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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le genre du roman noir est multiple. Voilà pourtant un livre qui pourrait à lui seul le définir.

Tout y est. le contexte social (et historique ici aussi). La violence et la noirceur qui mettent d'autant plus en avant l'humanité, dans ce qu'elle a de pire mais aussi de plus beau. Des personnages forts et par qui tout arrive. Une histoire qui sonne vrai tout en étant véritablement inattendue. Des émotions puissantes, de celles qui marquent. Et, pour sublimer le tout, c'est magnifiquement bien écrit et raconté.

La vie en 1895 n'est pas une partie de plaisir, même dans une grande ville comme Denver. La peinture du milieu, loin du « nature writing » dont les auteurs américains usent et abusent, colle très vite à la peau du lecteur.

Aux côtés de ce groupe de jeunes orphelins qui n'ont comme seul objectif que de survivre, les émotions sont palpables à chaque page. La découverte du roman se fait réellement par l'entremise de personnages étonnants, atypiques, de vraies rencontres. D'ailleurs, dans ce roman, il est beaucoup question de rencontres.

Ce groupe de jeunes est en conflit, physiquement et moralement, avec le monde des adultes. Pourtant, Sam, notre « héros » va devoir s'extraire de son petit monde pour aller vers celui des « Crânes de Noeud » (comme ils appellent les adultes). le choc va être brutal, une découverte qu'il fera avec retenue mais aussi les yeux grands ouverts.

Voilà bien un roman qui risque de ne pas vous aider à garder le moral. Dur, injuste, éprouvant parce que vivant, il est pourtant aussi le lieu où de vraies émotions positives peuvent poindre parfois, entre ces pans de noirceur.

Les dynamiteurs font du bruit, Benjamin Whitmer ne nous raconte pas une berceuse. Sur fond de guerre de territoires ; territoires de non droit ; il nous fait vivre au plus près la transformation de Sam en homme.

Récit initiatique, avec la brutalité d'une Amérique qui explique bien des choses, le roman touche tellement aux tripes et au coeur qu'il est difficile de s'extirper de cette âpre histoire.

L'écrivain décrit la noirceur sans détour, et pourtant avec sensibilité. Cette aventure humaine, d'un laissé-pour-compte qui tente de sortir de son environnement, bouscule.

Qu'on ne s'y trompe pas, il n'en rajoute pas pour le plaisir de secouer le lecteur, et il sait aussi parler d'amour et de sentiments complexes. Ça rend les protagonistes d'autant plus attachants et fascinants, avec leurs manières de tenter de combattre la fatalité.

Par la grâce d'une belle et expressive plume, par un talent formidable pour créer des personnages qui sonnent juste, par ce contexte si dur, Benjamin Whitmer propose un roman qui ne s'oublie pas.

Aussi désespéré que parfois émouvant, Les dynamiteurs est l'essence même du roman noir. Un livre, un auteur, à lire absolument.
Lien : https://gruznamur.com/2020/1..
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Rude.
Mais beau.
La beauté de la noirceur et de la désespérance.
Nous sommes à Denver, nous sommes en 1895. Sam et Cora sont orphelins. Ce pourrait être le début d'un joli conte. Non. Ils veillent tous les deux sur d'autres orphelins, plus jeunes, qu'il est nécessaire de protéger contre les adultes – les clochards, les paumés, ceux qui eux non plus n'ont pas de toit sur la tête, n'ont pas de quoi se nourrir, n'ont pas de travail. « Protéger », ce n'est pas seulement donner un toit et de la nourriture (un peu), c'est surtout protéger contre toute la violence de cette ville, de ceux qui veulent prendre leur place – parce que l'usine désaffectée offre au moins un toit sur la tête. Tous les coups sont permis, et ce n'est pas une formule vide de sens. Au cours d'une de ses attaques, un homme mystérieux, défiguré, prend leur défense et récolte de nombreuses blessures. Cora le soigne, elle et Sam espèrent avoir trouvé un nouveau protecteur – oui, le pasteur les aide, parfois, notamment si l'un des orphelins est malade, il les aide mais il aimerait aussi les remettre dans le giron de la société, ces enfants qui sont déjà presque complètement perdus. Et si c'était plutôt le contraire, si l'arrivée de cet homme, dont ils apprendront petit à petit le passé, les entraînait vers des lieux plus sombres encore que ceux qu'ils ont visité ?
Oui, il ne faut pas chercher l'espoir, jamais, dans ce livre, et les commentaires du narrateur sont là pour nous avertir qu'une situation pire encore est toujours possible. A Denver, il ne s'agit pas, pour la police, de protéger et servir, il s'agit de faire le ménage pour que la ville soit montrable. Oui, les pauvres, les sans domicile, les laissez-pour-compte dérangent ceux qui ont envie d'une ville propre et de beaucoup de profits.
Si l'espoir s'enfuit au fil des pages, à la manière d'un vagabond du rail, l'amour est pourtant là, sincère, mais lui non plus ne change rien, ou presque rien à la noirceur de ce roman.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Les romans de type western, se déroulant dans l'ouest américain dans la seconde moitié du 19ème siècle, ce n'est pas vraiment mon truc. Mais bon, un roman des éditions Gallmeister, généralement, je sais que ça vaut le coup d'y jeter un oeil. Et encore une fois, je n'ai pas été déçue par la plume, ni la traduction.

