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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Août 1945 : le Japon capitule.
Au sud du pays, l'Etat-Major ordonne l'exécution des derniers pilotes Américains capturés. L'officier Takuya Kiyohara se porte volontaire.
Il sera bientôt traqué pour crime de guerre et tentera de disparaître dans un pays détruit, bientôt occupé et humilié.

Avis :
Ce livre remarquable pose la question des crimes de guerre du point de vue des vaincus, alors que les vainqueurs, eux, semblent avoir tous les droits.
Sans hargne, avec délicatesse, l'auteur nous fait réfléchir avec justesse sur la barbarie et ses justifications dans le cadre d'une guerre, ainsi que sur la rédemption et la reconstruction d'un pays à travers ses individus.
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Livre qui m'a beaucoup plu car nous place dans la position d'un officier japonais à la fin de la 2ème guerre mondiale au moment de la défaite du Japon. Il n'est en effet pas courant que nous soyons placés du côté du vaincu japonais.

L'histoire traite d'un officier pourchassé pour crime de guerre après la guerre. Il est coupable d'avoir décapité un aviateur américain à la demande de ses supérieurs, tout en étant volontaire pour le faire.

Le livre est un débat ouvert sur la culpabilité des soldats durant une guerre. Doivent-ils être jugés responsables de leurs actes alors qu'ils tuent par ordre de leur officiers supérieurs? le débat reste ouvert mais est intéressant tant au niveau pénal que philosophique.

L'auteur réussit le tour de force de nous rendre ce 'criminel' humain et j'ai même éprouvé une certaine empathie pour lui (sans aller jusqu'à m'acheter un sabre de samouraï toutefois..).

Un vrai plaisir littéraire et de conscience que je vous conseille sans retenue.

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15 août 1945, suite aux pertes considérables de l'armée japonaise, des attaques incessantes des forces américaines et à l'explosion des bombes sur Hiroshima et Nagasaki, l'empereur Hirohito annonce la capitulation du Japon. Au même moment, sur l'île de Kyushu au sud de l'archipel, au quartier général du commandement de l'armée de l'Ouest, le jeune lieutenant Kiyahana Takuya, écoute sidéré l'annonce radiodiffusée de la reddition. Dans les mêmes bâtiments où il se trouve, plusieurs membres d'équipages de B29 américains sont détenus. Ordre est donné de les exécuter tous. Takuya décide de se porter volontaire pour la décapitation… Quelques semaines plus tard, les autorités américaines en place décident d'établir les responsabilités sur la mise à mort des soldats américains faits prisonniers. Alors que les arrestations, les procès et les exécutions débutent, Takuya est obligé de s'enfuir.

"Toi hi no senso" (La guerre des jours lointains) paraît au Japon en 1978. Dans ce roman Akira Yoshimura décrit avec une grande précision une période qui reste encore trouble dans la conscience collective du peuple japonais, celui qui a connu la défaite puis l'occupation par les autorités américaines.
Au travers de son personnage central l'officier Kiyahana Takuya, l'auteur ne tente pas de réécrire l'histoire, il se garde de tout jugement simple et définitif sur la période et sur tous ceux qui l'ont vécue. Même s'il conserve une vraie rigueur dans la description des évènements qui ont précédé et suivi la capitulation du Japon, Akira Yoshimura ne dresse pas à proprement parler un réquisitoire contre la guerre. Tout au long de son récit, il conserve une certaine distance pour mieux décrire l'histoire des hommes et des femmes, l'histoire de plusieurs destins qui se sont croisés, rencontrés, éloignés, perdus.

C'est entre les lignes et au travers des personnages du roman, qu'il faut chercher et trouver le vrai propos d'Akira Yoshimura.
La guerre des jours lointains interroge sans cesse sur les valeurs morales qui animent les individus et toute une société en temps de guerre : il y a la terreur ressentie face à la faculté qu'a la nature humaine, non seulement à oublier, mais pire encore, à reproduire ses erreurs. le portrait et le parcours de Takuya sont saisissants et agissent comme un révélateur des consciences égarées des individus, des peuples touchés par la guerre. La peur, la lâcheté, la culpabilité, l'impunité, l'oubli, la solitude, l'angoisse, l'espoir et le pardon aussi.

