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EAN : 9782832111178
160 pages
Slatkine (22/04/2022)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Zermatt, 14 juillet 1865, première ascension du Cervin. Edward Whymper célèbre sa victoire, mais à la descente, quatre alpinistes tombent dans le vide, trois gentlemen anglais et leur guide. Les mystères entourant cet accident (la faute à une bottine, à un mauvais choix de corde – rompue ou coupée ?), continuent encore aujourd’hui à alimenter des débats passionnés. Et une question revient à l’infini : est-il bien utile d’escalader des montagnes au péril de sa vi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
D'abord un grand merci à Babelio et aux Editions Slatkine pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique et les bons moments de lecture qu'elle propose.

Le fil rouge de l'essai de Jean-Michel Wissmer est le Cervin et la tragédie qui endeuilla sa conquête le 14 juillet 1865 dont les péripéties sont connues de tous les amateurs de montagne.

Tout en s'intéressant à la catastrophe de cette descente qui suivait une première victorieuse pour Edward Whymper, aux mystères de la corde rompue, l'auteur élargit le sujet en abordant quelques facettes de la personnalité de Whymper, en parallèle avec celle de John Ruskin, donc une petite visite vers la vallée de Chamonix et le Mont Blanc.

Dans un livre aussi court -- 140 pages environ --, Jean-Michel Wissmer ne peut entrer dans tous les détails, faisant le choix d'en privilégier certains, pour laisser une place, étroite certes mais nécessaire, aux femmes qui ont conquis différents sommets, notamment le Cervin et le Mont-Blanc.

Une partie de cet essai qui m'a particulièrement intéressé est celle où l'auteur évoque la littérature et la peinture de la montagne, là encore avec des choix qu'il annonce lui-même restreints mais qui permettent de poursuivre ce voyage de la corde rompue en compagnie de Daudet, Twain, Rousseau et d'apercevoir entre les lignes l'éclatante lumière de Turner. D'ailleurs, en matière de couleur, l'auteur explique que la neige n'est pas blanche dans une belle démonstration imagée.

Une dernière partie sur la montagne demeure des dieux et des esprits m'a moins accroché. Elle intègre inévitablement un petit passage vers l'Himalaya où les lieux de pèlerinage abondent avec monastères et stupas.

L'auteur a inséré dans son texte de très nombreuses citations, oeuvres de prose et poèmes, intéressantes pour la plupart mais qui cassent un rythme de lecture que j'aurais apprécié plus soutenu autour des réflexions de l'essayiste.

Son livre, au titre un peu démodé aujourd'hui, mais qui rappelle l'éternel débat autour de tous ces conquérants de l'inutile, reste très intéressant, il donne envie de plonger dans d'autres ouvrages autour de cette fantastique période de fin du XIXe siècle et, pour ma part, ce pourrait être la découverte des "Escalades dans les Alpes" du grand Edward Whymper.

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"Une « montagne inutile » est l'expression qu'utilisaient autrefois les habitants des Alpes qui considéraient qu'à partir des neiges éternelles la montagne devenait « inutile » puisqu'elle ne pouvait rien produire. Quelques esprits chagrins n'hésitèrent pas à qualifier également les escalades « d'inutiles » puisqu'elles ne servaient, d'après eux, qu'à flatter l'orgueil des alpinistes, leur goût du risque et leur volonté de vaincre."
Voilà l'explication du titre provocateur.
Avec également un clin d'oeil au magnifique Les conquérants de l'inutile de Lionel Terray.

Jean-Michel Wissmer commence par une analyse de la conquête du Cervin.
Il retrace l'histoire de la cordée victorieuse et de l'accident qui entraina la mort de quatre alpinistes lors de la descente.
Si l'auteur s'est incontestablement beaucoup documenté, il n'apporte rien de nouveau, et pour cause : tout a déjà été observé, étudié, disséqué sur ce sujet. Et de son propre aveu, il n'est plus possible d'obtenir de nouveaux éléments valables qui permettraient d'éclaircir cette affaire : "Sans multiplier les témoignages contradictoires, le lecteur aura compris que le drame de la première ascension du Cervin comporte bien des pages d'ombre. Aujourd'hui, les descendants des protagonistes tentent de défendre la mémoire de leurs aïeux, ce qui est bien compréhensible."

Par la suite, différents thèmes sont abordés avec le Cervin comme fil rouge, mais une vue plus élargie : la place des femmes, les liens entre montagne et religion, la littérature de montagne, la peinture de montagne, les différentes croyances liées à la montagne.
L'ouvrage se conclut par deux rapides visites des musées de Zermatt et de Chamonix.

L'ensemble se lit vite et de façon agréable, mais m'a laissée sur ma faim.
Certes, le livre regorge d'informations et l'on sent bien que l'auteur a beaucoup creusé son sujet (la bibliographie fournie en témoigne), mais j'ai trouvé qu'il n'apportait pas grand-chose de nouveau.
Jean-Michel Wissmer est passionné par la montagne, c'est indéniable, mais cela n'a pas suffi à me faire vibrer parce que je ne suis sans doute pas la lectrice idéale pour cet essai. Amoureuse des cimes depuis toujours, j'ai lu depuis longtemps l'incontournable Escalades dans les Alpes d'Edward Whymper ; j'ai également lu d'autres ouvrages et regardé de nombreux documentaires sur le Cervin.
Ce livre de Jean-Michel Wissmer pourra plaire à ceux qui s'intéressent à l'histoire de ce sommet mythique et plus généralement à l'histoire de l'alpinisme, mais qui n'ont pas encore beaucoup de connaissances dans ce domaine. Il apporte beaucoup d'informations de façon condensée et donnera certainement envie d'en apprendre plus en lisant d'autres ouvrages, en particulier celui de Whymper.

