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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A la fin du 19ème siècle, la ville de Denver est en proie à la violence, à la corruption, à tous les trafics. Chacun tente d'échapper comme il le peut à la misère ambiante. Sam et Cora, enfants grandis trop vite, veillent farouchement sur une bande d'orphelins qu'ils ne veulent pas voir tomber entre les mains des adultes, capables de leur faire subir le pire. Un jour où leur foyer précaire est la cible d'une bande de vagabonds, un homme-colosse à la force inouïe vient en aide aux enfants. Sam se laisse embarquer par le colosse dans les bas-fonds de Denver…
Benjamin Whitmer montre encore une fois son talent extraordinaire pour créer des ambiances et des décors extrêmement soignés, où le lecteur se trouve en immersion totale, comme dans un très bon roman naturaliste. Denver et ses bas-fonds sont décrits avec beaucoup de noirceur, mais sans jugement de la part de l'auteur, car pour survivre dans ce cloaque il faut jouer des coudes, et violemment.
On ressent une grande tendresse de l'auteur pour les jeunes orphelins protégés par Cora, premières victimes de la misère et du déterminisme social. Ils sont tous rendus attachants grâce aux très beaux portraits faits de chacun d'eux ; mais Cora est la plus lumineuse, elle qui donne sans compter pour ses « petits ».
Sam est le narrateur et le héros du roman, au cours duquel il va grandir et perdre son innocence. Les chapitres s'enchainent au fil de ses aventures, que l'on imagine facilement publiées comme dans les feuilletons du 19ème.
Et bien sûr, chapeau bas à Jacques Mailhos, qui a parfaitement réussi à dompter le langage d'époque.
Une extraordinaire fresque sociale à l'ambiance explosive !

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Denver, 1895. Une bande de jeunes orphelins, menée par Sam et Cora, vit dans une usine désaffectée. Ces mômes doivent défendre leur territoire, convoité par les clochards des alentours. Lors d'une attaque, ils bénéficient de l'aide décisive d'un géant défiguré, qui va, sans le vouloir, changer le destin de Sam...

"Les dynamiteurs" est un récit explosif (je n'ai honte de rien...), mélange de tendresse et (surtout) de violence, peuplée de personnages forts. Une histoire hors normes quasi inclassable, pleine de contrastes. Contraste notamment entre le vice et la débauche qui dominent dans cette ville de Denver, et l'innocence de cette émouvante bande d'orphelins, admirable de solidarité et d'entraide. Contraste entre la violence de la vie dans laquelle Sam se laisse entraîner, et son amour sincère, presque pur, pour Cora.

Même si j'ai préféré "Évasion", plus constant dans la noirceur, ce nouveau roman de Benjamin Whitmer est une vraie réussite, avec, au milieu de la laideur ambiante, de beaux moments d'humanité et d'émotion...
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Difficile de remettre Denver à l'endroit


Le Denver de 1895 n'a rien à envier à Gotham City. C'est un concentré sordide de misère, crimes, corruption, violence...
Au sein de la cité, on trouve les belles bâtisses de Capitol Hill, où les riches protégés par la milice privée des détectives de l'agence Pinkerton, regardent de haut, l'enfer du jeu et des bordels qui gangrènent les autres quartiers qui s'étalent jusqu'aux Bas-fonds où s'ébrouent les clochards et les orphelins.

Sam est l'un d'entre eux. A 14 ans, il assure avec Cora, une jeune fille dont il est amoureux, la protection et la survie d'une petite communauté d'orphelins qui, réfugiée dans une ancienne usine, vit de larcins et de combines.
Un soir, les clochards cherchent à s'emparer de l'Usine par la force. Ils sont sur le point d'y parvenir quand un colosse surgit et les met en déroute.

L'homme providentiel s'appelle Goodnight. Dans un triste état initial, il est désormais mourant. Soigné par les enfants, il va assurer leur protection, mais également faire pénétrer le monde des adultes dans ce groupe jusque-là, étanche.
Aussi, quand les riches décident de réorganiser à leur avantage, les lieux de stupre et de luxure, Sam va se trouver entrainé dans un conflit qui le dépasse.

Le thème du roman est celui de la corruption des âmes. Celle des enfants est pervertie par les adultes (les « crânes de noeud ») et celle des pauvres, par les riches.

Sam est le narrateur. Racontée à hauteur d'enfant, cette histoire est celle du destin inexorable qui broie ceux qui s'opposent aux puissants. Comme le dit un des protagonistes qui mène la rébellion : « Je suis un petit escroc (…). Quand tu joues contre un gros escroc (…) lui, il te flanque toute ta famille à la rue et il encule ton chien. »

Et en effet, le chien va déguster !


J'ai découvert les éditions Gallmeister il y a de nombreuses années, suite à une discussion avec un libraire passionné. (oui, il en reste)
Parmi ses coups de coeur, figurait Cry Father de Benjamin Whitmer que j'acquis aussitôt.
Déçu par cette lecture, mais non découragé, je m'attaquais ensuite à Pike.
Toujours pas convaincu, j'ai donc tenté un dernier essai avec Les dynamiteurs.
La continuité de traduction grâce à Jacques Mailhos assure une filiation entre ces références, mais cette fois, c'est officiel, Whitmer n'est pas pour moi. Même si ce roman m'a semblé au-dessus des deux autres cités.

