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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il était pourtant
sans projection,
sans protection...

Miroir déformant
d'un écorché vif
qui trompe l'espoir
dans l'alcool
pour oublier les méandres
d'une loyauté au delà de la mort.

Il expie dans son mutisme
la mort d'un ami.

Refuser de voir,d'entendre
rester cloitrer dans sa souffrance.

Pourtant la vérité s'extirpe et s'expose
dans toute son impudeur.

Dire oui ,accepter ,
assumer sa souffrance
sans la tasser dans les tréfonds de son être.

Faire surgir la vérité pour survivre !

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De Tennessee Williams, je ne connaissais rien, à ma grande honte, hormis le fait qu'il était mort étouffé par un capuchon de tube de dentifrice. Reconnaissons que ce fait n'est ni glorieux ni significatif de la carrière d'un dramaturge. Toutefois, ce titre, "La chatte sur un toit brûlant", était dans ma tête depuis presque toujours car comment l'oublier une fois qu'on l'a entendu ?

Intrigant et troublant, ce titre est à l'image de la pièce. Trois actes et beaucoup de personnages mêlés dans une trame complexe. Un décor qui ne change pas mais qui offre plusieurs dimensions en perspective, voilà ce qui pour moi est déjà nouveau et original.

Avec le titre, j'avais en tête le joli minois d'Elizabeth Taylor, puisque la pièce a été adaptée en 1958 pour le cinéma par Richard Brooks, soit trois ans seulement après sa première représentation sur les planches de Broadway.

On peut dire que "Maggie la chatte" n'a pas vraiment réussi à trouver sa place dans la famille de son époux, Brick. Ce dernier, que l'on découvre alcoolique et dépressif, est un des fils d'un riche planteur de coton qui, malade, devrait bientôt passer l'arme à gauche. Avec une rapidité et une efficacité surprenantes, Tennessee Williams parvient à dépeindre à la fois la personnalité propre à chacun des personnages mais encore leur détresse commune et la complexité de leurs rapports ; c'est vraiment remarquable.

J'admire avec quel talent il parvient aussi, en l'espace d'une pièce, à aborder autant de thèmes brûlants : la famille, l'amitié, l'amour, la pression sociale, la convoitise et l'ambition, l'homosexualité, l'alcoolisme, la maternité, le mariage... Ça donnerait presque le tournis. L'écriture de Williams est directe et crue, elle ne s'encombre pas de détours, c'est sans doute en cela qu'elle semble autant impacter le public.

Je suis désormais curieuse de découvrir la pièce et le film, tout comme de lire "Un tramway nommé désir" qui attend lui aussi dans ma PAL depuis bien longtemps.


Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Challenge 1914-1989 - Edition 2018
Challenge USA
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Depuis le début de l'été, je me replonge de temps à autre dans quelques grands classiques du théâtre Williamsien... Tennessee de son prénom. J'ai d'abord présenté - La ménagerie de verre -, puis le "fameux" - Tramway nommé Désir -.
Cette fois, c'est au tour du tout aussi grand - Une (et non pas LA) chatte sur un toit brûlant - immortalisé(e) au cinéma par Richard Brooks à la mise en scène, et par une pléiade d'acteurs géniaux, dont Paul Newman, Elizabeth Taylor et surtout l'époustouflant Burl Ives dans le rôle de "Père".
Le film a tellement marqué les esprits que peu savent que Tennessee Williams en a détesté l'adaptation (très édulcorée et "remaniée") au point que passant devant l'entrée d'un cinéma qui projetait le film il cria aux spectateurs dans la file d'attente : "Rentrez chez vous !".
Kazan l'avait déjà beaucoup contrarié en lui demandant, pour le théâtre, une réécriture qui imposait à Williams un retour de "Père" dans le troisième acte. Il s'était soumis à la volonté de Kazan par peur de courir le risque de perdre le metteur en scène avec qui il voulait absolument travailler.
Lorsqu'on essaie de présenter une pièce du répertoire de cet auteur il est difficile de ne pas répéter que toutes ses pièces ont des thèmes récurrents : la famille, en général ce sont les figures de la mère et de la soeur, comme c'est le cas des deux pièces que j'ai mentionnées en introduction, l'homosexualité, l'alcool, le mensonge, la trahison, la différence de classe etc...
Dans - Une chatte -, c'est la première fois que Williams donne la parole au père ( à son père ), et c'est la première fois qu'ils "échangent" par théâtre interposé.
On dévore ces trois actes avec avidité tant dans cette oeuvre le talent de l'auteur nous saute aux tripes à chaque réplique.
Écriture, dramaturgie sont à l'apogée du génie de Tennessee.
C'est précis, ciselé, puissamment "parlant".
Les personnages ont la dimension des grandes figures de la tragédie antique ( je me risque, mais j'y crois...).
C'est un classique, et il (elle) est donc incontournable.
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Quand comme moi, on est un grand adepte de Faulkner, on ne peut rester insensible au charme de Tennesse Williams. Car c'est aussi ici le Sud américain qui parle à travers ses mots, celui qui n'en finit pas de régler ses comptes avec l'esclavage, celui dans lequel les grandes familles et les petites villes se déchirent.

L'ouvrage que j'ai lu comporte deux pièces, l'une à la renommée certaine "La chatte sur un toit brûlant", l'autre plus méconnue "La descente d'Orphée". Elles se répondent parfaitement dans la description de cette Amérique, puisque l'une évoque les tourments familiaux, l'autre dépeignant une ville et sa galerie de portraits d'habitants. Et un point commun dans les deux, deux femmes qui prennent en main leurs destin, Maragaret et Lady. Il faut souligner cette mise en valeur de la femme par l'auteur car c'est particulièrement précurseur, les deux pièces datant respectivement de 1955 et 1957.

