AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,95

sur 141 notes
5
15 avis
4
15 avis
3
4 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Isaïe bosse à Barcelone.
Comblé aux côtés d'une femme aimante dont il attend un enfant, il doit composer avec ses innombrables démons abandonnés en Ouganda.
Aussi, lorsqu'une vieille connaissance franchit le pas de son échoppe puis l'invite pressamment à retourner au pays dans le but oh combien louable d'assister à une conférence censée taffer sur la réconciliation nationale, Isaïe aurait dû écouter sa petite voix intérieure et refuser tout de go ce billet retour pour l'enfer.

J'aurais adoré adorer, ce ne fut pas le cas.
Si le sujet abordé et développé fait preuve d'une maîtrise et d'un sens de la pédagogie certain, difficile d'en dire autant de l'écriture qui m'aura laissé sur le bord du chemin du début à la fin.

Isaïe est un personnage complexe, torturé par un passé qui lui explose de nouveau à la gueule sans préavis, et qui semble avoir pour film fétiche Un jour sans fin (saloperie de marmotte, tiens).
Véritable pierre angulaire de ce roman, sorte de Kurtz emblématique d'Apocalypse Now, dont il est régulièrement fait référence, et appelé à plonger encore et encore dans un chaos perpétuel, il semble voué à revivre éternellement ce qu'il s'évertue à oublier pour le salut de son âme.
Pour la résilience, c'est en face. En vous remerciant.

Les thématiques sont d'une richesse et d'une multiplicité incroyable.
Ce roman, très dur, lève le voile sur un pays meurtri, balafré par des conflits d'une violence inouïe à l'encontre d'une populace expiatoire.
Joseph Kony et sa LRA, en seigneur de guerre rebelle, homme brutal, sans conscience, avide de pouvoir, fût-il obtenu hors de tout cadre législatif et aux détriments d'innombrables atrocités commises par des enfants soldats qu'il s'évertuait à enrôler dès leur plus jeune âge.

Ouganda, terre de légende, de magie mais également de rituels ancestraux d'une bestialité peu commune. Naître albinos, c'était (c'est encore aujourd'hui dans certains pays) s'aliéner des années de persécution, voire de sacrifices rituels à base guillerette de décapitation, d'éventration et de démembrement.

Avant les années terribles aurait, de source peu sûre, été banni de tout office de tourisme ougandais.
Formidablement instructif et, paradoxalement, terriblement humain, il ne lui aura manqué qu'une adhésion pleine et entière au style pour cocher toutes les cases du très très grand roman.

Merci à Babelio et aux éditions Actes Sud pour ces années de plomb.
Commenter  J’apprécie          3910
Difficile d'écrire après «Toutes les larmes de l'océan » considéré à peu près unanimement comme un chef d'oeuvre et publié en français en 2015.
Victor del Arbol a beaucoup écrit depuis et s'est sans doute un peu perdu.
« Avant les années terribles » est une sorte de titre prémonitoire pour cet auteur, que j'aime beaucoup et que j'ai eu la chance de rencontrer à Lyon.
Après 2 romans décevants il change son M16 d'épaule et nous précipite, à la suite d'Isaë ,dans le chaos ougandais.
Isaë est réparateur/vendeur de vélos à Barceloneta, métier qui a le vent en poupe…
Mais les fantômes du passé vont venir le titiller et Enmanuel K(?) le convint de venir faire un tour à Kampala , le temps d'une conférence sur la Réconciliation nationale.
Ex-enfant soldat, longtemps victime (mais pas innocent, précise l'auteur) d'un sévère état de stress post-traumatique ( on le serait à moins) Isaë part avec sa femme , Lucía ( avocate, famille hyper-riche)enceinte de cinq mois.
Une fois en Afrique ça devient compliqué, tout va se rejouer en pire , etcétéra ,etcétéra…
Franchement le pitch était vraiment tentant.
Malheureusement il y a plusieurs petits soucis :
Passons sur quelques incohérences chronologiques ( même si je n'aime pas du tout ça) mais soit il y a un gros problème de traduction soit Victor del Arbol s'est empêtré dans les problèmes de conjugaison. le style est lourd, terriblement empesé , ça en est presque gênant.
Il y a aussi des incohérences géographiques mais là aussi passons.
Le mérite de l'ouvrage est de donner un grand coup de projecteur sur l'Ouganda et là, pour le coup, on apprend pas mal de choses.
Pays maudit de l'Afrique de l'Ouest, l'Ouganda est un magnifique pays avec une histoire terrible. S'intéresser à son histoire c'est mettre un bout d'orteil dans l'immense complexité africaine post-coloniale.
On y apprend aussi le sort impitoyable des albinos, leur destin victimaire et leur rôle dans la sorcellerie.
Mais la narration est malheureusement assez confuse avec pourtant une structure narrative sommaire.
Qu'est il arrivé à cet auteur que j'aimais tant ?
Souvent présent à Quais du polar , l'homme est charmant et parle un beau français avec une pointe d'accent catalan.
Peut-on se remettre de Toutes les larmes de l'océan ?
Pas sûr……
Commenter  J’apprécie          184
J'aime, j'adore Victor del Arbol et je me suis jetée sur "Avant les années terribles", sans vraiment réfléchir au sujet traité, et j'ai été en peine de le terminer. C'est l'anti livre "feel good", on est transporté dans un univers de déshumanisation, de violence, de cruauté abominable, insupportable, inimaginable. Et ça m'a plongé dans le désespoir. A déconseiller aux personnes sensibles et dépressives. A recommander à ceux qui veulent comprendre la situation dans les pays d'extrême violence d'Afrique dont les autochtones sont prêts à croire et à suivre le premier démagogue venu, sans état d'âme. Ce livre me laisse un goût amer sur le peu d'espoir à attendre de l'humanité.
Commenter  J’apprécie          30
J'aime globalement l'univers de cet auteur mais je suis à chaque livre davantage dérouté par l'écriture qui à mon goût perd petit à petit en netteté et en finesse. Aborder l'Afrique a tout pour me plaire, c'est fait ici avec une intrigue/enquête sur fond de guerre. On apprend un peu sur l'Ouganda. En revanche, l'ensemble m'a paru incroyablement confus, décousu, mal écrit. Bien dommage.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (388) Voir plus




{* *}