Avec La Guerre des jours lointains, Akira Yoshimura a écrit un roman remarquable dans son contenu, sa construction mais aussi dans son style. Un roman inoubliable qui, de bout en bout, éveille la conscience et la sensibilité du lecteur.
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Défi ABC 2020-2021

Peut-on quantifier l'horreur? Comment rendre justice? Un roman palpitant, tout en retenue, d'une absolue pudeur et pourtant d'une violence parfois difficile à soutenir: ambiguïté magistrale, le personnage principal est un criminel de guerre en fuite, passé du statut de soldat modèle à celui de fugitif , sur fond de Japon après-guerre, de rationnement, de jugements et d'humiliations.


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Je savais avant de commencer la lecture de ce livre que s'atteler à la littérature japonaise et la guerre 40-45 de surcroit ne serait pas facile. "La guerre des pays lointains" est le premier livre, paru en 1978, traitant des crimes de guerre au Japon c'est à dire des exécutions de militaires américains prisonniers par des officiers japonais à la fin de la 2è guerre mondiale côté Pacifique (août 1945)..
Pendant toute l'histoire nous suivons l'officier Takuya KIYAHARA, chargé du contrôle des incursions aériennes ennemies y compris le lancer des deux bombes atomiques. L'Etat major japonais donne l'ordre d'exécuter dans une clairière lumineuse tous les aviateurs US récemment capturés . Sans trop trahir le récit, commence alors une longue fuite de l'officier à travers tout le Japon occupé par les Américains et une réflexion sur le sens de ce geste.
Mes craintes du début se sont rapidement estompées et j'ai été passionnée par cet ouvrage rude mais au style emmené qui traduit la vie au Japon juste après la guerre jusqu'en 1949. (lu en 2016)
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Fin de la seconde guerre mondial, le Japon est occupé par l'armée américaine, un ancien officier, Takuya Kiyohara, doit fuir les repressions contre les membres de l'armée Japonaise ayant commis des crimes de guerres.
Tour à tour lâché par sa famille, ses anciens camarades, sa hiérarchie, Takuya se sentira même, chose plus grave encore, lâché par la nation Japonaise.
Akira Yoshimura fidèle à sa réputation maîtrise son roman de bout en bout avec une précision chirurgical et bien que assez gros pour un roman Japonnais, il n'y à pas de longueurs ni quoi que soit de superflu.
Ce livre nous démontre que la frontière entre bourreaux et victimes est parfois plus que ténu dans un contexte de guerre. Surtout il nous laisse imaginer le terrible sentiment d'humiliation qui fut perçu par le peuple Japonnais au sortir de seconde guerre mondial.
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Voilà un récit bien austère. C'est cependant un roman, écrit à la troisième personne, décrivant la longue fuite du personnage principal, héros de la guerre qui devient, par le jeu d'accords politiques entre le Japon vaincu et les États-Unis vainqueurs, un criminel de guerre. Ou comment la perception d'un acte de guerre évolue selon l'époque et comment évolue aussi la perception de celui qui l'a commis.
En définitive, le potentiel de changement, niché au coeur de chaque être humain, conduira le héros sur la voie de la compréhension et de la rédemption.
Un récit austère certes mais d'une grande profondeur.
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C'est un roman sur la fin de la Seconde Guerre mondiale au Japon, il y a dans ce livre certains aspects qui peuvent paraître à première vue dérangeant et qui sont peut-être encore plus marquant aux yeux d' un lecteur occidental, je pense notamment à l'absence de regret, au sentiment de devoir et d' honneur si particulier au Japon. On est gênée et tout au long de ce roman l' écriture froide et distante renforce le malaise du lecteur.
Cependant, il y a toujours à apprendre des différences et ce livre se révèle très riche en enseignement, il faut lire derrière les lignes, derrière l' histoire de cet officier on apprend énormément sur la perception de cette fin guerre et surtout sur la façon dont les forces d' occupation américaine et les services de propagande et d' information ont géré la fin du conflits. Pour moi ce sentiment de malaise et de gêne évoqué précédemment vient de là. On oscille en permanence entre des points de vues si différents : d' un côté il y a les militaires hauts gradés mis en accusations devant des tribunaux qui rejettent toutes les fautes sur leurs subordonnés, de l'autre la propagande qui se sert de ces procès pour discréditer auprès de la population civile les élites dirigeantes, les hauts gradés jusqu' à l' institution militaire, elle a subit la guerre la faim les destructions les morts et souffre encore des fautes de ses hommes et puis de l'autre il y a des militaires et de simples soldats comme l' officier Takuya Kiyohara, ces hommes ont eu durant toutes la Guerre en obéissant aux ordres l' impression de faire leur devoir, de protéger leur famille et leur pays la reddition sans condition de leur pays leur a « volé » leur combats, la résistance, ils sont à la fin de cette guerre lâchés par leurs supérieurs hiérarchiques, méprisés par la population civile et poursuivis pour être jugé, condamné certainement à mort pour crime de guerre.
Il est difficile en tant que lecteur de trouver sa place dans ce récit, reste l'absurdité des guerres et les hommes qui oublient si vite.
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Takuya, officier dans l'armée de l'ouest s'est porté volontaire pour l'exécution de prisonniers militaires, mais cette exécution a lieu après la reddition du Japon. Plusieurs mois plus tard, dans un Japon dévasté, où pénurie, marché noir et inflation sévissent et s'entretiennent mutuellement, Takuya doit prendre la fuite, les autorités américaines vainqueures, déclenchant des recherches pour punir les crimes de guerre. Va s'ensuivre une fuite pendant laquelle Takuya va éprouver la sincérité des sentiments de ses parents, la lâcheté, le courage, le désintérêt ou l'entraide de la part d'inconnus.
Au delà de cette fuite, Akira Yoshimura nous relate avec La guerre des jours lointains, la situation post-guerre où les vaincus se voient dépossédés et humiliés, où le Japon voit ses villes ravagées par les bombes incendiaires qui font des milliers de victimes, puis deux bombes atomiques, qui tombe sous la coupe de la justice américaine qui réprime sévèrement les crimes de guerre mais qui au fil du jeu des alliances politiques va adoucir sa politique de répression. Dans ce jeu politique faussé, Takuya analysera, à son échelle, les évènements pour tenter de survivre et surtout comprendre comment vivre dans ce nouvel équilibre.
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Au Japon, en 1945, le jeune Takuya est recherché par les alliés pour avoir décapité un pilote de B29, un américain parmi tous ceux qui ont tué des milliers de civils japonais pendant des raids. Commence alors une longue fuite pour Takuya qui garde tout son sens de l'honneur en pensant avoir fait son devoir, mais est poursuivi et menacé de pendaison.

