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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Celui ci, je ne peux pas ne pas laisser un petit commentaire. Voilà 5 livres lus en décembre que je n'ai pas critiqués, je suis un peu fainéante...

"Le fils du père" de Victor del Arbol est un roman magistral qui, à l'instar des autres oeuvres de cet auteur, allie la grande Histoire à la petite histoire, en l'occurence le destin de trois générations d'hommes et de femmes, mais surtout d'hommes.

Diego, enfermé en hôpital psychiatrique suite à un acte qu'il a commis, va raconter son histoire, laquelle découle de l'histoire de son père, laquelle découle de celle de son grand père.
Et nous allons suivre un récit passionnant sur trois générations d'hommes marqués par un destin hors du commun, des années 30 à 2010.
Toujours avec un point commun entre tous : celui de ne pas savoir aimer, de rendre leur famille malheureuse, de transmettre une sorte de gène du malheur et de l'autodestruction.

Un roman noir qui nous entraine de l'Espagne de Franco à la Russie lors de la seconde guerre mondiale avec le grand père et de Barcelone au Sahara oriental avec le père. Des "séjours" qui ne laissent pas un homme indemne.

Diego, en digne héritier de ses ainés a hérité d'un poids. Un poids qui va le conduire à commettre l'irréparable.

Passionnant, très riche et intelligent.
Un très grand auteur !

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Victor del Arbol n'est jamais aussi bon que lorsqu'il revient visiter les conflits du XXe siècle, la guerre civile espagnole et le sort des combattants enrôlés sur le front de l'Est au cours de la seconde guerre mondiale. Ce fut la trame de « Toutes les vagues de l ‘océan », de la « Tristesse du samouraï », cette fois il vient plus profondément encore sonder les effets transgénérationnels du Trauma et pister la violence creusant son chemin de répétitions au fil des générations.
D'une construction complexe qui nous maintient en vigilance, le texte dont le style se fait parfois un peu lourd (traduction?) s'enfonce dans son exploration des abysses où chacun.e a sombré. C'est d'une noirceur sans issue… Aussi est-on surpris.e du revirement ultime sans cohérence avec la démonstration du récit et encore moins avec la psychologie des personnages concernés. Comme un remord de l'auteur de nous avoir entraîné si loin dans l'humanerie ( pour reprendre le mot si juste de Claude Nougaro).
Cela n'enlève rien à la qualité de ce livre, littéralement captivant.
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Cela faisait longtemps que je voulais découvrir cet auteur et je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai mis autant de temps. Je comptais commencer par son dernier livre et finalement j'ai opté pour celui-ci.
J'ai fait le bon choix et je vous le dis d'avance, avec ce roman, il a mis la barre très haut.

Le fils du père est une histoire déchirante, intense, puissante, qui pousse à la réflexion et, je dois l'admettre, un peu déprimante. J'ai été touchée par tant de douleur et de souffrance.

L'intrigue est complexe et très sombre. On ne peut pas faire plus noir. Une saga familiale, un voyage à travers trois générations et à travers l'histoire de l'Espagne, de la guerre civile à nos jours, en passant par la Seconde Guerre mondiale.
Il aborde de nombreux thèmes douloureux et forts, l'abus, la maltraitance, le ressentiment, la haine, la misère, la violence, entre autres. Je ne vous dévoilerai pas tout pour ne pas spoiler, mais l'horreur et la cruauté sont très présentes. Les racines et les liens familiaux sont au centre de l'intrigue et en particulier, comme on peut s'en douter, la relation père-fils. L'histoire est davantage centrée sur les hommes, mais les femmes, bien que moins présentes, jouent un rôle majeur.

Les personnages, tout en nuances, sont bien travaillés. Même si je n'ai pas ressenti d'empathie, j'ai souffert avec eux et au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture, mon coeur s'est serré de plus en plus.

Víctor del Árbol écrit extrêmement bien, mais je ne m'attendais pas à une telle dureté. Il ne nous épargne rien, son écriture est directe et crue et il n'y va pas par quatre chemins. C'est addictif et il vous accroche dès les premières lignes.

