dans la profonde noirceur qui pèse sur la narration, elle est la petite flamme, fragile mais inextinguible, qui entrouvre l'avenir vers une Amérique différente, celle qui, un jour, comme en témoigne l'entame de chaque chapitre, commencera à reléguer dans ses archives historiques le traumatisant souvenir de toute cette violence.


En attendant, entre exécutions d'esclaves et boucherie des champs de bataille, le roman se déploie dans un réalisme cru et violent, dessinant dans le sang et la boue une fresque historique étourdissante, encadrée par deux temps forts : la bataille de Shiloh, qui, en 1862, horrifia les deux camps par l'ampleur alors sans précédent de son carnage, et celle, deux ans plus tard, de Fort Pillow, tristement célèbre pour la polémique que suscita le massacre de prisonniers nordistes, majoritairement noirs. Heureusement, de ce chaos et de cette folie se détachent quelques bribes d'humanité, comme autant de bouffées d'oxygène empêchant le lecteur de céder à l'accablement. Elles sont incarnées par une poignée de personnages secondaires attachants, formant, comme les étoiles qui guident Bell Hood, une constellation placée sous l'égide de l'entraide et de la bonté.


S'il m'a parfois semblé un peu pesant à la lecture, le cercueil de Job est un grand et puissant roman, probablement majeur pour comprendre l'Histoire de l'Amérique, et pour que l'on n'oublie jamais avec quelle férocité les démons de la ségrégation y ont longtemps refusé d'enfin céder le pas.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallmeister...

En pleine guerre de Sécession, Bell Hood, une jeune esclave noire, marquée au fer sur les joues et un trou en forme d'étoile sur l'une de ses dents, s'est enfuie du domaine de Locust Hall. En compagnie de Dexter, qu'elle a rencontré il y a tout juste deux jours, elle poursuit sa route vers le Nord, la peur au ventre, voulant à tout prix échapper à tout homme blanc susceptible de l'enchaîner à nouveau...
En ce dimanche 6 avril 1862, après avoir essuyé la pluie la veille, les hommes se réveillent péniblement, encore frigorifiés pour certains. Parmi eux, Joe Hoke, du Kentucky, enrôlé dans l'armée confédérée un peu par hasard. Contrairement à son compagnon d'arme, Charlie King. Très vite, l'air n'est plus le même, l'ambiance devient tendue. Au loin, à travers bois, les bruits de fusillade, d'abord légers puis de plus en fort, crépitent par delà leurs rangs. Hoke ne sait pas encore qu'il participe à la terrible bataille de Shiloh, bataille au cours de laquelle il en sortira blessé...

