Les livres du moment #174 – jeudi 27 juillet 2023
Quelles sont les recommandations des lecteurs cette semaine ? 

Article publié le 27/07/2023 par Nicolas Hecht, Pierre Krause et Mathilde Sautou

Connaissez-vous les pages de recommandations par genre sur Babelio ? Chaque jour, l'équipe du site trie et sélectionne les livres les plus appréciés des Babelionautes pour vous faire découvrir des parutions récentes, agrémentées d'une critique de lecteur. Et chaque semaine nous vous proposons désormais de retrouver une liste de dix ouvrages, soit un par catégorie, afin de suivre l'actualité littéraire au plus près.

 Jeunesse : Kobi Yamada (texte) et Charles Santoso (illustrations), Suivre sa joie : Comment ajouter de la vie à la vie
Le Lotus et l’Eléphant, traduit de l’anglais par Anne-Laure Estèves, 56 pages, 12 €

Dans cet album jeunesse, Kobi Yamada nous interroge : la joie, c’est quoi ? Cette richesse, ces espoirs et ces rêves sont à méditer. Lorsque l’on grandit, la joie peut s’en aller - on est plongé dans nos soucis, on peut avoir peur, on peut douter. Ainsi, avec bienveillance, l’auteur fait prendre conscience que la joie est à cultiver. Jolie main tendue quand on a un gros chagrin, ce livre « pour tous les enfants de 99 ans et moins » nous emmène en voyage au cœur de nos émotions.

Une expérience agréable pour Ships57 : « Une petite pépite à savourer !! Cet album jeunesse, qui a vocation à s'adresser aussi aux adultes, est d'une douceur infinie. Les illustrations sont justes sublimes, le petit canard est troooop mignon et le texte nous fait méditer. »

Jeune adulte : Gaël Aymon, Une nuit de mon enfance
Nathan, 224 pages, 15,95 €

Aurore est rongée par la culpabilité. Il y a plus de 10 ans, alors qu’elle n’était qu’une petite enfant, celle-ci provoqua un terrible accident. Ne parvenant pas à faire la paix avec elle-même et à avancer dans la vie, Aurore décide de revenir sur le lieu du drame. L’occasion d’enterrer le passé ou au contraire de déterrer de terribles secrets ? 

Une lecture intense pour DocBird : « J’ai beaucoup aimé ce roman à l’écriture poétique qui remonte dans l’enfance sous forme d’un conte, pour mieux laisser transparaître les émotions à fleur de peau, et le regard d’une Aurore jeune qui croyait aux contes et au merveilleux. [...] Un roman douloureux et qui donne en même temps espoir, montrant le long chemin vers une possible reconstruction. Un beau mélange de poésie, de contes et de noirceur de la réalité. »

Imaginaire : Ketty Steward, Le Futur au pluriel : Réparer la science-fiction
Inframonde, 260 pages, 22 €

Point de roman cette semaine dans la catégorie imaginaire, mais un essai qui commence à faire pas mal parler de lui. Un livre comme un coup de pied dans la fourmilière SF française, écrit par une autrice ayant 20 ans d'expérience dans ce milieu. Pourquoi faudrait-il donc « réparer la SF » ? Selon Ketty Steward, les futurs imaginés par les auteurs et autrices sont souvent les mêmes, la plupart du temps construits autour d'imaginaires masculins, blancs, hétéros, et fatalement assez conventionnels. Un constat face auquel elle invite les auteurs à élargir le domaine du possible, à sortir de la forme roman, à écrire des textes à plusieurs, bref à trouver de nouvelles pistes, chemins, voies littéraires et humaines pour faire naître ce futur, et redonner tout son piquant à un genre qui paraît s'enliser. 

