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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Au Tibet, la terre est trop dure pour qu'on puisse enterrer les morts, alors on doit procéder à des funérailles célestes ou à des funérailles aquatiques... Cela vous intrigue ? Alors lisez ce livre pour découvrir de quoi il s'agit et entrevoir l'âme du Tibet. Car c'est bien là à mon sens tout l'intérêt du livre, nous faire voyager au Tibet et côtoyer les Tibétains sur la durée, au-delà des anecdotes pittoresques et des paysages de cartes postales...

Des Années 50 aux Années 80, la chinoise Wen s'est immergée dans ce monde ancré dans la spiritualité, la nature et la solitude ; à la recherche de son mari disparu, elle a mené une vie simple et archaïque, souvent nomade, mais aussi de plus en plus belle et apaisée. Xinran, écrivaine chinoise, a eu l'occasion de rencontrer Wen et elle nous relate ici son épopée et leurs conversations.

C'est intéressant, mais aussi âpre et sec, peut-être à l'image de la vie au Tibet ou de l'habitude chinoise de masquer ses émotions... Pas une fois, je n'ai ressenti l'amour de Wen pour son mari, alors même qu'elle a tout quitté pour partir à sa recherche et a mené pendant des décennies une quête lointaine et impossible. Difficile pour moi dans ce contexte de m'identifier et de rentrer vraiment dans l'histoire, à l'inverse d'autres romans chinois, comme Vent d'Est Vent d'Ouest, où le récit, pourtant plein de réserve et de pudeur, montrait très joliment le sentiment amoureux.

Challenge Petits Plaisirs 14/xx
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Xinran, l'auteure de ce récit, est une journaliste de Nankin qui s'intéresse beaucoup aux differents aspects de la vie des femmes chinoises.
En plus des quelques livres qu'elle a écrits sur le sujet, elle a animé une émission de radio dans laquelle elle leur permettait de se raconter.
C'est par l'intermédiaire d'un auditeur qu'elle rencontre Shu Wen, une vieille femme revenue récemment du Tibet où elle a passé trente ans à la recherche de son mari.
Parti en tant que médecin militaire avec l'armée révolutionnaire en 1958, il semble avoir disparu.
Amoureuse et désespérée, la jeune épouse surmonte bravement tous les obstacles dans l'espoir de le retrouver ou d'apprendre ce qui lui est arrivé.
Trente annnées qu'elle passe en compagnie d'une famille de nomades dans des contrées montagneuses et inhospitalières, terres de silence et comme sans attaches avec le reste du monde.
Elle s'immerge totalement dans la culture tibétaine, en adoptant le mode de vie ainsi que les pratiques religieuses.
Son obstination sera récompensée puisqu'elle apprendra la fin tragique mais oh! combien héroïque de son époux.

La postface de Claude B. Levenson est absolument indispensable car elle met l'accent sur l'approche approximative et un brin colonialiste dont fait preuve Xinran.
L'auteure, en vraie chinoise, a beaucoup de difficultés à passer au delà des préjugés et des malentendus qui ont cours en Chine à propos des tibétains.
J'ai également ressenti une bienveillance certaine envers l'armée chinoise, décrite comme "libératrice" alors même qu'il s'agit bel et bien d'une invasion coloniale.

Je ne suis pas parvenue à m'attacher vraiment au personnage de Wen qui m'a semblé un peu terne.
De la même façon, le mode de vie des nomades tibétains n'est que survolé...j'aurais aimé en savoir plus.
Une belle histoire quand même car elle est réelle, même si contée de manière sans doute un peu subjective.
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J'avoue être déçue de cette lecture mais je ne peux m'en prendre qu'à moi même y ayant cherché ce qu'il ne promettait pas ! J'en attendais une histoire d'amour hors du commun,et si l'histoire véridique de Wen , qui la conduit à s'éxiler 30 ans au Tibet est bien fondée sur un amour extra-ordinaire, le roman est surtout un récit d'aventure. Il nous immerge dans les contrées isolées du Kam et de l'Amdo et nous fait découvrir les coutumes et le quotidien de ses "quelques" habitants; sa spiritualité, ses croyances dont les fameuses Funérailles célestes.
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Lu dans le cadre du Challenge ABC.

