On ne le voit guère dans les cours d'histoire, mais la dureté de l'occupation nazie varia beaucoup d'un pays à l'autre, et en France elle fut l'une des plus supportables. Il n'y eut qu'un seul Oradour-sur-Glane, quand la Pologne et la Serbie en comptèrent des dizaines, pas non plus de famine massive comme en Grèce ou en Hollande, pas d'épidémie d'oedème de la faim. Les historiens l'expliquent par divers facteurs, notamment la crainte d'une révolte massive. Curieusement, il existe une abondante et excellente littérature jeunesse sur l'occupation dans les autres pays, à bien des égards meilleure que celle pour adulte.
Par les yeux du petit Pétros, on découvre la Grèce des années 1940, entre dictature du général Metaxas, difficultés économiques, patriotisme et insouciance de l'enfance. La résistance désespérée de la petite armée grecque, qui réussit à mettre sa pilée à l'armée italienne, forçant le Duce a appelé son allié à l'aide. Vaincu, le pays est occupé, le corps expéditionnaire anglais réembarque en catastrophe. Qu'a pu ressentir le peuple ayant inventé la démocratie en voyant le drapeau nazi flotter sur le Parthénon ?
Par les yeux de Pétros, on découvre le terrible hiver 1941-1942, la faim permanente, les cadavres d'enfants qu'on ramassait tous les matins dans les rues d'Athènes. On découvre la résistance grecque bien sûr, les émeutes populaires contre l'occupant. Mais surtout, on découvre la dureté de la vie de tous les jours. Les expédients pour survivre. le retournement après la capitulation de l'Italie – ce fut la zone où les combats entre anciens alliés furent les plus violents, et des milliers de prisonniers furent exécutés par les nazis.
Le livre s'arrête sur un moment de joie : l'entrée des Anglais et des troupes de la résistance dans Athènes. Un court, beaucoup trop court, moment de joie et de soulagement. La suite, hélas… Mais ce sera pour un autre livre.
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Le drapeau qui se déployait n'était pas le bleu et blanc, le drapeau grec, mais un rouge, avec une énorme croix effrayante , dont les branches se recourbaient à l'extrémité comme des serres d'oiseau de proie.
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