Puissions-nous entrer dans cet obscur et lumineux silence et par un regard non arrêté, une non-saisie, puissions-nous contempler ce qui est avant et au-delà de toute vision et de toute connaissance.
Le regard non arrêté ne voit plus rien de particulier : il voit.
La connaissance non arrêtée ne connait plus rien de particulier : elle contemple.
Nous disons donc que la cause de toutes choses, et qui est au-delà de tout, n'est pas sans essence ni sans vie, ni sans raison, ni sans intelligence et qu'elle n'est pas un corps. Elle n'a ni forme, ni figure, ni qualité, ni quantité, ni masse. Elle n'est dans aucun lieu. Elle n'est pas vue et on ne peut la saisir par les sens. Elle ne se perçoit pas par les sens et ne leur est pas perceptible. Elle ne connaît ni désordre, ni agitation, elle n'est pas troublée par les passions matérielles