Les funérailles célestes sont un rite funéraire tibétain, qui consiste à démembrer un cadavre et à le laisser ainsi exposé à l’air libre pour que les vautours, oiseaux sacrés, puissent s’en nourrir. Ce rituel symbolise l’harmonie entre le ciel et la terre, entre la nature et l’homme. En voie de disparition, les funérailles célestes sont pratiquées sur les hauts plateaux de l’Himalaya, là où le sol est trop dur ou trop rocailleux pour qu’on puisse le creuser et y enterrer les morts.
Ce rite sacré illustre également les éternelles incompréhensions (doux euphémisme) entre Tibétains et Chinois, ceux-ci considérant ceux-là comme des barbares sous-développés.
Et pourtant, certains, initialement contraints et forcés, sont allés au-delà de ces malentendus. C’est le cas de Shu Wen, dont l’histoire, extraordinaire mais vraie, nous est contée ici.
C’est l’histoire d’un amour inouï, plus fort que tout, entre Wen et Kejun, dans la Chine de 1956. Wen et Kejun viennent de se marier, ils sont tous deux médecins et baignés par l’euphorie des débuts du communisme, encore naïf et idéaliste. Enfin, pas tant que ça, et pas pour tout le monde : sous prétexte d’y apporter la « bonne nouvelle » rouge, la Chine envahit le Tibet. Si les Tibétains ont très vite compris qu’il s’agit bien d’une colonisation opprimante, les soldats chinois, eux, sont sincèrement convaincus de venir en aide et de « libérer » des populations pauvres et ignorantes (propagande propagande…)
C’est ainsi que Kejun se porte volontaire pour le Tibet. Trois mois plus tard, Wen apprend sa mort. Elle n’y croit pas, et décide de partir sur place pour comprendre ce qui est arrivé à son mari. Commence alors un long périple éprouvant, dangereux, vers un pays qu’elle n’imagine même pas. Une fois au Tibet, Wen perdra très vite le contact avec l’armée chinoise. Elle sera sauvée par une famille de nomades tibétains, avec lesquels elle vivra des années au rythme des transhumances, sous un climat hostile et dans un environnement désertique et isolé par les barrières montagneuses infranchissables, « où il n’y avait ni politique, ni guerre, seulement l’auto-suffisance tranquille d’une vie communautaire où l’on partageait tout – et un espace illimité où le temps s’étendait indéfiniment ». Très lentement, Wen s’intégrera à la famille, apprenant leur langue, adoptant leur rythme et leurs coutumes. Ce voyage de plus de trente ans conduira Wen au bout d’elle-même, de la souffrance et de la solitude, aux confins de la folie parfois. La spiritualité tibétaine sera son réconfort, et elle finira par découvrir la vérité sur la disparition de son bien-aimé.
A la fin de sa quête, après avoir vécu tant d’années dans l’ignorance des évolutions et révolutions politiques, elle rentrera en Chine, où elle ne retrouvera rien de son passé.
Cette histoire d’amour par-delà la mort est bouleversante, particulièrement poignante dans les passages relatant la rencontre de Wen avec la narratrice (Xinran elle-même). Elle est surprenante aussi, tellement l’isolement dans lequel Wen a vécu paraît incroyable, et également par la naïveté des croyances des uns et des autres. L’auteur elle-même, apparemment très marquée par sa rencontre avec Wen qui lui a ouvert les yeux sur un monde mystérieux, semble bien angélique avec son plaidoyer pour la tolérance, d’autant plus facile à défendre qu’on se trouve (volontairement ou pas) du côté du « grand frère chinois bienveillant mais néanmoins colonisateur et meurtrier ».
La postface de Claude B. Levenson (dans l’édition Picquier poche) remet d’ailleurs les choses en perspective à ce sujet, ce qui casse un peu l’ambiance romantico-lyrique du récit de Xinran, mais d’après moi, cette dose de réalisme et de recul est utile. Mais ceci est un autre débat…
Et à l’heure qu’il est, peut-être que Wen est toujours en vie. Je me demande si, enfin, elle a trouvé la sérénité…

Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Une jeune médecin chinoise, partie dans les années 50, va passer 30 ans de sa vie au Tibet.
J'ai été émue par le destin de Wen, amoureuse partie dans l'inconnu à la recherche de son mari, adoptée par une famille de nomades, puis revenant des décennies plus tard dans une Chine où tout a changé.
J'ai été intéressée par le portrait qu'elle dresse de la population tibétaine, vivant très isolée mais unie par une profonde spiritualité.
J'ai été moins convaincue par la rapidité avec laquelle Xinran élude l'oppression que subit cette population : ah bon, y avait la guerre ? On est tellement isolés qu'on ne s'en est même pas rendu compte… !
Quant à l'écriture, mon avis reste mitigé. Rédigé sous forme de biographie (Wen raconte sa vie à Xinran), ça se lit avec un intérêt plus journalistique que littéraire.
Traduction de Maïa Bhârathî.
Challenge ABC
Challenge Globe-trotter (Tibet)
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C'est à la fois une histoire d'amour et une incursion chez les peuples nomades du Tibet que nous conte Xinran.
Fascinée par ce pays, depuis une histoire entendue dans son enfance, elle a sauté sur l'occasion de rencontrer Shu Wen, une chinoise ayant vécu au Tibet, l'a écoutée avec attention puis s'est emparée de son récit et l'a retranscrit à sa manière, après une année, de nombreuses recherches sur le sujet et un nouveau voyage dans ce pays.