J'ai oscillé en permanence entre la tentation de l'enthousiasme, porté par le style incontestable, et la lassitude devant cet étalage de violence assez complaisante. J'ai trouvé qu'à la longue, les crânes fracassés, les corps explosés, les membres dispersés…sur fond d'égouts et de boue qui noient Denver, surchargent à l'excès le récit et diluent le propos politique et social.

De plus, comme d'ailleurs avec les autres romans de Whitmer, je ne suis pas réellement parvenu à m'intéresser aux personnages, sans doute en raison de l'outrance répétitive des caractères et des situations.

C'est puissant, mais lassant. Dommage. Mais je conçois que ça puisse plaire.
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Denver, Colorado, fin du XIXe siècle. Dans une ville déchirée par le vice, la pauvreté et les règlements de compte sanglants, des orphelins tentent de survivre. Ils vivent reclus dans une usine désaffectée, flairant en permanence le danger autour d'eux.
Dans le lot, il y a Sam. du haut de ses quatorze ans, il fait son possible pour nourrir et protéger les plus jeunes.
Par un hasard de circonstances, il se retrouve à travailler pour deux types peu recommandables. D'un côté, Cole, bandit de grande envergure, alcoolique notoire. de l'autre, Goodnight, un géant muet au visage déglingué.
Sam se retrouve alors propulser dans un quotidien fait de bagarres de saloon, de lynchages effroyables et d'explosions minutieusement concoctées.
Avec cet ouvrage féroce et poignant, Benjamin Whitmer fait passer le lecteur par une large palette d'émotions. Retenez bien son nom. Il est l'un des nouveaux grands maîtres du roman noir.
"C'est une plume comme on en a peu, comme on en lit peu souvent." France Culture
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Après Evasion que j'ai lu et beaucoup aimé il y a quelques mois, j'ai eu envie de lire Les dynamiteurs (2020), un roman d'apprentissage intense racontant « la fin brutale de l'enfance dynamitée par la corruption du monde des adultes ».

« Extirper le vice de Denver, c'était comme essayer de déloger la lune du ciel. »

Avec Les dynamiteurs, Benjamin Whitmer nous plonge de plein fouet dans le Denver de la toute fin du XIXème siècle, une ville de saloons, de bordels et de tables de jeux, une ville repoussante, profondément corrompue et gangrenée par la violence, la pauvreté et la saleté. Au coeur des Bottoms, l'un des quartiers les plus mal famés de la ville dans lequel se sont entassées des hordes d'anciens miniers devenus vagabonds, vit une petite bande d'orphelins sous la surveillance de deux ados de quinze et quatorze ans, Cora et Sam.

Barricadée dans une usine métallurgique désaffectée, la petite bande tente tant bien que mal de survivre en repoussant les nombreux assauts des vagabonds qui ne rêvent que de s'emparer de l'Usine. Alors qu'une nuit une énième tentative est sur le point d'aboutir, un colosse muet et gravement défiguré vient à la rescousse des orphelins. Mais avec l'arrivée fracassante dans leur vie du géant Goodnight, la muraille qu'ils ont mis tant de soin et d'énergie à ériger entre leur monde et celui des « crânes de noeud » se fissure avant de voler en éclats lorsque Sam accepte le job que lui offre Cole, le boss mafieux de Goodnight.

Roman initiatique très sombre, Les dynamiteurs raconte la perte des illusions et la violente confrontation entre le monde de l'enfance, aussi dur soit-il déjà, et celui des adultes. Malgré sa très grande noirceur et sa quasi absence de perspectives d'avenir et d'espoir, le roman n'est pas dénué de moments touchants et parfois lumineux. Ainsi, et bien qu'il excelle à retranscrire la noirceur et l'atmosphère extrêmement glauque, impitoyable et sanglante des bas-fonds, Benjamin Whitmer fait également preuve d'empathie et de tendresse pour évoquer les laissés-pour-compte et raconte avec justesse -et à la première personne- le difficile cheminement d'un enfant vers l'âge adulte.


Lien : https://livrescapades.com
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Denver, fin du XIX° siècle. Sam est un jeune orphelin qui lutte péniblement pour trouver de quoi manger et survivre. A ses côtés, Goodnight, un colosse muet, le protège des mauvais coups; et puis il y a Cora, l'amour de sa vie, pour qui il ferait tout...

Quand Cole, un gangster local habité par la folie des grandeurs, lui propose un premier job dans le métier, il sait que cela pourrait l'écarter de Cora, mais ils ont tant besoin de pièces...

Les dynamiteurs est un roman qui offre une description vivante et crédible de l'Amérique de 1895. L'ambiance est plombée par la misère économique et le quotidien de ces orphelins; le roman est vif, rythmé par les actions des gangsters locaux, ces losers magnifiques indifférents aux conséquences de leurs actes.

Une lecture agréable, mais pas réellement un coup de coeur non plus.

