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EAN : 9782800163604
144 pages
Dupuis (01/04/2016)
3.96/5   196 notes
Résumé :
"Le vieux chiant", c'est comme ça que Roméo appelle son grand-père. Alors, quand il apprend qu'il va devoir passer quelques jours avec lui à Charleroi... c'est une certaine idée de l'enfer pour le gamin de 11 ans. Pourtant, cette semaine s'avérera surprenante à bien des égards. Peut-être grâce à Lucie, la petite voisine, qui parlera de son "nono" à elle et qui lui fera découvrir la beauté des terrils, peut-être grâce à son papa qui, pour la première fois, évoquera s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la voiture conduite par son père, Roméo râle, tentant à nouveau de convaincre ce dernier de faire demi-tour. Il ne veut pas aller passer quelques jours chez ce vieux chiant qui pue, autrement dit son grand-père, Ottavio! Mais, rien à faire, il en a été convenu ainsi... Une fois arrivés chez lui, l'accueil est plutôt glacial. Roméo sait déjà qu'il ne va jamais tenir plusieurs jours. En plus, il n'y a même pas la télé...Le lendemain, réveil aux aurores pour le jeune garçon. Visiblement, son grand-père veut l'initier aux joies du jardinage et le somme également de s'occuper de Mussolini, son cochon. Alors que le vieux s'est assoupi non loin de là, un masque à oxygène sur le nez, Roméo s'active avec la binette. Quand, soudainement, il entend une voix derrière la haie. Il s'agit de Lucie, la voisine, qui lui apprend que son grand-père est atteint de silicose, la maladie des mineurs. Roméo est étonné: il ne savait même pas qu'il avait été mineur. Visiblement, il y a beaucoup de choses que Roméo ignore... Les deux hommes vont avoir quelques jours pour se connaître...

Macaroni, c'est ainsi qu'étaient surnommés les Italiens immigrés venus en Europe pour trouver du travail, notamment dans les bassins miniers. Ottavio est de ceux-là. Il a quitté son pays avec regret pour le bien-être de sa famille. Il s'est usé au travail, a fait la guerre bien malgré lui et semble nostalgique d'une vie qu'il voulait meilleure, une vie qu'il aurait choisie. Roméo ne sait rien de tout ça. Son grand-père, pour lui, n'est que le vieux chiant. Vincent Zabus nous fait ainsi partager ces quelques jours que le jeune garçon passe chez son grand-père. L'on rentre dans l'intimité de ce cercle familial, l'on assiste au rapprochement timide de ces deux hommes. Peu de dialogues mais les silences et les regards suffisent. Un brin nostalgique, cet album fait ainsi la part belle aux sentiments, à la transmission et aux secrets familiaux. le dessin de Thomas Campi, aux teintes ocres et terre de Sienne, sert à merveille ce récit intimiste. Son trait est subtil et il réussit à donner vie aux fantômes qui hantent Ottavio. Un album juste et sensible...
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Heidi vient de trouver son pendant masculin, Roméo.
Lorsque ce dernier débarque chez son grand-père qu'il porte peu dans son p'tit coeur d'ado rebelle, il se doute bien que le susnommé Macaroni n'a rien d'une bonne pâte.
"Le vieux chiant" et "le petit con" vont cependant se prendre d'affection mutuelle malgré le fossé abyssal semblant, au départ, les séparer.

En voilà une chouette chronique douce-amère.
Ottavio, dit Nonno, et Roméo.
Les liens du sang sans ceux du coeur.

Faut dire que largué par le paternel chez le papy abhorré, dans une vieille baraque grisâtre de mineur, sans téloche et à la déco taillée pour faire frémir de plaisir Valoche Damidot, y a de quoi faire son boudin. Une tête de lard que n'apprécierait certainement pas le cochon familial savoureusement prénommé Mussolini...

C'est à force de patience et de timide complicité que se bâtira une relation de confiance réciproque, parfois mise à mal par le caractère ombrageux d'un Ottavio habitué à ses tête-à-tête avec une solitude solidement enracinée.
Nonno a vécu.
Avec Giulia, puis sans.
Italien déraciné voué à devenir un forçat de la mine, ce vieil homme mélancolique chérit un passé à jamais disparu, préférant de loin ses souvenirs à un présent insipide qui parfois lui échappe.

Beaucoup de silences, de non-dits dans ce récit initiatique.
J'ai aimé le thème de la transmission abordé avec une délicatesse et une intelligence peu commune.
Un récit qui aurait pu être plombant et qui s'avère finalement léger, atténué par l'insouciance d'une jeunesse ignorante qui ne demande qu'à s'affranchir d'un passé familial qu'il incarne en digne héritier.

Le trait apparaît sans fioritures, s'imbriquant parfaitement dans ces petites cases aux couleurs aussi chaudes que l'Italie mélancolique faisant cruellement défaut à ce vieil homme sur le déclin.
Et toujours ce secret en filigrane, murmuré inlassablement, tel un mantra, par Ottavio perdu, une fois encore, dans les limbes de son passé: perché, Giulia, perché...

