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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu en 2020. Découvert tardivement cette courte pièce de théâtre. Ce que j'avais surtout apprécié dans cette dramaturgie, à travers l'écriture du grand Tennessee, c'est ton côté universel.
Le récit raconte, avec un mélange de pudeur, de sensualité et de crudité (dans le sens d'authenticité), les conséquences néfastes qu'entraînent sur les rapports humains le déni, la lâcheté, le mensonge et l'inconstance.
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🐈 « L'homme est un animal condamné à mourir, mais avant, il achète, il achète, il achète parce qu'au fond de lui-même il a l'espoir démentiel que parmi tout ce qu'il aura acheté, il y aura la vie éternelle ! Mais ça n'arrive jamais … »
(P.112)

🐈 Ni la beauté d'une jeune femme, ni une immense et magnifique demeure, ni l'argent et le succès ne sauraient rendre heureux lorsqu'à l'intérieur, des maux nous dévorent. Qu'il s'agisse d'un cancer, de non-dits, de trahisons ou de manipulations, tôt ou tard il faut un jour payer pour le mal que l'on a fait. Alors que le couple de Margaret et Bricks part à la dérive sous l'oeil ravi du frère et de la belle-soeur de ce dernier, l'on assiste à la déchéance d'une famille qui guette la mort du Père comme on attend une promesse mille fois répétée.

🐈 Alors que cette famille a tout pour être heureuse, elle est rongée par les vices : pourtant, ni l'alcool ne saura faire oublier à Brick le décès de son meilleur ami et la trahison de sa femme, tout comme cette dernière ne trouvera le réconfort de ne pouvoir être mère en se laissant désirer par tous les hommes qui la croisent ; être succesful et un bon père ne suffira pas non plus à Gooper pour enfin obtenir l'amour et l'admiration tant espérée de son Père. Non, décidément, rien ne va dans cette famille qui se déchire pour l'argent, pour la gloire et la reconnaissance. Alors on règle ses comptes, on recolle des morceaux parfois, on essaie tant bien que mal de raviver une flamme depuis longtemps éteinte…

🐈 La chatte sur un toit brûlant est une comédie à l'image de la vie, avec ses absurdités et ses futilités, ses non-sens et ses folies, et cette tentative désespérée de vouloir gommer les erreurs, de réparer l'irréparable et de chasser la lâcheté, l'envie et cette impossibilité à se mouvoir. le langage est provocant, les propos sont violents, le résultat n'en est que plus troublant.

🐈 « On vit dans le mensonge. L'alcool est une façon d'en sortir, la mort en est une autre… »
(P.154)
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La chatte sur un toit brûlant nous invite dans le quotidien d'un couple et de son entourage. Margaret épouse aimante de Brick souhaite avoir un enfant de lui. En vain ! Pour quelle (s) raison (s) ? Très vite on s'interroge sur la réalité de ce couple qui ne partage pas l'intimité qu'il faut pour réussir ce projet d'enfant. Ils sont rejoints par les parents de Brick qui eux aussi cachent bien leur jeu. Jusqu'à "l'overdose" ?

