Citations sur Y'a pas de héros dans ma famille ! (50)
Avant, Maurice Dambek et Mo s’entendaient vachement bien. Avant, je pensais que tous les élèves de la classe de CM2 de Mme Rubiella étaient comme moi. Des mutants de dix ans avec deux vies et deux identités bien séparées. À l’école, des élèves avec un nom et un prénom sur leurs étiquettes de cahiers. Chez eux, des enfants affublés d’un petit surnom un peu bébé et bébête du genre doudou, minou, ma poupée, mon kéké. Moi, c’est Mo
Avant, je pensais que les enfants du monde entier étaient comme moi. Des mini-humains qui deux fois par jour et cinq jours par semaine passent la frontière d'un pays à l'autre, le cartable sur le dos et le sourire en bandoulière. Avant, ma vie gambadait légèrement entre le monde de l'école et celui de la maison. J'étais heureux dans mes deux pays bien distincts avec des gens différents, des styles différents, une cuisine et une langue particulières.
Tous les enfants de la Terre n'étaient pas comme moi à se débattre entre deux pays, deux langues, deux histoires. D'ailleurs, j'aurais dû y penser avant, parce qu'Hippolyte, il n'a pas de surnom, lui. C'est Hippolyte à l'école et Hippolyte chez lui.
- Qu'est-ce que tu fous, Mo?
- Je prends une loupe. Titi me la prête. Tu devrais te lever, Gilou, on part dans dix minutes.
- Yolo, yolo... Je suis large.
- Gilou, bouge-toi le cul! a ordonné mon père depuis le couloir. Il y a du boulot. Le camion est blindé!
- C'est bon, arrêtez ! Je ne me sens pas comme vous, c'est tout ! j'ai hurlé. Mais je ne me sens pas mieux chez mon copain ! Je suis entre deux pays, je suis un étranger, j'ai crié. Un étranger ! Un vilain petit canard, partout où je suis !
(...)
C'est juste que j'en ai assez qu'on se moque de moi parce que je travaille bien à l'école. J'en ai marre d'être traité de bouffon à lunettes. Marre d'être le seul sérieux ! Personne ne fait d'effort dans cette maison. Moi, je voudrais juste être fier. Fier de nous. mais tout le monde s'en fout. (p.88)
Avant, Maurice Dambek et Mo s'entendaient super bien. Avant, j'étais heureux, ma vie gambadait légèrement entre le monde de l'école et celui de la maison. A l'école : on se tient bien, on parle comme dans les livres, on entend une mouche voler et il ne faut jamais oublier les '' Merci " et les " S'il vous plait ". A la maison : ça parle fort, ça hurle du dedans et du dehors, ça dit des gros mots. Mais voilà, Hippolyte Castant s'est pointé et tout s'est effondré. Tout à coup, mes deux vies ne se sont plus mélangées. Mo et Maurice Dambek ne pouvaient plus se saquer. Et vu que les deux c'est moi, c'était horrible.
Maintenant Maurice Dambek et Mo s'entendent vachement bien. Vous savez pourquoi ? Parce qu'ils ne font plus qu'un.
Elle a relevé la tête de son carnet, elle m'a regardé et m'a offert son super-sourire de maîtresse, celui qui nous donne des ailes pour apprendre toutes les rivières du monde et les histoires compliquées du passé, son sourire de gentillesse qui mériterait un prix Nobel.
C'était tout embrouillé dans ma tête. Et je ne savais pas comment parler à mon papa de mon regard qui avait changé. De mon monde qui s'était écroulé.
"Personne n'a voulu me dire où on allait. Dans ma famille de loufoques, un voyage avait était décidé du jour au lendemain en pleine semaine scolaire et impossible de savoir où ni pourquoi."
J'ai choisi cet extrait car ce moment là, Maurice n'imagine pas ce qui l'attend à la fin de ce voyage et il ne se doute rien. Maurice pense que sa famille va l'abandonner, après ce qu'il avait dit sur cette dèrnière mais il se trompe.