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EAN : 9782812924415
Editions De Borée (11/03/2021)
3.27/5   15 notes
Résumé :
Stéphanie Saint-Clair a 26 ans lorsqu'elle débarque à New York et s'installe dans le quartier le plus misérable de la ville : Harlem. Quelques années plus tard, elle devient « la princesse », « la big boss » des loteries clandestines et fait fortune dans le crime. A travers les aventures de son héroïne, Éric Yung nous entraine dans les bas-fonds de New-York à une époque où, à peine sortie de la prohibition, les familles italiennes, après avoir détrôné les clans et l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Five Points c'est le nom d'un quartier pauvre de Manhattan, d'abord habité par les Irlandais, rejoints rapidement par les italiens et juifs d'Europe de l'est qui vont y développer leurs activités illicites. Et c'est dans ce quartier que la jeune Stéphanie Saint-Clair va s'installer dans les années 1920, après avoir débarqué de Marseille. Originaire de Martinique, elle va rapidement s'intéresser aux paris clandestins et monter des activités de banque tout aussi clandestines. Intelligente et érudite, elle parviendra à louvoyer entre les différentes mafias mais la Princesse de Harlem devra céder ses affaires à la mafia italienne, à la fin de la Prohibition.
Eric Yung, avec une plume efficace, imagine le portrait et la réussite de cette jeune femme noire qui va bâtir un business au milieu des trafics et autres entreprises illégales au tout début des années 20.
Au delà de la vie de cette femme, il dépeint l'ambiance d'un quartier et surtout d'une époque celle des partages de business entre gangsters et les mafias, Prohibition, jeux clandestins pour la mafia italienne, proxénétisme pour la mafia juive. Les personnages historiques Franck Costello, Lucky Luciano et Web Dubois, intellectuel afro-américain sont habilement mêlés à l'ascension de la jeune femme et même si Eric Yung reprend des scènes un peu rebattues (des tueurs à gage, penchés à la fenêtre d'une voiture, mitraillant un traître, ou des parties de poker dans l'arrière salle enfumée d'un speakeasy), le récit reste vivant et très enlevé, grâce à des dialogues rivalisant quelques fois avec ceux de Michel Audiard. Un bémol concerne l'absence de repère chronologique, un exemple : je pensais lire des évènements se déroulant dans les années 30 et il est fait référence au journal d'Anne Franck...mais mis à part cette remarque, cela reste un témoignage reconstitué et imaginé qui donne une bonne idée de ce que devait être la vie dans Five Points, creuset des rivalités entre gangs.
Je remercie les éditions De Borée et Babelio pour la découverte de ce récit.
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Stéphanie, jeune Martiniquaise, débarque à New York en pleine Prohibition et se fait rapidement son trou au coeur de Harlem dans le milieu des jeux clandestins. Ascension et chute de celle que l'on surnomme bientôt le "princesse de Harlem", voilà le programme qui nous attend dans un décor alléchant: l'une des périodes les plus noires de la Grosse Pomme, alors célèbre pour ses mafiosi et la criminalité qui y règne.
Pour moi, ce roman a servi d'opportunité à Eric Yung pour donner de manière à peine déguisée une leçon d'histoire sur cette époque de changement sur tous les points de vue: racial, politique, sociétal notamment. C'est exactement ce côté, bien trop visible, qui m'a dérangée dans ma lecture, car au lieu d'entrer dans une intrigue, je suis constamment restée en surface, obligée d'ailleurs de repasser par des explications sur la vie des émigrés sur le bateau qui les mène à Ellis Island, le Ku Klux Klan, etc... déjà lues et relues ailleurs.
Comme je n'ai pas réussi à m'impliquer, j'ai essayé de saisir où encore se situaient les écueils rencontrés et je dois bien dire que ce n'est pas tant au niveau du sujet, qui aurait pu être captivant, qu'au niveau du style: le texte est truffé de lieux communs, d'expressions toutes faites qui n'apportent plus rien, et mêle à des termes d'argot du gangstérisme un vocabulaire complètement désuet, ce qui donne un mélange qui détonne complètement. Bref, je n'ai pas réussi à finir la lecture, j'avais l'impression d'être un prof devant une copie de composition ajoutant en marge, au stylo rouge, des "mal dit" et des "développez! Que voulez-vous dire par là? Donnez des exemples!"

