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sur 222 notes
Les heures rouges était un roman qui tentait énormément par son sujet très actuel, un contexte où le droit des femmes, la place des femmes dans la société moderne est de plus en plus sujet à débat. Je remercie donc Babelio et les éditions 10/18 pour cet envoi.


Si j'ai trouvé Mattie et Gin très intéressantes et posant de véritables questions sur le droit des femmes à disposer de leurs corps que se soit pour refuser de devenir mère ou pour le devenir. J'ai eu plus de mal avec Roberta et Susan car je n'ai pas réussi à accrocher à ces deux personnages ce qui rendait difficile mon envie de prendre part à leurs problèmes. Bien que je trouve très intéressante leur incapacité de se comprendre mutuellement et qu'elles restent figées sur leurs idées concernant l'autre, et même si elles évoluent dans leur cheminement personnels il est dommage qu'elles ne parviennent pas ou ne veulent pas comprendre ce que chacune vit.

Ainsi, si Les heures rouges posent de très bonnes questions sur la place, le rôle des femmes dans la société, je trouve que certains aspects ne sont pas suffisamment bien traités ou mal abordés.

C'est donc un bon roman sur un sujet brulant mais pas assez poussé mais qui apparait comme une bonne entrée en matière. Ce n'est pas un coup de coeur mais une découverte que je suis ravie d'avoir fait.
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Dans un futur proche, une loi a donné des droits à l'ensemble de cellules constitué dès la fécondation d'un ovule par un spermatozoïde. La conséquence immédiate est de donner une existence propre à un embryon et donc de rendre l'avortement criminel.
Alors que le récit commence, une nouvelle loi va être promulguée, réservant les adoptions aux couples.
L'auteure met en scène 4 femmes d'une petite ville de l'Oregon qui illustrent les problématiques issues de ces nouvelles lois avec en filigrane la biographie d'une exploratrice de l'Arctique au XIXème siècle qui n'aura d'autre choix que de publier le résultat de ses recherches sous le nom d'un homme.
Il s'agit donc d'un roman féministe qui par le biais de cette dystopie met en exergue le recul des droits des femmes dans les pays dits développés. Pour bien appuyer son propos sur la déshumanisation des femmes, elles les nomment par leur fonction dans la société et non par leur prénom. On a l'impression de lire un essai anthropologique.
Le sujet est grave et non dénué de fondement.
Néanmoins, je ne trouve pas que ce roman apporte un nouveau point de vue. Les mises en situation sont celles qui existent déjà mises en perspectives avec ces nouvelles lois que (heureusement) nous ne connaissons pas.
Je n'ai pas compris l'intérêt de cette prose factuelle.
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Roman d'actualité et pourtant lors de sa sortie il débute ainsi : "États-Unis, demain!" L'auteure nous raconte l'histoire des femmes de toujours autour de la procréation, l'avortement, l'adoption, la "sorcellerie", la femme mariée, le célibat, le choix… En Oregon, village de pêcheurs, quatre femmes vont passer sous nos yeux et nous raconter leurs heures rouges. Un récit qui m'a beaucoup touchée!

Ro, 42 ans et biographe, a le désir d'un enfant; Susan, l'épouse passe sa vie dans son foyer et s'occupe de ses enfants; Mattie, jeune fille de 16 ans , élève de Ro, à l'avenir devant elle; Gin, la guérisseuse, marginale, vit loin dans la forêt, loin des hommes et sera le lien…

Des histoires de vie différentes pour chacune mais toutes reliées, le résumé en dit assez! de nos jours je ne vois pas bien de différences pour certains pays (ou certaines religions). Nous savons toutes que rien n'est acquis, loin de là. C'est un combat qu'elles mèneront, de coeur et de corps, avec l'espoir au bout.

La mise en place des chapitres est très bien menée, les textes s'entrecroisent pour chacune, les liens se font petit à petit. L'auteure a mis en avant la liberté des femmes et la liberté de disposer de son corps. le combat est en cours, toujours, la société régie par des hommes change mais ce n'est encore pas assez (à mon humble avis). J'ai eu un ressenti émotionnel intense lors de cette lecture qui nous laisse dubitatif quant au devenir des désirs des femmes pour le futur. Un roman contemporain percutant!


