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4,15

sur 5675 notes
Ah sacrée Gervaise!!!
On ne peut pas dire qu'elle aura eu une vie bien belle et pourtant elle a été décrite par Zola comme forte et courageuse mais ses fréquentations ne lui auront apporté que du mauvais dans sa vie.
On peut qualifier cette vie comme une descente aux enfers, tout au long du roman on voudrait la voir remonter la pente mais celle ci est trop rude pour elle... Entre Lantier ce premier amant qui lui a fait deux garçons et qui l'a lâchement abandonnée, Coupeau avec lequel elle s'est mariée, ce dernier ne l'aura pas rendue heureuse longtemps, juste la petite Nana, qui ne restera pas sage de nombreuses années, elle aussi. Ca promet au maximum!
A croire que ces hommes,symboles de fainéantise ont été la source de ses ennuis car à la réapparition de Lantier dans sa vie, la chute sera plus que fatale. Une vraie débandade, la misère s'agrandit, l'alcoolisme les fait sombrer et la suite n'est que grandeur et décadence.
Bref, un tome qui doit faire partie des meilleurs de Zola dans ce qu'il y a de plus sombre. Une pure merveille pour un classique du XIXè.
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"L'Assommoir", septième roman des "Rougon-Macquart" raconte le drame de la vie populaire: l'alcoolisme, propagé par les débits de boisson nommés à juste titres des "assommoirs". Coupeau, bon ouvrier zingueur, après un accident, au cours d'une longue convalescence, se laisse gagner par l'alcool. Sa femme Gervaise, qui avait de haute lutte acquis une blanchisserie, après avoir résisté, est à son tour entraîné jusqu'à la pire déchéance.
MES IMPRESSIONS :
Un monument, intemporel !
L'Assommoir est un cabaret de Belleville, où l'on boit de l'alcool.
Dans ce 7è livre des Rougon-Macquart, Zola raconte la vie d'une pauvre femme, Gervaise, à Paris, dans la deuxième moitié du XIXè siècle.
Son style cru et net me convient tout à fait, et j'ai plaisir à suivre la petite ascension sociale de Gervaise, jusqu'au monumental repas avec l'oie. L'épique bataille de lavandières, le mariage cocasse, c'est un récit très vivant, ça envoie ! Je vois tout à fait mon Grand Père là dedans, avec des expressions qu'il utilisait encore dans les années 1960, et les chansons de fin de repas, où l'on roule les "R" !
On retrouve des petits métiers : zingueur, blanchisseuse. le passage sur l'accident est angoissant, et Gervaise donnerait sa chemise. Puis vient Gueule d'or et l'achat de la boutique, avec les projets. La description de la forge est sombre à souhaits.
On n'a pas envie de lire la chute de Gervaise, qui est entraînée malgré elle, par Lantier, Coupeau, et les commentaires saillants des voisins.
Ca prend aux tripes, ça fait mal, on souffre pour elle.
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Paris, après 1850 dans le quartier de la goutte d'or.
Auguste Lantier abandonne sa femme, Gervaise Macquart et ses deux garçons, Claude et Etienne.
Gervaise prend un emploi de blanchisseuse et fait la connaissance de Coupeau, un ouvrier zingueur.
C'est une période d'ascension pour le couple.
Gervaise reprend une blanchisserie.
Elle espère vraiment se sortir de sa condition, du fléau de l'alcool qui ruine sa famille depuis des générations.
Ils ont ensemble une petite fille, Anna surnommée Nana.
Deux fêtes viendront illuminer ce roman lors du mariage de Coupeau et Gervaise et lors de la reprise de la blanchisserie.
Le roman retombera dans sa noirceur de départ avec le retour de l'alcoolisme pour Coupeau qui fera plusieurs séjours à l'hôpital pour se sevrer de l'alcool.
Gervaise y succombera à son tour dans sa descente sociale.
Le déterminisme familial engendré par l'alcoolisme la poursuit, elle qui boîte à cause de son père qui l'a conçu, dégénéré par l'alcool.
Le mot "alcool" revient souvent dans ma critique mais Zola centre le livre sur ce problème.
J'ai écouté de nombreux chapitres du roman et lu les autres et ce, sur une assez longue période.
Cela m'a permis de m'attarder suffisamment pour admirer encore une fois l'analyse sociale que faisait Zola de son époque.
C'est un récit très accessible, très noir, qui nous fait pénétrer dans les milieux enfoncés dans le misérabilisme.
