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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le point de départ est assez classique, reposant sur un tandem éprouvé : le flic endurci et la recrue idéaliste. Ici, cela fonctionne particulièrement bien, avec une caractérisation précise et rigoureuse qui prend le temps de se déployer dans les premiers chapitres. le commandant Ôgami a le look d'un truand, il est imprévisible et vulgaire, cynique à fleur de peau, peu respectueux des protocoles qu'il enfreint sans vergogne. le lieutenant Hioka, lui, est engoncé dans son costume universitaire, épris de droiture et d'éthique, sidéré de découvrir les collusions répétées entre son boss et les Yakuzas qu'ils sont censés combattre.

C'est ce candide aux pays des Yakuzas qui nous guide dans une enquête poisseuse pour découvrir ce qu'il est advenu au comptable véreux du clan Kakomura, porté disparu depuis son enlèvement. Mais cette enquête est presque mineure à côté de l'enjeu principal : empêcher une guerre totale des gangs à Hiroshima. L'auteure a soigné le cadre, son intrigue se déroulant en 1988, au paroxysme de la bulle économique, reflet de la cupidité et de la corruption généralisée dans les milieux officiels. C'est aussi le moment où les gangs de Yakuzas ont cessé de défendre toute ressemblance avec un code de l'honneur chevaleresque hérité des samouraïs. Et c'est également quelques années avant la loi Antigang de 1992 qui a rebattu les cartes en rompant l'accord tacite de bonne entente entre yakuzas et police.

Yûko Yuzuki alterne les rythmes, de longs dialogues ( un poil bavard parfois ) ponctués de scènes brutales ( parfois répétitives tant l'imagination des yakuzas pour torturer et tuer tourne autour des mêmes scénarios. de son écriture fluide et efficace, elle propose une plongée quasi documentaire dans le monde du crime organisé japonais, leur fonctionnement hiérarchique, leurs us et coutumes ultra codifiés. Ce panorama troublant des relations alambiquées entre Yakuzas et policiers est aussi troublant que passionnant, notamment dans le dernier tiers car le récit s'emballe et se fait moins linéaire.

Lu dans le cadre du jury Prix Bureau des lecteurs Folio policier RTL 2021 #8

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Kurehara Est, préfecture d'Hiroshima en 1988. le jeune lieutenant Hoika, universitaire, est nommé à la deuxième division d'enquête et rejoint le commandant Ogami. Ce dernier, son panama éternellement vissé sur la tête, très efficace, traine pourtant une mauvaise réputation... Rétrogradé d'une division régionale vers une division locale, il a finalement été réintégré après une période de purgatoire. Les deux hommes vont bientôt se pencher sur la disparition, quelques mois plus tôt, du comptable Uesawa, employé de Kurehara Finance, une société financière détenue par le Kakomura, un des groupes yakuzas, spécialisée dans le prêt à taux usuraire. Dès les premières investigations et entretiens, le jeune Hoika est effaré par les méthodes et les relations entretenues par Ogami avec certains yakuzas, prenant des repas avec Moritaka Ichinose, second du clan Odani, recevant des enveloppes épaisses ou brutalisant des suspects lors d'interrogatoires complètement en dehors des procédures légales...Mais malgré les façons peu orthodoxes du commandant, les résultats sont là et sa hiérarchie, à grand renfort de menaces, le laisse néanmoins agir, comptant sur sa connaissance du milieu pour éviter des violences entre clans. Et pourtant, les clans Odani et Kakomura, chapeautés par des organisations plus puissantes, ne vont pas tarder à ouvrir les hostilités en envoyant des juniors exécutés les hommes du clan adverse, multipliant les provocations, déclenchant une guerre de gangs sanglante.

