Une BD qui aborde la thématique du harcèlement scolaire avec énormément d'humour et d'auto-dérision. On suit les péripéties de
Sasha, une adolescente du genre garçon manqué qui peine à trouver sa place et qui espère qu'on la laisse tranquille, tout simplement… À cause de sa différence physique, on se moque d'elle : « tête de rouille » pour sa tignasse rousse, « lesbienne » à cause de sa coupe garçonne, « tapette » ou « pédale » quand on ne remarque pas qu'elle est une fille… Malheureusement, les autres étudiants ne manquent pas d'idées pour la rabaisser ou la faire endurer le pire… Cela aurait pu tourner au pathos toutefois, Yatuu tourne le sujet avec humour, simplicité et efficacité.
Sasha a énormément de répondant. J'ai adoré ses répliques et ses agissements. Même si on en vient parfois aux mains contre elle (enfermée dans les toilettes, attaques de quignons de pain, trousse renversée à terre), elle ne se laisse pas faire et se défend ! Les pimbêches ou les garçons racailles ne lui font pas peur… Et c'est ce que j'ai aimé. Certaines répliques/réactions peuvent très bien être utilisées par les ados lecteurs subissant, hélas ce type de harcèlement… J'ai trouvé qu'il y avait de bonnes idées pour retourner la balle à l'envoyeur…
Le coup de crayon est à la fois sympa, épuré et expressif. Les pages sont très colorées, dans un style qui plaît bien. Ce fut un bon moment de lecture. Cette Sacha est une adolescente touchante, naturelle, simple, honnête et franche. On s'attache aisément à elle qui, malgré la situation, garde la tête haute. Par ailleurs, elle est même du genre à aider son prochain, notamment les profs et les élèves eux aussi victimes de harcèlement… Une très bonne héroïne ! Cet album plaira aussi bien aux ados qu'aux adultes ayant envie d'une BD tout-public amusante, mais qui pointe du doigt des thématiques importantes (sexualité, harcèlement). Certains lecteurs ont mis en avant le fait qu'il y avait beaucoup de vulgarité, mais avec la saga « Titeuf » et les mots que les enfants découvrent dès la primaire, je n'ai pas été étonnée de voir ce vocabulaire dans cette BD. Je trouve qu'il est même de circonstance, puisque c'est le type de mots que certains adolescents emploient volontiers lorsqu'ils veulent faire du mal à autrui…
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