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sur 925 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Survol trop rapide entre simplicité des mots et mystère du sens, le sentiment de beauté naît de l'amour, des yeux dont la courbe fait le tour du coeur, des paupières qui se referment sur un rêve profond, sur un sommeil lourd, sur un miroir, sur une présence, sur une absence, sur un nouveau mystère. le mots simples se mêlent de bizarres pierreries, entre nature vivante, oiseaux de malheur, corps entrevus ou aveugles pensées. Poésie dont il faudrait s'imprégner, qu'il faudrait relire à haute voix, chaque miniature seule, polie comme un diamant, à lire et à relire pour que le sens, caché et simple, touche au coeur l'intime lien de l'amour, de la poésie et de la douleur.
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« Capitale de la douleur » témoigne de la crise morale du poète survenue, en 1924.
Ce recueil qui est une interrogation angoissée sur la situation de l'homme face à lui-même et à autrui, souligne fortement la dualité entre « sens et sensibilité » qui ne cesse de déchirer le poète.
La crise morale est douloureuse certes, car la douleur est érosive, sourde et aveugle. Mais, les forces de la vie finissent par triompher, par l'emporter !
Poète de l'Amour qui le « crée », il en attend une communication (avec le monde) qui doit passer par les sens, car « toute caresse, toute confiance se survivent », et non par les mots.
Par l'amour et la poésie, le poète veut conquérir un univers où les choses et les êtres ne seront plus isolés dans leurs catégories respectives mais dans un univers où ils pourront se découvrir dans leur unité essentielle.
Eluard est le poète de l'image obscure (peut-être) et de la forme surtout (il y a dans ce recueil une étonnante richesse formelle : se succèdent et se chevauchent sonnets, vers blancs, des motifs dada et surréalistes émergent, se mêlent ; et cependant la hantise du décasyllabe et de l'alexandrin transparaît partout).
Même si sa poésie peut souffrir de quelque emphase rhétorique ; elle montre qu'Eluard poète engagé n'est en aucun cas un poète aliéné.
C'est un poète de l'amour et non du combat, difficile et pourtant familier.
Paul Eluard est à mes yeux l'un des lyriques les plus purs de la poésie française.
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Peut-être le recueil le plus connu d'Eluard, l'un des plus grands poètes du vingtième siècle. Il peut paraître hermétique mais pourtant sa poésie est fluide, simple, les mots glissent et magnifient le réel, la femme, la vie. Lire Eluard, ça vaut plusieurs séances de massage...
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Dans le recueil Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie, Paul Eluard traduit dans des vers sublimes son amour malheureux pour sa muse Gala.
Difficile de rester insensible à la beauté de ses mots.
C'est le célèbre poème La courbe de tes yeux qui m'a donné envie de lire ce recueil, mais j'ai trouvé qu'il y avait une belle unité d'ensemble et j'y ai pris un grand plaisir.
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Je pensais, avec naïveté, plonger dans une oeuvre surréaliste en lisant "Capitale de la douleur". Si c'est un peu le cas dans sa première partie, Répétitions, d'inspiration dada, et si bien des rapprochements audacieux et étranges évoquent l'écriture automatique, on sent très vite que rien n'est dû au hasard, tant aux niveaux des vers et des poèmes qu'au niveau de l'ensemble du recueil. Paul Eluard n'est pas iconoclaste. S'il cherche à renouveler la poésie et à poursuivre l'oeuvre réformatrice de ses illustres prédécesseurs (Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire), il ne fait pas table rase du passé. de la poésie mystique au romantisme hugolien, du baroque flamboyant à la simplicité proverbiale et populaire, du vers à la prose, Paul Eluard puise avec force et fracas dans notre patrimoine littéraire. Mais cet ancrage dans la tradition est loin de rassurer le lecteur, car les repères, ballotés au gré des souffles et des éclairs éluardiens, sont mouvants et trompeurs. La réalité s'épaissit d'une surimpression de l'intangible au tangible. Ce que l'on croyait immuable devient incertain. Lire "Capitale de la douleur", c'est voir pleinement l'homme et le monde.
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N°1760– Juillet 2023

Capitale de la douleur L'amour la poésiePaul Eluard – Gallimard.
Que les femmes soient la plus belle création de Dieu, s'il existe, est une évidence. Leur meilleur chantre est sans conteste Paul Eluard (1895-1952) qui a su exprimer toutes les nuances de l'amour qu'elles inspirent.
Avec ces recueils qui datent respectivement de 1926 et 1929, l'auteur est dans sa période surréaliste où se conjuguent le rêve et la réalité. Il a été en effet influencé par le dadaïsme qui a dénoncé l'absurdité du monde et sa volonté de le révolutionner en le détruisant notamment à travers le langage . Il a fait ensuite partie du « Manifeste du surréalisme » d'André Breton qui fait appel notamment dans l'expression écrite à l'inconscient, à « l‘absence de tout contrôle exercé par la raison en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale ». Cette philosophie marquera le début du XX° siècle notamment dans la peinture de Miro de Tanguy et de Dali et se manifestera en littérature par l'écriture automatique. Ces deux recueils, tout en s'inscrivant dans ce mouvement de l'évolution du langage, n'en évoquent pas moins l'amour avec ses deux versants traditionnels que sont la douceur et la douleur.