Ces deux textes donnent vraiment envie d'aller les voir sur scène car on sent qu'ils ne prendront tout leur sens que mis en chair, les personnages demandant à être pleinement incarnés physiquement, pour que les mots assez simples qui leur sont dévolus prennent corps et sens. Je regarderais déjà avec plaisir les adaptations cinématographiques auxquelles elles ont donné lieu et qui ont contribué, pour la première en tout cas, à sa renommée. Avant je l'espère de pouvoir moi aussi me couler dans la peau d'un des protagonistes...
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La chatte sur un toit brûlant nous invite dans le quotidien d'un couple et de son entourage. Margaret épouse aimante de Brick souhaite avoir un enfant de lui. En vain ! Pour quelle (s) raison (s) ? Très vite on s'interroge sur la réalité de ce couple qui ne partage pas l'intimité qu'il faut pour réussir ce projet d'enfant. Ils sont rejoints par les parents de Brick qui eux aussi cachent bien leur jeu. Jusqu'à "l'overdose" ?

Anatomie d'individus englués dans des postures étouffantes rendues possibles par un contexte et une société qui ne tolèrent pas les écarts, les fragilités et les différences.
Une pièce brève et intense qui l'air de rien, aborde les questions liées à l'identité sexuelle, l'alcoolisme, la parentalité et le poids du secret dans l'épanouissement individuel.
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🐈 « L'homme est un animal condamné à mourir, mais avant, il achète, il achète, il achète parce qu'au fond de lui-même il a l'espoir démentiel que parmi tout ce qu'il aura acheté, il y aura la vie éternelle ! Mais ça n'arrive jamais … »
(P.112)

🐈 Ni la beauté d'une jeune femme, ni une immense et magnifique demeure, ni l'argent et le succès ne sauraient rendre heureux lorsqu'à l'intérieur, des maux nous dévorent. Qu'il s'agisse d'un cancer, de non-dits, de trahisons ou de manipulations, tôt ou tard il faut un jour payer pour le mal que l'on a fait. Alors que le couple de Margaret et Bricks part à la dérive sous l'oeil ravi du frère et de la belle-soeur de ce dernier, l'on assiste à la déchéance d'une famille qui guette la mort du Père comme on attend une promesse mille fois répétée.

🐈 Alors que cette famille a tout pour être heureuse, elle est rongée par les vices : pourtant, ni l'alcool ne saura faire oublier à Brick le décès de son meilleur ami et la trahison de sa femme, tout comme cette dernière ne trouvera le réconfort de ne pouvoir être mère en se laissant désirer par tous les hommes qui la croisent ; être succesful et un bon père ne suffira pas non plus à Gooper pour enfin obtenir l'amour et l'admiration tant espérée de son Père. Non, décidément, rien ne va dans cette famille qui se déchire pour l'argent, pour la gloire et la reconnaissance. Alors on règle ses comptes, on recolle des morceaux parfois, on essaie tant bien que mal de raviver une flamme depuis longtemps éteinte…

🐈 La chatte sur un toit brûlant est une comédie à l'image de la vie, avec ses absurdités et ses futilités, ses non-sens et ses folies, et cette tentative désespérée de vouloir gommer les erreurs, de réparer l'irréparable et de chasser la lâcheté, l'envie et cette impossibilité à se mouvoir. le langage est provocant, les propos sont violents, le résultat n'en est que plus troublant.

🐈 « On vit dans le mensonge. L'alcool est une façon d'en sortir, la mort en est une autre… »
(P.154)
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J'ai vu le film, avec Elizabeth Taylor et Paul Newman, il y a plusieurs années et je me souvenais plus ou moins de l'histoire. Lire la pièce de théâtre fût un très agréable moment de lecture et un plaisir différent par rapport à un roman. La pièce comporte trois actes qui sont dans la continuité les uns des autres et ne coupent absolument pas le récit. le tout est très fluide, les personnages son extravagants, les dialogues savoureux. le ton est cynique, les altercations vives, parfois blessantes et froides. Un récit plein de rebondissements, des rapports de force et des confrontations amenant certains personnages à dévoiler la vérité et les non-dits. J'ai particulièrement aimé le dialogue du patriarche avec un de ses fils, Brick.
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Ce livre m'a foutu la chair de poule. Surtout la deuxième pièce, La descente d'Orphée.
Mon dieu, que la vie est cruelle dans le monde de Tennessee Williams, que les gens sont durs et abrupts.
Ce sont des histoires qui touchent par le fatalisme des personnages, par la dureté de la vie.
Ce livre m'a prise aux tripes.
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Il est toujours étonnant de voir à quel point le brillant Tennessee Williams sait capturer, et même aimer, je l'en soupçonne, la bêtise crasse de ses personnages, leur vulgarité, leurs excès, leur manque d'humanité. Il exerce sur nous un coup de maître en nous faisant à la fois les détester et se reconnaître en eux. L'écriture est d'une efficacité admirable et les dialogues saisissants. Un incontournable de la scène et du cinéma que je n'avais pas encore découvert !
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Tout n'est que Dualité. L'autorité parentale, l'homosexualité difficilement vivable. Tennessee Williams nage comme un poisson dans l'eau dans ce qu'il connait le mieux. Il règle ses comptes avec la lourdeur des coutumes et d'une famille régie par les lois paternelles, avec la difficulté des personnages à afficher ce qu'ils sont, ce qu'ils pensent, ce qu'ils veulent être mais aussi ce qu'ils ont raté. J'adore !!!!
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