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4,15

sur 764 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un pur chef-d'oeuvre! Je ne serai pas objectif dans ma chronique, parce que Don Winslow est un de mes auteurs préférés. Mais je pense malgré tout ne pas être aveuglé par mon admiration pour la plume de l'auteur.
Corruption, c'est l'histoire d'un flic new-yorkais, Denny Malone, qui est le chef d'une unité d'intervention de la police. Par extension il règne sur son secteur, contrôle les petits trafics, touche sa commission sur toutes les magouilles, régule le crime à sa manière, bref c'est un "pourri", selon le vocabulaire consacré. Et la vie qu'il a construite va peu à peu s'effondrer.
C'est ce que ce roman nous raconte, à la fois la chute d'un homme, mais aussi ce que ses actions entraînent pour ses proches, et comment il en est arrivé là. C'est une histoire de corruption, comme l'indique son titre, mais aussi de rédemption, et surtout d'hommes finalement pas totalement noirs ou blancs. Mais vendre son âme a un prix, et de Malone, chef tout-puissant qui va revoir ses convictions remises profondément en question, à ses coéquipiers, en passant par tout les protagonistes fort en gueule de cette fresque, personne ne sera épargné. Des flics, tout simplement, qui ne sont pas forcément plus pourris que les autres membres d'un système gangrené. Ce sont ces pratiques frauduleuses que l'auteur dénonce, il en fait une froide autopsie clinique, effrayante et pourtant passionnante.
Et en toile de fond, New York, personnage à part entière, qui charme et qui rebute, des gratte-ciels où se loge le pouvoir aux banlieues rongées par la criminalité.
Presque six cent pages, et j'aurais voulu qu'il en fasse le double.
Un immense merci à Babelio pour cette Masse Critique privilégiée, et aux éditions HarperCollins qui ont récupéré un très grand auteur pour leur catalogue.
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Hé psssst... tu as kiffé la série TV « The Shield » avec ses flics ripous et son casting de gueules cassées à la Vic Mackey et Shane Vendrell ? Ce bouquin est pour toi tant l'ambiance et le feeling en sont proches.
Tu l'as jamais vu cette série ? T'en a peut-être même pas entendu parler ? Ce bouquin est pour toi !

Dans tous les cas de figure, vous vous en voudrez de passer à côté d'un des plus grands romans policiers jamais écrit.
Ce n'est pas à proprement parler un thriller même si les rebondissements sont multiples. C'est un roman de flics, d'humains avec leurs failles, un roman qui sonde leurs âmes, leurs noirceurs comme leurs lumières.

Le titre original est « The Force » (pas celle de Yoda même si l'auteur se régale de clins d'oeil). La Force est l'équipe de flics new-yorkais du district nord de Manhattan, haut lieu des trafics de drogues en tous genres et des gangs. Et c'est le quotidien de cette Force qui va se dérouler sous nos yeux. Un quotidien forcément pas banal. Explosif !

C'est superbement écrit (donc brillamment traduit !), incisif, détaillée et vibrant. L'écriture, à la première personne, est un tourbillon qui t'arraisonne. Et c'est dans la peau de Denny Malone que l'on va vivre les vicissitudes policières.

Winslow développe la psychologie de son personnage principal de flic corrompu comme un docteur ausculte les corps, un scanner de l'âme.
Beaucoup de bonnes intentions pourtant à la base mais comme le répète incessamment le « héros » : « un pas après l'autre » on descend en enfer. de fait, Don Winslow nous fait vivre un drame shakespearien. Tous les ingrédients y sont : dilemmes, trahisons, passion, violence, rédemption…

A coup d'intrigues politiques, de magouilles à tous les étages et d'émanations d'odeurs rances, l'air est irrespirable à Manhattan et la plongée dans New-York crépusculaire.

Un brûlot d'un auteur en colère qui crache sa rage et sa haine du système. On referme ce livre dévasté et conscient d'avoir passé des heures en compagnie d'un petit chef-d'oeuvre littéraire.

Que Babelio et Harper Collins en soit mille fois remerciés !
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Lui, je voulais le lire absolument ! Ma demande n'ayant pas été validée sur une plate-forme bien connue, j'ai été obligée d'aller l'acheter...