Le loup d'Hiroshima, c'est Ogami ce commandant d'une quarantaine d'année, hors cadre dont le profil atypique dérange, ne respectant ni procédure ni hiérarchie, un homme blessé et qui joue sur tous les tableaux, naviguant entre les chefs de clans, prêchant le faux pour savoir le vrai et n'hésitant pas à brutaliser les suspects ou à les acheter.
Avec le loup d'Hiroshima, Yuko Yuzuki plante rapidement le décor et installe avec efficacité ses personnages et surtout décrit les mainmises des clans yakuzas, se livrant à des vendettas, sans états d'âme, se disputant les zones ou le business pour mieux éliminer le clan en place et s'y implanter à tout prix.
Le roman est intéressant par sa narration qui permet de se mettre dans les pas du jeune lieutenant au travers de ses notes, mais quelque fois, je me suis perdue dans les clans, ne sachant plus qui était l'allié de qui. Ce bémol mis à part, ce roman a un côté didactique qui permet d'en apprendre sur les méthodes policières et surtout sur les organisations maffieuses de yakuzas.
Instructif et éclairant.
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Complet rayé, panama, l'éternelle cigarette aux lèvres, le commandant Ôgami est un flic qui ne dépareillerait pas dans l'équipe des incorruptibles pour ce qui est du style et du comportement tels que nous les présente sa conceptrice.

Sauf que lui serait plutôt du genre corruptible, semble-t-il. Il n'est pas du tout porté à se laisser impressionner, que ce soit par la hiérarchie, ou par les malfrats. Il a des méthodes qui heurtent l'éducation du jeune tout juste sorti de l'académie qu'on lui a collé aux basques ; pour sa formation lui a-t-on dit. A moins que ce ne soit pour une autre raison. Il boit sec. Son breuvage de prédilection c'est l'alcool de riz. le saké qu'il ingurgite plus que de raison quand il s'agit de dissiper la rage qui le gagne à se voir contraint par le carcan de la loi. Elle lui colle des semelles de plomb à lui fait perdre son temps en civilités et formalités. Il faut dire qu'il évolue dans l'univers très codifié d'une société au sein de laquelle prospèrent les gangs à la mode nippone : les yakusas.

Les yakusas, c'est un univers particulier. Ces gangs à la japonaise sont en accord avec la culture de la vieille civilisation qui leur a donné le jour. Ils ont pignon sur rue, une hiérarchie très organisée et respectent ce qu'on pourrait appeler une déontologie du crime. Avec à l'encontre de qui ne respecte pas les règles, un barème de sanction allant de l'éviction à l'amputation d'un doigt, jusqu'à l'exécution rituelle. Dépaysement garanti avec ce polar dont le titre ne dissimule rien de son origine nippone, mais dont l'intrigue nous dévoilera tard qui est ce Loup d'Hiroshima. Est-il traqué ou prédateur, ou les deux ? C'est en tout cas un solitaire.

Curieuse atmosphère, que celle de ces gangs. Ils obligent les flics à composer avec l'apparence de respectabilité qu'ils se donnent, les règles qu'ils respectent plus scrupuleusement que les commandements des tables de la Loi. Dont une qui leur prescrit de ne faire aucun mal à l'honnête citoyen. Les rivalités entre clans sont en revanche féroces et la hantise de la police est de voir se déclarer la guerre des gangs. Pugilat qui mettrait la ville à feu et à sang et provoquerait la panique parmi la population. Aussi est-ce à une forme de chantage à l'ouverture des hostilités que se livrent ces clans rivaux, au point qu'on a l'impression que ces derniers commandent à la police.

Yûko Yuzuki, son auteure, est japonaise et publie ses romans dans sa langue natale. Leur traduction peut s'avérer difficile et laisser une grande marge d'interprétation à l'officiant. Cela donne pour le Loup d'Hiroshima quelques expressions pas très heureuses. A croire que les idéogrammes japonais sont plus suggestifs que descriptifs et que leur transcription en notre langue soit un exercice périlleux.

