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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avoue que je ne reconnais pas mon Oscar dans son De Profundis. Dans la première moitié de sa lettre à Bosie, il est vindicatif et se répand dans un sordide règlement de comptes - par ailleurs fréquemment chiffré, ce qui manque notoirement d'élégance venant d'un homme de sa classe. Et s'il apparaît nettement que Douglas n'était qu'un petit coq infatué et cupide, il n'en ressort pas moins que Wilde a perdu beaucoup de son panache dans cette lettre réquisitoire.
On peut, en effet, s'interroger sur ce qui a pu conduire cet homme d'esprit, dont l'intelligence et la finesse ne sont plus à démontrer, à s'amouracher de ce philistin de Bosie au point d'y sacrifier sa vie, sa famille, ses biens, son art, son honneur, sa liberté. Et cela alors même que ses propres amis n'ont cessé de le mettre en garde.
Et, quand bien même semble t-il avoir recouvré la vue et son bon sens dans cette longue lettre à son amant ingrat, sa faiblesse et son aveuglement durant ces trois ans d'une liaison dévastatrice restent, de mon point de vue, inexplicables émanant d'un homme tel que lui.
Alors, bien sûr, on peut aussi convenir que seule la part du poète esthète, idéaliste et tourmenté s'est exprimée durant cette relation. Mais que diable n'a-t-il pas pas voulu donner plus de crédit aux quelques étincelles de lucidité dont il admet avoir eu parfois la fulgurance.

Dans la seconde moitié de sa lettre, le ton change : de vindicatif, il passe à désespéré et s'emploie à une sorte d'auto-flagellation - "c'est ma faute, ma responsabilité, j'aurais dû, j'ai essayé en vain...". Mais, là aussi, il en fait trop. Et surtout trop tard.
Il se lance alors dans des tirades dithyrambiques sur la douleur car, dit-il "le secret de la vie est dans la souffrance". Puis, touché par la grâce, il enchaîne sur une éloge à Jésus durant une vingtaine de pages dont la lecture m'est apparue pesante par trop de lyrisme et de nébulosité.
Et, enfin, il termine son de Profundis en se recentrant sur Bosie mais de façon plus apaisée, cette fois. Il semble avoir épuisé sa rancoeur et ne lui reste qu'une sorte de fatalisme où, perle toujours cependant la force de cet amour insensé qui a ruiné sa vie.

Tout au long de ma lecture, j'avoue avoir réagi à la manière de Bosie en ne supportant pas que l'extraordinaire Wilde chute du piédestal où je l'avais toujours placé. Et ce n'est qu'en refermant le livre que j'ai admis qu'il n'en était pas descendu mais que ce n'était là que le superbe chant du cygne d'un artiste remarquable.
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- de Profundis, longue lettre, cri d'angoisse, de douleur, de regret mais aussi d'amour-passion d'Oscar Wilde adressée en 1897 à son amant, Lord Alfred Douglas, depuis la prison de Reading, où il fait le bilan de leur relation et, où il lui clame l'amertume qui blesse son coeur .
- La Ballade de la geôle de Reading , long poème lyrique sur la douleur de l'enfermement , de la privation de liberté , écrit par Wilde lors de son exil en France,
Deux textes bouleversants découverts en étudiant, une fois de plus, une préface d'Albert Camus « l'Artiste en prison » (pour une exposition estivale à Lourmarin "Camus, l'engagement critique "). Pour Camus, Wilde, incarcéré , paria, affligé , mis au ban de la société aurait découvert dans le pénitencier de Readinge dans le comté de Berkshire, la solidarité , et même « un bonheur dont il n'aurait jamais eu l'idée auparavant ».
J'ai apprécié les nombreux renvois et annotations en bas de page enrichissant cette lecture et permettant de mieux saisir et d'approfondir ces deux textes fort émouvants.
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Deux magnifiques textes De Wilde, particulièrement poignants.
La ballade de la geôle de Reading, le lieu même où Wilde fut incarcéré, raconte l'histoire vraie, et dramatique, d'un soldat condamné pour avoir égorgé son épouse.
De profundis est une longue lettre adressée à Lord Douglas par Wilde qui lui reproche de l'avoir abandonné à son sort.
Oscar Wilde, qui nous avait jusque là habitués à de très belles réflexions sur la vie et sur son esthétique nous livre ici une sorte de dernier témoignage très émouvant qui sera, d'ailleurs, publié après sa mort survenue en 1900.
A lire après tous les autres écrits De Wilde, à l'exception des aphorismes, que l'on lit et relit sans cesse.
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Des profondeurs de sa geôle, un prince des lettres et de l'hédonisme magnifie dans ses vers le désespoir du prisonnier tombé dans l'enfer de Reading.
Dans une scénographie quasi cinématographique est dépeinte la déambulation d'un homme vers la potence de la prison, puis de son cadavre souillé le regard se retourne vers le prisonnier narrateur qui à travers un "nous" déshumanisé psalmodie et pleure sans larmes la mort de l'âme de l'homme enfermé.
Un texte d'autant plus poignant dans cette courte édition Folio que, précédé de poèmes de jeunesse, il reflète d'autant plus la déchéance d'un homme qui a payé au plus fort ses transgressions, et sonne comme le sombre chant du cygne d'un poète qui ne se remettra jamais de cette expérience sinistre.
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♫ Ça balance pas mal sur Bosie, ça balance pas mal ♪