Un très beau moment.

4,5/5
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Pour un gamin en vacances, il y a des perspectives plus réjouissantes que d'aller s'enterrer à la campagne chez un grand-père qu'on connaît à peine. D'autant qu'il semble plutôt rugueux, le bonhomme...
Roméo va devoir se passer de télé pendant une semaine chez ce pépé pas marrant, jardiner et s'occuper de Mussolini, le cochon. Ces activités rapprochent finalement l'enfant et le vieil homme, qui se laisse aller peu à peu à des confidences sur son passé : son enfance, la guerre, la famine, l'exil en Belgique, le travail dans les mines de charbon, les espoirs déçus...

■ « Grand-père, c'est vrai que tu as fait la guerre du côté des Allemands ?
- Oui.
- Mais ils ont tué les Juifs et attaqué tout le monde !
- Mon avis, on ne me l'a pas demandé. J'étais Italien et les Italiens se sont battus avec les Allemands. Vingt ans, j'avais... Mussolini, il m'a collé le fusil dans les mains et m'a dit où tirer, basta !
- Qu'est-ce que le cochon vient faire là-dedans ?
- Mussolini était le chef des Italiens. Il s'est rallié à Hitler pendant la guerre. Depuis, tous mes porcs s'appellent Mussolini !
- Et des gens, grand-père, t'en as tué beaucoup ?
- ... [long silence, le vieil homme s'éloigne, revient]... Oui. »

Très bel album sur les relations entre les enfants et leurs grands-parents, sur la difficulté de communiquer en famille, et sur les émigrés italiens venus travailler dans les mines belges après la seconde Guerre mondiale.
Tendresse, émotion, beaux sentiments pas gnangnans ni formatés, et jolies couleurs. J'ai trouvé les visages ingrats, mais malgré tout formidablement expressifs et les grands yeux du petit Roméo superbes - reflétant bien son intelligence et sa sensibilité.

L'ouvrage s'ouvre sur une préface intéressante du chanteur Salvatore Adamo. Il évoque en deux pages ses aïeuls siciliens, sa propre jeunesse heureuse en Belgique « grâce à l'amour indéfectible de [ses] parents qui ont réussi à occulter à [ses] yeux la misère de [leur] vie d'alors. »

En postface, la genèse de l'album. On y apprend que l'histoire a d'abord donné lieu à un spectacle de marionnettes pour enfants, et que la version BD s'est doucement orientée vers un public adulte.

Jolie conclusion de Vincent Zabus : « [...] je crois qu'il ne faut jamais figer une histoire mais la laisser se patiner, la garder vivante, trouver chaque fois un peu plus ce qui est au coeur de son sujet et développer ce qui la relie aux préoccupations profondes des auteurs qui la travaillent. » Perfectionnisme et maturation qui me semblent faire défaut aux stakhanovistes de la parution BD...

• Merci Magi ! Relecture encore plus savoureuse une semaine après première découverte.
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Macaroni , choisi entre tous dans le dernier masse critique , j'avais entendu parler de ce roman graphique et je n'ai eu aucune hésitation , c'est le livre que je voulais lire , dont je voulais faire la critique .
Le hasard a voulu que ce livre dont l'histoire se passe si près de chez moi , se perde en chemin , heureusement , j'ai fini par le recevoir bien en retard mais tout de même il a fini par arriver jusque chez moi et je l'ai lu dès sa réception , pour la critique j'ai attendu un peu .
Je voudrais avant tout dire quelques mots sur la préface que j'ai fortement appréciée , c'est une préface d'un homme de coeur , de grand talent , j'ai nommé Salvatore Adamo , dans cette préface , il nous explique que l'appellation Macaroni , lui il l'a toujours trouvée pleine de tendresse , que les gamins d'origine italienne répondaient du tac au tac ' patate frites ' , ça m'a ému cette préface , ça m'a conforté dans mon désir de recevoir cette BD et pas une autre , j'ai pensé à la conversation avec une amie qui a eu son fils avec un italien , comme c'est le cas dans de nombreuses familles ici , elle trouvait que ce n'était pas bien de donner le titre de Macaroni a une BD , que c'est quelque chose qu'il fallait oublier , et elle a ses raisons que je comprends .
Mais moi je ne veux pas oublier , je veux au contraire me rappeler cette recette de mon enfance aujourd'hui un peu oubliée , une recette qui faisait frémir les italiens venus en Belgique , je veux parler des fameux macaronis à la cassonade , moi je trouve que c'était une recette magique , qui avait le mérite de réunir deux cultures .
Quand j'étais petite , on mangeait encore les spaghettis avec une fourchette et un couteau
Maintenant depuis bien longtemps nos pizzerias servent des pizzas de qualité bien supérieures aux attrape touristes des grandes villes italiennes .
Cerise sur le gâteau , cette BD est un bel objet .
Elle m'a fait un peu penser à ce très beau film sur l'immigration italienne en Belgique , Marina , qui est une histoire vraie , je vous conseille fortement ce film
Oui une belle histoire que cette apprivoisement difficile entre un jeune garçon et son grand - père perdu dans ses souvenirs , elle nous montre que souvent nous ne connaissons pas l'histoire de nos grands parents , heureux sont les enfants qui ont la chance de pouvoir faire cette si riche rencontre .
Voilà je termine ici ma critique , même je n'ai pas raconté l'histoire , j'espère vous avoir donné envie de lire ce roman graphique , qui a une place privilégiée dans mon immense bibliothèque.
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Un petit garçon qui ne connaît pas bien son grand-père va devoir passer quelques jours chez lui, en Belgique, ce qui est loin de le réjouir.
J'ai bien aimé cette bande dessinée aux dessins très colorés, qui nous parle de la difficulté à transmettre ses souvenirs à ses enfants ou à ses petits-enfants.
Ce grand père bourru et peu causant va peu à peu s'ouvrir face à ce petit fils qui ne connait rien du passé de son grand-père, un passé où l'exil a joué un rôle important puisque son grand-père est né en Italie, d'où le surnom de « macaroni ».
Cette bande dessinée est aussi pleine de tristesse, de regrets et de chagrin, à l'image de ce vieil homme qui a l'impression d'être totalement passé à côté de sa vie.
J'ai trouvé que la fin était un peu abrupte et j'aurais aimé en apprendre davantage sur la vie de ce grand-père.

