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Louis Chardon (Éditeur scientifique)
EAN : 9782845900080
82 pages
Arfuyen (13/06/2002)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Dom André Gozier, o.s.b., commence sa préface à la Théologie mystique (Migne, 1991) en ces termes : « Extraordinaire la destinée de ce petit livre. Dans l’histoire de la spiritualité, il n’existe pas d’exemple comme celui-là : la théologie mystique du Pseudo-Denys est un des textes les plus courts, mais il est en même temps le plus grand par l’influence qu’il a eue. »
Fondateur de toute la tradition mystique chrétienne, ce texte reste néanmoins très peu... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Trinité suressentielle qui es au-delà du divin, au-delà du Bien, Toi qui gardes les chrétiens dans la connaissance des choses divines, conduis-nous, par-delà l'inconnaissance, vers les très hautes et très lumineuses cimes des écritures mystérieuses. Là se trouvent voilés les simples, insolubles et immuables mystères de la théologie, dans la translumineuse Ténèbre du Silence, où l'on est initié aux secrets de cette radieuse et resplendissante Ténèbre, en sa totale obscurité, absolument intangible et invisible, Ténèbre qui comble d'indicibles splendeurs les intelligences qui savent clore leurs yeux. Telle est donc ma prière. Quant à toi, mon cher Timothée, exerce-toi sans relâche aux contemplations mystiques, abandonne toutes sensations et jusqu'aux spéculations de l'intelligence, laisse tout le sensible, tout l'intelligible, tout l'être et le non-être; ainsi, autant que tu en es capable, tu seras surélevé par la voie de l'inconnaissance jusqu'à ne plus faire qu'un avec Celui qui est au-delà de toute essence et de toute connaissance. En effet, c'est par la sortie de toi-même et de tout, - extase totale et irrésistible - que tu seras emporté vers la Suressentielle splendeur de la Ténèbre divine, étant affranchi et dépouillé de tout.Mais fais bien attention à ce que personne, parmi les non-initiés, ne t'entende. Je veux parler de ceux qui se laissent entraver par les êtres, et qui s'imaginent que rien de suressentiel puisse exister audelà de ceux-ci, mais qui pensent pouvoir atteindre par leur propre connaissance, à Celui qui a pris la Ténèbre pour retraite. Or, si l'initiation aux mystères divins dépasse ces gens-là, que dire alors des plus profanes ? De ceux qui cherchent à définir la cause transcendante de toutes choses par les réalités les plus viles, qui affirment que celle-ci n'est en rien supérieure à ces formes multiples et profanes qu'ils en façonnent ? Au lieu qu'il faudrait attribuer à cette Cause et affirmer d'elle tout ce qui se dit des êtres puisqu'elle est la Cause de tous; et, a fortiori, le nier, puisqu'elle est au-delà de tout. Et qu'on n'aille point croire que les négations vont à l'encontre des affirmations mais que, de beaucoup première et transcendante à toute privation, elle s'élève au-dessus de toute négation et affirmation. C'est bien en ce sens que le divin Barthélemy disait que la théologie est à la fois développée et brève, l'évangile spacieux et grand, mais néanmoins concis. C'est là, me semble-t-il, une réflexion remarquable car, si l'on ne peut tarir un discours au sujet de la Cause bienfaisante de tout ce qui existe, on peut aussi bien l'exprimer brièvement et même n'en rien dire du tout elle n'a en effet ni parole ni pensée, elle transcende de manière suressentielle tout le créé et ne se manifeste véritablement et sans voile qu'à ceux-là seuls qui franchissent tout ce qui est pur et impur, qui dépassent toutes les plus hautes et plus saintes ascensions, qui abandonnent toutes les lumières divines, et les sons et les paroles du ciel, pour pénétrer dans la Ténèbre de Celui qui est réellement, selon les écritures, l'au-delà de tout.Ce n'est donc pas sans motif que le divin Moïse reçoit l'ordre de se purifier d'abord lui-même puis de s'écarter de ceux qui ne sont pas purs, qu'il entend après sa totale purification les trompettes aux sons multiples, voit de nombreux feux irradier de leur pur rayonnement et qu'ensuite, séparé de la foule et avec des prêtres choisis, il atteint au sommet des divines ascensions. Mais à ce degré-là il n'entre pas encore en relation avec Dieu, il ne Le contemple pas - car Il est Invisible mais seulement le lieu où Il demeure. Cela signifie, me semble-t-il, que les réalités les plus divines et les plus hautes, dans l'ordre visible comme dans l'intelligible, ne sont que des analogies hypothétiques de tout ce que l'on attribue à Celui qui se tient au-dessus de tout, et à travers lesquelles se révèle la présence de Celui qui dépasse toutes nos pensées et qui repose sur les sommets intelligibles de ses lieux les plus saints. C'est alors que Moïse s'affranchit même de ce qu'il voit et de ceux qui le voient, il pénètre dans la Ténèbre vraiment mystique de l'inconnaissance, il ferme les yeux à toute saisie par l'intelligence et, dans une totale démission de tout ce qui se peut toucher ou voir, il appartient tout entier à Celui qui est au-delà de tout, il n'est plus à lui-même ni à personne d'autre, mais il est uni par le meilleur de lui-même à Celui qu'on ne peut absolument pas connaître, dans l'inactivité de toute connaissance et par cette inconnaissance même il connaît au-delà de l'intelligence.
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Nous élevant plus haut encore, - nous disons que cette Cause n'est ni âme, ni intelligence, qu'elle n'a ni imagination, ni opinion, ni définition, ni pensée (discursive), qu'elle n'est ni parole, ni pensée (intuitive). Elle n'est ni nombre, ni ordre, ni grandeur, ni petitesse. Elle n'est ni égalité, ni inégalité, ni similitude, ni dissemblance. Elle n'est pas immobile, elle n'est pas en mouvement ni en repos. Elle n'a pas de puissance et elle n'est pas puissance, ni lumière. Elle ne vit pas et elle n'est pas vie. Elle n'est ni essence, ni perpétuité, ni temps. On ne peut la saisir par l'intelligence. Elle n'est ni science, ni vérité, ni royauté, ni sagesse. Elle n'est pas un, ni unité, ni déité, ni bonté. Elle n'est pas esprit comme nous pouvons le connaître, ni filiation ni paternité, ni rien de ce que ni nous, ni personne ne saurait connaître. Elle n'est rien de ce qui n'est pas, rien de ce qui est. Les êtres ne la connaissent pas telle qu'elle est et elle-même ne les connaît pas tels qu'ils sont. On ne peut ni la comprendre ni la nommer, ni la connaître. Elle n'est ni ténèbre, ni lumière, ni erreur, ni vérité. On ne peut d'elle absolument rien affirmer, ni nier. Mais en affirmant ou niant des réalités qui lui sont inférieures, nous ne saurions affirmer, ni nier quoi que ce soit puisque c'est au-dessus de toute affirmation que réside la Cause unique et parfaite de tout, comme aussi, au-delà de toute négation, l'excellence de Celui qui est absolument affranchi et au-delà de tout.
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