La démocratie, avant Khadafi, n'a jamais vraiment existé : les parlements, les assemblées ne sont jamais qu'un groupe de gens qui luttent uniquement pour leurs propres intérêts et ne pensent pas au bien de tous. Heureusement, le général possède la solution. Et même la « solution théorique définitive », autant dire que ça ne rigole pas.
Reprenons : les partis, ce n'est pas démocratique, puisque chaque parti lutte pour les intérêts d'une catégorie de personne seulement ; les classes sociales, ce n'est pas démocratique, puisque chacun lutte pour ses propres intérêts aussi ; le référendum ? Une horreur, c'est « le système dictatorial le plus dur et le plus répressif » puisque le nombre de réponses possibles est extrêmement limité, et tout le monde devrait pouvoir s'exprimer. Que faire alors ?
C'est tout simple : on divise le peuple en congrès populaires, qui choisissent des secrétaires, qui eux-même se réunissent dans un plus grand congrès populaire. Qu'est-ce qui change à part les noms ? Rien. Mais maintenant, il y a « populaire » dedans, donc ça doit être un peu mieux quand même.
Ceci dit, Khadafi a quand même la Troisième Théorie Universelle de son côté :
« Selon cette théorie, le régime démocratique est une construction cohérente qui repose sur les Congrès populaires de base, les Comités populaires et les Unions professionnelles, lesquels se retrouvent tous ensemble dans le Congrès Général du Peuple.
Il n'existe absolument aucune autre conception d'une réelle société démocratique en dehors de celle-ci. »
Ou pour résumer : « Pourquoi ça marche ? Parce que je l'ai dit et que c'est vrai. » Mais ça s'appelle la Troisième Théorie Universelle, donc c'est difficilement contestable.
Je vous ferai grâce du reste du livre, qui se base toujours sur le même principe : des critiques des systèmes modernes justifiées bien que connues depuis longtemps, quelques truismes, saupoudré de vide abyssal en ce qui concerne les solutions. Quelle que soit la couleur, ces petits livres sont décidément bien ennuyeux.
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Le référendum est une imposture envers la démocratie.
Ceux qui disent « Oui » ou « Non » n'expriment pas réellement leur volonté; mais ils sont bâillonnés au nom de la conception de la démocratie classique et il ne leur est permis de prononcer qu'un seul mot: « oui » ou « non ».
C'est alors le système dictatorial le plus dur et le plus répressif.
La Constitution n'est pas la Loi de la société. La Constitution est une loi fondamentale édictée par l'homme. Elle a besoin d'une source pour se justifier. Le problème de la liberté dans les temps modernes réside en ce que les constitutions sont devenues les Lois de la société, et que les constitutions ne s'appuient que sur les conceptions des appareils dictatoriaux dominants dans le monde, qu'ils reposent sur un individu ou un parti.
Il n'y a qu'une seule voie pour résoudre ce problème embrouillé de la démocratie, c'est la voie de la troisième théorie universelle.
Selon cette théorie, le régime démocratique est une construction cohérente qui repose sur les Congrès populaires de base, les Comités populaires et les Unions professionnelles, lesquels se retrouvent tous ensemble dans le Congrès Général du Peuple. Il n'existe absolument aucune autre conception d'une réelle société démocratique en dehors de celle-ci.
La Loi véritable d'une société est la coutume (tradition) ou la religion; toute autre tentative en dehors de ces deux sources est inutile et illogique.
Conformément à la véritable démocratie, il est injustifiable qu'une classe, un parti, une tribu ou une secte écrase, pour ses intérêts propres, tous les autres.