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EAN : 9782213721057
288 pages
Fayard (05/01/2022)
2.59/5   17 notes
Résumé :
C’est leur cinquième rencontre, un soir dans un aéroport, lui entre deux avions, elle accourue depuis la ville proche pour passer quelques heures avec lui dans ce lieu sans grâce. Sur fond de dérèglement climatique et d’apocalypse à venir, chacun convient pourtant de l’absence de trajectoire possible pour leur histoire. Mais l’amour n’a-t-il pas beaucoup à gagner quand le présent se révèle la seule chose à laquelle deux êtres puissent soudain se résoudre ?
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce soir-là, alors que des vents violents se déchaînent depuis des semaines et que des incendies ravagent la périphérie de Paris, ils se rencontrent à nouveau. C'est la cinquième fois et aujourd'hui, ils ont rendez-vous dans un de ces hôtels sans charme de l'aéroport. On ne connaîtra pas leurs prénoms.
Lui, c'est « le diplomate », 60 ans passés, toujours entre deux avions à parcourir le monde pour convaincre inlassablement les dirigeants et organismes de tous bords que la planète est à l'agonie et qu'il est temps d'agir en conséquence. Elle, c'est « la fille », 20 ans de moins, chef monteuse expérimentée de documentaires pour la télévision. Tous deux sont mariés avec un.e autre, sont parents. Ils se sont rencontrés dans le cadre professionnel, quelque chose a jailli entre eux.
Mais est-ce bien raisonnable ? Ils aiment chacun leur conjoint et leur famille, alors est-il sensé de risque de tout foutre en l'air, le jeu en vaut-il la chandelle ?
Dans une ambiance pré-apocalyptique, lui se dit que c'est peut-être une occasion de vivre un ultime – à son grand âge – chavirement amoureux. Elle, elle aurait bien envie d'envoyer balader sa vie quotidienne, vide et lourde, et la morale bien-pensante, et d'attraper au vol une bulle d'oxygène inespérée.
Les quelques heures qu'ils passent ensemble dans ce terminal sinistre sont tout en marche avant, marche arrière et pas de côté, dans la tête de l'une puis de l'autre, dans les retours sur leurs vies respectives et leurs quatre premières rencontres. Entre les tergiversations intérieures et les passes d'arme mouchetées, il y a quelques éclairs de tendresse, de sincérité et de courage, et des petites voix qui poussent à écouter le coeur plutôt que la raison, d'autant plus quand l'avenir s'annonce plus que compromis.
« N'avance que désarmé » raconte une histoire simple et banale, sur fond d'effondrement climatique imminent. Il y a quelques moments poignants, désarmants, mais globalement je reste sur une impression de froideur et de distance. Je pense que c'est dû au style, qui use et abuse du lexique cinématographique, à une écriture qui, selon moi, recherche trop l'effet de style et le lyrisme. Reste la question qui nous est renvoyée : que ferions-nous s'il ne restait que le présent à vivre ?

En partenariat avec les Editions Fayard via Netgalley.
#Navancequedésarmé #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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J'ai choisi ce livre dans le cadre de la dernière opération Masse critique pour son titre que je trouvais particulièrement poétique et évocateur, et je remercie l'équipe de Babelio et les éditions Fayard pour leur envoi.
A l'arrivée du livre, nouveau coup de coeur, la couverture bleue est magnifique et la texture douce au toucher est très agréable. La quatrième de couverture est également alléchante, cette histoire d'une rencontre entre un diplomate et une monteuse semblant prometteuse.
C'est ensuite que cela s'est gâté car la magie n'a pas opéré.
J'ai attendu pendant tout le livre que quelque chose se passe, que le charme opère, mais rien, je n'ai même pas réussi à m'attacher aux personnages.
Il y a pourtant plein de bonnes idées, de pistes que l'on aimerait que l'auteur développe, mais elle ne le fait pas, peut-être parce qu'elle est plus soucieuse du style que du contenu.
Car on ne peut pas nier que Dorothée Werner ait un style, une plume lyrique d'où s'échappe parfois un souffle de poésie, mais pour moi cela n'a pas suffi à rendre ce roman intéressant.