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Je remercie Babelio et Les éditions Les Presses de la Cité pour l'envoi de Les heures rouges de Leni Zumas dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
Nous sommes aux États-Unis, dans un futur proche : Avortement interdit, adoption et PMA pour les femmes seules sur le point de l'être aussi.
Non loin de Salem, Oregon, dans un petit village de pêcheurs, quatre femmes voient leur destin se lier à l'aube de cette nouvelle ère.
Ro, dite la biographe, professeure célibataire de quarante-deux ans, qui tente tout pour avoir enfin un enfant.
Susan, l'épouse, en a mais elle est lasse de sa vie de mère au foyer – de son renoncement à une carrière d'avocate, des jours qui passent et se ressemblent...
Mattie, la meilleure élève de Ro, n'a pas peur de l'avenir : elle sera scientifique. Par curiosité, elle se laisse déshabiller à l'arrière d'une voiture... et oublie de se protéger..
Il y a aussi la guérisseuse : Gin, une marginale à qui les hommes vont faire un procès...
Quatre femmes différentes autant au niveau age que caractère, mais dont la décision du gouvernement peut changer leur vie, la bouleverser..
Les heures rouges est un excellent roman que j'ai pris plaisir à découvrir en avant première (enfin presque car mon envoi à eu du retard ;) ).
J'ai trouvé l'histoire captivante et j'ai apprécié que ça se passe dans un futur proche.
C'est une dystopie mais honnêtement, ce genre de décision pourrait réellement être prise un jour et cela m'a mise un peu mal à l'aise. Certes ce n'est pas la réalité, mais ne sait t'on jamais ce qui peut arriver dans un futur pas si éloigné que ça...
Etre une femme n'est pas toujours évident, ça se confirme avec ce roman écrit avec beaucoup de justesse.
J'ai apprécié le ton, la façon d'écrire de l'auteure, le fait qu'il y ai quatre narratrices. Elles sont très différentes mais attachantes chacune à leur manière.. Je ne me suis jamais perdue dans le récit malgré qu'il y ai quatre femmes différentes comme héroïnes.
Vraiment j'ai passé un très bon moment de lecture avec Les heures rouges.
Je mets un très beau cinq étoiles :)
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"N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant." Cette phrase de Simone de Beauvoir, qui se vérifie tous les jours un peu plus, a accompagné ma lecture des Heures rouges de Leni Zumas.
Ce roman se passe aux Etats-Unis. de nouvelles lois viennent d'être votées limitant très fortement les droits des femmes. L'avortement est interdit, et toute femme y ayant recourt se voit emprisonné pour meurtre. Les femmes célibataires n'ont plus le droit à la PMA ou à l'adoption, puisque chaque enfant a le droit à un papa et une maman (ça nous rappelle quelque chose...). Quatre femmes vont se croiser dans une petite ville de l'Oregon. Chacune a un rapport différent à la maternité. Ro est quarantenaire et désire plus que tout un enfant, mais elle est célibataire. Mattie a 16 ans, toute une vie devant elle, mais se retrouve enceinte sans l'avoir désirée. Susan est mariée, elle a deux enfants, mais rêve de solitude et de liberté. Gin, la sorcière, la guérisseuse, voit toutes ces femmes. Elle a eu un enfant, mais elle l'a abandonnée.
Une cinquième femme s'intercale dans ce récit : Eivor Minervudottir, une exploratrice du grand Nord née en 1841. Ne pouvant pas avoir d'enfant et désirant surtout apprendre et découvrir, elle est suspecte aux yeux de tous et rejetée par la société de son époque. Mais est-ce bien différent aujourd'hui ?
Elles sont attachantes, toutes, sans réserve. Elles ressemblent à mes collègues, à mes amies, à mes soeurs, à ma mère. Et à moi aussi, bien sûr. J'ai eu le sentiment pendant ma lecture d'une grande sororité. Elles ne s'entendent pas toutes, elles se jalousent, se jaugent. Mais il y a entre elles un profond respect et un regard complice. Parce que le rapport à la féminité est ce qui nous lie et nous différencie.
J'ai aimé ce choeur de femmes. Ces mots libres et profonds sur la maternité.
J'ai aimé aussi que les hommes soient présents mais que leurs paroles ne soient pas celles qui comptent. C'est un roman féministe, féminin, qui laisse entendre la voix des femmes. C'est un roman qui dit l'absurdité de lois édictés par des hommes et qui touchent le corps des femmes. C'est une saine colère.
Ce livre est plus que nécessaire à une époque où Trump dirige les Etats-Unis, où les nationalismes ressurgissent un peu partout dans le monde, où le féminisme est vu comme une menace.
Je ne peux que vous conseiller de lire les Heures rouges !
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Quatre femmes, quatre vies, quatre passés, quatre avenirs plus une cinquième qui vécut au 19ème siècle, voilà ce dont nous parle Leni Zumas.

