Citations sur Les Rougon-Macquart, tome 1 : La fortune des Rougon (452)
Et ils s’expliquaient les haleines tièdes passant sur leur front, les chuchotements entendus dans l’ombre, le long frisson qui secouait l’allée : c’étaient les morts qui leur soufflaient leurs passions disparues au visage, les morts qui leur contaient leur nuit de noces, les morts qui se retournaient dans la terre, pris du furieux désir d’aimer, de recommencer l’amour. Ces ossements, ils le sentaient bien, étaient pleins de tendresse pour eux ; les crânes brisés se réchauffaient aux flammes de leur jeunesse, les moindres débris les entouraient d’un murmure ravi, d’une sollicitude inquiète, d’une jalousie frémissante.
Toutes les opinions se coudoyaient et aboyaient à la fois contre la République. On s'entendait dans la haine.
(...); il devinait l'impuissance des légitimistes et des orléanistes, sans distinguer avec netteté quel serait le troisième larron qui viendrait voler la République. A tout hasard, il s'était mis du côté des vainqueurs.
A cette époque, il s'occupait beaucoup d'histoire naturelle comparée, ramenant à la race humaine les observations qu'il lui était permis de faire sur la façon dont l'hérédité se comporte chez les animaux.
Ce fut un naïf, un naïf sublime, resté sur le seuil du temple, à genoux devant des cierges qu'il prenait de loin pour des étoiles.
Touchante agonie de ce cœur qui avait vécu dans les désirs les plus âpres et qui se mourait dans l'affection d'un enfant.
Demeurer chez les autres, en province, est un aveu de pauvreté.
"Ah! Les chers réactionnaires! reprit à voix basse M. D
de Carnavant. Vois-tu, petite, le grand art en politique consiste à avoir deux bons yeux, quand les autres sont aveugles. Tu as toutes les belles cartes dans ton jeu.