J'en suis désolée car je pense qu'il y avait un potentiel dans cette histoire de rencontre improbable , j'aurais également aimé en savoir plus sur la catastrophe écologique qui apparaît en arrière plan.
C'est donc un rendez-vous manqué…
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Le titre est beau, inspirant. Et ce qui suit s'avère une bonne surprise. C'est une histoire de possibles, alors que tout autour les signes portent plutôt à croire à la fin du monde. Une rencontre, qui en fait est la cinquième entre ces deux-là mais celle-ci semble receler un enjeu un peu nouveau, avec son goût d'interdit. Drôle d'endroit pour une rencontre, une zone d'aéroport, la nuit, un espace qui semble tout de toc vêtu, un restaurant d'hôtel aux lumières trop vives, aux couleurs trop pétantes, à la fausse animation. Lui est diplomate, conseiller spécial pour le Ministère des Affaires étrangères, spécialistes des questions d'environnement et attaché à négocier, parlementer, discuter, essayer toujours plus. Elle est chef monteuse pour la télévision, ça a son importance dans la façon de voir la vie. Il est déjà entré dans la dernière ligne droite de sa vie, elle en est encore au mitan. Cet écart entre eux peut être celui de l'expérience ou au contraire de la désespérance. Ils sont mariés chacun de leur côté, et ces rencontres ont le doux parfum de l'ailleurs, d'une parenthèse volée à un monde promis au chaos. Dehors, un vent orange sévit depuis des mois, des incendies s'invitent à tout bout de champ, ça sent mauvais côté climat. Ces rencontres, c'est peut-être une façon de garder espoir, d'inventer un autre scénario, de se découvrir autre, ou tout simplement de s'abreuver un peu à la source de la tendresse.
L'auteure tisse une histoire simple, un homme élégant aux cheveux blancs et une belle femme brune, une histoire nourrie à l'aune de la vie moderne, d'images qui se bousculent pour former le film de vies que l'on pourrait envisager de monter différemment, ou pas, mais aussi de musiques qui rythment les temps forts de nos existences. Interroge ce qui nous constitue. Invite à saisir l'instant, à oublier la petite voix qui nous ramène toujours à la raison, à tenter de dépasser les empêchements. Il y a quelques instants de grâce et une envie de braver la peur pour oser n'avancer que désarmé.
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Un diplomate vieillissant mais toujours fringant. Une monteuse de cinéma mère de famille et épouse dévouée. Vingt ans d'écart les sépare mais ils se rencontrent pour la cinquième fois aujourd'hui, dans un hall d'aéroport. Dehors, la fin du monde est proche. Des vents oranges tourbillonnent, des incendies ravagent des forêts entières. le temps d'une nuit, ils vont donner une chance à leur histoire d'exister, malgré tout.

Que reste-t-il quand le futur n'existe plus ? Quand l'avenir ne se limite qu'à quelques semaines, quelques mois peut-être ? Rien. le présent s'étire à l'infini jusqu'à se figer. Ne reste que les vagues souvenirs des âmes encore en vie, prisonnières de ce destin funeste. J'étais intéressée par ce livre justement à cause du sujet qu'il abordait, de la vacuité de l'existence quand la fin est proche. J'ai cependant été très déçue. J'ai compris que le parti pris de l'auteure était que le temps ralentisse jusqu'à l'inéluctable, mais c'est bien là tout le problème. Il ne se passe rien. Les deux personnages partagent un dîner et se jaugent, tantôt s'aimant, tantôt prenant les armes pour mieux se justifier. Ils repensent à des épisodes de leur passé, cherchant à y discerner le moindre sens, en vain. le sujet de l'écologie aurait pu maintes fois être abordé, mais non. Je fais partie de cette jeune génération en colère qu'on lui laisse la planète dans un tel état, mais rien dans ce livre ne l'évoque, juste quelques constats et la volonté de se battre du diplomate. J'ai eu l'impression que l'auteur écrivait dans un style très littéraire, proche de celui de Camille Laurens, comme pour mieux cacher le manque de profondeur dans les thèmes abordés et l'histoire très simpliste. En bref, un beau flop pour ma part.
