Le prix de la vengeance

Pas fan des nouvelles, je le dis assez régulièrement... pourtant, il faut bien avouer que Don Winslow m'a conquis avec "Le prix de la Vengeance", recueil de six nouvelles. On y croise des flics, des truands, des Arsène Lupin sauce californienne, et même des surfers. Il y a de la violence, notamment dans la première histoire, qui donne son nom au bouquin. Il y a malgré tout beaucoup d'humanité chez les personnages, en particulier dans celui de Cal Strickland, de la police des frontières au Texas, "héros" de la bouleversante (je n'exagère pas !) dernière nouvelle, une vraie charge anti-Trump ("Le type pour qui j'ai voté a déclenché une guerre sans préparation ni plan pour la mener, et voilà où on en est"). Ces histoires, écrites dans un style direct, brut, sont formidables de tension et captivantes. du grand art !

Un format original pour un livre intense découpé en six nouvelles dont les thèmes principaux sont le crime, la vengeance, la corruption. On rencontre toutes sortes de personnages solidement campés même un singe mais aussi des flics, agents de patrouille aux frontières, chasseurs de prime, escrocs et dealers. Tout cela nous donne un récit bouleversant car on y aborde aussi la perte, la culpabilité, la trahison et la rédemption. Pour chaque nouvelle, le lecteur est rapidement immergé dans des scénarios qui brillent d'intelligence. C'est convainquant souvent violent, tantôt spirituel et même parfois carrément drôle mais il n'en reste pas moins que cela nous touche en plein coeur. Plusieurs histoires m'ont beaucoup plu celle pour M. Steve Mac Queen « Crime 101 » où on perçoit une ambiance particulière entre un voleur de bijoux talentueux qui cherche un dernier casse en longeant l'autoroute 101 et un détective qui a décidé de se la jouer loup solitaire. Ces deux personnages sont attachants et leur histoire est superbement écrite. Dans « le Zoo de San Diego » Chris Shea, patrouilleur à San Diego répond à un appel concernant un chimpanzé armé au Zoo. Une situation délicieusement loufoque surtout lorsque le patrouilleur décide de savoir comment le singe s'est procuré l'arme, c'était insolite et amusant. Une nouvelle s'est particulièrement démarquée, celle de « La dernière chevauchée » qui est l'histoire douloureuse d'un Texas Ranger de la patrouille frontalière qui essaie de réunir une petite fille salvadorienne et sa mère. Il tentera de faire les choses le mieux possible et la façon dont cela se termine est puissante. Je vous laisse découvrir les autres nouvelles qui élèvent et dépassent le genre policier. Certaines nouvelles sont dédicacées à de grands auteurs de romans policiers comme Elmore Leonard et Raymond Chandler. On peut d'ailleurs ressentir leur influence sur le travail déjà très aboutit de l'auteur. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..

Don Winslow se livre ici à un nouvel exercice.
En six nouvelles d'une violence folle, il déploie de manière chirurgicale des personnages puissants et entraîne le lecteur dans la vengeance et son prix à payer.
Une fois de plus, Don Winslow démontre tout son talent. Un des plus grands auteurs de sa génération

Comment fait Don Winslow ?
En trois ans, de 2017 à 2020, il a publié pas moins de quatre livres : Missing Germany, Corruption, La Frontière et ce recueil de six romans courts, un genre littéraire nouveau pour Winslow. Une pagination qui impressionne.
Le premier de ces romans donne son titre au recueil. C'est un exercice de style d'une rare violence. Crime 101 relate la traque d'un voleur mélange de Lupin et Parker par un policier qui ressemble un peu à Maigret, sauf qu'il est cocu. le zoo de San Diego est une réussite d'humour saugrenu. Sunset est d'une facture winslowienne plus classique, tout comme Les aventures intermédiaires de Ben, Chon et O. Enfin La dernière chevauchée est un récit sombre, désenchanté et clairement engagé contre la politique migratoire de Trump.
Ce qui frappe chez Winslow, c'est l'efficacité. Il réussit en quelques lignes à embarquer le lecteur le plus blasé. Un centre d'appels d'urgence, une livraison de pierres précieuses, un chimpanzé évadé muni d'un revolver, la disparition d'un délinquant, trois vacanciers sur une île, le regard d'une fillette en cage...
On retrouve quelques personnages croisés dans des romans précédents. On retrouve également les planches de surf et les vagues, San Diego et le sud de la Californie avec des détours par la Nouvelle Orléans, le Texas et Hawaï, les burritos, les hot dogs et les bagels étouffés sous les oignons frits.
L'auteur nous place ainsi dans un univers familier. Il excelle à camper des personnages crédibles : trafiquants, braqueurs, patrouilleurs, camés... J'ai un faible pour l'humanisme de Duke Kasmajian, l'agent de caution inquiet pour son avenir, pour l'humour involontaire de l'agent Chris Shea et pour la rigueur de l'enquêteur en surpoids Lou Lubesnick. Inutile de préciser que j'attends avec impatience le prochain Winslow.

