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3,87

sur 532 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est après avoir vu le film Vita & Virginia, sorti récemment en salles, que l'envie de découvrir Orlando m'a saisie. Après avoir découvert les dessous de cette romance unique entre deux femmes d'esprit, deux auteures aux personnalités si distinctes, je ne pouvais pas passer à côté du monument littéraire que Virginia Woolf a écrit pour la clore une bonne fois pour toutes. Moi qui connaissait si peu l'oeuvre de la romancière, j'ai pris une sacré claque avec ce roman atypique, contemplatif et d'une profondeur rare.

Orlando est un personnage aux milles et unes facettes, portrait romancé de Vita Sackville-West, mélange habile de son histoire familiale et de sa réalité de femme du XXème siècle, émancipée et libertine. Homme, ambassadeur, amoureux transi, écrivain, puis femme, gitane, épouse d'un marin, il traverse les siècles guidé par sa folie créatrice et son amour de la nature, questionnant sans cesse de grandes notions comme l'Amour et la « Glue-rre » poussant les plus rêveurs d'entre nous à prendre la plume. Dans un style similaire à celui de la Massaïa, écrit quelques années après, Virginia Woolf nous livre un conte moderne chargé de symboles et de messages cachés, une invitation à l'évasion et à la réflexion, une autre vision du monde et une autre manière de percevoir la réalité.

Incroyable exercice de style que celui de Virginia Woolf, dont je découvre ici l'étendue de son imagination et la virtuosité de sa plume. Mêlant magnifiquement les styles fantastique, humoristique, sarcastique, historique, poétique, elle éblouit par la richesse de sa prose, par ses envolées lyriques lors des moments de réflexion profonde de son personnage, et par ses opinions tranchées sur la condition féminine du XXème siècle, qu'elle affirme sans détours avec cet Orlando androgyne capable de comparer les deux sexes en toute liberté. C'est une lecture difficile à n'en pas douter, et j'ai parfois perdu le fil du récit quand le fantastique s'invitait de manière incongrue ou que les réflexions de l'auteur s'épanouissaient sur plusieurs pages. Mais c'est sans conteste un chef d'oeuvre ambitieux, une petite révolution romanesque qui se détache encore aujourd'hui de nos lectures habituelles.
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C'était ma première rencontre avec cette légende du modernisme britannique et peut-être aurais je dû choisir l'un de ses classiques plutôt qu'Orlando. En tous les cas, je ne suis pas tombé sous le charme de ce monstre de la littérature.

Je veux bien que Virginia ait été une assoiffée de poésie. Je veux bien que toute son oeuvre porte la marque de cet amour. Mais je ne dois pas avoir sa passion, car je n'ai pas réussi à vraiment apprécier sa plume. Je l'ai trouvé confuse et divagante, j'ai eu du mal à apprécier le propos tellement la manière m'a troublé.

Orlando est un homme pendant la moitié du roman, puis il se transforme en femme. le narrateur met continuellement en opposition les pensées masculines à celles dites féminines. Virginia Woolf était peut-être un icone du féminisme à son époque, mais aujourd'hui ses écrits ne font que perpétué les clichés de la division des sexes. Même si l'héroïne est bien plus intéressante que son pendant masculin, reste que les deux sont toujours en comparaison. Peut-être est-ce l'une des raisons de mon malaise, je m'attendais à lire un équivalent britannique de Simone de Beauvoir et je n'ai rien trouvé de la sorte.

Je veux bien que le discours du narrateur soit une satire de la socialisation des derniers siècles en Angleterre, mais je trouve ici, la critique sociale bien légère, en comparaison à d'autres auteures féministes. Finalement, c'est beaucoup plus une ode à l'écriture, au besoin d'écrire et à la poésie qu'une confrontation avec le mentalité de son époque.