Si j'avais été un flic et de la trempe d'un Denny Malone, ce bouquin, le libraire me l'aurait offert dans une enveloppe garnie de fric, retour d'ascenseur oblige.

Mais je ne suis pas flic, ni ripou...

Juste pour info, oubliez le film "Les Ripoux" de Claude Zidi, ici, nos flics jouent dans une autre catégorie : celle des poids lourds et cela ne fait pas rire.

Ce roman, c'est un gros pavé jeté dans une mare profonde, un tsunami qui t'ébranle, une vague immense de révélations qui n'ont rien d'une fiction, même si les personnages et les situations sont fictives.

N'étant pas la moitié, ni le quart d'une imbécile, sachant que ce genre de pratique ont cours dans des entreprises (pot-de-vin glissés sous la table ou autre), on peut déduire qu'elles ont lieu aussi chez les flics et tout ce qui compose administrativement une ville.

Mais on a beau savoir, s'en douter, le déduire, le soupçonner, avoir lu la saga des Balkani, Fillon et autres, être une lectrice assidue du Canard Enchaîné, on se prend tout de même une volée de bois vert dans le plexus.

— Mais laissez-moi esquiver, m'sieur Winslow ! implorai-je l'auteur durant ma lecture.
— Non, t'en prendras plein ta gueule, la Belette, comme tout le monde ! le savoir, c'est le pouvoir ! le savoir, ça fait mal, aussi, donc, encaisse ! Lis ! Avale ! (pardon)

La force de ce roman, en plus de t'en foutre plein ta gueule comme si tu étais sur un ring avec un champion de boxe, c'est qu'il te refourgue aussi des personnages humains, sympathiques, sans manichéisme, qui te donnent envie de faire partie de leur groupe tant ces hommes là sont soudés : les 4 mousquetaires, un pour tout et tout pour un.

Oui, les flics pourris que l'on suit, que ce soit Denny Malone ou ses équipiers, Russo et Montague, malgré leurs travers, malgré leurs défauts, malgré leurs magouilles, malgré le fait qu'ils fricotent avec des types de la mafia, et bien, on a de l'empathie pour eux !

Ce ne sont que des policiers qui ont tenté de faire leur job à un moment donné, qui le font toujours, mais qui ont compris que le système était pourri de partout. Alors, ils tentent toujours de faire leur job, ils mentent plus, ils traficotent les preuves, tout en s'en mettant dans les poches, au passage, comme bien d'autres dans leur entourage.

Si les autres le font, au sommet de la pyramide, pourquoi ne pourrait-on pas nous aussi prélever un peu de pognon ?? Les dirlos de certaines boitent partent avec des camions de matos (parce qu'ils peuvent) et l'employé, lui, ne prend que le petit matériel (mais si on le prend la main dans le sac, gare à lui)...

Là, nos flics, c'est du fric qu'ils pompent, mais moins que d'autres.

Et c'est si facile ! Un jour, on franchit un peu la ligne, juste un peu, juste pour un café et puis, on remet ça, pour un peu plus gros et ainsi de suite, jusqu'à la franchir totalement et ne plus savoir faire demi-tour.

Oui, un peu comme dans la série Breaking Bad... Sauf que lorsque nous commencerons notre lecture, nos policiers ont déjà les années d'expériences derrière eux et leur petite entreprise ne connait pas la crise tant leur système est rodé et bien huilé.

Lorsque le système va se gripper, on va voir Malone franchir de nouveau une autre ligne, juste un pas, et puis, progressivement, passer de plus en plus vers le côté obscur de la Force et franchir LA ligne ultime, celle qu'on ne doit jamais franchir, que l'on soit flic, mafiosi, membre d'un gang...

L'année 2018 n'est pas terminée, mais voici un coup de coeur en plus, même un coup de poing, dans ce cas-ci car le roman ne laissera jamais son lecteur en sortir indemne.

Personne n'est tout blanc ni tout noir, tout le monde a de bonnes excuses pour ses magouilles ou ses arrangements avec la vérité, tout le monde se donne bonne conscience.

Dans les romans de Don Winslow, tu sais que tu vas en prendre plein ta gueule, que tu iras te coucher moins bête (on a toujours à apprendre) mais avec la tête en vrac, avec l'envie de ne plus poursuivre ta lecture car tu te demandes si cela vaut la peine de prendre connaissance de toute cette pourriture.