Je ne suis pas particulièrement fan des recueils de nouvelles ; en entamant celui-ci, j'avais peur de me perdre dans la quantité de personnages et de scènes, connaissant maintenant un petit peu Don Winslow et le sachant friand de descriptions très détaillées. Alors si parfois, j'ai en effet dû m'accrocher un peu pour me situer dans l'avancée du récit, pour garder en tête et comprendre les situations, la lecture du Prix de la vengeance a été un vrai plaisir. J'ai forcément préféré certaines nouvelles à d'autres : J'ai particulièrement ri (mais vraiment ri, pas seulement souri) en lisant le zoo de San Diego, puis j'ai été très heureuse de retrouver les acteurs d'autres romans de Don Winslow.
Alors il ne s'agit très certainement pas de son meilleur ouvrage, de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent, mais c'était tout de même un très bon moment de lecture.

J'étais soupçonneux de voir sortir un nouveau pavé de Winslow si tôt après « La frontière », et j'ai failli être déçu, puisqu'il s'agit d'un recueil de nouvelles. La première est forte, et j'aurai aimé la voir s'étirer en roman. Et les autres sont du même tonneau, dans des styles très divers, certaines très drôles. Il y a la surprise de retrouver des personnages connus, dont le trio de « Savages » ou les surfeurs de « La patrouille de l'aube », qui ajoutent de nouvelles facettes aux héros (je pense à O, plus intéressante ici encore). Bref, du bon boulot.

Le prix de la vengeance de Don Winslow, présentation
Eva McNabb est opératrice au 911 à la Nouvelle Orléans. Son mari était flic et ses deux flics le sont. Tous les policiers sont ses gars.

Un assaut a lieu sur un bateau. Ils sont 4 dont le fils d'Eva.

Plus tard, Danny est enlevé et torturé.

Le prix de la vengeance de Don Winslow
Depuis que j'ai découvert Don Winslow avec sa trilogie, dont je n'ai toujours pas lu le premier, cet auteur est pour moi une valeur sûre. D'ailleurs, avec ma Kube, je vais avoir tous les romans de Don Winslow et au fur et à mesure j'achète ses nouveautés. Dès qu'elles arrivent, je les lis et cela a été le cas pour ce recueil de six nouvelles. Oui, six nouvelles. Sur les 6, deux à trois ont eu ma préférence, notamment la première le prix de la vengeance. Et même si les autres n'ont pas eu ma préférence, cela n'enlève vraiment rien aux qualités d'écriture de l'auteur. Comme il l'explique à la fin, il remercie sa maison d'édition, Harper Collins Noir, de pouvoir lui permettre de continuer à écrire et d'être lu. Je ne comprends pas comment un tel auteur ne peut pas être édité par de grandes maisons. Je ne considère pas Harper Collins comme une petite maison d'édition, loin de là. Elle a quand même la faculté d'éditer des auteurs et de donner encore plus leur chance. Tant pis pour les autres car cela permet aux lecteurs, aux fans d'un écrivain de le suivre et de se plonger dans son univers.

Ce sont des histoires de drogue, de surfeurs, de vengeance, de déchéance humaine, mais aussi de rédemption ou de personnes qui réfléchissent. Ce sont des histoires de familles qui se soutiennent avec la mort de l'un des leurs, ou de jeunes gens qui n'ont pas reçu d'amour. Ce sont également des histoires de gangs ou celui qui sait qu'il ne doit pas tenter une dernière action car c'est trop précipité et qu'il n'a pas le temps de réfléchir, d'assurer ses arrières. Ce sont des histoires de flics mais aussi de violences familiales, conjugales. C'est ce qui se passe aux Etats-Unis après l'ouragan Katrina mais aussi la politique migratoire du triste sire Trump qui a détruit des familles en séparant les enfants des parents.

Hommages à San Diego, aux voitures, à Steeve McQueen, aux légendes du surf, des références musicales. Don Winslow a toujours ce sens du détail et de la narration.