Un livre puissant et très émouvant qui m'a énormément touchée et secouée.
Je vous le recommande fortement, mais préparez-vous, vous n'en sortirez pas indemne.

Lecture en VO
Lien : https://www.facebook.com/lec..
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En général c'est un livre très sombre, mais fort riche d'enseignements. À travers l'histoire d'une famille Espagnole étalée sur trois générations d'hommes dont l'existence ne fut pas une sinécure, l'auteur ratisse large en terme de thématiques abordées.

Sommes-nous inéluctablement marqués par les tares de nos géniteurs? Les fictions que nous construisons à partir de nos vécus ont-elles une part de vérité qui soit en tout point conforme à la réalité? Avons-nous le droit de porter un jugement global et péremptoire sur la vie de ceux qui nous ont précédés? Qu'est-ce que le bien, le mal? Qui est courageux et qui est lâche? Existe-t-il toujours une rivalité père et fils? Qu'est-ce que l'amour?

Pour voguer sur ces thèmes universels et intemporels, nous parcourons une partie du XXe siècle, en passant par l'Espagne sous Franco, l'Union Soviétique envahie lors de la seconde guerre mondiale, sous oublier une incursion au Sahara Oriental.

Tout au long du livre, l'auteur nous présente des vies faites de misère psychologique et de dénuement matériel, de torpeur intérieure et d'avenirs bouchés. Des existences remplies d'amours trahis, de rêves bafoués, et ce, dans un cycle qui semble, parfois, se répéter sans cesse.

L'histoire se termine sur une note touchante, empreinte d'humanisme et d'espoir. C'est tout en l'honneur de l'auteur après nous avoir fait voir toute cette noirceur.
Bref, c'est encore du grand art de la part de V. del Arbol!
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Nouveauté Actes Sud / actes noirs, le fils du père, selon les échos et bruits de couloir serait le meilleur de Víctor del Árbol. On me prête un exemplaire afin que je découvre cet auteur espagnol qui tisse la petite histoire dans la grande Histoire.

Ce qui s'avère très casse-gueule dans les romans fresques, les romans familiaux comme le fils du père, c'est qu'avec la présentation de toute la famille, on se perd dans les générations, on se perd dans les situations de chacun (Je vous ai pas dit que j'étais un lecteur distrait ?). Víctor del Árbol a presque réussi un sans-faute.Il y a juste un passage dans lequel je n'étais plus certain du degrés générationnel dans lequel je me situais. Pour le reste, le lecture a été d'une fluidité exemplaire ce qui m'a permis d'entrer et ne jamais sortir de le fils du père.

J'en ai aimé la force, la dramaturgie, la structure, la tension, la thématique et les personnages. le fils du père est un roman qui semble manichéen mais ne l'est pas du tout. Il est d'une richesse thématique qui le rend plus profond sans être ennuyeux.

J'ai aimé découvrir cette Espagne par ce prisme là, le prisme d'un microcosme géographique et de 2 familles intimement liées par des rapports de forces ataviques qui fluctuent dans le temps.

Une réussite !
Lien : http://livrepoche.fr/le-fils..
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Depuis « La Tristesse du samouraï » (2012) qui l'a fait connaître en France, Victor del Arbol n'a eu de cesse de sonder l'histoire de son pays et les violences qui la constituent, qu'elles soient politiques, sociales ou familiales.
Dans « Le Fils du père », certainement son meilleur roman, il s'est surpassé dans la noirceur.
Après l'incendie en septembre 2011 d'une unité d'évaluation et de soins psychiatriques sont retrouvées les notes d'un certain Diego Martin qui y a été interné pour avoir assassiné l'infirmier en charge de Liria, sa soeur adorée.
Dans ce manuscrit il consigne le récit de sa famille en soulignant la malédiction qui pèse sur sa composante mâle tout juste capable de semer le malheur, de briser ce qui l'entoure et de s'autodétruire.
Pourtant Diego, dernier représentant de ces trois générations délétères, pense qu'il est différent de ceux qui l'ont devancé parce qu'il les a fuis et qu'il est devenu un professeur d'université respectable. Mais le passé vous rattrape toujours avec le poids des haines ancestrales et la transmission ne s'arrête jamais, comme une fatalité.
Malgré la désolation qu'ils répandent, on ne parvient pas à détester ces hommes. Victor del Arbol fait d'eux un portrait en clair-obscur où le mal cohabite avec le bien et où l'amour se transforme en violence parce qu'il est indicible pour des machos de leur espèce incapables de dévoiler leurs blessures honteuses et tues.
Et ce tableau tout en nuances, nourri d'événements historiques tragiques (guerre civile, Seconde Guerre mondiale...) et de discriminations sociales, c'est une voix extérieure à celle de Diego qui nous le révèle en s'interrogeant sur la frontière parfois ténue entre la vérité et l'illusion, entre la réalité et les faux-semblants.
Avec son écriture précise, fulgurante et puissante, « Le fils du père » est un roman ambitieux et tortueux qui s'empare du lecteur pour ne plus le lâcher.