Dans cette longue lettre qu'Oscar Wilde écrivit dans sa geôle à Reading, il y a de la passion, des questions et surtout des reproches à dressé à Bosie, lord Alfred Douglas, fils du 9ème comte de Queensberry.

Partant d'une connerie, Wilde a intenté un procès en diffamation au Queensberry et l'a perdu, se retrouvant ensuite sur la sellette avant de finir en matricule C.3.3 dans une prison.

Dans cette lettre, qui fut souvent censurée afin que l'on ne sache pas qu'elle s'adressait à son amant de Mes Deux où il balance tout, ce qui nous brosse un portrait pas très flatteur de ce Bosie.

Enfant gâté, capricieux, égoïste, méchant, ne s'intéressant qu'à l'argent et à ce qu'on peut acheter avec, considérant Wilde comme son banquier personnel, ce Bosie me fera dire une fois de plus que si son père avait mis une capote lorsqu'il s'envoya en l'air avec sa femme, et bien, le destin De Wilde eut été différent…

Où alors, il aurait mieux fait d'aller de masturber ou d'aller chez les putes, ce satané comte de Queensberry, celui qui réglementa le noble art qu'est la boxe alors que lui-même était une brute.

C'est violent, le texte que Wilde écrivit, ça suinte la passion, les regrets, les reproches, les sentences, les questionnements.

Bosie est coupable d'avoir utilisé Wilde et ce dernier est coupable d'avoir trop souvent cédé aux caprices de ce gamin de merde, d'avoir trop souvent passé l'éponge après ses esclandres, d'avoir trop souvent toléré sa présence et d'avoir épongé ses dettes.

Wilde était dépensier, mais avec son amant Bosie, c'est le quasi le budget de l'Angleterre qu'il dépense, ce qui le ruinera, sans compter que ce petit merdeux lui fit faire des mauvais placements.

Comment un homme de l'intelligence De Wilde, qui possédait la finesse des mots, qui balançait des aphorismes magnifiques à longueurs de journée, qui était épris de culture a-t-il pu foutre tout en l'air, famille et travail, pour cette espèce de petite merde qu'était Bosie, pour ce petit mec infatué de sa personne et qui était plus cupide que les banquiers de chez Godman Sachs ??

L'amour ? D'accord… Mais après des années de liaison destructrice, on ouvre en général les yeux, on redevient lucide. Là, même lucide, jamais Wilde ne mit fin à cet amour qui ne disait pas son nom mais qui vous pompait le compte bancaire plus rapidement qu'une actrice du porno le ferait de la chose à Rocco !

On ne sort pas grandi après avoir écrit cette lettre et le lecteur en ressort lessivé, avec moult questions auxquelles Oscar ne répondra jamais. le savait-il lui-même ?

