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Par-delà la pluie de Victor del Arbol est un Grand roman, souvenez-vous du film American Beauty pas pour l'histoire mais par la beauté qui s'en dégage. On se sent privilégié de lire une oeuvre de cet auteur mais tellement insignifiant de partager cette beauté et que les mots me manquent. Des destins qui se croisent qui se frôlent, sans jamais juger les choix que ses personnages ont fait face à la vie, telle une immense clameur de pourquoi et de regrets que l'auteur dit dans ses mots que la vie n'est pas une affaire de justice mais plutôt de chance et d'opportunité qui n'a rien à voir avec la bonté et l'honnêteté. L'auteur est espagnol et à travers toutes ses oeuvres dont celle-ci il essai d'exorciser la guerre civile que son pays a vécu dans les années 30 avec la victoire de Franco. Avec ce que j'ai vu de la réaction de l'Espagne avec les catalans je me dis que le fantôme de Franco est encore très présent dans ce pays. Un roman merveilleux qui fait de nous mortels des êtres à part.
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La dédicace de ce roman de Victor del Arbol donne d'emblée le La : « A ceux qui aiment la vie par-delà les déroutes ».
Tout commence à Tanger en 1955. Thelma, une Espagnole de bonne famille pleure la fuite de son mari adoré. Au lieu de lutter pour se reconstruire, elle préfère se laisser couler vers l'abîme. Un matin où l'exaltation suit la prostration, elle arrache sa fille Helena (12 ans) à son sommeil pour l'emmener voir la mer.
Au lieu d'un bain mère-fille réparateur, Thelma a décidé de se suicider et d'entraîner son enfant avec elle... le climat de cette intrigue est d'emblée donné... Mais à peine s'est-on remis de ce choc qu'on se retrouve à Séville en 2016 dans l'appartement confortable de Miguel, un ex-directeur de banque devenu veuf.
Alors qu'il rend visite à ses copains retraités dans un café du quartier, il est subitement victime d'un blanc mental : il ne sait plus où il est et ce qu'il fait là. Alzheimer a frappé. Au même moment, à Tarifa deux-cents kilomètres plus au sud, Helena se souvient de son sauvetage par ses grands-parents maternels Whitman. de l'affection que lui prodiguait sa grand-mère Alice, des années passées ensuite comme interne dans un prestigieux collège britannique. Et surtout de Louise, sa meilleure amie et son premier grand amour.
Sans transition, on se retrouve à Malmö en Suède. Yasmina, petite-fille d'un immigré marocain flirte avec le commissaire Gövan, un notable marié et faussement droit dans ses bottes. Elle tombe irrémédiablement amoureuse de lui, mais elle n'est pas certaine que la réciproque soit vraie tant le fossé social qui les sépare semble difficile à combler.
Tous ces personnages l'ignorent encore, mais un fil ténu les relie que seul l'épilogue révélera. Et contrairement à ce que les quelques lignes ci-dessus laissent penser, ce roman choral n'est pas déprimant, mais il est dur. Comme la vie parfois.
J'ai été incapable de lâcher ce pavé de cinq-cents pages malgré les coups incessants encaissés par ses nombreux protagonistes. J'ai rentré ma tête dans mes épaules et j'ai poursuivi cette quête haletante, car Victor del Arbol traite avec élégance des sujets qui nous ébranlent en tant qu'humain : la trahison par son meilleur ami, l'abandon, la maladie mentale, les regrets de toute une existence, la lâcheté crasse et la violence...
Mais il parle aussi, heureusement, d'amitiés improbables, d'amour filial, de résilience, de seconde chance et de vies qui, jusqu'au dernier souffle, restent à écrire !
Une très belle découverte que ce romancier ibérique dont j'ai hâte de lire d'autres romans.
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Roman à histoires multiples foisonnantes. On ne s'ennuie pas un seul moment dans ce roman policier. Ce n'est pas le premier que je lis de cet auteur mais celui-ci m'est apparu meilleur que les autres déjà lus. A l'inverse de ce qui se passe souvent. Ici, l'auteur ne semble pas voir tarir la source de son imagination. Et c'set tant mieux pour nous.
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Il y a quelques années, j'avais lu La tristesse du samouraï, premier roman publié en France de Victor del Arbol, qui lui a apporté le succès (mérité) et la notoriété. Un roman profondément triste, dur mais d'une incroyable densité, révélant les horreurs de la guerre civile espagnole à travers les échos de cette période des décennies plus tard. Je me souviens en avoir admiré la dextérité de la construction. Pourtant, j'étais réticente à replonger dans son univers, très noir à mon goût. le thème de Par-delà la pluie m'a semblé plus abordable, moins désespéré, et une rencontre en librairie avec l'auteur a fini de me convaincre. Bonne pioche ! Ce roman est superbe, non pas pour sa facette polar qui sert simplement de prétexte. Non, il est superbe pour le regard que l'auteur porte sur la vie, le temps qui passe et les échéances qui se précisent avec leur cohorte de regrets, de remords, d'envies de se retourner sur son passé et de besoin de réconciliation.