EXTRAITS
Son talent, c'était la démolition.
Il était un malheureux de vocation.
Tu te bats parce que tu ne sais pas être en paix.
Les gens vivent autant qu'ils peuvent et comme ils peuvent. Peu le font comme ils veulent.

Lien : https://papivore.net/littera..
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Avec son dernier roman « le fils du père », Victor del Arbol, auteur espagnol que j'apprécie énormément, décrit une violence familiale trans-générationnelle inévitable qui frôle la folie.
Trois générations d'hommes que la violence et l'accumulation de secrets va entrainer vers un gouffre insondable. Un roman noir ou la haine et la lutte des classes côtoient la maltraitance familiale que la pauvreté n'excuse pas. Inéluctablement l'auteur nous englue dans ce roman puissant ou chaque homme de cette famille maudite vit un destin tragique.
de son grand-père Simon déporté sur le front russe, et D Antonio son père obligé d'intégrer la Légion étrangère, Diego enseignant, n'a pas envie de laisser la place à toute cette violence qui bout en lui depuis son enfance. Il espère échapper à ces gènes qui ont détruits toute sa famille depuis plusieurs générations. Mais le mal est puissant et l'homme faible. La spirale infernale entraine Diego jusqu'au meurtre…
Un roman fort ou l'amour du père pour le fils n'est pas assez puissant pour sauver celui-ci de la fatalité. Un amour jamais avoué et donc jamais partagé.
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Une terrible malédiction frappe les hommes d'une famille, à travers plusieurs générations, nous suivons leur histoire, qui se mélange avec la grande histoire et ses nombreux conflits.
L'auteur nous offre un très bon roman noir magistral et flamboyant.
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Quel conteur ce Victor del Arbol !

Ceux qui me suivent depuis un moment ont pu lire mes avis sur d'autres romans de cet auteur espagnol : Toutes les vagues de l'océan (que j'appelais opéra hispano-russe), Par delà de la pluie, La veille de presque tout, La tristesse du samouraï, La maison des chagrins ….

Et une fois fermé ce roman je savais que je continuerai à lire cet auteur qui sait si bien peindre les âmes noirs. La 1ere de couv' donne le ton : ce sera noir-noir avec peu de gris et pas de couleurs (donc pas de gaité, ni de sourire) – et comme le montrera le tout dernier chapitre du roman – il y a ambivalence, double lecture (regardez l'image des mains d'un homme sur l'enfant : geste tendre ou violent ?!). Comme a son habitude, Victor del Arbol nous fait voyager dans le temps – avec des constants aller-retour permettant par le biais de différentes voix de tisser un tapis historico-psychologique d'une extrême densité (et noirceur). Diego Martin a tué (et torturé) le jeune homme qui s'occupait de sa soeur Liria, Martin Pearce. Diego est universitaire et écrivain (spécialiste – devinez de qui ? : Dostoïevski), il est marié à Rebecca (et aime avoir des étudiantes dans son lit). Son grand-père Simon (marié à Alma Virtudes née dans une famille pauvre et dont le frère s'est jadis opposé à la riche famille Patriota (propriétaires terrien sous le joug de laquelle travaille et vit un village entier)) sera envoyé dans la division Azul sur le front russe (à côté des allemands), survivra dans un camp en Russie et ne rentre que vers 1947.
Son fils Antonio, le père de Diego, lui va passer du temps au Sahara Oriental (engagé en tant que légionnaire). Laâyoune et Dcheira seront ses stations du chemin de croix. « Il est là, en moi. On dit que nous sommes identiques, deux gouttes d'eau au même âge. Être ce qu'on rejette, le voir chaque fois qu'on se regarde chaque matin en se rasant, en se lavant les dents, assis sur la cuvette des WC, c'est difficile. le même nez, les mêmes yeux foncés, les mêmes sourcils, la même bouche. Jusqu'à la façon de rire. Soudain, on est devenu son propre père. On est devenu ce qu'on déteste le plus. «