Cette édition bilingue comprend le texte original de la lettre intitulée "De profondis" (qui, sans l'intelligence de Robert Ross – un saint homme ! – qui en fit faire une copie, aurait fini brûlée par le Bosie en question), suivi du poème qui retrace les derniers jours d'un soldat exécuté pour avoir égorgé sa femme par jalousie, ainsi que la version originale en anglais et la version dans les deux langues.

Après avoir digéré tout cela, vous aurez droit aussi au récit du procès De Wilde contre Queensberry et de toutes les erreurs qui furent faite par lui pour une simple diffamation qu'il aurait mieux fait d'ignorer. Mais cet enfoiré de sa mère de Bosie en voulait à son père et à entrainé Wilde sur une pente savonneuse qui fut sa descente aux Enfers.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Dernière décennie du 19ème siècle, Oscar Wilde habite à Londres avec son épouse et leurs deux enfants mais vit au grand jour son idylle avec lord Alfred Douglas, un jeune aristocrate surnommé Bosie. Cette liaison homosexuelle est interdite par les lois de l'époque victorienne mais l'écrivain se croit trop célèbre pour être inquiété. Or c'est justement à cause de sa notoriété que la justice va être très dure en le condamnant à deux ans de travaux forcés.
Oscar Wilde a été traîné dans la boue, traité comme le plus grand pervers d'Angleterre et cela me bouleverse.
C'est après être sorti du bagne qu'il écrira "La ballade de la geôle de Reading" qui montre que l'injustice ne lui a pas fait perdre ses talents de poète (ce poème a été écrit après "De Profundis" qui est une longue lettre adressée à son amant quand il était emprisonné).
On imagine son enfermement dans la geôle de Reading, aux travaux forcés avec les autres prisonniers et la terreur qui les saisie face aux conditions épouvantables de détention et à la potence qui attend certains d'entre eux.
Certes, celui qui va mourir est coupable de féminicide mais ce que dit si bien Oscar Wilde c'est que la prison rend mauvais et que tuer celui qui a tué est aussi un crime. J'y ai vu une façon de s'opposer à la peine de mort.
Il faut dire que l'écriture de l'homme de lettres, même traduite de l'anglais, est d'une grande fluidité pour raconter sa descente aux enfers.


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De Profundis d' Oscar Wilde
De profundis est la lettre qu'écrit Oscar Wilde du fond de sa prison dans les dernières semaines de son incarcération. C'est une lettre pleine de haine et de ressentiment mais également derrière laquelle l'amour est encore bien présent. Cette lettre est adressée à Alfred Douglas, l'homme avec lequel Wilde a vécu plus de deux ans, elle est l'opportunité pour lui de faire la lumière sur lui et son ami. Dans cette missive aucune allusion sexuelle ou relative à l'homosexualité, Wilde tente de faire un état des lieux, tout ce qu'il a fait financièrement et sentimentalement pour Douglas contre le peu et l'indifférence qu'il a reçu en retour. Il y a un côté comptable dans l'exposé factuel De Wilde, on sent combien ce retour en arrière sur leur vie commune est douloureux mais indispensable, il en sort ruiné, en faillite et le nom de sa famille est déshonoré. Wilde est il honnête dans son analyse, mystère, Douglas contestera dans un livre toutes les assertions De Wilde, un Wilde transformé par la douleur physique et morale dans lequel on discerne à peine l' auteur du Portrait de Dorian Gray.

L'histoire de cette lettre est également une aventure entre le papier qu'illégalement le directeur de la prison fournira à Wilde, les directives qu'il donna à Ross sur son utilisation qu'il ne respecta pas et enfin sa transmission au British museum avec interdiction de la divulguer pendant 50 ans, ce qui fait que le texte original ne fut divulgué et traduit qu'en 1960. Un texte surprenant par son ton tout autant que sa teneur.
En complément de de Profundis se trouve une lettre adressée par Wilde au rédacteur en chef du Daily Chronicle au sujet d'un gardien de la prison licencié pour avoir donné des biscuits à un petit enfant incarcéré et des conditions infâmes dans lesquelles sont tenus les prisonniers. L'année suivante une loi réformera le régime pénitentiaire en tenant compte des notes De Wilde. Intéressant.
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Comme indiqué dans l'avant-propos de ce recueil de poèmes, Oscar Wilde est essentiellement connu pour ses nouvelles et le poème le plus célèbre de l'auteur, La Ballade de la geôle de Reading, a éclipsé les autres.
C'est bien dommage.

