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EAN : 9782955155110
Garamond (22/11/2016)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Inspiré de miniatures indiennes du XVIIIe siècle de l'École de Kangra et de la tradition lyrique de la Gita Govinda, Les Amours de Râdhâ offre au lecteur un ensemble composé de partitions musicales (Six pièces pour piano) de Frédéric Ligier, et de dix-neuf textes poétiques (Jeux de l'amour au bois) écrits par Annick Le Scoëzec Masson. Celle-ci en a rédigé la préface. L'ouvrage comprend également une postface de Jean-Claude Masson.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Au hasard de la dernière opération Masse critique, j'ai vu arriver, il y a une quinzaine de jours, cet ouvrage. Que les éditions Garamond et Babelio soient remerciés car je n'avais encore rien eu de tel entre les mains.

Je vais lourdement insister et me répéter mais les auteurs, Frédéric LIGIER, agrégé de musique, et Annick LE SOEZEC MASSON, agrégée d'espagnol et romancière, nous livrent un opus inattendu.

Comment vous le définir ? Avec certitude, je dirai que c'est un recueil... oui mais de quoi ? Un recueil de partitions musicales, de textes poétiques et d'illustrations. le tout étant inspiré de miniatures de l'Ecole de Kangra.

L'ensemble prend des airs savants mais vous "conte" les amours de la gopi Râdhâ aimée puis délaissée par son amant Krishna. Ce récit est issu de L'Ode au divin Vacher (XII ème siècle) composée par le poète bengali Jayadeva, ; ce long poème est souvent comparé au Cantique des Cantiques et on nous rappelle, dans la préface, que c'est un chaînon essentiel de la littérature sanskrite.

Pour faire simple, quand bien même la préface s'est avérée essentielle pour introduire l'ouvrage et la situation, j'affirme que les textes poétiques et les miniatures se suffisent, tant ils nous apportent émotions, jolie langue, cris d'amours, de déceptions, dépaysement et enchantement aussi. Les origines lointaines ( dans le temps et dans l'espace) du sujet le rende un peu opaque parfois mais il émane de cet ouvrage de la chaleur, de la poésie, du rêve et un grand quelque chose qui vous transporte, vous apaise et vous extrait immédiatement du réel et surtout du quotidien.

Je regrette de ne pas être du tout compétente pour évoquer les partitions rassemblées dès le début de l'ouvrage mais je gage qu'elles sont à l'avenant.

En toute honnêteté, je n'aurais jamais spontanément acheté ce livre car, ce que l'on découvre tout d'abord en le feuilletant, ce sont des partitions. J'aurais donc raté quelque chose.

Dernier commentaire : le texte poétique, je le répète, se suffit à lui même et j'ai lu ce recueil très vite et spontanément à haute voix sans m'en rendre compte. le verbe employé se prête, selon moi, à la lecture à haute voix juste pour le plaisir des mots et des sons aussi.

Finalement, j'ai fait un beau voyage dans le temps et dans l'espace. Je serais bien curieuse d'entendre comme se déploient les petites notes que je vois encore sauter sur les partitions.

Encore merci aux éditions Garamond et à Babelio.
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Mon avis quant à ce recueil est assez mitigé, certains éléments sont bien pensés et l'idée générale est bonne mais dans la pratique, tout n'est pas tout à fait cohérent.

Pour commencer, je trouve le choix du format très judicieux. Il est plus grand que le format de poche et plus petit que le grand format, ce qui est parfait pour ce genre de livres dans la mesure où le maintien en mains est agréable, les illustrations bien visibles, et l'expérience de lecture meilleure.

Pour ce qui est de la couverture, elle est assez sobre, ce qui convient très bien mais étant donné le sujet et le choix des illustrations, j'aurais plutôt opté pour quelque chose de plus coloré, de plus oriental, qui attire davantage l'oeil. C'est plutôt de l'ordre du détail mais sachant que ce type de livres ne se vend pas énormément et qu'il y a un certain intérêt pour ce qui relève du visuel (avec les illustrations), le choix du jaune terne pour la couverture ne me parait pas des meilleurs.

Ensuite, j'ai trouvé la préface très instructive. D'ordinaire, les préfaces sont un peu lourdes et pas toujours intéressantes. Or ici, elle est nécessaire et très agréable à lire. Il en va de même, d'ailleurs, de la postface.

Alors, pour ce qui est du contenu du livre en tant que tel, l'association musique/poésie est une bonne idée mais les pièces musicales sont inutiles en soi, surtout si l'on n'est pas musicien soi-même (ce qui est mon cas). C'est un peu dommage car ça génère tout de même un léger sentiment de frustration puisque près de la moitié du recueil n'est pas accessible. Je crois que l'ajout d'un cd aurait pu être intéressant, même si ça aurait certainement eu un impact en termes de coût.