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Après le magnifique « Evasion », petit bijou de roman noir et l'une de mes lectures préférées de l'année 2018, je me réjouissais de me plonger dans le dernier opus de Benjamin Whitmer, « Les dynamiteurs » dont l'intrigue se déroule à Denver. En cette toute fin de XIXème siècle, la capitale du Colorado palpite de corruption.
Davis Hanson Waite, fraîchement élu gouverneur de l'Etat, entend bien nettoyer le ville du vice. « Mais extirper le vice de Denver, c'était comme essayer de déloger la lune du ciel » souligne l'auteur. C'est peu de le dire...
Sam, le narrateur de 14 ans, nous raconte son invraisemblable histoire. Il épaule Cora, dont il est fou amoureux, à protéger des orphelins du monde des Crânes de Noeud à savoir des adultes corrompus par essence. Les enfants vivent dans une usine désaffectée. Ils souffrent de malnutrition et du froid et sont régulièrement attaqués par des clochards qui rêvent de les chasser de leur abri de fortune. C'est à l'occasion d'une énième attaque qu'apparaît Goodnight qui chasse les assaillants.
Goodnight tient plus du monstre que de l'homme. Gigantesque, son visage et son corps sont coupés en deux, une moitié étant scarifiée, boursouflée, défoncée. Et, en plus, il est muet.
C'est par son entremise que Sam rencontre Cole, le roi des magouilles en tous genres, dont Goodnight est l'homme à tout faire. Cole propose à Sam de travailler pour lui avec pour mission de lire les messages que le géant griffonne sur des bouts de papier pour communiquer avec son patron analphabète. Malgré l'opposition de Cora, Sam accepte en raison du salaire promis qui permettra de nourrir les orphelins. En plus de son job de traducteur qui n'est qu'un prétexte, il va être embarqué dans d'innombrables malversations et être confronté à la brutalité la plus extrême. le gouverneur Waite a en effet mandaté des « Pinkerton », détectives aux méthodes borderline, pour infiltrer les gangs et faire régner l'ordre. La chasse à l'homme peut commencer...
A la manière d'un conte initiatique, « Les dynamiteurs » est le récit de la perte de l'innocence et de l'enfance souillée par le monde impur et hypocrite des adultes. le personnage de Goodnight, avec son physique janusien, est l'incarnation du bien et du mal qui cohabitent au sein de l'humanité.
Entre crudité et lyrisme, Benjamin Whitmer fait le portrait d'une Amérique qui s'est construite sur la violence et la loi du plus fort qui lamine les plus fragiles. Certaines scènes, parfois gratuites et dans la surenchère, sont insoutenables. Et je ne suis pourtant pas bégueule... Par rapport à la révélation que fut « Evasion », j'ai été un peu déçue par ce roman désespéré.

EXTRAITS
- Ce monde est un monde de têtes coupées, et il n'y a pas beaucoup de place pour les balades dans les putains de champs de jonquilles.
- On n'était pas comme ça, avant.


Lien : http://papivore.net/litterat..
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Benjamin Whitmer démontre ici qu'il est bien l'un des auteurs de romans noirs américains qui comptent. Après le déjà très bon "Evasion" en 2018, son nouveau roman est un condensé de violence et de passion dont l'action est située à Denver (Colorado) à la toute fin du 19ème siècle. Dans une ville castée où tous ne luttent pour leur survie, il suit l'initiation criminelle d'un adolescent qui emboîte les pas explosifs de deux truands patentés en s'éloignant petit à petit de la communauté d'orphelins avec qui il partageait jusqu'alors son triste quotidien. Il délaisse surtout le grand amour de sa vie, celle avec qui il tentait de maintenir ces jeunes déshérités à l'abri des prédateurs en tous genres qui pullulent autour d'eux. Roman initiatique donc mais politique aussi tant Whitmer dépeint un monde dans lequel l'origine sociale marque au fer rouge les trajectoires des hommes, ne leur laissant aucun d'espoir d'échapper à leur condition. Seul l'amour pourrait apporter cet espoir de rédemption...
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Un très bon roman noir avec des personnages originaux . A Denver, à la fin du 19ème siècle, c'est le règne de la misère, de la violence, de la pauvreté. A l'écart, dans une usine désaffectée, un couple d'adolescents, Cora et sam tente de sauver une douzaine d'orphelins. Projet noble, mais périlleux : les clochards de Denver convoitent le lieu, et Sam, pour gagner l'argent nécessaire à leur survie, accepte des tâches de plus en plus immorales. Combat tragique pour préserver les enfants, et garder humanité et espoir dans un t milieu corrompu. Un grand merci aux Editions Gallmeister et au Picabo River Book Club pour leur partenariat.
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Poisonville s'appelle Denver. Et les dynamiteurs s'en prennent aux nettoyeurs. Mais la loi et l'ordre règne toujours en Amérique. Et personne ne peut s'en sortir.
Une terrifiante évocation de la fin du XIXe siècle qui fait écho à la MAGA du crâne de noeud du temps présent. Et le laudanum nous laisse un goût amer.
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