L'oeuvre poétique d'Oscar Wilde ne démérite pas avec le reste de son travail et, même si certains poèmes proposés dans cette édition ne m'ont pas transportée, d'autres m'ont émue aux larmes.
Ainsi les deux hommages à John Keats (La tombe de Keats et Sur la vente aux enchères des lettres d'amour de Keats) ne peuvent que remuer le lecteur qui sera à la fois triste et plein de colère (eu égard à la destinée tragique du jeune poète).

Les poèmes évoquent également les voyages d'Oscar Wilde qui déclare son amour à l'Italie ou à Londres. Ils abordent aussi le christianisme, la peinture ou la nature dans des poésies où la forme prime sur le fond. On sent la recherche du beau mot et le désir de perfection.

Ces poèmes méritent d'être découverts même s'ils n'ont pas l'intensité de la Ballade de la geôle de Reading.
Ce poème, Oscar Wilde l'écrira après sa sortie de prison. Condamné pour "actes indécents" à deux ans de travaux forcés, il achève sa peine à la prison de Reading. Dès sa libération, il entreprend l'écriture de ce poème propagandiste qui raconte l'arrivée d'un condamné à mort dans la prison, son exécution et le retentissement de celle-ci sur les autres prisonniers.
Signé C.3.3, le matricule De Wilde en prison, le poème connait un succès retentissant et totalement mérité.
La Ballade de la geôle de Reading est une oeuvre d'art réaliste mais aussi romanesque car Wilde plonge le lecteur dans l'angoisse et la noirceur jusqu'à l'exécution du condamné.
D'un poème intime, Wilde fait une oeuvre universelle bouleversante.
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(Billet écrit en avril 2011)

Je viens de relire le magnifique de Profondis de Wilde, la longue lettre que l'auteur irlandais a adressé à son amant Alfred Douglas depuis la prison de Reading où il était incarcéré en raison de son homosexualité. Wilde y met à nu sa relation d'amour et de dépendance à l'égard de Douglas, revenant avec amertume sur les blessures que lui a infligé le jeune homme et l'accusant d'être responsable de sa déchéance. Cependant, l'amour qu'il lui voue encore transparait tout au long de l'ouvrage et il espère par sa lettre "élever" le jeune homme et lui faire prendre conscience d'un nécessaire changement. Ce texte est aussi une longue introspection où il se remet lui-même profondément en question, même si sa vanité perce encore ça et là. S'y mêlent des réflexions sur sa carrière artistique, la religion, l'emprisonnement, la douleur, l'abnégation. Poignant.
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Mon avis de Profundis
On peut dire que Bosie en prend pour son grade dans les récriminations de notre cher Oscar. Et avec un verbe de cette éminence et une telle éloquence , je n'aurais pas aimée être à sa place. Cela dit, il semble le mériter au vue du comportement décrit, un bémol cependant, je vais m'empresser de lire les écrits de Lord Alfred Douglas pour avoir son son de cloche.
Wilde y parle d'humilité, mais ses propos sont loin d'être humbles quand il parle de son art et de sa suprématie dans la littérature (il me semble qu'il se nomme lui-même le « roi »), se décrivant dans la perfection et supérieur à ses contemporains. Hum, Monsieur Wilde n'auriez-vous pas les chevilles qui enflent ? Bon même si je suis d'accord avec lui, tout de même, cela reste déplacé.
Le speech sur Jésus Christ m'a ennuyée profondément mais dans l'ensemble je valide.
Mon avis Ballade de la Geôle de Reading
Un très beau poème en prose, plein de tristesse, de mélancholie et de désespoir. le lecteur s'identifie tout à fait au forçat.
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