Après l'élection d'un nouveau président (tiens tiens, ne serait-il pas fait allusion au 45ème) une nouvelle loi est promulguée : sous 10 jours , l'avortement, la procréation assistée et l'adoption seront possible que pour les couples (un père et une mère pour tous) pour les autres cela relèvera du délit, les femmes vont devoir trouver des solutions, imaginer des stratagèmes pour résoudre leurs problèmes. Car il s'agit bien d'une affaire de femmes, en voyant la couverture on se doute du climat de ce roman.

En utilisant la dystopie pour nous parler de la maternité sous des formes différentes, on ne peut s'empêcher de penser à La Servante Ecarlate de Margaret Atwood …. bien sûr mais j'ai trouvé que l'auteure, en prenant quatre femmes et quatre vies et âges différents, à notre époque et quatre situations que peuvent connaître (tout du moins pour trois) qu'elles peuvent connaître ou avoir connues, abordait la féminité, la place dans la société et la maternité sous des angles différents.

Roberta (Ro) , professeur d'histoire qui rédige une biographie sur Eivor, exploratrice islandaise du 19ème siècle mais qui enchaîne PMA sur PMA sans succès, qui ne veut qu'être mère, seule, Susan, la femme au foyer qui ne supporte plus la vie qu'elle mène entre son mari Didier, collègue de Ro,et ses deux enfants, qui devient un robot sans âme, Mattie, l'adolescente, brillante élève de Ro qui est enceinte d'un « infiltré » dans son corps dont elle veut se débarrasser à tout prix et Gin, la guérisseuse, celle qui vit loin de la civilisation mais dont la civilisation a besoin pour résoudre les questions insolvables, celle que l'on montre du doigt, celle dont on se méfie parce qu'elle peut vous ensorceler mais qui a en sa possession les médecines ancestrales.

Elle peut simplement se sentir en harmonie avec elle-même sans expliquer pourquoi, ni s'en excuser, sans concocter un plaidoyer pour démonter l'argument qui voudrait qu'elle ne soit pas vraiment heureuse et se leurre pour se protéger. (p37)

En prenant certaines références comme le choix de la ville de Salem, célèbre pour son procès de sorcières au 17 siècle, l'auteure installe un climat de tension ets'attaque à la condition féminine et à une régression de ses droits par une société puritaine.

J'étais un peu perdue au début de ma lecture : une exploratrice islandaise du XIXème siècle sans tête de chapitres, des textes courts avec des ratures, les quatre femmes n'étant évoquées que par leur fonction : la jeune fille, la guérisseuse, la biographe, l'épouse, les réduisant à une fonction m'a d'abord interrogées. Des bribes d'information mais c'est assez vague, on ne comprend pas tout de suite le lien entre toutes ces femmes.

Mais au fil des pages on comprend que cette exploratrice dont Ro rédige la biographie, dont on suit la dernière expédition, va guider notre lecture dans les méandres d'un monde qui replonge dans l'obscurantisme.

Il est question de maternité, de stérilité, d'avortement

Elle plante les deux pouces dans son centre, où réside l'infiltré, cette chose. Pourvu qu'ils ne la laissent pas traîner au fond d'un seau. (p315)

mais aussi de condition féminine, de violence, de chasses aux sorcières, dans un monde où la femme peine à trouver une place, sa place, à disposer de sa vie, de son corps, où la société juge sans chercher à comprendre, où les lois sont le plus souvent faites par des hommes.

Les hommes n'ont d'ailleurs que peu de place dans ce roman, aucun rôle sauf celui peut être d'avoir érigés les lois. Un monde d'hommes pour des lois qui concernent principalement les femmes.

Le parallèle entre la vie de Eivor, cette exploratrice qui ira jusqu'au bout de sa quête et les vies de ces femmes qui cherchent à donner un sens à leur vie, le sens qu'elle souhaite elle-même y donner est très judicieux car au lieu de penser que le monde évolue avec le temps, on se rend compte qu'il régresse plus qu'il n'avance. Il apporte un souffle de poésie, on voit à quel point le choix des mots est important pour sa rédactrice.