J'admire beaucoup le talent de Zola pour décrire des personnages aussi forts que Gervaise et nous les rendre vivants.
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L' alcool ravale l'homme au rang de la bête.
Cette addiction, qui n'est pas réservée au peuple, provoque des ravages et des drames qu'on rencontre encore aujourd'hui bien trop souvent.
Zola tirait le signal d'alarme, par un épisode des Rougon-Macquart particulièrement noir et désespérant.
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Gervaise Macquart a quatorze ans lorsque Lantier, le type du Provençal hâbleur, beau parleur et fainéant, la met enceinte. Elle aura deux enfants avec lui. Munis d'un petit pécule, ils quittent Plassans pour aller s'établir à Paris, mais leur argent s'en va en fêtes et ripailles, Lantier ne se refusant rien. Lorsqu'il n'y a plus d'argent, Lantier disparaît, laissant Gervaise et les deux enfants dans le dénuement. Travailleuse, elle se promet de ne plus jamais se placer sous l'emprise d'un homme mais retombe sous le charme de Coupeau, un ouvrier zingueur qui lui paraît honnête. Il suffit cependant d'un accident – il chute d'un toit – pour que ce bon ouvrier tombe dans l'alcool et la paresse, bien que les bons traitements de Gervaise lui aient permis de se rétablir. Coupeau sera en cela aidé par Lantier, qui réapparaît et avec lequel contre toute attente il devient ami et compagnon d'ivrognerie. Ce sera alors la lente et inéluctable chute du ménage et de Gervaise. ● Je vois pour ma part deux qualités essentielles à ce chef-d'oeuvre incontournable. Premièrement, Zola a su magistralement peindre l'évolution très graduelle de la situation de Gervaise ; on suit avec fascination sa très lente déchéance, racontée par petites touches d'une extrême habileté, avec de multiples détails très concrets qui nous rendent sa chute presque physiquement présente. ● Deuxièmement, la stylisation du langage populaire et argotique à laquelle se livre Zola est absolument magistrale. L'emploi constant du discours indirect libre, qui introduit une confusion entre les paroles du narrateur et celles des personnages, là encore nous rend ce langage concrètement présent, c'est comme si nous vivions de l'intérieur les pensées des personnages tout autant que leurs propos. Et c'est bien cela qui a choqué à son époque : Zola s'approprie complètement ce langage considéré comme ordurier et en fait avant Céline une matière littéraire d'une extrême richesse. ● de plus, Zola n'a pas son pareil pour décrire l'avarice, la mesquinerie, l'hypocrisie : le couple Lorilleux en est un superbe exemple. On ne peut aussi qu'être sensible au sort du père Bru, réduit, après cinquante années de travail, à habiter un cagibi sous un escalier, n'ayant plus aucune ressource, trop vieux pour se faire embaucher où que ce soit, et de la petite Lalie, huit ans, frappée à mort par son père qui a déjà tué sa mère de la même façon. ● Enfin, mais c'est un lieu commun de le dire, les dons d'observation et de description de Zola sont remarquables : par exemple, le quartier de la Goutte-d'Or est superbement décrit, de même que les crises de delirium tremens dues à l'alcoolisme. ● Il s'agit pour moi d'une relecture du roman, que j'ai souhaité faire après avoir vu le beau film de René Clément, Gervaise (1956), qui en est une adaptation assez fidèle, avec cependant quelques libertés qui proviennent en particulier de l'impératif de demeurer dans les limites de la durée d'un film. A ma première lecture, faite très jeune, à un âge scolaire je pense, j'avais surtout apprécié l'histoire et sa capacité à nous émouvoir ; aujourd'hui, je suis plus sensible au style somptueux de Zola dans ce roman magnifique.
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Challenge Solidaire 2020. Zola parmi les auteurs. Ah ! Les Rougon-Macquart ! Que les ai-je appréciés ces livres ! Lequel relire et commenter ? "La Curée" ou "Une page d'amour", j'ai trop envie de garder mon souvenir (béat ?) pour ces livres. Très vite j'hésite entre "Le Ventre de Paris", "L'Assommoir" et "L'Oeuvre". Ce sera "L'Assommoir". Mon souvenir était le bon : quelle grande oeuvre ! quelle terrible descente aux enfers ! Par contre j'avais oublié combien Zola peut être féministe dans ce livre. Oublié ou peut-être pas remarqué ?