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critiques presse (7)
LaLibreBelgique
04 août 2016
Une franche réussite née de plusieurs rencontres heureuses.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
BoDoi
29 avril 2016
Le livre a son ton propre, sa jolie musicalité : Vincent Zabus (Le Monde selon François) livre un récit tendre mais pas niais, à la fois intime et historique.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
26 avril 2016
Nostalgique sans être larmoyant, Macaroni ! est un album tout public qui parlera à tous ceux qui, un jour, se retournent sur leur vie en se demandant quand elle leur a échappé.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
25 avril 2016
C'est très agréablement raconté, sans chichis, avec une grande économie de moyen, tout en restant très juste dans le ton.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BullesEtOnomatopees
14 avril 2016
un superbe album sur la mémoire. Celle qui disparaît petit à petit, celle qui se transmet, celle qui se terre et resurgit (...) Un récit sensible et intelligent.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
ActuaBD
11 avril 2016
Sous ce quolibet familier, Vincent Zabus et Thomas Campi propose un récit touchant, fait de retrouvailles et de rêves enfouis dans les mines de charbon.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDZoom
08 avril 2016
Graphiquement (...) le dessin se fait coloré, méditerranéen, loin des grisailles supposées de la Belgique charbonneuse. Et les mots viennent, parcimonieusement, comme les secrets qui se dévident finalement, douloureusement, inévitablement.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
- Grand-père ...
- Hm ?
- Tu ris !
- Toujours quand je travaille le raisin.
- Pourquoi ?
- Ça me rappelle l'Italie. Et quand le vieux chiant pense à l'Italie, il est de bonne humeur ! C'est comme ça que tu m'appelles quand je suis pas là, no ? 'Le vieux chiant'...
- Non, non.
- Si o no ?
- Si...
- Bah. Moi, je t'appelle 'stupidino' même quand tu es là, alors...
- Ça veut dire quoi ? Jeune chiant ?
- Non, 'petit con'. Hahaha !... Tu sais, Roméo... Moi aussi j'ai été un 'stupidino'.
- Quand t'avais mon âge?
- Toute ma vie.
(p. 76-78)
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-Je ne comprends pas qu'on puisse faire copain-copain avec un cochon puis le manger après! C'est sans doute à la guerre que tu as appris à faire des horreurs pareilles, hein, grand-père!
-Comparer la guerre avec la nourriture, ça, tu peux pas faire! On fait du cochon pour le manger!
-Je n'aime pas manger un cochon que je connais!
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Groïnk ! Groïnk ! Groïnk !
Grand-père : Hé bé... Déjà, il t'a adopté. Il a bon caractère, ce Mussolini.
Roméo : Hihi... Mussolini ?
Grand-père : Si. Pour un gros porc, j'ai pas trouvé meilleur nom.
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- [...] n'essaie pas d'en profiter pour m'embrasser.
- Quoi ?
- Les garçons, vous êtes tous comme ça. A vouloir embrasser les filles tout le temps.
- Pas moi.
- Promis ?
- Oui... [tandis qu'elle approche :] T'es pas si moche.
- Hmm... Tu sais parler aux filles, toi.
(p. 51)
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- Hé, tu sais que t'as toujours pas essayé de m'embrasser ?
- Tu m'avais dit de pas le faire...
- Oui... Mais il ne faut pas toujours écouter ce que les filles racontent... Ils sont bêtes, les garçons.
(p. 92)
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