Et bien oui, cela en vaut la peine ! le cours est magistral, pas de philosophie à deux balles, pas de celle de comptoir, un scénario béton armé, une narration qui commence presque par la fin et qui te distille l'histoire dans un ordre bien choisi, qui t'alpague direct dès les premières lignes, avant de te coller quelques uppercuts ou direct dans le bide magistraux, pour te laisse K.O dans les cordes du ring, avec juste assez de dents pour dire "encore" parce que dans le fond, le lecteur est maso.

Sûr que le prochain flic qui me demandera de tenir mon pauvre clébard en laisse (à la campagne !!!) va en entendre des vertes et des pas mûres, maintenant que je sais tout, mais en plus, je sens que mes fins de moins vont être bourrées de beurre dans mes épinards et mon cul bordé de nouilles car demain, je prends le contrôle de mon quartier et je monte mon gang, na !

Merci m'sieur Winslow pour m'avoir donné ce cours merveilleux et avoir fait de moi une affranchie, c'est-à-dire une "qui sait". On veut la sécurité, mais on ne veut pas savoir comment cela se passe en coulisses.

Merci pour les coups dans le bide, dans les dents, merci de m'avoir secouée de la sorte et d'avoir rhabillé tout ce petit monde (flics, politiciens, assureurs, banquiers,...) pour de nombreux hivers.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Corruption de Don Winslow est un roman exceptionnel une peinture en noir sur blanc. Ce roman décrit une société la nôtre pourrie au-delà de l'imaginable ou même la vérité deviens mensonge et le mensonge qui se transforme en parole d'évangile. Un roman dans la lignée d'Un Coeur Sombre de R.J. Ellory. Avec Corruption Don Winslow frappe fort et dénonce tout l'appareil de justice des États-Unis du simple flic jusqu'au juge en passant par la mairie et la ville qui sert de toile a cette histoire est New-York, mais si on remplace cette ville part une autre le résultat serait le même. Une histoire simple un bon flic qui se laisse prendre au jeu du pouvoir et de l'argent un peu comme le film Gangster Américain avec Denzel Washington ou un groupe de policier des Forces Spéciales rançonne le gangster à cracher au pot. le racisme et le machisme toute communauté confondue est une plaie ouverte dans ce système dit de Justice. Tout comme le roman d'Ellory le héros de ce récit cherche la rédemption mais le mal est fait.
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Quel livre ! Quel souffle ! L'histoire de Denny Malone, sergent à Manhattan Nord, véritable "parrain" du quartier, sur la pente savonneuse car il a franchi la ligne, et il est rattrapé par ses actes, ses errements, ses erreurs. Mais dans un monde où la corruption semble généralisée et toucher tout le monde, flics (partout, tous les grades), avocats, juges, où est véritablement la ligne ?

A partir du récit de la Task Force, le roman déroule quelques épisodes de la vie de Denny, et insiste sur les moments forts qui l'ont conduit face au gouffre.

C'est du très très bon polar, précision du récit, description des personnages, dont beaucoup tiraillés ou partagés entre le Bien et le Mal, les familles, les amours, les "soirées bowling", les descentes, les mensonges, les violences.

J'ai la chance de connaître un peu le quartier, pour y avoir passé en 2005 deux semaines de vacances en échange de maisons sur Malcolm X Boulevard, à hauteur de la 123ème. Un peu au nord de Central Park. C'est un quartier fantastique, haut en couleurs, en phase de boboïsation. On sent cependant que plusieurs mondes s'y côtoient. C'est cette forme de cohabitation que l'on ressent dans le livre. Plusieurs mondes qui ont trouvé un équilibre, mais un équilibre fragile, qui peut basculer à tout moment.

Le roman est l'histoire d'une bascule. Denny Malone et son monde sont en équilibre très précaire.

Si effectivement le livre est en cours d'adaptation au cinéma, j'ai hâte de voir le film, mais il aura beaucoup de mal à rendre la richesse du livre, comme souvent dans ce genre de cas.
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Roman fiction/réalité très immersif.