Le fonds historique nous rappelle, mais l'avons-nous oublié avec les conflits actuels, que la guerre frappe d'abord et surtout des civils. Et les "crimes" de Tekuya lui semblent bien peu de choses face aux milliers de personnes innocentes tuées par ces B29.

Yoshimura réussit à mêler la vie de Tekuya, ses angoisses, ses sentiments, son errance, aux événements de l'Histoire. le bombardement d'Hiroshima est perçu par lui comme « un curieux bruit, comme si on déchirait du papier, aussitôt suivi d'un choc étrange qui fit vibrer l'air autour de lui […] le bruit était différent d'une bombe qui explose. Il pensa qu'il s'agissait d'un lointain coup de tonnerre ». (p. 81)

Je cite un critique littéraire qui écrit : "Le livre pose la question, toujours d'actualité : tuer sous les ordres fait-il d'un soldat un criminel, « un ennemi de l'humanité, un détestable monstre de violence » (p. 150) ? Takuya n'a fait qu'obéir, il éprouve ni colère ni peur devant ce paradoxe qu'il ne comprend pas : « du côté des forces alliées, les soldats qui avaient tué des civils japonais étaient considérés comme des héros, alors que l'on voulait une mort offensante pour eux, les vaincus » (p. 32). C'est toute la question des partis pris, comme aujourd'hui encore malheureusement avec les morts de quelques Occidents en Irak ou en Israël, masquant celles de centaines de civils Irakiens et Palestiniens…"
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