Je ne veux pas oublier de mentionner un point très positif : les nombreuses illustrations. de la très belle couverture à toutes les photos qui figurent à l'intérieur, elles ont été fort bien choisies et apportent un réel plus à la lecture.
Je remercie Babelio pour son opération Masse critique et les éditions Slatkine pour leur envoi.
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Jean-Michel Wissmer signe chez Slatkine un essai au titre provocateur "La montagne inutile ". Reprenant l'expression utilisée par les habitants des Alpes qui considéraient qu'à partir des neiges éternelles la montagne devenait inutile puisqu'elle ne pouvait rien produire.(p13).
Le 14 juillet 1865 , Zermatt s'apprête à fêter la première ascension du Cervin. Mais l'accident survient , à la descente quatre alpinistes tombent dans le vide. 150 ans plus tard beaucoup de zones d'ombres subsistent. Comment cette chute mortelle s'explique t'elle, la corde s'est elle rompue naturellement ? Et plus que tout est il "utile" de grimper au risque de se rompre le cou? ...
Explorant les archives, l'auteur donne la parole aux différentes parties et ouvre le champ de la réflexion en faisant le portrait de ces alpinistes qui se sont attaqué au Cervin, en s'interrogeant sur le lien entre les sommets et la Foi, en évoquant la littérature de la montagne.
Cet essai foisonne d'informations , les amateurs avertis de la Montagne y trouveront leur compte. la néophyte que je suis n'a pas réussi à trouver plaisante cette lecture.
Un grand merci aux éditions Slatkine pour ce partage.
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L'histoire de la première ascension du Cervin en 1865 a été marquée par un des accidents les plus connus de l'histoire de l'alpinisme. On peut donc se demander ce qui pouvait encore être écrit dessus. Jean-Michel Wissmer nous propose d'éclaircir cet épisode dans cet essai, en revenant sur la personnalité et les motivations des différents ascensionnistes. Ensuite, il décrit toute la fascination qui a été engendrée par l'accident, l'enquête, et replace cette victoire de Whymper au milieu du contexte montagnard du milieu du XIXème siècle, en proposant une sélection d'oeuvres d'artistes sur la montagne, aussi bien en peinture qu'en littérature. le livre intègre plusieurs cahiers avec photos couleur venant illustrer les propos.

L'ouvrage se lit vite, et lorsque l'on connait déjà l'histoire la première partie n'est pas passionnante. Par contre, le contexte de l'époque, le fonctionnement de l'alpinisme en Angleterre et les rivalités entre classes sont des plus intéressantes. On peut aussi être frappé par le peu de considérations que les messieurs anglais réservaient aux habitants des vallées alpines, encore plus si elles ne pratiquaient pas la bonne religion…
J'ai bien apprécié les parties consacrées à Daudet et Mark Twain, ça donne envie de les relire. Par contre, plusieurs chapitres parfois assez éloignés du sujet m'ont laissé plus froid. Parfois trop spirituel pour moi. C'est dommage car l'auteur connait bien son sujet, et la biographie citée est des plus complète.

Le livre a donc un intérêt pour ceux qui connaissent peu cet épisode de la grande histoire de l'alpinisme, ou par les curieux intéressés par la chose alpine et les origines de l'alpinisme. Pour les autres la lecture de l'ouvrage sera plus difficile.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Le Cervin a ses fidèles et ses dévots, car les montagnes sont "les cathédrales de la terre", selon la belle expression du grand historien d'art anglais, John Ruskin, qui a bien connu Zermatt et a décrit le Cervin sous tous ses angles, tout en étant le premier à le photographier en 1849.
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Rien n'encourageait les femmes à devenir alpinistes. De très sérieuses études (masculines) affirmaient que l'escalade pouvait provoquer chez le "sexe faible" des commotions organiques entraînant une congestion de l'utérus aboutissant à la stérilité.
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On a retrouvé le corps de Mallory 75 ans après les faits. Mais on n'a jamais retrouvé son appareil photo. Tout comme on n'a pas retrouvé la photo de sa fiancée que Mallory avait toujours sur lui. Or il se trouve que Mallory avait promis de laisser la photo de sa dulcinée au sommet en cas de succès. J'aime croire que Mallory y était, en 1924, au sommet du toit du monde avec sur son coeur la photo de sa fiancée!

Benoît Aymon
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Alors que Zermatt est dominé par le Cervin qui surgit comme une pyramide isolée qui semble surveiller le village de toute sa puissance granitique, Chamonix est comme embrassé par un cirque de montagnes qui affichent leur relief dentelé comme l'Aiguille du Midi ou leur navire de glace comme le mont Blanc.
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Il n'y a pas lieu de s'en étonner : les faits divers stimulent l'imagination et permettent de sonder l'âme humaine, ce qui est bien le but de toute création littéraire.
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