Je t’avais attendue
mais jusque-là sans douleur
j’attendais aussi le poème véritable
tu me l’as donné
alors désormais je me tais
je te laisse ma dernière lumière
tu éteindras
tu m’embrasseras en quittant
car tu étais, depuis longtemps,
mon imprévisible douleur
et demain
mon silence malheureux
Le matin n’est pas toujours
le lever du jour
et parfois même sa négation
l’impossible lendemain
je le savais déjà
j’ai simplement pris le risque
ultime
Le poème n’est pas une stratégie du matin
je ne t’aurai séduite que le temps
de la respiration
et du cœur
retourné
tu auras été
ma maladresse absolue
Il n’y a jamais de
mais
en amour
heureusement
il y a encore des mots
proscrits
vivons donc
avec tous les autres
Je ne me souvenais plus
ce matin-là
de ton visage
j’étais certainement mort
la nuit précédente
encore aurait-il fallu
que je m’en rende compte
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