Quel souffle que ce dernier roman de Lance Weller ! Où l'on suit, en chapitres alternés, les destins de Bell Hood, cette jeune esclave noire éprise de liberté, et Joe Hoke qui, en quête de rédemption, va errer pour mieux se retrouver. Deux destins magnifiques, profonds, que l'on devine liés. À leurs côtés, des personnages secondaires tout aussi forts, marquants, touchants pour certains, notamment Henry Liddell, le daguerréotypiste itinérant qui prendra sous son aile June, esclave affranchi. Dans une Amérique en guerre, que ce soit sous les canons meurtriers ou sous un ciel étoilé, tous se battent, se démènent pour redonner, autant que faire se peut, un sens à la condition d'humains. de sa plume étoffée, lyrique et visuelle, Lance Weller donne à voir, à sentir et à ressentir, captant avec force et réalisme, l'horreur, la violence, les émotions et les sentiments. Il dresse le portrait d'une Amérique scindée, sanglante, souillée et meurtrie par une guerre pour le moins absurde.
Une saisissante fresque romanesque...
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« le Cercueil de Job était accroché de travers à la queue du Dauphin comme un cerf-volant détaché traînant sa ficelle derrière lui.
Et toutes les étoiles brillaient délicatement au-dessus de l'autre bout du monde. »
J'ai toujours été fasciné par la poésie qu'inspirent les constellations et cette magnifique citation en début du livre ne déroge pas à la règle.
Le Cercueil de Job est le troisième roman de Lance Weller, auteur que je découvre ici par ce texte fabuleux, d'une écriture à la beauté somptueuse et tragique.
Nous sommes entre 1862 et 1864, dans l'État du Tennessee, déchiré en pleine guerre de Sécession...
Nous découvrons les destins croisés de trois personnages qui ne sont pas prêts de me quitter.
Il y a tout d'abord cette jeune esclave en fuite, Bell Hood, qui espère rejoindre le Nord en cherchant à s'orienter grâce aux étoiles. Son père lui avait appris à lire son chemin ainsi. le Cercueil de Job est une constellation qu'elle suit ainsi chaque nuit et qui la guide dans son chemin périlleux.
Bell Hood a seize ans, son visage a été marqué comme une bête au fer rouge sur chacune de ses joues, deux marques en forme d'hameçon et lorsqu'elle sourit, - mais pourquoi voudrait-elle sourire dans ce monde en proie à l'horreur ? on aperçoit un trou en forme d'étoile qui a été percé dans une de ses dents, pour que son propriétaire la reconnaisse au cas où un jour l'envie lui viendrait de fuir, l'envie de fuir comme aujourd'hui. Elle n'a plus rien à perdre... À seize ans, ses yeux ont déjà vu tant d'horreurs, sauf dans le sillon des constellations que son père dessinait avec son doigt tendu vers le ciel...
Elle rencontre dans sa traque January June, ancien esclave affranchi, plus âgé qu'elle, mais dans ce monde en tumulte, il n'est pas certain que tout le monde accorde le même crédit à ce mot d'affranchi. Fuir vers le Nord, c'est fuir pieds nus à travers les ronces et les rivières, c'est fuir les chasseurs d'esclaves bien pire que les propriétaires de plantations de coton, c'est fuir leurs chiens qui ne lâchent rien, c'est croiser des cavaleries en déroute...
Dans cet itinéraire façonné de destins croisés, il y a aussi le chemin de Jeremiah Hoke, ancien soldat confédéré mutilé aux mains, ayant déserté l'armée après le massacre de la bataille de Shiloh, qui entame alors un parcours d'errance qui ressemble davantage à une tentative de rédemption qu'à une fuite de la guerre et de l'armée...
Bell Hood et Jeremiah Hoke sont liés par un drame originel commun qui les a marqué à jamais durant leur jeunesse...
Tandis que des constellations d'étoiles leur montrent le chemin du Nord, les deux jeunes fugitifs, Bell et January, piétinent des terres lacérées de feu et de sang, côtoient l'enfer, des paysages dévastés par des brasiers, des clairières empestées de charniers, croisent des cavaleries décimées, celles qui se sont battues pour l'abolition de l'esclavage et celles qui se sont battues contre ces mêmes droits.
L'absurdité d'une guerre civile, - comme toutes les guerres d'ailleurs, se mesure-t-elle à ces scènes d'une horreur sans nom, avec les plaies béantes des corps encore tièdes, humains et animaux mélangés, l'horreur et la putréfaction à ciel ouvert, la guerre qui coupe un cheval en deux comme elle coupe une nation en deux, jette des bras, des mains dans un paysage de toute beauté où l'on se demande ce qui pourra repousser ici après cela ?
L'absurdité d'une guerre civile, c'est cette genèse de l'Amérique d'aujourd'hui sans doute posée dans ce texte, et son impossible réconciliation, des plaies toujours à vif longtemps après...
Les scènes de guerre sont au plus près des chairs mutilées, on peut encore entendre les râles des quelques survivants, ce sont des peintures tragiques et grandioses digne d'un tableau de Jérôme Bosch, ce sont des peintures qui bougent, qui crient, qui hurlent, qui agonisent, qui ne veulent pas qu'on oublie... Jamais...
Pourtant, les pages de ce roman baroque sont traversées d'une lumière saisissante. Elle transperce les coeurs et les corps des personnages, dessinent leurs paysages intérieurs, esquissent des gestes de bonté qu'on croyait impossibles, des rêves d'espoir qu'on croyait inutiles... Nous illumine...
Ce livre m'a asséné un coup au ventre. Il est rare de ressentir un tel flot d'émotions, cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps.
Le souffle épique de ce texte y est sans doute pour beaucoup.
J'y ai vu aussi le tableau d'une Amérique en effroi, ce fameux rêve américain construit sur la violence, sur la ségrégation, c'est un portrait sans concession, qui n'est pas sans nous rappeler une certaine Amérique d'aujourd'hui...
Et puis il y a ce personnage attachant de Bell Hood, qui sent, ressent les choses, la vie plus que tout, avec des gestes toujours épris de bonté, malgré les blessures, la traque des loups et des hyènes, malgré la mort et l'impossible liberté... Où puise-t-elle sa force après cela ? Et puis il y a ce personnage secondaire, totalement atypique d'Henry Liddell, daguerréotypiste itinérant de son état, encore un qui cherche à capter la lumière si belle, si éphémère dans le tumulte du temps et du monde.
Le Cercueil de Job est une fresque lyrique au ton crépusculaire. Crépusculaire, comme l'Amérique le sera à jamais.
Dans le cadre de la dernière opération Masse Critique, je remercie Babelio et les éditions Gallmeister de m'avoir offert l'occasion de découvrir ce roman magnifique et cet auteur qui compte désormais pour moi.
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Après Les marches de l'Amérique et WildernessLance WELLER continue d'immerger son lecteur dans l'Histoire des États- Unis. Dans le cercueil de Job il nous emmène en plein coeur de la guerre de sécession qu'il va nous montrer sous toutes ses facettes.