Nous nous trouvons dans une communauté d'enfants livrés à eux-mêmes, les deux plus grands, âgés de 13 ou 14 ans, s'occupant des plus jeunes, comme des parents de substitution. le jour où un adulte, sorte de monstre, vient à leur rescousse pour éloigner d'autres prédateurs tentés de les chasser de leur repaire, va modifier considérablement leur mode de vie, notamment celui de Sam qui va se retrouver plonger dans le monde peu recommandable des bas-fonds de la ville de Denver.

Près de trois mois après la fin de ma lecture, je serais bien incapable de fournir un résumé complet et intéressant de ce roman. Il me reste surtout une expérience de lecture m'obligeant à sortir de ma zone de confort, un roman que j'ai pris plaisir à lire et à découvrir grâce à une langue et une écriture à la fois réelles, dures, émouvantes, amusantes parfois, teintées de beaucoup de violence, d'âpreté mais aussi de tendresse et d'amour. Plus qu'une descente dans les tréfonds peu recommandables de l'âme humaine, Benjamin Whitmer nous offre un regard compatissant et humain sur ces laissés pour compte que nous rencontrons encore aujourd'hui sans forcément les voir ou nous préoccuper.

Lu en mars 2021
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En 1895 dans le Colorado, une bande d'orphelins vit recluse dans une Usine désaffectée jusqu'à ce que l'avilissement et la corruption humaine ne les rattrapent. Un roman d'apprentissage à la Mark Twain qui flirte avec le western... (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/09/08/les-dynamiteurs-benjamin-whitmer/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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On n'a aucune idée de ce que pouvait être Denver (Colorado) à la fin du XIX ème siècle. Un territoire où les déshérités sont regroupés aux abords de la ville dans des quartiers misérables, les bas-fonds nauséabonds, les bordels insalubres et ici, une usine désaffectée où ont trouvé refuge une bande d'orphelins qui ne sauraient survivre sans l'aide des plus grands comme Cora et Sam. Une nuit où les clochards de la rue essayent de mettre la main sur l'usine, les enfants en fuite sont sauvés par un drôle de type. Goodnight, un géant, costaud et muet qui à l'apparence d'un monstre avec son visage à moitié dévoré par d'horribles cicatrices. le jour où Goodnight et son ami Cole propose à Sam quelques billets, ce dernier n'a pas le choix et accepte, tout cela pour aider Cora qui est tout pour lui. C'est bientôt la descente aux enfers alors qu'une bataille sans fin se livre entre eux, les forces de l'ordre et les Pinkerton. On assiste à une escalade dans la violence de cette guerre des gangs. Cela fait froid dans le dos, alors que l'auteur sait aussi faire preuve de coeur envers les miséreux. Un roman initiatique, qui résonne comme un rite de passage, où la narration est du seul fait de Sam. Avec des titres de chapitre qui reprennent à chaque fois son prénom et les événements qu'il s'apprête à vivre. Sam est certes le personnage principal mais il est entouré par des personnages au combien importants, que ce soit Cora, Goodnight ou le Pasteur. Il faut dire que Goodnight apparaît comme un Quasimodo, un héros malgré lui et son passé lui confère un côté tragique de colosse aux pieds d'argile. Une épopée noire entre alcool, drogue, rapine, mendicité, prostitution et enfance brisée. Une plume acérée et qui ne cache rien de tous les détails sordides de cette société en construction et nous laisse complètement sonné par un dynamitage qui sonne la fin de l'enfance. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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J'ai toujours le même problème avec les romans de Benjamin Whitmer. J'en sors soulagé d'avoir fini, pour passer à autre chose, et en même temps content d'avoir lu une oeuvre marquante, remarquablement écrite. Dieu que c'est noir. le hic, se situe au niveau des émotions, je ne suis pas bouleversé par ses histoires pourtant elles relatent des faits extrêmement violents, des déchirements insoutenables, mais qui ne m'atteignent que partiellement. La forme prend toujours le pas sur le fond, au lieu de le sublimer. Des 3 (Pike et Evasion) que j'ai lu, celui-ci est quand même le meilleur, ce qui me laisse espérer que l'auteur me touchera dans un futur roman.