Chaque personnage est particulièrement attachant : Roberta et Gin, les plus fortes, déterminées, Susan dans sa décision à mettre fin à une situation qui la mine mais ne trouve pas les mots ni le moment propice, Mattie, jeune fille qui réalise mal ce qui lui arrive. Elle sont fascinantes car fortes ou faibles, elles sont déterminées.

Une fois compris la démarche de l'auteure quant aux personnages et la construction du récit, j'ai beaucoup aimé et me suis impliquée dans la démarche de ces quatre femmes et en tant que femme on ne peut que comprendre le ressenti de chacune, la révolte, même celui de Gin, qui détient bien des secrets, qui a été initiée par sa tante, Temple, guérisseuse elle-même et qui reste très présente…..

Chacune a des douleurs, des secrets qui sont habilement distillés au fur et à mesure du récit, qui nous éclaire sur leurs caractères, leurs pensées et leurs décisions.

J'ai évoqué les thèmes abordés mais il y a également la solitude, le choix, les hasards de la vie qui font que parfois on se trouve d'un côté ou de l'autre de la décision.

C'est une évocation forte et belle de la condition féminine, avec ses peurs, ses craintes, ses doutes, ses luttes.

N'être ni l'une ni l'autre

Elle ne veut pas limiter sa vie à « en avoir un »

Ni à « ne pas en avoir un »