Bref, pas un coup de coeur pour moi, mais je suis prête à retenter le coup avec un autre livre de madame Woolf.
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Je me suis bien gardée d'emporter cette lecture à la plage. cela aurait été complètement inadapté. J'ai gardé Orlando pour la rentrée, un moment un peu plus studieux pour mon premier Virginia Woolf. Mais j'avais avoir un peu bâclé la fin car j'avais l'impression de lire tout un exercice de style certes impressionnant et original mais je n'ai pas pu lui accorder la concentration qu'il mérite.
J'ai été très attirée par la 4eme de couverture. Cet écrivain qui vit des siècles, meurt pour revenir à la vie en femme mais toujours avec son esprit d'homme. J'ai aimé le personnage écrivain passionné de lecture et d'écriture.
C'est un récit un peu intemporel un peu fantastique complètement décalé qui mérite beaucoup plus de concentration que ce que j'avais à lui accorder et que j'ai eu du mal à terminer correctement.
Même si j'ai beaucoup aimé l'intrusion de l'auteur pour guider le lecteur, planter le décor et le personnage.
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Une critique dithyrambique de ce livre me l'a fait acheter et me plonger presqu'immédiatement dans sa lecture mais je fus cruellement déçu. Malgré les notes explicatives de l'éditeur, j'avais l'impression que ce livre était une blague entre collégiens, destinée à n'être comprise que par un cercle très restreint d'initiés. J'avais bien eu la clé selon laquelle cet Orlando était le portrait déguisé d'une certaine Vita Sackville-West, femme de lettres, anticonformiste et un temps amante de Virginia Woolf, mais il m'a semblé que c'était tout un trousseau de clés qu'il me manquait ! Ce livre qui se voulait sans doute léger, primesautier, fantasque m'est apparu au fil de pages de plus en plus pesant et à partir des deux tiers du livre j'ai commencé à sauter des paragraphes puis des pages entières. Il me reste une belle citation sur le rôle de la mémoire dans l'écriture d'un livre : "C'est la mémoire qui tient l'aiguille, et c'est de plus une couturière capricieuse.". Mais ça ne compense pas l'ennui que m'a procuré cette lecture.

PS (13 mai 2016) : je remonte ma note de 2/5 à 3/5 après avoir vu le 30/04/16 une magnifique adaptation théâtrale de ce roman par deux élèves de l'ENSATT, Élise Boch et Élodie Chamauret. Ce fut un moment plein d'audace et de poésie. Encore merci à ces deux jeunes artistes (à la fois metteuses en scène et actrices)
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Virginia Woolf, pseudonyme d'Adeline Virginia Alexandra Stephen (1882-1941), est une femme de lettres anglaise, l'une des principales auteures modernistes du XXe siècle. Bisexuelle et féministe, elle fut une figure marquante de la société littéraire londonienne et un membre central du Bloomsbury Group, qui réunissait des écrivains, artistes et philosophes anglais, groupe au sein duquel elle rencontrera Vita Sackville-West avec qui elle aura une liaison durant toutes les années 1920 et à qui elle dédiera ce roman paru en 1928, et le fils de Vita, Nigel Nicolson, a défini Orlando comme « la plus longue lettre d'amour de l'histoire ».
Le roman se présente comme la biographie d'un certain Orlando, un jeune noble anglais du XVIème siècle mais va courir jusqu'en 1928 date de parution du roman, grâce à la magie de l'invention narrative de l'écrivaine. Résumer une intrigue s'étirant sur quatre siècles serait fastidieux, je n'en donnerais que quelques détails.
Jeune homme, Orlando tombe amoureux de la fille de l'ambassadeur de Russie, qui l'abandonnera. Une déception qui le décide à partir comme ambassadeur à Constantinople. Une révolution s'y produit et après une longue période de sommeil d'une semaine, il se réveille devenu femme ! Il fuit les troubles dans la ville en compagnie de gitans, dont il apprécie la compagnie, mais retourne à Londres. Il se consacre à la passion intense qui animera toute sa vie, l'écriture et la poésie, ce qui lui permet de rencontrer des célébrités des lettres et de la bonne société, tout en ne dédaignant pas fréquenter le petit peuple et ses prostituées. J'abrège honteusement, Orlando finit par trouver l'amour, ou ce qui lui ressemble un peu avec un Lord, aventurier des mers, toujours absent et embarqué pour le Cap Horn. le roman s'achève quand Orlando est devenue une célèbre écrivaine avec un poème qu'elle a mis toute sa vie à écrire.
Je ne vais pas vous mentir, ce n'est pas le roman de Virginia Woolf que je préfère. Ca m'a semblé souvent bien long par des détails ne faisant pas avancer réellement le propos et parfois difficile à suivre, ce d'autant plus que nous savons tous aujourd'hui que le thème du livre est l'androgynie, confirmé par cette étrange première phrase d'ouverture « Il – car il n'y avait aucun doute quant à son sexe », ce qu'on attend longtemps avant d'en voir le bout de la queue.
Néanmoins c'est un bon livre, où l'humour n'est pas absent, discret certes, limite parodique parfois, essentiellement parce qu'il aborde deux thèmes loin d'être frivoles : la littérature et bien sûr l'androgynie. La littérature, parce qu'Orlando travaille sans arrêt un poème qu'il/elle trimballera sans arrêt contre son sein et que parfois c'est Virginia Woolf qui s'exprime directement « la transaction entre un écrivain et l'esprit du temps est d'une délicatesse infinie, et c'est de la finesse d'un arrangement entre les deux que toute la fortune de ses oeuvres dépend. »
Mais le sujet principal c'est l'androgynie. Ça débute par le changement de sexe de notre héros, ce qui va lui permettre de comparer les avantages et les inconvénients des deux états, « elle était homme ; elle était femme ; elle connaissait les secrets, partageait les faiblesses des uns et des autres. » Et à Woolf, de prolonger par l'évolution de la situation de la femme à travers plusieurs siècles. Si le roman est dédié à Vita Sackville-West, c'est qu'elle aurait inspiré l'écrivaine pour le rôle d'Orlando.
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Je suis passée à côté de ce roman-biographie. Il est superbement écrit mais je ne peux l'apprécier qu'au niveau de la phrase. A un niveau plus élevé (paragraphe ou chapitre), le style "flux de conscience" entre en contradiction pour moi avec l'aspect biographie, la manière très XVIIIe siècle de raconter l'histoire, la satire qui court tout au long du livre. J'exagère un peu car la fête sur la Tamise gelée et la débâcle me restent en mémoire comme des passages merveilleux, mais j'exagère à peine.
Orlando est un caractère désincarné (un comble pour quelqu'un qui change de sexe à moitié histoire) qui traverse les siècles sans que cela ait de conséquences pour lui/elle, de même lorsqu'il change de sexe. Comme c'est pratiquement le seul personnage du roman, les autres ne font que des apparitions, c'est franchement problématique pour moi. Biographie d'un personnage en carton-pâte qui se rêve poète.
Ce roman m'irrite autant qu'Emma Bovary que j'ai envie de gifler pour sa sottise et sa médiocrité. Ici, je veux secouer Orlando et lui demander de jeter un oeil sur les personnes qui l'entourent. Les deux réactions sont inappropriées et n'ont aucun rapport avec l'objectif du romancier/ière mais c'est ainsi.
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Voilà un récit bien surprenant !