C'est avant tout l'histoire d'une rencontre, une vraie. Entre deux êtres au crépuscule de leur vie, plus proches du renoncement que du nouveau départ. D'ailleurs, ils se rencontrent dans une maison de retraite, près de la mer, à Tarifa. Miguel se sait condamné à moyenne échéance par une dégénérescence neurologique qui lui cause déjà parfois quelques absences. C'est un homme habitué à tout planifier, ancien directeur de banque à la vie sans surprise. Sauf une fois, une aventure d'un week-end qu'il n'a jamais oubliée. Il s'est résolu à regarder les heures passer, loin de sa fille Natalia qui, à quarante ans s'apprête à devenir mère mais dont la relation amoureuse est empreinte de violence. de son côté, Héléna est une femme encore belle, imprévisible et indépendante. Pourtant hantée par quelques fantômes du passé qui jalonnent sa route, depuis l'enfance jusqu'à son mariage. Ces deux solitaires qui sont l'exact contraire l'un de l'autre vont ainsi s'attirer, se lier, se chamailler avant de décider finalement de ne pas s'enterrer dans ce mouroir et tenter de se réconcilier avec leur passé. Pour Héléna, l'objectif est Malmö en Suède où vit son fils qu'elle n'a pas revu depuis des années. Pour Miguel, il s'agit de retrouver cette fameuse Carmen, et de sauver sa fille des griffes de l'homme qui la tient sous son emprise. C'est donc parti pour un road-movie à bord de la vieille voiture de Miguel qui a trop peur de l'avion...

Pendant ce voyage, bien sûr, le passé des protagonistes se fait jour et éclaire petit à petit leur situation actuelle. La période de la guerre civile espagnole qui concernait leurs parents et grands-parents, avec des incidences dramatiques sur les vies des uns et des autres. On chemine entre Tanger, Londres, Barcelone et Malmö dans une traversée de l'Europe qui éclaire aussi les parcours de nombre de réfugiés. Au contact l'un de l'autre, Héléna et Miguel évoluent et laissent libre cours à des sentiments longtemps enfouis et qui impactent depuis toujours la relation avec leurs enfants respectifs. L'auteur parvient à donner à son traitement du thème de la transmission et du traumatisme un caractère universel, faisant le lien entre les conséquences des événements historiques dramatiques et les bouleversements des destins personnels. Et étend ses ramifications bien au-delà des frontières pour livrer un roman foisonnant sur le poids écrasant du passé.

Il se pourrait que Miguel et Helena figurent l'un des couples les plus émouvants de la littérature contemporaine, avec leurs rides, leurs bleus à l'âme, leurs esprits trop pleins de douleurs et leur proximité avec le vide qui influence leurs décisions. J'ai aimé cheminer avec eux, m'interroger, m'émouvoir aussi au milieu de la violence du monde et de la précarité des destins soumis à la vacuité de minables desseins criminels. J'ai aimé ce supplément d'âme offert par un écrivain inspiré.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Je ne suis pas certaine qu'on puisse bien l'apprécier avant quarante ans; mais, pour moi qui ai beaucoup plus, c'est un roman qui a fait mouche.

C'est une lecture émouvante, sensible, intelligente, au ton juste sur la vieillesse, les souvenirs, les nôtres et ceux de l'histoire, l'amour, le sens ou le non-sens de la vie , ce que nous choisissons, ce que nous croyons choisir ...

Les deux personnages principaux sont ciselés comme des diamants, leurs différentes facettes se dévoilant au fur et à mesure d'un récit à la construction parfaitement maitrisée. de l'Afrique du Nord à l'Espagne en passant par l'Angleterre et la Suède, on suit nos deux héros qui tentent de guérir leurs cicatrices qui n'en finissent pas de suinter et de donner sens et vie à leurs derniers jours.

Avec une construction réussie des changements de narrateurs et de périodes, avec une très belle écriture sans excès de pathos mais qui laisse la part belle aux émotions ce roman est un bijou!
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Comme pour tous les livres de Victor del Arbol, c'est noir. Très noir. A ne pas lire un soir de grosse déprime. Plusieurs histoires se rejoignent, le plus souvent dans la mort, au cours des dernières décennies. L'enfance, le franquisme, la violence, le sexe, et hop, on en arrive à cet opus très bien écrit.

Ensuite, pour être très clair, le récit est très descriptif. On découvre petit à petit les événements qui ont jalonné l'histoire des différents personnages et qui les conduisent dans ces pages. Les aléas de la vie sont le plus souvent tragiques, et il n'y a pas beaucoup, pour ne pas dire, pas du tout, de "bonnes personnes".

Il faut faire preuve d'optimisme pour croire en la nature humaine.