Nous rencontrons dans un premier temps Bell Hood et Dexter deux jeunes esclaves en fuite qui se sont rencontrés sur le chemin qu'ils espèrent être celui de la liberté. La rencontre avec ces deux âmes à qui on a arraché l'innocence de l'enfance très tôt est un moment de grâce. Dès les premiers instants le lecteur ressent une profonde empathie pour ces enfants.

Puis nous faisons la rencontre de Hocke, un combattant rebelle, plus par hasard que par conviction. Il ne défend pas une idéologie. C'est un pauvre gosse paumé à qui on a mis une arme entre les mains et qu'on a envoyé à la boucherie. Une histoire intemporelle et universelle. Ce personnage et son regard sur le carnage des champs de bataille fait écho au personnage d'Abel dans Wilderness.

Nous rencontrerons aussi le personnage de June, un esclave lui aussi en fuite qui a eu une vie surprenante et qui porte un regard différent sur le monde. Il se questionne notamment sur le poids des mots. Toute chose porte un nom et cela lui semble important de nommer les choses correctement. Mais la maîtrise des mots n'est pas pour les esclaves. Encore une barrière pour les garder serviles. Les mots sont chargés de pouvoir et pourtant parfois ils sont vains.

Petit à petit, chemin faisant, WELLER va nous dévoiler l'histoire de ces différents personnages avec beaucoup de talent et de subtilité. Une situation, une parole, un regard, … amenant un souvenir. Une phrase ou une situation faisant écho à un autre évènement et donnant ainsi au lecteur le sentiment que tous sont intiment liés par le destin. Un destin symbolisé par les étoiles dont il est très souvent question dans ce livre. Quand on y pense le chemin de fer fictif qui guidait les esclaves vers la liberté se basait entre autre sur les étoiles. Là encore cette référence à fait écho à ma lecture de Wilderness et au personnage d'Abel qui garde le souvenir vivace d'une pluie d'étoiles admirée dans son enfance.

Sous la plume de WELLER la cruauté de la vie apparaît douloureusement belle. C'est un poète de la douleur ; de la dignité dans le désespoir. Il peint des personnages aux âmes pures que toute une vie de violence n'a pas su briser. C'est abrupt, râpeux, violent et doux à la fois. L'espoir est ténu mais tenace et virulent.
Les descriptions de la nature sont belles et poétiques. Des sons, des odeurs, des couleurs. Une beauté qui tranche avec la boucherie des champs de bataille et la cruauté humaine.

D'un point de vue historique ce livre est aussi très intéressant. WELLER nous montre clairement que si le nerf de la guerre semble être l'abolition de l'esclavage c'est loin d'être le cas. Beaucoup de combattants considéraient plutôt cette question comme secondaire. Les combattants de l'Union défendaient l'unicité du pays et les rebelles sudistes voulaient leur indépendance. Cela n'empêchait pas certains confédérés d'être esclavagistes et certains rebelles de ne pas l'être. Je me suis alors fait la réflexion qu'au même moment (1861/1865) les guerres indiennes étaient en cours et que le sang coulait partout. Après avoir fait quelques recherches j'ai appris que certains indiens (ceux des 5 tribus dites civilisées) avaient pris part à la guerre dans les deux camps et que certains d'entre eux possédaient même des esclaves ! Aberrant et complètement incompréhensible!

Une nation qui s'est bâtie sur le sang donc, mais n'oublions pas qu'au même moment la France bâtissait son empire commercial et sa puissance économique grâce à l'esclavage outre mer et que de grandes familles françaises étaient des négriers. On pourrait aussi parler du roi Belge qui faisait couper les membres des enfants des esclaves au Congo qui n'avaient pas été assez productifs. Mais là je m'égare…

Un livre qui m'a donc amené à cogiter mais qui est avant tout d'une grande beauté et surtout très bien écrit. J'aurais pu trouver une citation à chaque page tellement la plume est belle. Mais comme le dit une de mes babel-copine qui se reconnaîtra « La citation est à la littérature ce que la rondelle est au saucisson » et pour ce livre je la rejoins. Les mots de WELLER sortis de leur contexte perdent de leur force et de leur poésie mais lus dans leur intégralité ils ont une âme et le pouvoir de vous étreindre la gorge et vous enserrer le coeur.