Diego veut être différent de son père – mais le malheur, la violence (contre les hommes, conjugales, contre les enfants), colle comme une malédiction à ces trois générations. Les descriptions de la violence dans les camps russes (et pendant la/les guerre/-s) est suffocante (et m'a rappelé un peu le roman « aussi loin que mes pas me portent » / »Soweit die Füsse tragen » de J.M. Bauer qui décrit l'évasion (véridique) d'un des camps en Sibérie) – mais au vu de ce qui se passe actuellement en Ukraine, au Moyen Orient comme constitutif de l'être humain.

Victor del Arbol sait dessiner en quelques mots/phrases un personnage ou illustrer, même pour les aveugles, un sentiment, un état.

« Sa voix était légère ; les mots ne pesaient rien quand ils sortaient de sa bouche, comme si avant de les prononcer elle en avait ôté la densité et les avait moulus pour les réduire en poudre….. Elle avait à peine dépassé la cinquantaine, on aurait dit une exilée volontaire, qui aurait décidé de s'éloigner du monde qu'elle avait sans doute connu intensément. » (p. 70) le roman tragique et sombre est divisé en 4 actes (pardon parties). On passe des notes de Diego (écrites en 2011 dans sa chambre de « l'unité d'évaluation et de soins psychiatriques« ) – donc en mode narrative « je », à un narrateur « extérieur » soit à Barcelone (2010 ou 1983-85) ou Badajoz/Estremadure (2010 – ou 1939-1941), soit en Union soviétique (Tcherepovets, Chaika, lac Ladoga – 1943-1947) soit en Sahara oriental (1954-1962) – chaque passage éclaire un pan de l'histoire sur trois générations, rajoute une pièce au puzzle, sans perdre le lecteur…. et illustre parfaitement « cette chaine de silence et de rancoeur qui unit les hommes de cette famille« .

Parfois Victor del Arbol glisse de petites réflexions acides (ou « sociales ») ou un clin d'oeil direction ses préférences musicales, photographiques, cinématographiques (« Les infiltrés » – Scorcèse; Weston, Bohrmann; Roxanne (chanté par George Michael…. pour ne citer que qqs exemples) « L'ampoule du confessionnal passa au vert. Il vit en sortir une femme avec son sac de courses, qui se signa. Quels péchés avait bien pu commettre une femme aux sandales trouées et aux genoux enflés à force de lessiver les sols à quatre pattes comme un chien ? Ce n'était pas son affaire, mais ce n'était sûrement rien, comparé à ce que d'autres auraient dû confesser. Tous ces connards de politiciens qui passaient leurs journées à faire des promesses qu'ils ne tenaient pas, les crapules qui vivaient en exploitant les autres, les escroc qui s'achetaient une respectabilité avec des dessous-de-table et une villa à Marbella……. » (P. 301)

Je vais arrêter ici pour vous signaler plutôt le beau texte écrit par La viduité nettement plus fouillé sur cette saga transgénérationnelle, avec son parfum d'inceste(s), de haine(s) et de « fatalité ».

Enfin – je souhaite souligner la très bonne traduction de Emilie Fernandez et Claude Bleton.
Lien : https://lorenztradfin.wordpr..
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