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Elle est monteuse, lui diplomate pour l'environnement. Ils ont 30 ans d écart et leurs vies n'ont aucune place pour l autre. Pourtant, dans un contexte de crise climatique non plus latente mais en plein boom, ils se rencontrent et vacillent. Dorothée Werner trace ce récit avec de grands élans, un rythme soutenu: on passe d une perspective à l'autre parfois dans la même phrase. le personnage du diplomate d'un âge qui s'approche de la mort, touche, de son humanité complexe: avec son petit foulard rouge senteur fleur d oranger, à la fois fin manoeuvreur en lutte pour la planète et toujours enfant blessé. Elle, dont la voix mène le jeu, donne sa dimension puissamment cinématographique au livre, laisse un goût d'inachevé, d'inabouti. Elle, est malmenée par une voix intérieure dont on ne comprend pas bien la virulence lancinante. Elle se reproche les mains tremblantes et la tête pleine de scénarios d'être une menteuse. Pourquoi? Je ne l'ai pas compris.
L énergie du livre est prenante et le désir plein d'insécurité de ces deux êtres très touchant. L'atmosphère de crise climatique plantée par des vents "oranges" ébouriffants, assez originale. Cette nuit dans l'univers du Lounge violet du Hilton vulgaire autant que déroutant par sa population fonctionne très bien. Hélas le flot d'introspections lasse un peu, peut-être par ce personnage féminin qui ne dit jamais qui elle est. Et lasse le lecteur de ne pas le savoir.
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critiques presse (2)
LeMonde
23 mars 2022
La Terre brûle. Elle, journaliste, lui, diplomate, s’offrent un peu de beauté et d’amour, pour tenir. Un roman revigorant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Elle
18 janvier 2022
Dorothée Werner, journaliste à « ELLE », jette un homme et une femme dans une rencontre inattendue et un présent absolu. Un roman lyrique et magnifique.
Lire la critique sur le site : Elle
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
On ne devrait pas avoir à parler pour avoir un échange, avait susurré un vieillard à la voix grelottante récemment passé sur le banc de montage de la fille, on ne devrait pas. Mais comment faire autrement? Le langage est notre damnation, il avait ajouté, nous sommes condamnés par les mots, tout ce qui va mal vient de là.
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Sa mère irascible était montée au front dans l'intimité aussi, puisque tout était politique. Elle avait recadré non seulement le père de sa fille unique, qui avait fini par fuir vers des azurs plus
chatoyants, mais aussi chaque type rencontré.
Tous, d'un seul bloc, ils n'étaient jamais assez courageux, jamais assez responsables, jamais assez généreux. Au nom de quoi devaient-ils l'être plus qu'elle ? N'était-il pas question d'égalité? Cette litanie de reproches l'avait-elle exonérée à bon compte d'assumer non seulement ses inconfort
ses ambivalences et bref, son propre existentiel ? La liberté, vraiment? Sa mère n'avait rien lâché de sa rage, jamais. Jusqu'à renoncer à l'amour, pour se prouver qu'elle avait raison.
Seulement capable de solitude, elle avait foutu sa vie en l'air, pleurnichant sans fin sur les hommes toujours décevants. Bien au chaud avec ses sœurs de lutte, elle avait piétiné ses propres rêves de bluette, laissant aux écervelées et aux allumeuses tous les garçons et les filles de son âge. La leçon souterraine, la fille l'avait parfaitement intégrée.
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Ses escarpins chics, elle les gardait précieusement, comme pas mal d'autres choses pas pratiques de sa garde-robe, des trucs achetés sur un coup de tête, dans les moments où l'on rêve à d'autres vies et qu'au fil du temps on se reproche de n'avoir pas su provoquer.
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Installé en vitrine avec toque et tablier blancs, un employé sri-lankais tient comme chaque soir le rôle de l'italien jovial fabriquant sa cuisine a la mano, toujours heureux de régaler la smala d'une bonne margherita come a casa, c'est écrit sur un sticker rouge.
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Redresse-toi, bon sang, pense biche, pense elfe, fais quelque chose, bricole-toi un genre de dignité.
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Videos de Dorothée Werner (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dorothée Werner
Découvrez la bande-annonce de l'album Pourquoi y a-t-il des inégalités entre les hommes et les femmes ? de Soledad Bravi et Dorothée Werner, paru aux éditions Rue de Sèvres le 14 février 2018.
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