La Maladie de Sachs

Ce livre est en quelque sorte un recueil de réflexions émanant des patients ou autres personnes qui côtoient régulièrement le docteur Sachs... et de temps à autre, des écrits émanant du Docteur lui-même, assez désabusés, il faut le dire...

Je pense qu'on aimerait de nos jours pouvoir aller consulter un médecin ayant les qualités d'écoute similaires à celles du Docteur Sachs, un médecin humain, en quelque sorte, et n'ayant pas les yeux rivés à 90 % du temps de consultation sur son écran d'ordinateur...

Voilà un titre qui trainait depuis longtemps au fond de ma PAL. Comme j'avais beaucoup aimé "Le Choeur des femmes", je me suis dit qu'il était temps de renouer avec Martin Winckler. Malheureusement mon avis va faire tache au milieu de toutes les critiques positives déposées sur Babelio. J'ai failli à plusieurs reprises abandonner cette lecture en cours de route.

Martin Winckler nous plonge dans le quotidien d'un médecin de campagne, le Dr Sachs. Ayant lui-même exercé cette profession, cela aurait pu ressembler à un journal intime mais c'était sans compter sur l'originalité de l'auteur qui a choisi un autre procédé. Ce sont les personnes ayant côtoyé le médecin, patients, secrétaire, collègues, etc, qui sous forme d'anecdotes, le racontent.
L'ensemble demeure très réaliste, globalement noir car le spectre entier de la vie est évoqué de la naissance à la mort en passant par la maladie. C'est souvent émouvant, parfois drôle (ah, ces patients et leurs petites habitudes). On est plongé dans l'intimité des familles, dans le secret des relations hommes-femmes car le médecin est souvent pris pour confident. Malgré la passion du début pour ce métier que son père exerçait déjà, notre soignant n'est pas immunisé contre la souffrance humaine et peste aussi bien contre le système médical que contre les patients qui "abusent". Je ne lui ai malheureusement pas trouvé un "capital sympathie" très élevé.
Le problème principal que j'ai eu avec cette lecture est entièrement contenu dans la forme à laquelle je n'ai absolument pas adhéré. J'ai eu du mal au début à identifier qui parlait et à qui s'adressait ce "tu". Par opposition, le couple que le médecin forme avec Pauline continue à se vouvoyer ! J'ai trouvé le texte, en dehors des "tranches de vie", plutôt lourd, notamment les colloques. J'ai regretté le nombre élevé de personnages que l'on retrouve épisodiquement et dont l'histoire apparait bien décousue, ainsi que les faits sans grand intérêt qui se répètent (consultation empêchée, erreur de numéro de téléphone).

Je n'accorde qu'un 10/20 à ce livre où l'ennui a prédominé. Dommage car le thème de fond était profondément humain, mais il a été traité de façon trop "intellectuelle" pour moi. Le médecin, qui se cache derrière l'auteur, n'a pas su faire simple.

Dans la salle d'attente, dans le cabinet médical, aux domiciles des patients, à l'hôpital, Martin Winckler nous fait partager la vie du Docteur Sachs...
A travers une succession de récits, patients, confrères et employée nous brossent le portrait du médecin généraliste de campagne mais nous dévoilent également leurs maux.
Avis tout à fait personnel sur la forme : l'utilisation systématique du "je" peut être un peu perturbante, le lecteur doit rester très attentif à chaque changement de chapitre pour identifier le narrateur (est-ce un patient, un confrère, la secrétaire ?).
Avis toujours aussi personnel sur le fond : au-delà du thème de la pénurie médicale dans les campagnes et du quotidien difficile d'un médecin généraliste, j'ai vu dans ce roman une nouvelle occasion de m'interroger sur le rôle de chacun dans notre système de santé, des patients un peu plus responsables, pour des médecins un peu moins sollicités pour des "broutilles" et donc disponibles pour les vrais malades et les vraies urgences...

Très surprenant, ce livre témoignage de la vie d'un médecin de campagne fait partager le quotidien de tous les villageois qu'il côtoie avec leurs petites et grandes misères. Forme originale qui empile les narrateurs et leurs points de vue sur le docteur. J'ai eu la curiosité d'emprunter le film de Delville avec Albert Dupontel dont il s'inspire et je suis admirative de la façon de mettre en scène un pareil ouvrage en respectant totalement le propos. C'est un tour de force assurément.

Un roman assez étrange car il n'y a pas vraiment d'histoire, mais une succession de chapitres, ou devrais-je dire de consultations. L'histoire de Bruno Sachs, médecin de campagne esseulé, se raconte au travers de ses échanges, toujours écrit à la deuxième personne du singulier, s'adressant au médecin. Malgré ce rythme étrange, il est assez facile de se laisser entraîner dans cette lecture.