Enfin, les poèmes sont certes jolis mais j'avoue ne pas y être sensible bien que le décor général me plaît et m'intrigue. Ce que j'aime en poésie, c'est la virtuosité stylistique et la capacité d'imposer des images lors de la lecture. Ca ne fonctionne pas ici, car les poèmes sont trop convenus et conformes à mon goût.

En conclusion, l'idée du livre en soi est plaisante mais en pratique, ça fonctionne moyennement. Les partitions sont inaccessibles et n'ont donc pas lieu d'être, et les poèmes sont un peu trop convenus. le réel point positif à mon sens provient des préface et postface, qui sont très instructives, ainsi que des illustrations.
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"Les amours de Râdhâ" raconte l'amour passionné, partagé puis déçu, que Râdhâ éprouve pour le dieu Krishna. le rapprochement avec le "Cantique des cantiques est évident, bien qu'il s'agisse d'une histoire bien particulière, beaucoup plus amère puisque Krishna délaissera sa bien-aimée.

A partir de cette histoire, le pianiste Frédéric Ligier et la poétesse Annick le Scoezec Masson rassemblent deux oeuvres originales. N'étant pas pianiste, je n'ai pas pu apprécier à leur juste valeur les harmonies de Frédéric Ligier mais j'ai beaucoup apprécié le poème. Ce long texte, en vers libres, est admirable par sa musicalité et les nombreuses figures antithétiques qui soulignent dès le départ la difficulté de la relation amoureuse (« Oh, mon Divin, se peut-il/ qu'en cet instant qui est tout,/ tu puisses ce vide/ creuser en moi,/ une âpre saveur de mort ? »). Râdhâ et Krishna dialoguent, se cherchent, ne se comprennent pas ou plus. Au-delà de ce couple particulier, c'est l'histoire de tous les couples qui s'écrit dans ce texte, du regret des passions finies et de la souffrance sans fin éprouvée – jusqu'à la joie d'avoir gouté au dépassement de soi. Ne reste qu'un semblant de rêve, mais très palpable, très vif : « Non, au grand jamais,/ non, je n'ai point, comme vous dites, rêvé !/ Car mon rêve est plus vrai/ que les murs de votres réalité ».

J'ai également beaucoup apprécié la qualité de la préface, qui nous permet de mieux situer le texte original dans l'histoire artistique et littéraire indienne et de comprendre son influence.

Les peintures et sculptures ayant inspiré l'écriture du poème et la composition musicale sont reproduites dans le livre.
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Les Amours de Râdhâ s'inscrit librement dans la tradition poétique de la Gitâ Govinda. La gardienne de troupeau, la gopî Râdhâ, est torturée par le départ de Krishna, qui est à la fois son amant volage et l'incarnation de l'absolu divin. Elle erre dans la forêt, en proie aux mille souffrances d'un lieu sauvage, mais aussi dans la ville où elle doit affronter les médisances, écartelée entre le souvenir lancinant des instants passés aux côtés de son aimé et l'incertitude de le revoir un jour. le texte s'efforce ainsi de retrouver le lyrisme du poème indien, les élans du coeur, l'expression de l'irréparable douleur qu'engendre le caractère changeant de toute relation. Il veille aussi à traduire la musicalité du chant original.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Oh, chut, tais-toi, ne dis mot !
C’est bien moi le voleur, l’ingrat !
Moi qui flirtais avec les filles,
dans les eaux folles de la Yamouna.
Je t’ai laissée trop longtemps,
guettant en pleurs derrière les grilles
du palais d’été quand le vent
descendait mugissant, en vrille,
depuis les sommets encore blancs.
Je t’ai laissée errer, honte à moi,
dans Vrindâvan, seule, ses dangers,
quand tu allais guidée par le regret
de tous nos plus joyeux émois.
Quant au mépris de ta renommée,
tu interrogeais fière les vieilles
non pour leur demander conseil
mais si d’aventure elles avaient vu dans l’air
pieux passer le souffle du dieu bleu.
Hélas, nul n’osait te le dire.
Personne, l’entendras-tu sans rougir ?
Car ces propos sont pur mentir.
N’as-tu pas rêvé, Râdhâ,
l’émouvant repentir
de ton amoureux Krishna ?
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C’est le miel soyeux de ta bouche
Madhava, que je sentais sur ma peau
en marchant,
pareil à l’air de la nuit,
à ce flottement de lune
entre les branches du cannelier,
enveloppant toute chose
de l’infini bruissement
de ton être vivant.
C’est le murmure de tes lèvres
que j’écoutais dans la dense obscurité,
la chaleur de ton haleine
à mes oreilles.
Et pourtant,
j’avais beau te chercher sans crainte aucune
dans les bois sauvages de Vrindâvan,
parmi les ronces et les taillis,
je me retrouvais seule, une ombre longue à mes côtés,
au milieu de la verte, de la plate
immensité.
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À vous attendre, le premier mitan de nuit
passa tel un frisson
le temps qu’il parcourt la ligne
allant de mes reins à mon front.
Le reste fut longue errance
dans les sables infinis
de mon chagrin.
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