Venez patrouiller avec l'équipe du sergent Denny MALONE au sein de la Task Force, unité d'élite du NYPD.
Ses méthodes expéditives donnent d'excellents résultats et lui permettent d'être, si ce n'est respecté, craint au sein des gangs qui pullulent dans les quartiers de New York.
Entre pots de vins, regards qui se tournent à l'opposé de ce qu'il se passe et relations étroites avec la mafia italienne vous vous retrouverez mêlés au coeur d'un système violent et corrompu où la seule loi est celle de la jungle urbaine.
La hiérarchie apprécie moyennement la façon de travailler de MALONE, qu'importe, ils sont tous dans le même panier.

On est vite happé dans cet univers, chaud, bouillant, speed et dangereux. Don Winslow nous régale une nouvelle fois avec ce livre bien documenté.


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Don Winslow ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable avec les patrouilles de l'aube et j'avais alors oublié cet auteur. Mais quel bien m'a pris de m'inscrire à cette opération masse critique afin de découvrir en avant-première son dernier roman Corruption. Je remercie au passage Babelio et les éditions Harper Collins pour ce véritable cadeau.
Corruption nous plonge au coeur de la police New-Yorkaise où le sergent Denny Malone règne en maître dans les rues de Big Apple. Chef d'une brigade appelée la Force, il est respecté de tous. Ses hommes, tout d'abord, qui lui vouent une fidélité sans faille et les gangs qui, au prix de nombreuses enveloppes réussissent à mener leurs affaires dans une paix toute relative. Car Malone est un flic ripoux et c'est là tout le paradoxe de cet excellent roman, on se range de son côté et l'on se surprend à aimer cette bande de flics nouée par une amitié indéfectible. Mais lorsque le FBI décide de s'attaquer à Malone celui-ci va devoir faire des choix cruciaux et irréversibles.
Fresque splendide d'une police en voie d'extinction ce roman de près de 600 pages se lit avec bonheur et se quitte à regret.
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Lu dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.

Bienvenue à New-York, quartier de Manhattan North.

Ici, c'est un royaume. Un royaume dirigé et manipulé par un Roi : Denny Malone.

Denny Malone : Irlandais pure souche, flic aux gros bras tatoués, beau gosse, sévèrement véreux, arrogant, juste et pourri à la fois car pris d'une certaine conscience. Bref, Denny Malone, on en tomberait presque amoureuse !

Denny Malone fait parti de la NYPD, de la Task Force, une unité spéciale. Entouré de ses collègues Russo et Monty, ils font la loi dans le district New-Yorkais, en étant au-dessus de tout et de tous : junkies, gang, mafia, flics, justice ...
Dans ce monde où la drogue, la prostitution et le trafic d'armes font rage, ils gèrent. Sévèrement trempés dans des magouilles et la corruption ils sont informés de tout et se font un paquet de fric sale afin de mettre leur famille à l'abri du besoin au cas où il leur arrivait malheur et afin de leur assurer une retraite au soleil si ils restent en vie.

Un gros coup, un seul ! Voler des dizaines de kilos d'héroïne à la pègre lors d'une arrestation afin de pouvoir revendre cette came hors de leur district.

C'est alors que Malone se fait coincer par le FBI. Lui qui ne supporte pas les mouchards, il va devoir jouer avec ce qu'il déteste le plus au monde.

Ce roman terriblement contemporain est également un excellent document, puisque l'auteur Don Winslow, pendant les 600 pages que compte le pavé nous fait bouffer l'asphalte et les odeurs des rues New-Yorkaises où règne la loi des armes et de la drogue. Imaginez un "CDiscount version drogues" sous forme d'un documentaire très précis sur la vie de la limite des territoires disputés entre les latinos, les asiatiques, la pègre et les flics.

Alors si vous aimez les romans électriques avec un franc-parlé où l'on oubli les gants blancs, si vous aimez les romans noirs percutants, si vous aimez les histoires de trahisons, Corruption est fait pour vous !