Voilà qui a touché et fait réfléchir MartinManhunter : « Cet essai m'a été conseillé sur un discord d'écrivains que je fréquente et tout de suite j'ai été attiré par son sujet. [...] A la lecture de cet essai, j'y ai trouvé ce que je cherchais, la parole d'une autrice minorisée, de son vécu au sein de l'industrie, de ses observations après presque vingt ans de discussion, de discrimination, de doute et de tentatives pour faire changer les choses. »

Roman d’amour : Julia Nole, Scars of Love
Harper Collins, 324 pages, 8,10 €

On a tous besoin d’une étoile. Lenny, lui, ne rêve plus. Depuis la mort brutale de son frère dans un accident de voiture, le jeune homme se détruit. Un soir, ivre et désespéré, il rencontre Stella sur la plage, qui va l’empêcher de se noyer. De quoi croire à nouveau ? Peut-on vraiment échapper aux douleurs du passé ? Faire le deuil, avancer, se reconstruire, s’apprivoiser ou s’échapper… Julia Nole interroge avec sensibilité la guérison des cicatrices intérieures dans cette histoire d’amour entre ombres et lumière.

avrilsurunfil a été conquise par ce slow burn : « Une histoire tout à l'émotion. Douce, tendre, touchante. Au cœur de ce roman, il y a des personnages qui luttent contre leurs peurs et tentent d'avancer avec leurs regrets. L'importance de la famille, de ceux qui comptent partis trop tôt. Des rêves qu'on range dans un tiroir. De la détermination. Des surprises. Et l'assurance d'un bon moment de lecture. »

Non-fiction : Collectif (coordonné par Florent Manelli), Pédés
Points, 256 pages, 9,40 €

Ce n'est peut-être pas un hasard si ce livre sort 10 ans après le vote de la loi sur le mariage pour tous. Car une décennie après cette réforme, il y a encore beaucoup à dire sur la condition homosexuelle en France. A travers 8 textes signés de 8 auteurs militants, journalistes, écrivains et artistes, ce recueil fait le point sur ce qu'implique de vivre en tant que gay ici, mais aussi en tant que gay immigré, gay trans, gay racisé, gay de province, etc. Un livre qui prouve s'il le fallait encore que l'homosexualité a beaucoup de visages, regroupe des parcours différents, se divise aussi, parfois, au sein de ses mouvements.

druspike a apprécié l'approche de ce livre : « Un magnifique recueil qui se lit tout seul, et qui devrait être lu beaucoup pour faire avancer les choses ! Des textes nécessaires et poignants ! Merci aux auteurs et à Points pour la réflexion autour de ce mot trop souvent employé pour insulter/rabaisser ! »

Littérature française : Sigolène Vinson, La Palourde
Le Tripode, 170 pages, 19 €

Voilà un roman au pitch aussi étonnant que séduisant puisque c’est l’histoire d’une femme qui veut devenir une palourde. Si ce résumé nous semble suffisant, avançons tout de même quelques autres arguments : il est ici question d’une « écofable », d’un conte écologique mettant en scène une femme qui vit près d’un étang à l’écart de la société et qui veut faire corps avec le microcosme de cet étang menacé par les eaux nauséabonde d’une usine proche.

Une lecture semblable à aucune autre pour Lilo0606160616 : « La Palourde. Ce titre intriguant m'a tout de suite happée, tout comme sa couverture, harmonieuse et colorée avec ses méduses, symboles du féminin et de l'ambivalence des sentiments. Un roman ovni comme la maison d'édition Tripode aime les appeler, qui nous emporte dans des contrées presque inconnues, qui nous font divaguer tout en nous ramenant à la réalité, à ces petits riens qui nous entourent, à ces sentiments qui nous font vivre. »

Littérature étrangère : Nickolas Butler, La Maison dans les nuages
Stock, traduit de l’anglais par Mireille Vignol, 450 pages, 23 €