Ayant reçu ce livre grâce à la Masse Critique, je suis d'autant plus désolée d'avoir dû être à ce point négative, mais j'ai pu voir que les autres lecteurs ne partagent pas mon avis. Ouf!
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Five Points d'Eric Young
Ed. de Borée Collection Marge Noire
« Ah, c'est vous la française, la célèbre gangster ?! »
Pour une fois, le « parrain » est une femme ! Ce roman est librement inspiré de la vie mouvementée de Stéphanie Saint Clair, la Princesse Noire de Five points, quartier malfamé de Harlem.
Pourquoi j'ai apprécié ce livre :
Je venais d'écouter une histoire sur le pouvoir tentaculaire de la mafia dans les milieux politiques et religieux (Affaires sensibles : excellentissime pour les longs trajets en auto !) et je suis en train de travailler sur un vaste sujet : la ségrégation dans l'armée américaine en 39/45. Et là, PAF, je tombe sur Five Points d'Eric Young ! Les Afro-américains, le milieu de la police, les gangs mafieux… L'auteur connait et maîtrise, ça se lit, et pas qu'entre les lignes. J'aime les récits qui balancent du lourd, qui ont du corps, même troué, s'ils me permettent de mieux appréhender l'histoire avec un grand H.
Rassurez-vous, je ne vais pas vous livrer tous les biscuits (indices) de ce roman palpitant. Les personnages sont bien campés. Malgré son rôle peu orthodoxe, l'héroïne est étonnamment attachante. L'histoire des lettres et la fin du roman sont surprenantes ( non, non, je ne ‘spoilerai' pas !). J'ai apprécié l'écriture fine de l'auteur, agrémentée d'argot américain.

De quoi ça cause :
Période de l'entre-deux-guerres. Dans les années 20, un grand nombre d'Afro-américains fuient la ségrégation des états du Sud et investissent Harlem. Commerçants, ouvriers, défrisés (embourgeoisés Noirs), artistes peintres, auteurs, musiciens, escrocs... Tous ont des contacts plus ou moins directs avec la mafia qui arrosent les associations, la police et les politiques, rackettent et tuent au gré des ambitions des chefs issus de l'immigration.
Audacieuse et le caractère bien trempé, une jeune Martiniquaise se hausse à la hauteur des plus grands mafieux en organisant un « remembrement » des quartiers gérés par les gangs Italiens, Siciliens et Irlandais. Elle récupère la gestion des salles de jeux et de paris illicites de Five Points. A l'écoute des plus miséreux, impliquée dans la lutte pour les droits civiques des Noirs, elle se construit une réputation emprunte de respect auprès de l'intelligentsia liée à la Renaissance d'Harlem, ou New Negro Movement.
QQ personnages réels :
Dans ce roman, on croise W.E.B du Bois, à l'origine du NAACP, l'association nationale pour la promotion des gens de couleur, Wallace Thurman, auteur percutant du monde noir à Harlem (Les enfants du printemps, Plus noire est la mûre), Duke Ellington et Billie Holiday ( de véritables icones du Jazz), Lucky Luciano, le chef de tous les chefs, le parrain le plus influent de la mafia sicilienne aux USA, en lien avec Fulgansio Batista qui deviendra pdt de la République cubaine en 40, et bien d'autres encore que je vous laisse découvrir.
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FIVE POINTS d'ERIC YUNG


On entre dans l'histoire de Stéphanie Saint Clair d'Eric Yung comme dans un roman, puis très vite c'est l'histoire d'une femme d'exception comme on dit qui se profile, dans ce New York – décor de cinéma des années 20-30 – 40 – prohibition, mafias, gangs en tous genres .

Il faut remarquer la maîtrise de Yung pour décrire l'ambiance de NY - Harlem le quartier chaud. Ses trafics, ses moeurs, ses lieux louches, ses restaurants chics.
Et naturellement ses personnages emblématiques.
Dans ce ‘mitan' comme le dit l'auteur, dans un vocabulaire mi argot américain, mi français, il utilise tous les termes appropriés – qui sait qu'il a travaillé aux stups au Quai ? – et qu'il connaît si bien, qui confortent la découverte – pour le lecteur – d'un monde interlope où se mêlent gangsters juifs, italiens, blacks.
Dans ce Harlem grouillant règne ‘son' personnage, une femme à laquelle on va s'attacher indéfectiblement jusqu'à la fin du livre.
Pourquoi ? C'est une immigrée d'origine française martiniquaise, mais ça ne suffit pas, c'est
une vraie gangster qui plonge dans les jeux clandestins avec un succès singulier pour une femme de l'époque.
Cette Stéphanie Saint Clair très vite surnommée la Princesse de Harlem n'hésite pas à constituer autour d'elle un clan mafieux, composé de figures sympathiques, qu'elle envoie descendre tous ceux qui la gênent.
Le personnage prend au fil des pages une dimension mythique, créée de son vivant par une présence quotidienne redoutable au sein du Harlem-décor.
Se souvient-elle de son ‘éducation religieuse' et de la fréquentation assidue de l'Eglise à la Martinique lorsqu'elle était enfant ? Elle pose alors un regard généreux, compatissant, et quasiment révolutionnaire sur la condition des ses compatriotes noirs de la grande cité américaine, dans laquelle s'exerce toujours une ségrégation immonde.
En secret et modestie elle aide ceux qui ont besoin.
Elle s'enrichit sur les jeux, mais la concurrence mafieuse menace sans cesse son pré carré, elle se défend farouchement, ce qui la rend aussi attachante, mais elle n'hésite jamais à tuer sans bavures.

