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Mont-Oriol

Cela vous dirait, une petite cure thermale ? Un petit verre quotidien d'eau minérale pour soulager cette rate qui se dilate ?

Mont-Oriol, troisième roman de Guy de Maupassant, démarre avec ce charme désuet des stations thermales du XIXème siècle.

La légende dit que ce serait lors d'une cure thermale à Château-Guyon où il était venu soigner une syphilis, - rien que ça, que l'auteur aurait imaginé la trame de ce roman.

Il est vrai que ces villes d'eaux sont des pays de féerie propices à l'univers romanesque, aux rencontres inouïes et aux histoires d'amour improbables, mais aussi à la cupidité de financiers et de médecins peu scrupuleux. Pour peu que l'imaginaire diabolique s'en mêle, alors ces sources ne sont plus seulement minéralisées, mais deviennent brusquement ensorcelées.

Ne cherchez pas plus longtemps sur une quelconque carte de la région D Auvergne, Mont-Oriol est un lieu fictif, tout comme la station thermale d'Enval où nous faisons la connaissance de quelques curistes venus ici prendre les eaux : le marquis de Ravenel accompagné de sa fille Christiane jeune épouse de William Andermatt, banquier prospère, de son fils le comte Gontran couvert de dettes.

Le couple désespère d'avoir un enfant, aussi tout ce beau petit monde compte sur la vertu de ces eaux thermales pour résoudre le problème de stérilité de la jeune femme, car cela tombe sous le coup du bon sens : c'est forcément Christiane qui ne peut avoir d'enfant, que diable ! Un ami de la famille les accompagne dans cette cure, Paul Brétigny, jeune homme au coeur ardent, au tempérament enflammé, passionné de poésie... Dans la campagne environnante où les promenades égayent l'ennui lié au rythme quotidien propre à une cure, Paul Brétigny et Christiane Andermatt découvrent dans ces instants bucoliques que leurs solitudes ont quelque chose à se dire...

Tout ceci est bien gentil, de magnifiques descriptions de la nature viennent enchanter la rencontre de deux coeurs qui s'éprennent l'un pour l'autre, ces pages parfois d'une grande sensualité sont l'occasion pour Maupassant d'exprimer un esthétique que j'aime chez cet auteur et qui n'a pas pris une ride.

L'intrigue va toutefois rebondir à la faveur de la découverte d'une nouvelle source qui va susciter toutes les convoitises et en particulier celle du peu scrupuleux William Andermatt qui se saisit de l'événement pour lancer un grand projet de construction d'une nouvelle station thermale. Mont-Oriol est ainsi créé !

Le décor est en place, il suffit dès lors de convoquer de nouveaux personnages, des paysans roublards aux filles à marier, des banquiers spéculateurs, des médecins charlatans, des curistes naïfs... Tout le monde entre dans une danse joyeuse et frénétique où les préoccupations tournent vite à l'affrontement autour de la spéculation foncière, des dots des jeunes filles qui vont servir de monnaie d'échange, - je vous assure qu'on parle peu des vertus de l'eau minérale dans ces cas-là, tandis que Paul Brétigny et Christiane Andermatt continuent de se promener au gré des chemins jalonnés de fleurs et de papillons grisés par la sève du printemps...

J'ai aimé me glisser dans ces pages savoureuses, observer comment peu à peu cette station thermale presque ordinaire n'est plus un simple décor, mais devient la scène de théâtre d'une véritable comédie humaine où Maupassant s'en donne à coeur joie pour nous peindre avec ironie et jubilation une satire cruelle de ce petit microcosme d'une vie mondaine sans foi ni loi.

Je me suis laissé griser peu à peu par cette puissance d'évocation que possède l'écrivain pour évoquer les passions de l'âme humaine, ses désirs, ses envies, ses convoitises, ses illusions, ses tourments,... En ce sens, Mont-Oriol est une grande histoire d'amour.

Du grand Maupassant !

Vous reprendrez bien encore un petit verre d'eau minérale ?
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Le meneur de loups

Roman fantastique qui se deroule qui se déroule dans mon Aisne natale dans la forêt de villes côtières, ce qui avait concouru à ma motivation de lecture..Je me souviens avoir failli l abandonner car il comportait des passages un peu longuets...tout juste la moyenne alors 🧐
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Pensées

Les "Pensées" telles que je les ai trouvées dans l'édition de Brunschvicg déçoivent énormément. Le but était d'organiser les paragraphes, phrases et bouts de phrases que Pascal a laissé derrière lui lors de sa mort dans une vision théologique. On n'y trouve rien de tel. Ce que l'on trouve dans ce volume est une quantité de mots importants qui n'ont ni logique ni organisation. Dans les "Lettres provinciales" Pascal démontre qu'il est brillant quand il est en mode d'attaque. Il trouve les contradictions et les manques de logique de son adversaire. Il maitrise toutes les techniques de l'ironie. Dans les "Pensées" de Brunschvicg on ne voit pas rien qui fait croire que Pascal avait les aptitudes nécessaires pour présenter et défendre une thèse.

Je dois quand même avouer que la deuxième moitié du volume est moins désastreux. Ici Pascal offre une réflexion provoquante sur les vocations complémentaire des religions juive et chrétienne. Selon Pascal, le judaïsme a imaginé Dieu tandis que le christianisme a découvert Dieu. Les miracles du Nouveau Testament ont été nécessaire pour démontrer que les prophéties de l'Ancien avaient été véridiques. La raison pourquoi tous les juifs ne sont pas ralliés au Christianisme et que l'on avait besoin dans la vie de nos jours des témoins des vieilles prophéties.

La position de l'église romaine catholique au vingt-et-unième siècle est que c'est un mystère pourquoi tous les juifs ne sont pas convertis et que Jésus souhaite ardument leur conversion. Personnellement, je trouve que les thèses formulés au dix-septième siècle par Pascal que l'on trouve dans les "Pensées" manquent drôlement de pertinence pour le catholique contemporain.

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