Merci à Babelio et les éditions Harper Collins pour cette lecture très addictive et de m'avoir fait connaitre Don Winslow que je note en pense-bête pour un prochain pavé.
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Corruption de Don Winslow
Denny Malone est le Sergent qui dirige La Force, unité d'élite du NYPD de New York. Reconnu et craint, il se retrouve en cellule sur Park Rose et les charges qui pèsent contre lui dont lourdes. C'est certainement la dernière personne qu'on aurait imaginé sous les verrous, fils de héro, héro lui même, vétéran, efficace dans son travail, il tenait la rue avec son équipe que ce soit vols, deals, braquages ou trafics de personnes, il était omniprésent. Séparé de Sheila, deux enfants il entretient avec Claudette. de plus il a un protecteur, un parrain, le commandant McGivern, juste en dessous des huiles de New York. Ce dernier lui avait demandé il y a peu de faire plus de saisies d'héroïne, « Fais tomber la neige » lui avait il dit avant Noël. Il déteste son capitaine Sykes, noir, qui le lui rend bien. Malone et son équipe avaient surveillé un dominicain, Peña, qui fabriquait de l'héroïne, ils lui étaient tombés dessus, 50 kilos, des dollars partout, pas de survivants, ils en avaient gardé dans une planque pour eux, seule une partie avait atterri dans les réserves de la police. Leur assurance retraite à condition que les Affaires Internes ne les coincent pas. Un beau butin à partager en quatre, lui, Russo, Montague et Neil, c'est la première fois qu'ils vont revendre de la dope, jusque là ils n'avaient piqué que du fric. Alors comment Malone avec son intelligence et ses protections s'est il retrouvé en cellule, où les choses avaient elles dérapé et qui pouvait donc s'attaquer à lui?
Plongée dans le système judiciaire américain, le royaume des négociations entre juges procureurs et avocats, un système dans lequel on achète, on échange et où la culpabilité n'est pas forcément le plus important. Et au milieu de ce système, ceux qui font le travail , qui sont dans la rue et risquent souvent leur vie sont soumis à des contraintes toujours plus fortes, plus de résultats avec plus de règles sous l'oeil de la mairie ou des associations en tous genres. Au delà de ce passionnant polar c'est tout le système qui est analysé par Don Winslow, avec un oeil bienveillant ( mais très lucide) sur le boulot des flics de terrain qui traquent les trafics, vols et meurtres toute la journée. Une lecture passionnante dans les pas du Sergent Malone.
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En cette période particulière, où le mouvement Black Lives Matter se fait entendre partout à travers le monde, après une énième bavure policière, j'ai lu Corruption de Don Winslow. J'appréhendais un peu cette lecture étant donné le contexte actuel, ne sachant pas trop comment le sujet allait être traité par l'auteur.

J'ai rapidement compris que cette thématique serait finement abordée par Don Winslow dans ce roman. J'ai été agréablement surpris de constater le non-manichéisme de cette oeuvre. L'auteur aborde de nombreux sujets dont le racisme, les violences policières et la corruption (logique me direz-vous, vu le titre du bouquin).

Ce livre est profond, les personnages sont tous très bien écrits, complexes. J'ai été impuissant face à la complexité des affaires affectant les protagonistes, j'ai été percuté par toutes ces facettes insaisissables de la corruption.

C'est avec sa documentation et sa plume que Don Winslow frappe fort dans Corruption (The Force en VO). Tout du long, il nous interroge, nous lecteurs et lectrices, sur ce qu'est la corruption. Est-ce que les mauvais flics sont corrompus? Est-ce que les bons flics résistent à la corruption ? Mais c'est quoi la corruption ? C'est quoi un bon ou un mauvais flic ? Tout du long, Don Winslow nous prouve que les réponses nous dépassent, que le bien ou le mal, les bons et les mauvais, ne sont pas toujours aussi faciles à distinguer que ce que l'on voudrait.

A travers ce polar, Don Winslow rend non seulement hommage aux policiers, mais aussi aux victimes des violences policières, même si cet hommage est plus subtil que celui aux forces de l'ordre (les premières pages montrent à quel point le métier de policier est exceptionnel, dur, triste, mais beau). En effet, tout le long du roman, Don Winslow nous rappelle que des policiers, bien que courageux, peuvent commettre des crimes allant jusqu'au meurtre, il n'oublie d'ailleurs pas de mentionner les noms d'afro-américains victimes de ces travers de la police.

Dans ce terrain glissant, j'ai trouvé que Don Winslow n'avait jamais perdu le contrôle de son écrit. Par cette finesse et cette minutie qui lui sont propres, il a réussi à présenter et à faire cohabiter des points de vue qui, dans la sphère médiatique, apparaissent comme antagonistes. Chapeau bas.
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