Alors pourquoi cette sympathie du lecteur, plus que ça, cet attachement à la Princesse ?
C'est le secret d'Eric Yung. Il sait dans toutes ses oeuvres, nous rendre des personnages tirés de l'ombre ou de l'opprobre, comme des icônes à cheval entre le vice et la vertu, je devine d'où il a tiré cette magie littéraire, mais ça c'est la confidence de l'homme à son ami Daniel.

Et puis le final du roman comme au cinéma, romanesque à souhait. J'aime les histoires qui finissent bien, (j'ai eu peur bien des fois cependant), enfin bien…lisez ce livre !

Daniel Soria
14 nov 2021.



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Stéphanie Saint-Clair a toujours su que son avenir serait loin de Fort-de-France en Martinique. C'est ainsi que cette femme aux ambitions immenses a pris le bateau direction les Etats-Unis. Après une escale à Marseille elle a débarqué à Manhattan et s'est installée à Five Points, le quartier le plus crasseux et misérable de Harlem. C'est là que celle qu'on surnomma quelques années plus tard "la Princesse de Harlem" a lancé son business de loteries clandestines. Une pratique illégale dans un milieu 100% masculin détenu jusqu'alors par des gangs mafieux italiens, siciliens ou encore irlandais et qui lui a permis de bâtir un véritable empire. Détestée par ses ennemis qui voulaient l'éliminer et adulée par la haute société de l'époque qui lui a même permise de tenir une chronique dans un journal, Stéphanie s'est créé l'avenir qu'elle espérait. de son ascension à sa chute, nous la suivons en pleine Prohibition.



J'ai beaucoup aimé ma lecture qui s'inspire de l'histoire vraie de Stéphanie, alias "la Princesse", mais pour laquelle on sait si peu de choses que l'auteur en a imaginé les grandes lignes. Bien que son empire soit fondé sur des activités totalement illégales et que Stéphanie n'aient pas hésité à commanditer bon nombre de meurtres, son ambition sans faille reste admirable ! J'ai apprécie découvrir comment fonctionnaient les gangs et mafias de l'époque et l'ambiance des speakeasy, ces bars clandestins souvent situés dans des arrières-salles enfumées dans lesquels se réunissaient les gangsters et mafieux de l'époque pour parier, jouer et régler leurs comptes. La violence est présente mais c'est tellement bien écrit que l'on passe au-dessus (de toute façon c'était comme ça réellement à l'époque donc on ne peut pas réécrire L Histoire). J'ai trouvé Stéphanie très attachante car on comprend assez vite qu'elle cache un secret familial bouleversant.



Je précise tout de même que bien qu'étant considéré comme roman, cet ouvrage se rapproche plus selon moi d'un documentaire ou d'un reportage sur la vie de Stéphanie. L'auteur étant reporter cela ne m'étonne pas, mais cela peut être déroutant au début. Je déplore par contre la longueur des chapitres (rien que le premier fait 60 pages), ce qui casse le rythme puisqu'on est obligés de s'arrêter en plein milieu du chapitre à chaque fois.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ils étaient dans un speakeasy, dressé au cœur de Five Points, au 67 Orange street. Situé en sous-sol, le cabaret était très prisé par les Harlémites. L'endroit n'était ni ordinaire ni banal. On n'y venait pas seulement pour boire de l'alcool frelaté et s'amuser dans un décor crasseux. Certes, on le fréquentait pour danser sur la piste de guingois, mais on y venait aussi parce que l'Almack's était un haut lieu historique et légendaire. Ce bouge, car il en était un, malgré sa mauvaise réputation, était célèbre dans le monde entier depuis que Charles Dickens avait décrit, en 1842, dans son livre de voyages Notes américaines, la salle et sa faune bigarrée venue des bidonvilles. L'écrivain anglais avait été étonné par tous ces miséreux pourtant si joyeux qui, des heures durant, s'agitaient et buvaient jusqu'à l'épuisement.
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Et Warren expliqua à Bobby, qui découvrait les lieux, que les flics ne descendaient pas au "21". Il pouvait donc en apprécier la tranquillité. Le lieu, connu de tout New-York et fréquenté par les riches bourgeois de la ville, n'était pas concerné par la répression policière. La clientèle huppée, constituée de chefs maffieux, de hauts fonctionnaires des douanes, de promoteurs immobiliers, d'acteurs célèbres, de flics corrompus, de personnalités politiques, dont Jimmy Walker, le maire sulfureux de la cité, préservait cette boîte de luxe des lois sévères de la prohibition. Alors fatalement, le "21" était le rendez-vous des intouchables et de la crapulerie new-yorkaise.
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Les jeunes mafiosos, bénéficiaires de l'accueil américain à l'heure du grand mouvement migratoire, avaient tous rejoint le Five Point Gang, une organisation criminelle créée dans la dernière décennie du XIXè siècle par un nommé Antonini Vaccareli, dit Paul Kelly; une société secrète qui était la grande école du crime.
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