Anatomie d'individus englués dans des postures étouffantes rendues possibles par un contexte et une société qui ne tolèrent pas les écarts, les fragilités et les différences.
Une pièce brève et intense qui l'air de rien, aborde les questions liées à l'identité sexuelle, l'alcoolisme, la parentalité et le poids du secret dans l'épanouissement individuel.
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Les échanges sont passionnants et permettent aux personnages d'évoluer. Je recommande!
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Depuis le début de l'été, je me replonge de temps à autre dans quelques grands classiques du théâtre Williamsien... Tennessee de son prénom. J'ai d'abord présenté - La ménagerie de verre -, puis le "fameux" - Tramway nommé Désir -.
Cette fois, c'est au tour du tout aussi grand - Une (et non pas LA) chatte sur un toit brûlant - immortalisé(e) au cinéma par Richard Brooks à la mise en scène, et par une pléiade d'acteurs géniaux, dont Paul Newman, Elizabeth Taylor et surtout l'époustouflant Burl Ives dans le rôle de "Père".
Le film a tellement marqué les esprits que peu savent que Tennessee Williams en a détesté l'adaptation (très édulcorée et "remaniée") au point que passant devant l'entrée d'un cinéma qui projetait le film il cria aux spectateurs dans la file d'attente : "Rentrez chez vous !".
Kazan l'avait déjà beaucoup contrarié en lui demandant, pour le théâtre, une réécriture qui imposait à Williams un retour de "Père" dans le troisième acte. Il s'était soumis à la volonté de Kazan par peur de courir le risque de perdre le metteur en scène avec qui il voulait absolument travailler.
Lorsqu'on essaie de présenter une pièce du répertoire de cet auteur il est difficile de ne pas répéter que toutes ses pièces ont des thèmes récurrents : la famille, en général ce sont les figures de la mère et de la soeur, comme c'est le cas des deux pièces que j'ai mentionnées en introduction, l'homosexualité, l'alcool, le mensonge, la trahison, la différence de classe etc...
Dans - Une chatte -, c'est la première fois que Williams donne la parole au père ( à son père ), et c'est la première fois qu'ils "échangent" par théâtre interposé.
On dévore ces trois actes avec avidité tant dans cette oeuvre le talent de l'auteur nous saute aux tripes à chaque réplique.
Écriture, dramaturgie sont à l'apogée du génie de Tennessee.
C'est précis, ciselé, puissamment "parlant".
Les personnages ont la dimension des grandes figures de la tragédie antique ( je me risque, mais j'y crois...).
C'est un classique, et il (elle) est donc incontournable.
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Autour du couple bancal que forment Brick et Margaret, l'auteur met en évidence la duplicité, la malveillance et la manipulation qui régissent les rapports entre ses personnages, membres d'une riche lignée devant sa fortune à l'exploitation du coton. le chef de famille, qui règne sur le domaine d'une main de fer, fête ses soixante-cinq ans. Il vient par ailleurs d'apprendre qu'il est gravement malade. Cette nouvelle excite la convoitise, provoque l'empressement de son fils aîné Gopper et de sa femme, fièrement enceinte d'un sixième enfant. le couple compte sur l'incapacité de Brick et Margaret à donner un héritier à la famille pour bénéficier d'un favoritisme testamentaire.

Brick, frère cadet de Gooper, ancien champion sportif, est plongé dans un désespoir auto destructeur et dans une addiction croissante à la bouteille depuis la mort de son meilleur ami. L'écoeurement agressif qu'il exprime envers son entourage n'épargne pas son épouse Margaret -ou "Maggie la chatte", ainsi qu'elle se surnomme elle-même-, chargée d'une frustration dont elle refrène la violence pour tenter de reconquérir son dépressif et alcoolique de mari. Et pourtant, Brick, complètement indifférent pour sa part à ces histoires d'héritage, est ouvertement -presque indécemment- préféré de ses parents.

Les face-à-face successifs, en jouant sur les mécanismes qui opposent, tout en les liant, les personnages (rejet et désir, domination et mépris...) nous font appréhender la jalousie des uns, l'hypocrisie des autres, dévoilent les arrangements conjugaux aliénants, et révèle le poids des convenances, d'une morale sans doute puritaine qui, en stigmatisant toute différence, tout plaisir, induit un mal-être dont on refuse d'assumer, de reconnaître, même, les causes véritables et profondes.

La chambre de Brick et Margaret, lieu de cristallisation des frustrations, des échecs, sert de décor, les protagonistes y déboulent tour à tour au mépris de toute intimité, ces irruptions donnant l'impression que les uns épient les autres en permanence, et imposent par leur présence intempestive une forme de harcèlement psychologique...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Il est toujours étonnant de voir à quel point le brillant Tennessee Williams sait capturer, et même aimer, je l'en soupçonne, la bêtise crasse de ses personnages, leur vulgarité, leurs excès, leur manque d'humanité. Il exerce sur nous un coup de maître en nous faisant à la fois les détester et se reconnaître en eux. L'écriture est d'une efficacité admirable et les dialogues saisissants. Un incontournable de la scène et du cinéma que je n'avais pas encore découvert !
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Tennesse William est un grand dramaturge américain, dont je n'ai jamais lu d'oeuvres, même si plusieurs me font de l'oeil, telles que "Un tramway nommé désir" pour lequel l'auteur reçu le prix Pulitzer, "La ménagerie de verre" qui fut, quant à elle la pièce de théâtre qui le fit connaître au grand public. "La chatte sur un toit brûlant" est une de ses pièces les plus connues.