Je pense que tout le monde ou presque connait l'histoire de la pauvre Gervaise. Pauvre femme travailleuse, courageuse, entraînée dans une chute sans fin par les hommes et leur addiction à l'alcool, addiction qu'elle finira par partager. Quelle tristesse devant ce personnage !
Zola a été accusé de mille maux pour ce livre. S'il savait que les femmes battues, l'alcool cause de tant de malheur, la déchéance menant au trottoir, eh bien, c'est encore vrai aujourd'hui....

J'ai savouré ce livre, les descriptions y sont merveilleuses, je parle aussi bien des personnages, leur caractère, mais aussi des tablées de repas, du travail des repasseuses.... mais je reconnais que le terme "savouré" se prête peut-être mal au fond du livre si dur, si difficile (ah la scène de la mort de la petite Lalie !)
Ca m'a donné envie de me replonger dans les Rougon-Macquart....

Challenge Solidaire 2020
Challenge pavés 2020
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Est-il encore besoin de présenter Gervaise? le très fort Assommoir du grand Émile Zola est suffisamment célèbre pour cela.
Alors pourquoi pondre une énième critique sur ce roman? Juste pour dire toute mon admiration pour cet écrivain. Pour dire combien le personnage de Gervaise m'a émue au cours des diverses lectures que j'ai pu en faire.

Abandonnée d'un homme, courageuse mère et lavandière puis blanchisseuse, la jeune femme de la rue de la Goutte d'or descend pied à pied le chemin de la déchéance jusqu'à l'issue inévitable. Des scènes crues, violentes se succèdent, qu'il s'agisse de la bagarre entre rivales au lavoir ou les turpitudes soeurs de la misère grandissante. L'alcoolisme foudroie ces existences qui, pourtant, se vouaient au départ à un travail rigoureux et à une vie de mesure. Las, le destin fait des croche-pieds à ces personnages pour en accélérer la chute, au sens littéral comme au sens figuré.

Un portrait terrible et sans concession donc que cette histoire de Gervaise et des siens. Celui aussi d'une société où les fléaux de la pauvreté et de l'alcool détraquent les organismes, qu'ils soient corporels ou sociaux.

Du grand Zola, qui fut pour cet ouvrage (et d'autres de sa série des Rougon-Macquart) vilipendé par une critique conformiste et bien-pensante et même accusé de pornographie.
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Septième tome de cette saga familiale... qui est sans aucun doute le meilleur que j'ai lu jusqu'à présent. Ce tome vous prend aux tripes et on ne peut que s'attacher à Gervaise, sur qui porte le roman. Gervaise est une jeune femme, blanchisseuse de son métier, qui quitte sa province natale pour partir vivre à Paris, dans le quartier de la Goutte d'or, avec son mari Lantier. Ce dernier lui avait fait de belles promesses, qu'il ne tiendra en aucun cas et qui fuira même cette famille, laissant seule Gervaise avec les deux fils. Gervaise fera la rencontre d'un autre homme, qui deviendra son conjoint et qui lui en fera voir de toutes les couleurs. Rongé par l'alcool, encarcané dans sa vie d'ouvrir, il souffre et fait souffrir ses proches. Un roman qui décrit les ravages de l'alcool, les conditions médiocres, les relations malsaines, les abus sur des gens trop bons... Bref, un excellent Zola !!!
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C'est l'histoire en pente douce, mais sûre, de Gervaise. Coincée entre l'alcool et la violence des autres, elle ne demandait pas grand chose, la Banban, et pas fort en plus : travailler tranquille, manger toujours du pain, avoir un trou un peu propre pour dormir.
Elle y parviendra, rue de la Goutte d'Or. Elle aura son heure de gloire, un grand repas, sa cène. Pas facile de savoir lequel dans cette assistance la trahira tant il y en a des hypocrites, et des sacrés ! Et elle reprendra, un peu poussée dans le dos, un peu résignée, sa descente jsuqu'aux genoux, jusqu'au cou, dans la fange.

"""Les hommes, souvent, se marient pour une nuit, la première, et puis les nuits se suivent, les jours s'allongent, toute la vie, et ils sont joliment embêtés...""".