Shu Wen s'est mariée à Kejun dans la Chine des années 50. Son mari, médecin engagé dans l'armée, a été affecté au Tibet seulement trois semaines après leurs noces. Peu de temps après, on lui annonçait son décès. Ne pouvant l'accepter, elle décide de partir à sa recherche et s'engage à son tour pour une aventure dans laquelle "le seul fait de rester en vie est en soi une victoire ".

Ce roman, car c'en est bien un, m'a laissé un arrière-goût que je n'ai pas su interpréter de prime abord.
C'est la lecture de la postface qui m'a aidée à comprendre pourquoi.
Il permet de découvrir un pays méconnu et de s'immerger dans ses modes de vie et ses traditions, telles les funérailles célestes. Mais si tout cela est raconté à travers ce qu'a vécu Shu Wen, ce sont finalement les mots de Xinran qui sont utilisés et qui laissent transparaître sa vision quelque peu partiale et orientée des Tibétains, des gens parlant, toujours avec calme, avec des sourires timides, de leur rapport à la spiritualité, de l'éducation qu'ils donnent à leurs enfants.

Je ne sais quel crédit apporter à l'histoire qui en reste cependant belle et émouvante lorsqu'on y réfléchit.

Challenge ABC 2020/2021
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Une histoire incroyable qui nous transporte vers les tribus nomades tibétaines, qui vivent hors du temps et des civilisations modernes : la quête de Shu Wen pour son mari durera 30 ans et lui permettra, finalement de faire son deuil, mais aussi de découvrir et d'assimiler une façon de vivre totalement inconcevable pour nous, occidentaux matérialistes, dans laquelle l'homme communie avec la nature et les éléments. La découverte du Tibet et des ethnies nomades par deux chinoises, Shu Wen d'abord, puis Xinran, qui ira également sur place se documenter, est intéressante car elles découvrent toutes deux une civilisation "féodale" et ancestrale, totalement empreinte de spiritualité, aux antipodes de la Chine communiste et révolutionnaire.
Un style sobre et journalistique, volontairement dépouillé.
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Xinran est connue comme journaliste pour recueillir la parole des femmes chinoises.
En 1994, elle travaille à Nankin , à animer une émission de radio. Un de ses auditeurs l'appelle pour lui dire qu'il a rencontré une femme étrange qui venait du Tibet.
Xinran rencontrera cette femme Shu Wen , qui lui racontera son histoire. Son mari médecin dans l'armée populaire est envoyé au Tibet et donné pour mort deux mois plus tard. Shu Wen , médecin elle aussi, ne peut accepter sa mort et cherche à comprendre. Elle ira le chercher au Tibet et y restera trente ans.
Un livre témoignage sur l'époque de la révolution culturelle et la vie au Tibet.
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Xinran raconte l'histoire de Shuwen qui par amour a passé trente ans au Tibet à la recherche de son mari disparu à la fin des années cinquante avec l'armée chinoise. Elle sera recueillie par une famille nomade et vivra la vie d'une Tibétaine, qu'elle apprendra à aimer.

"Funérailles célestes" m'a beaucoup fait penser à "Mille femmes blanches" de Jim Fergus: les contextes sont bien évidemment différents, mais on retrouve cette même histoire d'acculturation volontaire d'une femme auprès d'un peuple culturellement très éloigné de ses origines, le même chemin initiatique depuis la difficulté d'appréhender cet autre si lointain jusqu'à l'appropriation de la culture et l'ouverture du coeur.
La même naïveté aussi, manichéenne dans "Mille femmes blanches" (très méchants Blancs, très gentils Indiens), marquée par le regard appris par Xinran en Chine communiste sur la civilisation tibétaine et sa relation au voisin chinois.

Ca reste un joli livre, et les pages sur la vie de la famille tibétaine sous la tente sont touchantes et instructives.
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Livre choisi au hasard des rayons de la bibliothèque et qui m'a emmené loin et haut dans les montagnes tibétaines. Cette histoire relate la recherche qu'entreprend Shu Wen pour retrouver son mari dont elle n'accepte pas la mort annoncée par l'armée chinoise. Elle part donc en pleine guerre sino-tibétaine au travers de ses hauts plateaux et de ses hautes montagnes, faisant fi de sa propre vie pratiquement pour être toute à sa recherche. Elle va rencontrer le peuple nomade tibétain, être recueillie par eux et réussir à s'adapter à cette vie plus que rude mais intemporelle.
Ce livre est une belle histoire et en même temps, une sorte de chemin spirituel qui nous fait découvrir la vie tibétaine, ce peuple mue par la religion, partout et tout le temps. le sacrifice immense que fait cette femme est extraordinaire mais tellement, je sais pas, démesuré...
J'ai aimé et, en même temps, la lecture était parfois distante dans le fait que j'avais du mal à saisir complètement ce sacrifice.
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