Écrit comme une biographie racontant la vie d'Orlando, il parcourt quatre siècles de l'histoire d'Angleterre, du 16e au 20e, et analyse la société telle qu'elle est et qu'elle évolue : les rôles de chaque sexe, la poésie, sa place et ses poètes, l'Amour bien sûr, les moeurs, le progrès...

Au début de l'histoire, Orlando est un jeune noble anglais, un peu rêveur, en quête de la Vie, qui s'essaie à l'écriture de pièces et de poésie. Il fait un jour forte impression sur la reine Elizabeth 1re et obtient ses faveurs. Elle l'installe à la cour et il y vit comme son favori jusqu'à sa mort. Puis, sous le règne de Jacques 1er, successeur d'Elizabeth, il tombe éperdument amoureux d'une princesse russe, Sasha, qui finira par l'abandonner. Orlando quitte alors la cour et retourne sur ses terres, où il reste endormi pendant une semaine. A son réveil, il décide de fuir les femmes et demande au roi de l'envoyer à Constantinople comme ambassadeur. Dans cette ville, il fait à nouveau l'expérience d'un sommeil d'une semaine et cette fois, il se réveille femme. Il est toujours lui-même et pourtant, il a maintenant un corps de femme. On l'appelle toujours Orlando mais il devient elle... A son réveil, elle va soudainement quitter Constantinople et vivre en compagnie de Tziganes, jugeant la condition des femmes plus libre chez eux qu'en Angleterre. Mais son amour des mots, de la nature et de la beauté va la pousser à quitter les nomades et retourner en Angleterre, où elle vivra entre sa demeure natale et Londres, entre les poètes, la bonne société et les prostituées. Elle finira par trouver l'amour auprès d'un aventurier, et la célébrité grâce à un de ses poèmes, "Le chêne", qu'elle aura écrit tout du long de sa vie, gardant le manuscrit constamment sur sa poitrine, alors qu'elle traverse les siècles, du 16e au 20e, en ayant toujours la trentaine.