Paul Eluard a dû interrompre ses études et être hospitalisé à l'age de 16 ans dans un sanatorium suisse où il a rencontré Diane Diakonova, une jeune et brillante jeune-fille russe dont il tombe éperdument amoureux, qu'il surnomme Gala et qu'il épouse en 1917. elle sera sa muse. Plus tard ils rencontrent le peintre Max Ernst pour qui elle pose et devient son amante tout en restant mariée à Eluard. Il finit même par s'installer chez le couple et en 1928. Eluard fait un autre séjour en sanatorium en compagnie de Gala qui le quitte pour Salvador Dali qui en fera son unique modèle. Eluard fait ensuite la connaissance de Maria Benz qu'il surnomme Nusch et qu'il épouse en 1934.
« Capitale de la douleur » dont le titre original était « L'art d'être malheureux » est avant tout une exaltation du désir mais aussi exprime en quelque sorte la douleur du poète en lettres capitales. « L'amour la poésie » est également consacré à l'amour et est dédié à Gala !
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Un recueil de poésie de se lit pas qu'une seule fois, il faut y revenir pour s'en imprégner. Donc écrire une critique avant d'avoir atteint une communion asymptotique satisfaisante avec ce livre de Paul Eluard est donc illusoire, à moins qu'il ne s'agisse d'un ressenti, un état de l'âme, à ce moment là. Paul Eluard, c'est pour moi la conciliation (réconciliation ?) de ce qui s'est écrit de magnifique avant : Hugo, Baudelaire, Mallarmé. Eluard emprunte à chacun et les mots dansent; ils émeuvent comme un corps qui se meut. Eluard ne fait qu'effleurer le coeur de son être et nous maintient dans un brouillard dans lequel nous devons tracer notre chemin à force de relectures, à force de mastication de ses vers pour composer nous-mêmes la musique qui convient à la danse des mots. La poésie d'Eluard c'est la vie et c'est surtout sa propre vie construite avec des briques de mots. Les poètes nous montrent que le langage est plus qu'un outil de communication, c'est un outil d'existence, qu'il ne s'agit pas de trouver un sens absolu dans un vers mais plutôt d'y déceler la vie qui y bouillonne.
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Apollinaire a écrit: « Je suis un partisan acharné d'exclure l'intervention de l'intelligence, c'est-à-dire de la philosophie et de la logique, dans les manifestations de l'art ». Cette profession de foi concerne sa propre poésie, et plus encore la production des poètes venus juste après lui, comme Paul Eluard. Les courts poèmes que celui-ci a écrits peuvent être analysés rationnellement, certes. Mais ce qui compte vraiment, c'est l'impression qu'on éprouve immédiatement en lisant (ou mieux: en écoutant) ces poésies: une étonnante juxtaposition de mots, une musique du texte, un kaléidoscope d'images, apparaissent spontanément: ça sonne bien ou mal, ça "parle" ou non, c'est intelligible ou non. Mais le lecteur ne réfléchit pas, il n'analyse pas: il essaie seulement d'être réceptif. Pour ma part, je ne saurais dire exactement pourquoi je ne suis pas très sensible à certains poèmes du recueil. Je n'ai pas non plus d'explication à mon vif plaisir de lire d'autres poésies. A titre d'exemple, je mets en citation "Révolte de la neige" (tiré de "L'amour la poésie") que je ne comprends pas avec ma tête et que j'apprécie pourtant avec mon coeur.
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Paul Éluard, après la première guerre, la rencontre de sa femme et une mort évitée de justesse, se lance lui aussi dans ce drôle de courant qu'est le surréalisme. En ressort Capitale de la douleur, une oeuvre complexe, sûrement l'un des paroxysmes de ce mouvement. Tout au long de la lecture, se mêlait à moi un sentiment de joie mais aussi d'incompréhension, pourquoi toutes ces choses, qui n'ont aucun rapport les unes par rapport aux autres, peuvent-elles avoir du sens ? C'est là que j'ai compris que lorsque l'on lit du Éluard, il faut bien souvent déconnecter son cerveau, car la compréhension générale ne viendra qu'après une bonne nuit de sommeil. Cependant s'il y a quelque chose que j'ai beaucoup aimé dans ses textes c'est la touche réaliste qu'il apporte à sa description du monde dans lequel il vit, il ne cherche pas à nier la réalité et dit clairement que le monde est dégueulasse.
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Que dire qui n'affadisse pas les mots de Paul Eluard? Merci, peut-être...
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