Second roman publié, après "La vacation", par Martin Winckler, lui-même médecin, "La Maladie de Sachs" nous fait à nouveau suivre les pas du personnage de Bruno Sachs, médecin généraliste. L'ouvrage nous le fait découvrir à travers les discours de ses patients, de sa secrétaire, de ses amis... mêlés au sien propre. Les descriptions et les situations sont très justes. Martin Winckler recrée brillamment l'oralité de ses héros.
Mais son style a l'inconvénient d'être peu ponctué, ce qui est un peu fatiguant pour le lecteur à la longue. Par ailleurs, l'auteur ne peut s'empêcher de céder parfois à la facilité. Son roman constitue cependant un beau portrait, plein d'espérance, d'un médecin généraliste, décrivant avec justesse sa relation avec ses patients.

Il m'a fallu un peu de temps pour venir à bout de ce livre. Non pas qu'il soit mauvais, au contraire, je dirais que j'ai quand même plutôt aimé, mais c'est une lecture un peu fastidieuse de par sa forme.

J'allais écrire que c'est l'histoire de Bruno Sachs, médecin à Play, mais pas vraiment justement. C'est plutôt une compilation des patients et proches du docteur Sachs qui s'adressent à lui ou parlent de lui, en plus de quelques passages du protagoniste lui-même. D'où l'affaire de forme.
Il y a une histoire de fond, tricotée au fil des récits et des visions parfois radicalement différentes de tous les narrateurs. C'est très intéressant car subjectif, même si toute histoire l'est bien sûr, simplement rarement à ce degré. C'est aussi très intéressant car instructif. On a tous des amis ou des proches qui exercent des professions répandues et dont on découvre avec eux la réalité derrière l'image qu'on s'en fait. Il n'y a pas de médecin de campagne parmi mes proches. Tout au plus des parents d'amis, c'est dire si je n'y connaissais pas grand-chose (et à cela s'ajoute que je ne vais chez le médecin qu'à l'article de la mort car j'obéis à la vieille croyance que si on laisse faire le temps les problèmes se règlent tous seuls d'eux-mêmes, croyance qui n'a pas toujours fait ses preuves). Martin Winckler joue donc le rôle de l'ami qui nous raconte l'envers du décor. "Les tribulations d'une caissière" et "Absolument dé-bor-dée!" adapté à la médecine et en version littérature.

En somme : long, mais très intéressant, mais long. Comme il n'y a pas d'énorme suspense mais presque seulement une succession de petites histoires formant un puzzle, ça peut très bien se lire en décousu de temps à autres. Pour finir, je dirais que la phrase qui résume le mieux l'idée du livre nous a été donnée par Franz Kafka dans La métamorphose : « Il est aisé d'écrire des ordonnances, mais c'est un travail difficile que de s'entendre avec les gens ».

Retrouvez plus de critiques sur Bavardages.blog :)

Lien : https://bavardages.blog

Bruno Sachs est le médecin d'une petite ville rurale. Dévoué à ses patients, il est le confident de leurs peines existentielles et le soigneur de leurs petites et grandes maladies. S'enchaînent des histoires douloureuses de grands malades, des drames familiaux — qui ne sont d'habitude révélés par les médias que lorsqu'ils dégénèrent en crime —, ou de simples récits de personnes qui se rendent chez le médecin pour parler à quelqu'un.

On voit que Martin Winkler, médecin de profession, sait de quoi il parle. Grace au procédé romanesque, il nous met dans la confidence de ce que les médecins ne se permettent généralement de révéler. le point de vue original utilisé par l'auteur — celui des patients et amis du docteur Sachs — est un peu déstabilisant au début mais on finit par s'y faire. Cela permet d'abord de transmettre au lecteur une plus grande empathie avec les patients-personnages, et puis cela nous fait prendre connaissance du Dr. Sachs de manière progressive, donnant ainsi un conducteur à cette succession de petites nouvelles. Même si le ton général du roman est grave, il s'en dégage une profonde humanité.

J'ai beaucoup apprécié l'originalité de l'écriture, la description du docteur par les personnes qui viennent consulter ou partagent sa vie, mais je dois avouer que j'ai été parfois égarée. Il m'a été difficile de m'y retrouver avec l'utilisation de "je" et de "tu". Surtout, j'ai trouvé l'histoire longue, et j'en suis désolée. J'avais été transportée par le choeur des femmes, peut-être avais-je trop d'attentes quant à celui-ci ? Toujours est-il que l'histoire est longue, certains passages me semblaient interminables, et j'en suis déçue car l'ouvrage est de qualité.

Beaucoup de sensibilité et de pertinence dans ce recueil de pensées, de RV médicaux et de tranches de vie.
L'écriture n'est pas le principal talent de l'auteur à mon goût, mais quelle éthique et quelle belle humanité dans l'accueil des petites gens !
J'aimerais un pareil médecin pour mes parents, mes amies...