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En nous plongeant dans les bas-fonds de la ville de Denver au Colorado, Benjamin Whitmer ecrit le roman de la misère et de la violence sociale de la fin du 19eS.
Pour accentuer cette déchéance sociale, il choisit de s'appuyer sur un groupe d'enfants vagabonds survivant dans une usine désaffectée en prise avec la violence des adultes. Certes il choisit une héroïne courageuse et maternelle qui se bat pour sauver ses petits. Certes, le jeune Sam, amoureux de Cora, partage son combat pour la survie. Mais ce combat, il le mène au prix de son innocence et il se retrouve bien vite englué dans des compromissions qui l'obligeront à accomplir lui-même des actes de violence envers d'autres.
Pas d'issue donc pour ces orphelins qui ne pourront échapper à un destin tragique.
Le bon gros géant défiguré n'en est pas un. Il leur vient en aide presque par hasard, mais lui aussi victime de son passé douloureux, bascule dans la haine et la vengeance en entraînant Sam dans sa chute.
Dans ce monde de brutes, les personnages positifs comme Cora et le pasteur Tom sont voués à l'échec. Malgré tous leurs efforts, personne ne sera sauvé car dans cette vision pessimiste de la société, l'amour lui-même est impuissant.
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C'est de la dynamite.
On se retrouve dans le Denver de la fin du 19ème. Ce n'est ni la ville ni l'époque de l'humanisme et de la bienveillance. Denver est rongé par les rats, la pauvreté et la violence. On suit une bande d'orphelins qui survivent dans cet univers, ils sont indépendants du monde des adultes du moins ils le souhaitent. C'est d'ailleurs une histoire sur le rejet du monde des adultes, une sorte de Peter Pan en version western… mais sans crocodile et sans magie… bon oui la comparaison n'est pas bonne… La réalité, se rappelle à eux de manière brutale. le passage de l'enfance à l'âge adulte se fait dans la fumée et le sang.
Benjamin Whitmer nous entraine dans son monde avec force.
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Denver (Colorado), 1895. La ville est minée par la pauvreté, le chômage, le vice et la violence. Les enfants sont jetés dans la rue ; ils mendient, se prostituent, volent, font n'importe quoi pour manger.
Deux orphelins, Sam (14 ans) et Cora (15 ans), s'occupent et protègent une bande d'enfants abandonnés ; ils squattent une usine désaffectée qu'ils défendent farouchement contre les clochards et les vagabonds qui tentent de les déloger. Deux personnes les aident pour cela : Tom, un pasteur bienveillant et Goodnight, l'homme monstre, un colosse muet, défiguré par l'explosion d'une dynamite, qui habite un cabanon sur le toit de l'usine.
Cole, compère et employeur de Goodnight, tient un saloon clandestin. Il propose à Sam un boulot risqué mais bien rémunéré. Sam l'accepte pour aider Cora à prendre soin des enfants.
Cole décide de mener une guerre sans merci à tous les nababs de la ville et leurs complices dans la police et l'administration.
Ce boulot sonne pour Sam la fin de l'enfance et son entrée dans l'univers impitoyable, violent des adultes, les ‘Crânes de Noeud'.
Une lecture explosive, pleine d'adrénaline, d'hémoglobine, mais aussi de tendresse et d'amour comme ceux qu'éprouvent Sam pour la lumineuse Cora.
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Un livre qui porte bien son nom, c'est de la dynamite !
Un roman noir magnifiquement bien écrit, riche en aventure, et d'une grande tendresse envers les misérables de la société.

Ce conte obscur nous décrit à merveille la situation des États-Unis de la fin du XIXe siècle, une situation qui, hélas, n'a guère évolué. Aujourd'hui encore, la réalité de la majorité des Américains est faite d'inégalités en tout genre, de misère sociale, de violences diverses et de corruption.

La plume de l'auteur est acérée ; c'est vibrant, avec des émotions, de l'affection, de la rage, des larmes.
En résumé, c'est le récit explosif de l'enfance dynamitée par le monde brutal des adultes.
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