Le lecteur retrouve des personnages emblématiques des anciens romans, comme Jack Wade, même si je ne les ai pas tous lus, j'en ai reconnu certains. Dans certaines de ses nouvelles, il donne une belle part à un personnage, que l'on peut retrouver dans une autre nouvelle, mais à un degré moindre.

Mes nouvelles préférées sont :

Le prix de la vengeance
La dernière chevauchée
Crime 101
Ma critique n'est pas très longue. C'est assez difficile d'écrire sur des nouvelles. le roman est donc facile à lire, les pages se tournent très vite. Les qualités de l'auteur sont réellement indéniables. En attendant une nouveauté, il m'en reste d'autres à lire.
Lien : https://livresaprofusion.wor..

En six novellas, Don Winslow nous plonge dans six différentes histoires mettant en scène des criminels minables, des trafiquants locaux et un corps de police parfois obstiné, parfois désabusé.
L'ensemble suinte de réalisme et se lit avec beaucoup de plaisir, même si certaines nouvelles se détachent du lot.
Sur un ton résolument absurde et humoristique, le zoo de San Diego ouvre sur un chimpanzé qui, pour une raison encore inconnue, a mis la main sur un flingue et menace le public présent.
La dernière chevauchée, Don Winslow oblige, est une charge frontale contre les politiques trumpiennes d'immigration et relate l'insoutenable tragédie d'une petite fille encagée et séparée sans ménagement de sa mère à la frontière texane.
Du grand Winslow, et le format court de ces novellas constitue une porte d'entrée idéale vers ses oeuvres majeures.

Première incursion pour Don Winslow dans le recueil de nouvelles. Comme il l'indique lui-même dans les remerciements, l'auteur n'aurait jamais pensé à sauter le pas si on ne lui avait soufflé l'idée. C'est vrai que le sieur est plutôt réputé pour ses romans colossaux où son écriture coup de poing quadrille les zones politiques les plus épineuses. Si vous avez lu la trilogie La Griffe du Chien ou le récent Corruption, vous savez que l'écrivain ne ménage ni son lecteur ni ses personnages.
Au premier abord, on retrouve d'ailleurs l'aspect clanique et bourrin de ce dernier roman dans la nouvelle inaugurale, qui donne son titre à l'ouvrage. Impitoyable, sèche et violente; l'intrigue n'a pas besoin de faire dans l'original pour happer. le fatalisme ensanglanté et l'inéluctabilité - grandes marottes de Winslow - imprègnent le Prix de la Vengeance mais également Sunset, ou l'on suit la traque d'une star du surf vieillissante et déchue. Elles hantent aussi Paradise et ses protagonistes déjà croisés dans Bobby Z, Savages et L'Hiver de Frankie Machine. On les retrouve, toujours aux basques du héros essoré et de son gentleman cambrioleur d'adversaire dans Crime 101.
Quel que soit l'approche, le décor ou la finalité, la prose de l'auteur fonctionne toujours. L'ambiance est tour à tour sur le fil, en suspension et au cordeau. Difficile de résister, impossible de lâcher prise. La plume est aiguisée, voire tranchante; le verbe est charnel, ça va vite mais on a largement le temps de croquer ses personnages et de les aimer malgré eux.
Pourtant, mes deux coups de coeur iront à deux nouvelles qui prennent des voies imprévues dans l'univers de Winslow.
La première, le Zoo de San Diego, marque la première entrée du romancier dans un registre purement comique. On pense même à du Westlake avec ce personnage de policier guignard qui a le chic pour se retrouver dans des situations improbables. C'est souvent très drôle et terriblement touchant.
Et la dernière, à l'autre extrémité, fraye sur le territoire de l'émotion pure. À mi-chemin entre le western politique et le drame intimiste, La dernière chevauchée entérine le mépris de Winslow pour l'actuel hôte de la Maison-Blanche, et met le coeur à l'amende avec sa galerie de personnages esquintés, sursitaires ou à bout de souffle. On finit la nouvelle avec les yeux encore bien embués devant la simplicité et la puissance de celle qui semble être la plus personnelle du recueil.
Un incontournable de l'année 2020, sans aucun doute. Et je l'espère, une initiative qui ne restera pas sans suite. Vu la renommée de son auteur et la réussite de l'oeuvre, c'est peu probable.

quatre nouvelles. trois lu, la dernière ne m'ayant pas inspiré mais à voir plus tard.
adoré les 2 et 3. la première, prix de la vengeance m'a laissé un drôle de goût. trop facilement violente mais en même temps l'Amérique est si violente...
en tout cas de bons moments de lecture grâce encore à Don Winslow.