Perry Mason, série télévisée américaine en noir et blanc, créée d'après les romans de Erle Stanley Gardner et diffusée entre 1957 et 1966. Générique
- Écoute, minet, ce policier qui est sur le palier mange les petits chats tout crus. En outre, il voudra savoir comment tu te trouves chez moi et ça me serait plus difficile à expliquer que la présence d'un homme sous mon lit. Il va donc falloir que tu restes dans la cuisine et je prie le ciel que le lait te fasse tenir tranquille.
(Della Street, la secrétaire de Perry Mason qui est bien embêtée que le lieutenant Tragg soit venu sonner à la porte car comment expliquer la présence du chaton qui se trouvait auparavant chez un témoin clé qu'elle et son patron on caché dans un hôtel ?)
Helen comprit alors pourquoi tante Matilda se refusait obstinément à croire Franklin Shore décédé. Elle le haïssait trop pour pouvoir supporter l'idée qu'il échappât à sa vengeance. Elle se plaisait à l'imaginer revenant pour les seules raisons pouvant l'obliger à revenir : parce qu'il serait vieux, seul, meurtri par la vie, et dans le besoin.
- Qu'est-ce que c'est que cela ?
- C'est une porte, répondit Della avec humeur. Vous avez déjà vu des portes, lieutenant [Tragg]. C'est fait ordinairement de bois, posé sur des gonds; ça s'ouvre et se referme.
- Comme c'est curieux ! fit Tragg.
(Note : le lieutenant se doutait que la secrétaire de Perry Mason cachait quelque chose qu'elle ne voulait pas que le flic découvre derrière la porte).
- [...] En revanche, j'ai toujours remarqué que, lorsque vous m'indiquiez des indices, ce n'est pas tant pour attirer mon attention sur eux que pour m"empêcher de la porter sur d'autres choses.
(Le lieutenant Tragg s'adressant à Perry Mason)
Perry Mason lança un regard teinté de répugnance vers le dossier que Della posa sur son bureau. La couverture portait en lettres capitales:
CORRESPONDANCE IMPORTANTE EN ATTENTE.
page 165 [...] - Le shérif vous a demandé si vous saviez qui avait laissé ces traces de pas et vous lui avez répondu négativement. Est-ce exact ?
- Oui.
- Pourquoi lui avez-vous menti ?
- Je ne lui ai pas menti.
- Vous aviez vu Mrs. Belle Adrian, la défenderesse, dans le cottage. Vous saviez donc que ces empreintes de pas devaient être les siennes, mais au shérif qui enquêtait à propos de ce meurtre, vous avez répondu ignorer qui avait pu laisser ces traces.
- C'est exact. Je l'ignorais. Je l'ignore encore et je doute que vous le sachiez vous-même.
Cette fois, l'assistance éclata de rire et le Juge dut faire un rappel à l'ordre.
- Vous saviez que Mrs. Adrian avait été au cottage Cushing ?
- Oui.
- Comment pensiez-vous qu'elle s'y était rendue ... en volant ?
- Objection, dit gravement Mason. C'est là une tentative de contre-interrogatoire du propre témoin de l'accusation.
- Objection valable.
- Au matin, quand vous êtes retourné au cottage avec le shérif vous avez également vu les traces laissées par une femme venant de la route ?
- Il y avait, en effet, de petites empreintes de pas, mais je ne saurais dire si elles avaient été laissées par une femme et j'ignore si elle venaient de la route. Elle en revenaient peut-être [...]
- Mason, dit Burger [District Attorney], vous exercez votre métier de façon peu orthodoxe. Vos méthodes sont spectaculaire, théâtrales et bizarres.
- Vous oubliez un qualificatif, glissa Mason.
Le district attorney battit des paupières :
- Effectives ? s'enquit-il.
Mason acquiesça.
- C'est bien ce qui m'ennuie, dit Burger.
- Je suis aise de vous l'entendre reconnaître.
- Oh ! Ça ne m'ennuie pas dans le sens que vous pensez, mais simplement parce que vous risquez de faire école et que chaque avocat de ce comté s'efforcera bientôt de jouer un plus fin avec la police.
- Si je découvre le véritable coupable d'un crime avant la police, est-ce mal agir ?
- Ce sont vos moyens que je critique.
- Qu'ont-ils de si critiquables ?
- Vous ne vous contentez pas d'interroger vos clients dans votre bureau et de plaider leur cause devant le tribunal. Vous vous lancez à corps perdu dans des enquêtes, vous procurant des preuves par tous les moyens, vous refusant à mettre la police dans la confidence.
A dix heures moins cinq ce matin-là, Perry Mason entra dans son bureau, un paquet de papier brun sous le bras, et lança son chapeau en direction d'un buste de Blackstone ornant une bibliothèque basse. Le chapeau tournoya et se percha de guingois sur le front marmoréen du grand juriste.
Della Street s'interrompit d'ouvrir le courrier pour applaudir.
- Je commence à y tâter, hein? fit Mason avec une fierté toute juvénile.
- Blackstone doit s'en retourner dans sa tombe!
- Oh! sourit l'avocat, maintenant y est habitué!
- Oui, dit Della Street, il faudra vous faire psychanalyser. Blackstone doit représenter quelque chose contre quoi vous luttez dans votre subconscient.
MASON : - Curieuse attitude pour une femme qui vient de perdre son mari.
DELLA STREET : - Elle a eu vingt-quatre heures pour s'en remettre...
A neuf heures du matin, la menace de gel persistait, et les rayons d'un soleil languissant ne pénétraient que difficilement le nuage artificiel, au-dessus de Madison City.
Alerte au pays des orangers et des citronniers ! Sur la côte californienne, victime d'une vague de froid tout à fait exceptionnelle, c'était la mobilisation générale contre le Roi des Glaces.
(incipit).