En quête de diversification dans l'univers du crime, j'avais été tenté par cet ouvrage au pays du soleil levant. Je dois avouer que je ne suis pas déçu et ne craindrai pas de lire un autre polar de cette auteure qui s'en est fait une spécialité en son pays. Ce serait "divulgacher", comme disent nos cousins québécois, que de révéler la raison qui en a fait un atypique du genre à mes yeux, je laisse donc aux amateurs du genre le soin de se faire leur propre idée et les encourage même à le faire.
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Shûichi Hioka, jeune flic, intègre une section spécialisée dans la lutte contre le crime organisé, aux côtés du commandant Ôgami qui semble proche des yakuzas.
D'une simple enquête sur une disparition, ils vont se retrouver au milieu d'un début de guerre des gangs.
Un polar japonais, j'aime. Surtout lorsqu'il n'est pas manichéen et nous ballade à la frontière entre flic et truand.
Malheureusement, il m'a paru long à démarrer et j'attendais un peu plus d'action dans les premières pages. La seconde moitié du roman est beaucoup plus fluide.
Il ne s'agit donc pas du polar parfait, mais je lirais certainement la suite.
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Il s'agit de mon 1er roman policier japonais, et il m'a fait entrer dans un univers que je ne connaissais pas. Yûku Yuzuki est une auteure très connue au Japon, et son roman a été adapté au cinéma. Il semblerait que ce soit son 1er roman traduit en français.
En juin 1988, le jeune Hioka vient d'être affecté au commissariat de Kureharo, dans la banlieue d'Hiroshima, à la section de la lutte contre le crime organisé. Il est l'adjoint du commandant Ôgami. Son supérieur à la réputation d'être l'un des meilleurs enquêteurs du pays. Il a ses propres méthodes de travail. Mais au moment où Hioka rejoint son nouveau poste, une guerre des gangs menace d'éclater.
En tant que lecteur on suit Hioka dans son enquête. le duo Ôgami-Hioka est un tandem qui fonctionne bien, que tout oppose tant ils ont des caractères différents. Ôgami est un personnage complexe. Il a ses propres méthodes de travail. Il a ses entrées chez les Yakuzas. Il semble corrompu et en conflit avec sa hiérarchie. Mais il a aussi des principes. Tandis que Hioka est plus candide. Il est novice mais très motivé. Il y a plus qu'une relation chef subordonné. Ces 2 personnages principaux sont très attachants, au fil de l'histoire on découvre peu à peu leur personnalité.
Le monde des Yakuzas est un univers inconnu pour moi. J'ai beaucoup appris sur leur fonctionnement, leurs codes, leurs traditions, mais également sur le fonctionnement judiciaire et policier japonais.
Un roman policier où violence et corruption se mêlent. Une atmosphère que j'ai trouvé bien retranscrite.
J'ai aimé l'histoire et l'intrigue que j'ai trouvé originale. Il y a du rythme et des rebondissements, un dénouement final qui m'a surprise. Un style d'écriture qui reste fluide, avec parfois des dialogues un peu long.
Si les noms peuvent paraître compliquer à la lecture, je me suis vite habituée, et il y a un récapitulatif à la fin du livre, ce qui permet de se repérer au besoin.
Une belle découverte, une lecture qui m' a fait apprécié avec plaisir un nouvel univers du roman policier.
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Nous voici partis au Japon, à la fin des années 80. L'intrigue est bien construite et les personnages très attachants. Néanmoins, j'ai trouvé cette lecture assez ardue; en dépit d'une liste des personnages qui figure dans le roman, je me suis souvent perdue entre les divers protagonistes, les divers gangs de yakuzas et leurs affiliations respectives. Par ailleurs, il y a quelques longueurs; heureusement, la fin est inattendue et fort réjouissante. Une lecture en demi-teinte donc.
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J'ouvre ce roman hier soir. Je commence ma lecture. À travers la traduction, j'entends le rythme si particulier, parfois un peu saccadé, de la langue d'origine, et en quelques pages je suis transportée au Japon.

Une immersion brutale dans une guerre des gangs de Yakuza sur le point d'éclater, un conflit des codes d'honneur des uns et des autres, un jeune flic qui veut bien faire, un flic expérimenté qui fait à sa manière anticonformiste... C'est dépaysant, vif, haletant, passionnant.

J'adore.