Lors d'une réunion de famille pour l'anniversaire du patriarche Big Daddy, ses deux fils accompagnés de leurs épouses et rejetons - pour l'un d'eux - se retrouvent pour fêter l'événement, mais progressivement les rancoeurs prennent la place de la cordialité et l'anniversaire tourne à la discorde. Il faut dire que les deux couples sont très différents. Gooper et sa femme Mae ont une ribambelle d'enfants et une situation confortable, tandis que Brick est un peu le vilain petit canard. Alcoolique et dépressif, il ne touche plus sa femme, Margaret surnommée la chatte, contre qui il a de gros griefs, comme par exemple le suicide de son meilleur ami, Skipper. Les choses pourraient-elles aller plus mal?

Cette pièce de théâtre célèbre se décompose en trois actes avec pour décor une chambre à coucher. En quelques mots, Tennessee Williams brosse le portrait psychologique de chacun des personnages de façon efficace, il faut dire que l'écriture de théâtre n'a rien à voir avec celle d'un roman, et l'auteur ne peut se permettre des digressions à n'en plus finir. L'écriture de Tennessee William est efficace et directe, il ne fait pas de fioriture, ni de tournure de phrases ampoulées. Ce serait plutôt la vérité nue, saupoudrée de sarcasme.

Malgré le format choisi, c'est-à-dire le registre du théâtre, l'auteur dépeint avec justesse des relations complexes entre les personnages, et pour la plupart, tous ressentent une certaine insatisfaction, une certaine détresse affective. A travers cette famille - d'autres personnages secondaires ceux-là, interviennent quelque fois comme le révérend Tooker ou le docteur Baugh - Tennessee William met en avant des thèmes essentiels tels que la pression sociale, l'ambition, l'alcoolisme, la jalousie, la maternité, l'homosexualité... La place de la femme est plus qu'intéressante, dans cette société du sud américain.

"La chatte sur un toit brûlant" est sortie au cinéma en 1958, avec dans les rôles principaux, la très belle Elizabeth Taylor qui jouait Margaret, et Paul Newman son mari Brick. Il est d'ailleurs précisé en introduction, que c'est la première fois qu'est publié le texte original écrit par Tennessee Williams, car Elia Kazan lors de sa mise en scène de l'oeuvre modifia le dernier acte de la pièce, cette version scénique perdura comme seule source de l'oeuvre jusqu'à maintenant. Aux États-Unis, le texte a été publié avec les deux versions de l'acte III. (...)
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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Il était pourtant
sans projection,
sans protection...

Miroir déformant
d'un écorché vif
qui trompe l'espoir
dans l'alcool
pour oublier les méandres
d'une loyauté au delà de la mort.

Il expie dans son mutisme
la mort d'un ami.

Refuser de voir,d'entendre
rester cloitrer dans sa souffrance.

Pourtant la vérité s'extirpe et s'expose
dans toute son impudeur.

Dire oui ,accepter ,
assumer sa souffrance
sans la tasser dans les tréfonds de son être.

Faire surgir la vérité pour survivre !

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Tout n'est que Dualité. L'autorité parentale, l'homosexualité difficilement vivable. Tennessee Williams nage comme un poisson dans l'eau dans ce qu'il connait le mieux. Il règle ses comptes avec la lourdeur des coutumes et d'une famille régie par les lois paternelles, avec la difficulté des personnages à afficher ce qu'ils sont, ce qu'ils pensent, ce qu'ils veulent être mais aussi ce qu'ils ont raté. J'adore !!!!
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