C'est plein de fantaisie, parfois délirant, et rempli d'humour. C'est déroutant et il faut accepter de se laisser entrainer par le récit à travers le temps, l'espace et le rêve. J'ai beaucoup aimé la manière dont c'est mis en scène : le narrateur est le biographe qui a pour travail de relater la vie d'Orlando et qui prend à parti le lecteur, en faisant des remarques, en ajoutant des parenthèses qui m'ont fait rire à de nombreuses reprises.

L'écriture est très impressionnante, chaque mot ayant été choisi avec soin et ayant sa place. le style est très riche, très dense, et sert complétement l'histoire en lui permettant de s'évader dans tous les sens possibles. Virginia Woolf maîtrise parfaitement les mots et cela lui permet d'entrainer le lecteur dans un voyage continu.

Je dirai au final que ce n'est pas une lecture facile, il faut prendre le temps de lire chaque mot, parfois à plusieurs reprises, mais c'est un texte riche qui déborde de couleurs, de nuances, de poésie. Et on ne rencontre pas une telle richesse partout.
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"Virginia, Folle du désert" : ma réflexion sur "Orlando" et les gender studies à lire dans la revue numérique gratuite L'Ampoule. http://www.editionsdelabatjour.com/pages/LAmpoule_numero_0-5276888.html
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L'année dernière, j'ai découvert Un lieu à soi de Virginia Woolf. Après avoir écouté le très bon podcast consacré à l'autrice dans La Compagnie des auteurs sur France Culture, j'avais acheté Orlando sur un coup de tête. le roman a dormi dans ma PAL un petit moment et je l'ai ressorti récemment. Il s'agit d'une histoire assez fascinante qui commence à la fin du XVIe siècle. le lecteur va avoir l'occasion de suivre Orlando, un jeune noble anglais dans ses multiples aventures, ses voyages et ses déceptions amoureuses. L'originalité de l'histoire tient en deux points. D'abord, Orlando ne vieillit pas réellement et son existence s'étend sur plusieurs siècles, ce qui permet de faire le portrait de la société et de son évolution au fil des années. de plus, le personnage principal va mystérieusement changer de sexe au cours du roman : alors qu'il était né homme, il se réveille un matin transformé en femme. Je sais que Virginia Woolf s'est beaucoup inspirée de son amante pour cette histoire, Vita Sackville-West, et j'étais vraiment impatiente de voir comment elle lui rendait hommage grâce à ce personnage. En plus de cette histoire loufoque, s'ajoutent la présence ironique du narrateur et une véritable réflexion sur l'écriture : ce roman avait donc tout pour me plaire. Pourtant, je classe avec regret cette lecture dans les plus laborieuses que j'ai pu faire. Je n'ai pas réussi à adhérer à la narration et, malgré certains beaux passages poétiques et de multiples actions, j'ai eu beaucoup de peine à aller au bout.
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Ce roman commence bien: il nous entraîne de manière vive et spirituelle sur les traces d'un personnage un peu étrange mais attachant: Orlando, homme riche, séduisant, capable de briller en société, d'occuper une fonction politique de premier ordre (ambassadeur en Turquie !), mais aussi de s'isoler durant plusieurs années dans sa propriété de campagne: Il y a déjà des contrastes et des bizarreries. C'est quand on voit qu'Orlando peut dormir 7 jours et nuits consécutifs sans se réveiller, que l'on comprend qu'il y a quelque chose de vraiment étrange: où V.Woolf veut-elle en venir? Au basculement du livre: à force de (trop) dormir, un matin, Orlando se réveillera femme. A partir de là, on pourra encore apprécier la poésie du rythme du livre, certains passages colorés et brillants, mais l'auteur nous amènera sur les pas de sa vie réelle, où, sous prétexte d'androgynat et d'ambiguité sexuelle, elle frôlera tout simplement la folie. Le dernier tiers du livre relève de cet état. D'ailleurs, un autre réveil matinal le démontrera, puisque, endormie un soir au début du XVII° siècle, Orlando se réveillera au début du XX°.....! La rupture à mi-livre voulue par l'auteur, le basculement d'un roman qui aurait pu être de construction classique vers un texte non cohérent et un peu fou, c'est le problème de V.Woolf. Les mystères de sa vie, de sa folie, de ses tourments. On ne jugera pas cela, mais, étant donné que la fin de ce délire se confondra avec le suicide de l'auteur, on restera sur une incompréhension, un malaise quant à cette vie perdue et une interrogation sur ce qui aurait pu l'éviter.
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