Un roman de rencontres. Celles de Lou Salomé et du Dr Breuer en premier lieu, pendant lesquelles la jeune femme convainc le médecin viennois de rencontrer et de soigner « malgré lui » le philosophe
Friedrich Nietzsche, car ce dernier, dévasté par l'échec de sa relation amoureuse avec la jeune femme, traverse une grave crise de désespoir. Devant la forte inquiétude des proches du philosophe mais aussi la promesse faite à Lou Salomé, le médecin autrichien, aidé des conseils avisés de son jeune ami Sigmud
Freud, va se lancer dans une aventure étrange, devenir le patient de
Nietzsche en simulant une crise identique à celle que ce dernier paraît traverser pour le soigner malgré lui, ou à travers lui. S'ensuit un mois de « cure par la parole » pendant lequel les deux hommes vont échanger, s'affronter parfois même, pour finir par s'apporter mutuellement et sortir transformés de cette expérience jusque-là unique.
Quand un philosophe en devenir rencontre l'un des fondateurs de la
psychanalyse, quel programme ! Comment ces deux esprits vont -ils s'interroger mutuellement sur des questions existentielles telles que l'amour, la mort, la liberté,
l'inconscient même ? Comment peut évoluer une relation basée à l'origine sur la manipulation, née cependant d'intentions louables ?
Alléchant, non ? Et bien malheureusement pas pour moi, car je le confesse, je me suis ennuyée. La résistance que ces deux hommes s'opposent, le lecteur se trouvant comme plongé dans une longue phase d'apprivoisement entre les deux protagonistes, génère un manque de rythme décourageant. Je concède que la notion de résistance, tout comme celle de transfert d'ailleurs, est inhérente à l'exercice de l'analyse, mais sans doute est-ce pour moi là la majeure difficulté d'un roman psychanalytique, et rédhibitoire. Je suis d'ailleurs totalement passée à côté de la drôlerie ou du machiavélisme annoncé en 4ème de couverture, ce fut simplement une lecture laborieuse. Les références à la philosophie de l'un, et les éléments fondateurs de la
psychanalyse de l'autre, arrivent comme un cheveu sur la soupe. Leurs incompréhensions réciproques, la longue naissance de leur amitié sont si pesantes... Et ce ne sont pas les derniers chapitres qui rattraperont pour moi l'embrouillamini qui les précèdent.
J'en suis la première surprise mais je crois que ma découverte d'
Irvin Yalom s'arrêtera ici.