Cesser de réduire la vie à une case à cocher, à une case de calendrier

Cesser de secouer la tête

Aller à la manifestation en mai

Faire plus que de participer à une manifestation

Accepter de ne pas savoir
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Quel embarras. Jamais je n'ai éprouvé dans une lecture autant de sentiments contrastés, car le livre possède à mes yeux autant de belles qualités que de défauts pour moi rhédibitoires. Ces derniers m'ont parfois retiré tout plaisir à lire cet ouvrage.Cependant je n'ai jamais eu la tentation d'abandonner, et je salue très bas le projet de l'auteure comme la travail de la traductrice.
Le thème du livre? Il est non pas exactement dystopique, mais intemporel.Il était une fois demain, mais dans l'Amérique de maintenant, plusieurs femmes d'âge et de condition divers, en butte à une main-mise de la loi sur leur corps et le rapport qu'elles entretiennent avec lui.
Chez une femme comme le disait Napoléon, l'anatomie c'est le destin.Une femme peut ou non devenir mère. Il s'agit de démontrer par ailleurs que tout les choix qui ont été permis aux femmes à la fin du 20ème siècle et au début du 21ème sont révocables par l'instance juridique qui les a autorisés.Donc l'IVG, la PMA, le don d'ovocyte deviennent des crimes fédéraux car l'oeuf fécondé devient un individu ayant des droits, que la loi doit protéger à sa place car il n'est pas en mesure de les exprimer. le livre exprime en quelque sorte que la liberté de choix de la femme quant à la procréation ne peut être que totale, ou qu'elle n'est pas.Une des forces du livre est dailleurs de montrer que priver que ce soit légalement ou par la simple violence physique ou psychologique une femme de la liberté de choix peut la pousser au suicide y compris au suicide dit altruiste (entraîner ses enfants dans sa mort). Autres thèmes abordés: l'adoption, l'adoption plénière, sans traces identifiantes de la filiation biologique,l'abandon forcé ou non de l'enfant indésirable, l'adoption monoparentale, le thème du "droit à" droit à un père et une mère pour l'enfant, droit à l'enfant pour quiconque, et ce qu'il advient quand" le droit à" vient écraser le désir.
Pour traiter et traiter finement de ces sujets ce livre mérite la large audience qu'il va je pense obtenir et je l'applaudis des deux mains.
Le point délicat est pour moi dans la facture. Je n'apprécie pas le genre "choral", ni en littérature, ni au cinéma.Il entraîne trop de facilités d'écriture. L'auteure est professeur de "creative writing", elle avait pour son juste combat, le choix des armes stylistiques. Je trouve que dans son travail les coutures sont beaucoup trop apparentes et donne presque l'impression d'un ouvrage en kit, à assembler soi-même, et là j'abandonne.Il n'y a rien de Virginia Woolf là-dedans, et le clin d'oeil fait à la servante écarlate est carrément mensonger. Cependant je lirai les ouvrages suivants car je veux savoir si Leni Zumas est une grande auteure naissante. Merci à Babelio pour cette découverte merci aux Editions Les Presses de la Cité de porter cette voix des femmes et merci à l'auteur e d'avoir déployé en 400 pages la division des femmes entre femme et mère.
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J'avais un peu peur de tomber sur un ersatz de la servante écarlate mais non ! Si les thèmes sont similaires : aliénation de la femme à sa biologie, la multiplication des points de vue permet de construire le portrait saisissant d'une société dystopique en proie avec ses contradictions. le ton choisi est très réaliste, ce qui renforce les aspects douloureux de ces destins croisés. Leni Zumas a un talent indéniable pour construire des histoires humaines crédibles. Coup de coeur pour le touchant personnage de Ro.
Lien : https://lageekosophe.com/
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En colère et frustrée, voilà dans quel état d'esprit je suis sortie de cette lecture.
Je n'ai jamais réussi a éprouver de l'empathie pour ces femmes et je n'ai pas accroché à l'écriture. Et le rôle des hommes dans ce roman m'a semblé bien inexistant, voir caricatural.
Et pourtant le sujet est tellement important en ce moment, alors je me rassure, en lisant les autres critiques plus élogieuses et en me disant que ce livre fera son chemin, et pas seulement dans la tête des lectrices mais surtout des lecteurs car ce sont bien les hommes qui sont majoritairement au pouvoir.
Et même si moi je suis passée à côté de ce livre, il en faudra encore beaucoup pour repousser la régression ambiante concernant les corps des femmes.
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C'est un livre que j'ai découvert récemment, au détour d'une note de lecture sur ce site ou sur un autre. Découverte tardive puisque quelques semaines plus tard, je le découvrais déjà en poche sur les tables de ma librairie habituelle. Et je crois que je comprends le succès qu'a eu ce livre, aux Etats-Unis et ici. Je ne peux nier que je l'ai dévoré, on en tourne les pages sans s'en apercevoir. Leni Zumas est professeur de creative writting, d'écriture romanesque, et elle montre qu'elle s'applique à elle-même les leçons qu'elle donne à ses élèves. Et cela donne un livre qui se vend et qui sait se faire lire.
Mais au-delà de ça ? Si le sujet m'intéressait, s'il est vrai que je me suis trouvée des points communs avec beaucoup de ces femmes, mais ce serait trop intime de les écrire ici, j'ai trouvé le livre trop artificiel : trop de situations, trop de coïncidences pour tout faire rentrer dans la trame du roman, trop de sauts d'un personnage à l'autre sans pour autant faire avancer la réflexion.
La bonne idée est dans le décor qui est planté, celui d'une Amérique (mais l'on pourrait aussi bien être de notre côté de l'Atlantique) qui vote des lois restrictives quant à l'adoption et à l'avortement, une situation politique de plus en plus oppressante et restrictive dans laquelle doivent évoluer des personnages qui, pour une raison ou une autre, voient ces lois interférer avec les décisions qu'ils ont à prendre : une femme en mal de maternité, une autre faisant face à une grossesse non désirée. Mais pourquoi mélanger à cela aussi une femme malheureuse dans son couple (on aurait pu se contenter de la description, d'ailleurs assez juste me semble-t-il, des sentiments ambivalents d'amour et d'enfermement que lui inspirent ses enfants, sans y mêler un mariage qui bat de l'aile) et une guérisseuse qui, certes, prodigue des soins gynécologiques qui semblent de plus en plus difficiles à obtenir, mais n'est-ce pas un peu trop de convoquer les sorcières de Salem pour ce livre ? Et était-il nécessaire d'intercaler des extraits d'une biographie imaginaire d'une glaciologue imaginaire ?
Cela fait au final un peu trop, et rend le livre brouillon. Trop de sujets, trop de « trucs » d'écrivain, j'ai l'impression que l'autrice a voulu plaire à tout le monde, mais moi, elle m'a finalement perdue. Il y avait là matière à une longue nouvelle, juste décrire le contexte et laisser le lecteur faire le reste du travail : et moi que penserais-je de tout cela ? Et moi, que ferais-je ? Mais au bout de ces quelques centaines de pages, j'étais anesthésiée par cette quantité de mots dont beaucoup étaient redondants, et ce livre ne m'a finalement pas fait réfléchir comme il aurait dû. Je suis vite passée à autre chose.
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