Elle a raison de penser ça, Gervaise : les hommes, c'est son fléau. Ils dépensent tout l'argent, vomissent, manipulent, battent, poussent, tuent. Sous les ricanements et les revirements des femmes spectatrices et commères.
Ah ! Les hommes, Mesdames ! Lantier, malhonnête depuis toujours ; Coupeau, qui l'a épousée "pendant une absence du Bon Dieu". Bien propre, bien gentil, qui boit pas, Coupeau. Mais "l''habitude use l'honnêteté comme autre chose" ; Bijard qui tue et Bazouge qui emballe...
Au suivant !
Pas grand monde pour racheter l'autre. Goujet, peut être...Et Lalie.
C'est un livre noir : c'est du Zola. Avec des images si fortes que c'est le cinéma d'avant le cinéma. Avec des grands seconds rôles, des gueules, un cocu transparent qui fabrique des petites boites en bois pour ses amis. Avec un alambic, un alambic sans gaieté qui n'arrête jamais, qui "à la longue devait envahir la salle, se répandre sur les boulevards extérieurs, inonder le trou immense de Paris".
C'était écrit. La machine tue l'homme partout.
A lire absolument au risque d'avoir envie de lire tous les autres avant la noyade générale.
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Pourquoi, comment est-ce que je n'ai pas lu ce roman plus tôt ? Voilà des années qu'il était dans ma liste de livres à lire, qu'il trônait dans ma bibliothèque, que j'en entendais parler, mais rien à faire, je lisais autre chose. Pire : j'achetais d'autres livres. Puis j'ai déménagé et je l'ai perdu. Il y a trois semaines de cela, sans savoir exactement pourquoi, j'ai décidé de m'y plonger, de lire L'Assommoir, ce monument de la littérature française. Je l'ai cherché dans ma bibliothèque, je l'ai cherché partout, je ne l'ai pas trouvé. Alors je suis allée à la librairie, je l'ai acheté et j'ai commencé à le lire. Dès le début, j'ai su. J'ai su que je n'allais pas pouvoir le lâcher, qu'il allait me prendre aux tripes, qu'il deviendrait un de mes romans préférés et que je prendrais une sacrée claque littéraire en le lisant ! Quelle histoire que celle de cette jeune femme que certains surnomment « la Banban » ! Quelle vie surtout !

L'Assommoir est un roman incroyable. Il nous plonge dans la réalité sombre des quartiers pauvres du Paris du 19ème siècle, où « la cochonnerie pissait de partout (…) à cause de la misère ». L'histoire est connue : Gervaise Macquart, une jeune et jolie blanchisseuse, va s'enfoncer progressivement dans cette même misère, traînée « dans le ruisseau » par ceux-là mêmes qui « s'y promènent, la tête la première » et lâchée par les hommes qui partagent sa vie : un Lantier fainéant et un Coupeau qui va tomber dans l'alcool. On ne peut que ressentir de la colère face à ce qui arrive à cette brave fille qui a bon coeur et qui a du courage, du moins au début. Car elle finit vite, dans sa lassitude, par se moquer de tout : « (…) elle était trop fatiguée, les os malades comme si on l'avait battue ; elle pensait que la vie était trop dure à la fin, et qu'à moins de crever tout de suite, on ne pouvait pourtant pas s'arracher le coeur soi-même ». Alors elle tente à plusieurs reprises de se sortir de ce bourbier, mais rien n'y fait : la déchéance est inéluctable. Même en sachant que la fin ne serait pas gaie – doux euphémisme – j'espérais, jusqu'au bout, que Gervaise, par quelque instinct de survie, sortirait la tête de l'eau. Mais non. le mot qui convient reste « inéluctable ».

A la publication de L'Assommoir, on a accusé Zola de pornographie. Il s'est défendu en répondant simplement qu'il avait « montré des plaies ». Pornographie parce qu'il a plongé dans le quotidien du peuple, allant jusqu'à emprunter leur langage pour écrire son roman. Et voilà, grâce à ce réalisme, grâce aux descriptions, on a l'impression d'y être, de marcher dans ces rues, de sentir les odeurs, de partager la fameuse ripaille avec Gervaise et les autres, avant la déchéance, puis de monter au sixième, dans sa chambre de misère, froide et sombre, où elle va finalement s'installer avec Coupeau et Nana, en patronne de blanchisserie déchue. Alors je ne sais pas si on peut parler de pornographie. Tout ce que je sais, c'est que ce roman m'a profondément remuée et il me semble qu'il a remué de nombreux lecteurs depuis sa parution. Je crois donc que c'est ce qu'on peut appeler de la bonne, de la très bonne littérature.
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