Je l'ai fini cette nuit, pendant une phase d'insomnie....
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On est à Tanger en juillet 1955. Thelma est en train de se noyer, elle tient sa fille Héléna par la main. C'est un suicide.
On est à Séville en février 2014. Miguel veut prendre l'air, et soudain il se sent perdu, il ne sait plus où il est, il a les prémices de la maladie d'Alzheimer.
Toujours en février 2014. Ces deux personnes vont faire connaissance à la résidence Poniente à Tarifa.
Puis on se retrouve à Malmö en Suède avec le sous-commissaire Gövan et Yasmina.
J'ai d'abord pensé que ce livre était une histoire sur la vieillesse, la fin de vie, ce qui m'aurait tout à fait intéressée, tant del Arbol décrit avec un grand réalisme les symptômes de la maladie d'Alzheimer. Mais c'est également un roman policier, avec tous ces ingrédients : enquête, intrigue, suspens et rebondissement. Ce roman policier est également un road-movie, nos deux héros vont tout faire pour retrouver leurs enfants, chacun pour un motif différent : Miguel veut se rapprocher de sa fille Natalia, à Barcelone, et qui subit la violence conjugale ; Helena veut revoir son fils David, qui vit à Malmö avec lequel les relations sont très réduites, elle ne connait ni sa belle-fille, ni ses petits-enfants.
Miguel a sans arrêt des visions de son père disparu lors de la guerre d'Espagne, Helena va découvrir les lettres que ses grands-parents lui ont cachées, et que son père lui écrivait, depuis les lieux où il se cachait.
L'auteur nous fait découvrir El Valle de los Caídos situé dans la vallée de Cuelgamuros.
Le commissaire Gövan a des ambitions politiques.
Il y a dans ce roman un grand nombre de personnages et une quantité de lieux parcourus.
Dans son enquête, l'auteur aborde les thèmes de la drogue et de la prostitution en Suède, ce pays où tout devrait être lisse, l'abandon des pères, la douleur des mères durant la guerre civile en Espagne, l'homosexualité, la violence conjugale, les ambitions politiques et la corruption, la déception amoureuse, les relations difficiles entre parents et enfants, les secrets de famille, ….
Nos deux vieillards héros du roman, sont absolument magnifiques, et bien vivants à la fin de leur vie. Mais sans exagération, ni exubérance.
Livre aux entrées multiples, histoire prenante, personnages attachants, et ce qui fait le charme d'un roman policier, plusieurs sorties possibles et une fin inattendue.
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Par-delà la pluie.
Victor DEL ARBOL
Coup de coeur

Miguel et Helena ne se connaissaient pas avant de se retrouver dans la même résidence pour seniors à Tarifa.
Lui parce que sa fille Natalia avait perçu les premiers signes de troubles de la mémoire et elle parce qu'elle l'avait décidé.
Ce qu'ils ignoraient c'est que cette rencontre allait les emmener à Barcelone, à Madrid et à Malmö.
Les septuagénaires ayant des comptes à solder avant l'ultime voyage et ce road-trip là (au volant de la superbe voiture de Miguel) était fait pour venger un père de son gendre, accorder le pardon d'un fille à son père, faire payer un flic manipulateur entre autres.
Des années 1950 aux années 2014 les destins s'entremêlent et chaque nouveau chapitre apporte son lot de noirceur et d'éléments capitaux à l'histoire.

Ce roman est riche, ce roman est intéressant et ce roman est grand !
Une histoire qui voyage dans le passé, dans la géographie et dans l'âme de ses personnages.
Ils sont plantés là, forts, monumentaux et ils apportent une pierre à l'édifice de la vie.
Qu'on ne s'y trompe pas : c'est un roman noir au sens classique mais aussi teinté de tendresse et de nostalgie.
Les thèmes ne sont pas joyeux entre violence conjugale, dégénérescence physique et cognitive, abandon, prostitution, meurtres et tortures mais une lumière se dégage pourtant, celle de l'espoir d'une vie apaisée après des comptes enfin réglés et la possibilité d'une dernière histoire d'amour.
Coup de coeur
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Je pensais lire un polar et je ne retrouve finalement avec une histoire de souvenirs et de famille, mêlant passé et présent.

J'ai trouvé cela lourd et long, ponctué de sexe et de violence assez désagréable.
La fin est un peu plus intéressante mais j'ai trouvé l'ensemble très confus, beaucoup de personnages qui ne sont pas toujours nommés, des morts, des vivants. Les personnages principaux m'ont laissé assez indifférente, bref une lecture décevante.

Le quatrième de couverture est également trompeur sur la teneur du roman.
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Miguele et Helena se rencontrent car ils sont résidents de la même maison de repos à Tarifa, en Espagne. Ils ont en commun un passé difficile, marqué par un père absent et une mère qui ne se remettra jamais du départ du père. C'est ce passé, sur fond de guerre civile espagnole, puis les implications sur le présent, qui sont la trame de ce magnifique roman. Victor del Arbol nous fait voyager au Maroc, en Espagne, et jusqu'en Suède, aux côtés de ses personnages et de leur famille. Un roman à la fois sombre et chargé d'émotions.
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