#LeLoupDHiroshima #YûkoYuzuki #Folio #livres #chroniques #lecture #polar #thriller #Yakuza #Japon

Le quatrième de couverture :

Juin 1988. Préfecture d'Hiroshima.

Le commandant Ogami a la réputation d'être l'un des meilleurs enquêteurs du Japon. Mais selon la rumeur, il serait trop proche des yakuzas. Sa hiérarchie le trouve ingérable, pourtant elle ne peut se passer de lui. Surtout au moment où une nouvelle guerre des gangs menace, après la disparition du comptable d'une officine de prêts dirigée par la pègre. Sur la côte nord de la Mer intérieure, l'été est étouffant et la tension monte vite entre bandits d'honneur et truands vicieux. C'est dans ce contexte périlleux que le jeune lieutenant Hioka est propulsé adjoint du commandant...
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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J'ai eu du mal à entrer dans ce roman à cause des noms des différents protagonistes et le nombre de clans de yakusas différents avec leurs alliances. J'ai trouvé la première partie un peu longue, l'histoire est lente à démarrer mais la deuxième partie beaucoup plus passionnante. Lisant peu de romans policiers japonais, c'est une première approche qui en plus explique les règles des yakusas et le fonctionnement de la police.
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Nous sommes à la fin des années 80 et Shûichi Hioka est un jeune lieutenant de police, muté à la Section de lutte contre le crime organisé dans la préfecture d'Hiroshima. Il va alors enquêter sur la disparition d'un comptable lié au milieu des yakuzas, en compagnie du commandant Ôgami, un vétéran efficace mais sans scrupules et marchant dangereusement sur le fil de la loi. Takeshi Kitano l'incarnerait à merveille.
Hioka trouvera-t-il sa place dans ce monde plein de faux semblants ?

Ce polar est une réussite qui nous plonge dans cet univers plein de codes qu'est celui du Japon. le monde des yakuzas est extrêmement complexe : ceux-ci affichent clairement leur appartenance à une organisation criminelle mais font en sorte d'être bien vu des civils. Ils respectent une hiérarchie et un code d'honneur tels des samouraïs... mais ne sont en réalité que des caïds arrogants. Maintenir un statu quo entre les gangs exigent alors une véritable diplomatie etc.

Une enquête pleine de suspens mêlant brillamment négociation, corruption et violence.
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Le Loup d'Hiroshima est une très belle découverte et un bon polar que je conseille à tous ceux intéressés par le Japon et/ou les yakuzas.
L'intrigue se déroule à Kurehara, non loin d'Hiroshima, ville qui est parfois le théâtre des affrontements entre gangs. Un homme a disparu, et c'est cette affaire que vont tenter d'élucider Ôgami-san et Hioka, nouveau et jeune lieutenant, qui sera formé (si on peut dire ainsi) par le commissaire Ôgami-san. On découvre bien vite que ce duo est un peu particulier, en particulier Ôgami-san, qui aime flirter avec l'illégalité, voire adopter les mêmes méthodes que les yakuzas pour obtenir d'eux des aveux ou des informations.
L'intrigue met un peu de temps à s'installer, ce qui pourrait freiner quelques lecteurs, mais qui d'après moi permet de bien s'immerger dans l'ambiance de ce Japon sombre, celui des yakuzas, des armes, des menaces, des trafics, de la nuit, du saké, etc.
Puis on est vite entraîné, le suspens s'installe, les pages se tournent rapidement ! La fin est incroyable, je n'avais pas du tout deviné la dernière révélation, et j'ai vraiment beaucoup aimé. Cela apporte sans aucun doute plus de relief à la relation entre nos deux enquêteurs et cela donne envie de relire le roman pour voir si des indices s'étaient glissés parmi les pages.
C'était vraiment pour ma part une excellente découverte !

Je remercie les éditions Atelier Akatombo déjà pour leur travail de traduction et leur démarche. Je les remercie également de m'avoir envoyé ce livre via la Masse Critique Babelio. Un autre livre des éditions Atelier Akatombo m'attend dans ma PAL, j'ai hâte de m'y plonger !
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