Quoi, encore un grand roman américain ? Eh oui, les Etats-Unis ne produisent pas que du soda et des blockbusters, mais aussi de très bons écrivains. La preuve une nouvelle fois avec le discret Nickolas Butler qui, s'il n'est pas l'auteur US le plus médiatique de sa génération, a lui aussi un talent de conteur impressionnant. Couronné par de nombreux prix outre-Atlantique et régulièrement sélectionné par des jurys littéraires français, il revient avec l'histoire de trois hommes du Wyoming qui vont se lancer dans un chantier à la cadence intenable : construire une maison en quatre mois dans les montagnes, pour le compte d'une riche avocate de San Francisco, Gretchen. Une manière pour l'auteur de mettre à l'épreuve ses personnages pour nous révéler leurs tourments, et de raconter une Amérique rongée de l'intérieur par l'appât du gain.

Un très, très grand roman selon AudreyT : « La Maison dans les nuages est le cinquième roman de Nickolas Butler. Et je peux affirmer que son talent de conteur est ici éblouissant. Comment expliquer si ce n’est par son habile écriture qu’il puisse nous tenir en haleine sur plus de 400 pages en nous parlant de construction, de cheminée, de poutres et de plancher… »

Polar & thriller : Marie-Laure Brunel-Dupin et Valérie Péronnet, Avant que ça commence
Marabooks Black Lab, 256 pages, 20,90 €

Laissez-nous vous présenter Mina Lacan, une nouvelle enquêtrice née d’un intéressant duo. Marie-Laure Brunel-Dupin est en effet une lieutenant-colonel qui a beaucoup enquêté sur les affaires classées. Valérie Péronnet est quant à elle journaliste et écrivaine. Ensemble, elles nous proposent de découvrir comment leur personnage de Mina Lacan a convaincu la gendarmerie de créer pour elle un poste de profileuse, un métier qui fascine tous les amateurs de polars américains mais qui n’existait pas réellement en France. Toute ressemblance avec la vie de Marie-Laure Brunel-Dupin n’est pas complètement fortuite…

Un roman très réaliste qui a beaucoup plu à ya2meufs_qui_lisentetvoyagent : « Un thriller hyper documenté et réaliste mais surtout archi-vivant et non dénué de traits d'humour. »

BD : David Boriau (scénario) et Steven Dhondt (dessins), Wanted : Portrait de sang
Drakoo, 104 pages, 18,90 €

Dull, jeune cheyenne orphelin de sa tribu massacrée, a un don unique pour le dessin. Parcourant l’Ouest à la recherche des meurtriers qui ont assassiné sa famille et ses amis, Dull met son talent au service de la loi : ses portraits saisissants sont utilisés pour les célèbres affiches « Wanted, recherché mort ou vif » qui ornent les murs des petits villages de l’Ouest américain. De quoi patienter avant sa vengeance car le jeune homme n’a pas oublié le visage de l’homme qui a mené le raid fatidique…

Un carton plein pour bdapresbd : « Nous avons été conquis par son style graphique, sa narration fluide et captivante, ainsi que par les personnages auxquels nous nous sommes attachés. C'est un western divertissant et original qui se lit d'une traite et avec lequel nous avons passé un bon moment. »

Manga : Hiromu Arakawa, Tsugai - Daemons of the Shadow Realm, tome 1
Kurokawa, traduit du japonais par Fabien Vautrin, 198 pages, 7,20 €

Hiromu Arakawa, connue pour le succès de Fullmetal Alchemist, revient avec un nouveau manga qui risque de ne pas passer inaperçu. Dans un village isolé au milieu des montagnes, le jeune chasseur Yuru doit prendre soin de sa sœur jumelle : celle-ci vit recluse depuis sa naissance, au nom d’un sacrifice divin. Tout pourrait basculer le jour où d’étranges oiseaux de métal attaquent cette cité ancestrale aux traditions mystérieuses…

Un premier tome à la hauteur pour MotsTordusEtBullesCarrees : « Tsugai d'Hiromu Arakawa est bien parti pour être une nouvelle pépite du shonen. Ce premier volume est dense, haletant et teinté d'un humour décalé mais parfaitement dosé. »

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