Une ouvrière trouve un passage : la carotide. Encore faut-il repérer la bonne : celle qui va du cœur au cerveau, et non l’inverse. La voila ! Quatre soldates fendent le conduit et se jettent dans le liquide rouge. Portées par le courant cardiaque, elles sont bientôt propulsées jusqu’au beau milieu des hémisphères cérébraux. Elles y sont à pied d’œuvre pour piocher la matière grise.
Quand l'ennemi semble plus fort que toi, agis de manière à échapper à son mode de compréhension.
En Afrique, on pleure la mort d'un vieillard plus que la mort d'un nouveau-né. Le vieillard constituait une masse d'expériences qui pouvait profiter au reste de la tribu alors que le nouveau-né, n'ayant pas vécu, n'arrive même pas à avoir conscience de sa mort.
En Europe, on pleure le nouveau-né car on se dit qu'il aurait sûrement pu faire des choses fabuleuses s'il avait vécu. On porte par contre peu d'attention à la mort du vieillard. De toute façon, il avait déjà profité de la vie.
Chaque adversaire a son point faible. Trouve-le, et n'affronte que cette faiblesse.
Les Belokaniennes ont peut-être inventé le tank, mais les Shigaepouyennes ont découvert la guerre bactériologique.
On ne comprend pas les Japonais, les Tibétains ou les Hindous, mais leur culture, leur musique, leur philosophie sont passionnantes, même déformées par notre esprit occidental ! Et l'avenir de notre terre est au métissage, c'est on ne peut plus clair.
En Afrique, on pleure la mort d'un vieillard plus que la mort d'un nouveau-né. Le vieillard constituait une masse d'expériences qui pouvait profiter au reste de la tribu alors que le nouveau-né, n'ayant pas vécu, n'arrive même pas à avoir conscience de sa mort. En Europe, on pleure le nouveau-né car on se dit qu'il aurait sûrement pu faire des choses fabuleuses s'il avait vécu. On porte par contre peu d'attention à la mort du vieillard. De toute façon, il avait déjà profité de la vie;
La sécurité est le pire ennemi ; elle endort les réflexes et les initiatives.
Au fil de sa rumination, Bilsheim se souvint d'un documentaire sur les crapauds. Ceux-ci, en période d'amour, sont tellement excités qu'ils sautent sur tout ce qui bouge: femelles, mais aussi mâles, et même pierres. Ils pressent le ventre de leur vis-à-vis pour en faire sortir les œufs qu'ils vont fertiliser. Ceux qui pressent les femelles voient leurs efforts récompensés. Ceux qui pressent les ventres de mâles n'obtiennent rien et changent de partenaire. Ceux qui pressent les pierres se font mal aux bras et abandonnent.
Mais il existe un cas à part: ceux qui pressent les mottes de terre. La motte de terre est aussi molle qu'un ventre de femelle crapaud. Alors ils n'arrêtent pas de presser. Ils peuvent rester des jours et des jours à reproduire ce comportement stérile. Et ils croient qu'ils font ce qu'il y a de mieux à faire…
Le commissaire sourit. Peut-être suffirait-il d'expliquer à cette brave Solange que d'autres comportements étaient possibles...
- Moi ? J’existe. C’est déjà une occupation de chaque instant.