Une petite rondelle de saucisson pour vous mettre en appétit : « Et de temps en temps, les étoiles apparaissaient le soir, isolément ou en groupes, comme s'il y avait quelqu'un là haut qui les allumait avec une bougie d'où coulait la cire de la Voie lactée à travers le firmament ».
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critiques presse (1)
LeFigaro
07 septembre 2021
Dans le Tennessee des années 1860, une extraordinaire fresque romanesque traversée de férocité et de douceur.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Ce jour-là, les flammes s’élevaient directement de la terre, ondulaient dans l’herbe, elles avançaient en vagues d’un jaune orangé, montant et descendant, sifflant et crépitant. Des choses terribles passèrent inaperçues sur le moment – visions d’horreur, bruits, odeurs obscènes qui ne se manifesteraient que longtemps après, dans des rêves ou des éclairs de réminiscence qui prendraient des allures de rêve et couperaient le souffle des vieux soldats. Des choses amalgamées, fantasmagoriques, sanglantes et si épouvantables que personne ne pourrait croire qu’elles s’étaient véritablement produites, et encore moins qu’on avait pu y survivre.
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- Est ce que ça rend les choses plus grandes ou plus petites ? demanda-t-il encore. Savoir lire ?
- Les deux, dit Bell en regardant à nouveau autour d'elle à la recherche de mots. Avant ? Le monde était fermé. Mais il s'est ouvert et il continue à s'ouvrir à mesure que j'avance. Je dirais qu'il devient si grand que je ne sais pas quoi en faire. Ni comment m'y comporter. Et plus il devient grand, plus je me sens petite.
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Il leva les moignons de ses mains emmitouflées jusqu'à ses joues pour évacuer les larmes. La toile de jute rugueuse provoqua une sensation divine, en quelque sorte, comme une douleur plus subtile avec laquelle il pouvait se donner l'absolution. Et, tandis que, l'espace d'un instant, le monde lui apparaissait soudainement avec plus de netteté, Hoke vit distinctement un poudroiement d'étoiles froides entre des lambeaux de gaze gorgée de rose qui s'effilochaient dans le ciel.
Chacune d'entre elle était une mauvaise étoile.
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«  Ce jour- là , les flammes s’élevaient directement de la terre, ondulaient dans l’herbe , elles avançaient en vagues d’un jaune orangé ,montant et descendant , sifflant et crépitant .
Des choses terribles passèrent inaperçues sur le moment —— visions d’horreur, bruits, odeurs obscènes qui ne se manifesteraient que longtemps après , dans des rêves ou des éclairs de réminiscences qui prendraient des allures de rêve et couperaient le souffle de vieux soldats ——-
Des choses fantasmagoriques, sanglantes et si épouvantables que personne ne pourrait croire qu’elles s’étaient véritablement produites, et encore moins qu’on avait pu y survivre .
Et des années plus tard , ces vieux soldats suffoqueraient au cœur de la nuit et se rassureraient en tendant la main vers le cou de leur chien …. » .

«  Finalement attrapé ——-En sécurité —— Enfin » …..
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De ma vie, je n'ai vu que cette seule bataille. Celle sur laquelle vous n'arrêtez pas de poser de questions. À Fort Pillow, ce jour-là. Et encore, je n'ai vu que quelques scènes, pas la totalité. Parce que, comment j'aurais pu ? Comment quelqu'un aurait pu voir une chose aussi terrible et savoir en même temps ce qu'il était en train de voir ? C'est trop grand, c'est trop... tout, et je ne crois pas que quelqu'un aurait pu comprendre ce qu'il était en train de voir. Sur le moment, je veux dire. C'est comme ça avec une calamité. Le cœur ne peut pas supporter tout en bloc, alors il aborde cette calamité morceau après morceau.
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Videos de Lance Weller (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lance Weller
Les Éditions Gallmeister vous présentent leur rentrée littéraire 2021. Au programme : TRUE STORY de Kate Reed Petty (traduit de l'américain par Jacques Mailhos), LES DENTS DE LAIT d'Helen Bukowski (traduit de l'allemand par Elisa Crabeil et Sarah Raquillet), LA CITÉ DES MARGES de William Boyle (traduit de l'américain par Simon Baril) et LE CERCUEIL DE JOB de Lance Weller (traduit de l'américain par François Happe).
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