Funérailles célestes est le fruit de la rencontre entre
Xinran, une journaliste chinoise, et Wen, une médecin chinoise qui, en 1950, se rendit au Tibet afin de retrouver son mari présumé mort. Dans ce roman,
Xinran retrace l'histoire de cet amour incroyable mais vrai, qui s'étale sur plusieurs décennies, sous la forme d'un témoignage quelque peu romancé.
On y révise sa géographie (j'ai notamment appris à situer le long fleuve du Zhengzhou). On y apprend également les rudiments de la culture tibétaine : organisation structurelle (famille, société nomade), activités quotidiennes, composition des repas, histoires et récits légendaires (Guesar), rites religieux (offrandes, mantra et bien sûr ce que sont les fameuses
funérailles célestes). J'ai toutefois trouvé que dans leur grande majorité, ces informations s'articulaient assez mal avec le récit et relevaient plus d'un inventaire désincarné.
L'écriture terne et très observante de
Xinran – héritage de son métier de journaliste ? – m'a ennuyée assez rapidement. Je n'ai pas été investie émotionnellement et à peine émue par la trajectoire pourtant incroyable des différents personnages. Il faut dire que l'autrice greffe à son récit une bienveillance et un émerveillement à la longue assez lourds ; passe encore lorsqu'il s'agit de faire l'état des lieux des différences entre les uns et des autres (olala, les hommes font la couture, olala, les femmes peuvent avoir plusieurs maris) mais ça devient plus délicat lorsque l'armée populaire chinoise y est décrite comme ayant libéré (sic)
le Tibet.
A ce titre, la postface de
Claude B. Levenson constitue une indispensable conclusion : “C'est peut-être en cela que l'ouvrage de
Xinran est le plus intéressant : avec une aimable candeur, elle aligne, probablement à son insu, par le truchement de ses personnages, presque tous les préjugés, les idées reçues, les malentendus ayant cours en Chine à propos du Tibet.”
Un roman à privilégier donc si vous vous intéressez à la perception du Tibet par les chinois et non au Tibet lui-même et que les plumes bonifaces ne vous hérissent pas les poils.