Au 3, rue du Jardinet, en plein Quartier latin, à Paris, une porte close, des murs lépreux, recouverts de graffitis. C'est pourtant là qu'a vécu Camille Saint-Saëns, auteur du "Carnaval des Animaux".
Mais ni les cygnes, ni les éléphants, ni les tortues n'ont entendu cette musique. Seuls les rats étaient là. Ils y sont toujours...
Et c'est l'un deux qui m'a raconté cette histoire.
Lorsqu'il aperçoit dans l'eau sa figure et ses cornes : 'Suis-je assez malheureux !' allait-il s'écrier ; mais aucune parole ne sort de sa bouche. Il gémit ; c'est là tout son langage ; ses larmes coulent sur une face qui n'est plus la sienne ; seule sa raison lui reste encore.
Que doit-il faire ? Rentrer chez lui, dans la demeure royale, ou bien se cacher dans les forêts ? La honte lui interdit le premier parti ; la crainte le second.
Tandis qu'il hésite, ses chiens l'ont aperçu ; ils le signalent à la meute par des aboiements. Cette meute, avide de la curée, à travers les rochers, les escarpements, les blocs inaccessibles, poursuit le jeune homme. Il fuit dans ces mêmes lieux où il a si souvent poursuivi le gibier. Hélas ! oui, il fuit ceux qui étaient à son service. Il voudrait leur crier : 'Je suis Actéon, reconnaissez votre maître.' Les mots n'obéissent plus à sa volonté.
"Il me fallait aller le chercher.
Je ne tiendrais pas l'enfant tranquille tant que je n'aurais pas sauvé son chien."
Quand il était encore chaton, il dormait à côté du petit garçon de la maison des collines. Le matin, il se glissait sur l'oreiller et les cheveux jaunes lui chatouillaient le nez. C'était un souvenir qui lui donnait un peu envie de pleurer.
S'avancer. Menaçante. Vers lui.
Elle lui a montré la porte.
Il a essayé son sourire.
Elle a fait un pas.
Il a essayé son harmonica.
Elle a ouvert la porte.
Elle a attendu qu'il sorte.
Il est sorti.
Elle a fermé la porte derrière lui.
A clé.
Et elle a pris la petite dans ses bras.
J'étais content.
[ Sara, à propos de cet album.]
Pour faire cet album sur les éléphants, j’ai attendu longtemps. Il fallait que je trouve le bon papier. Celui qui sert pour les éléphants vient de Shangaï en Chine. C’est le papier servant à emballer les porcelaines en provenance de cette ville. L’importateur a bien voulu m’en rapporter une dizaine de feuilles. C’est à peine du papier. Il est fragile, il part en lambeau, il ressemble à un agglomérat de paille, de poussières et de traces de papier de bonbons.
Sara
C'est saint Irénée, évêque de Lyon entre 177 et 202, qui le premier a attribué l'homme, le lion, le taureau et l'aigle aux quatre Évangélistes. Il s'est appuyé sur la vision de l'Apocalypse de l'apôtre Jean, lui-même inspiré par la vision biblique d'Ezéchiel (sixième siècle av. J.-C.). Ce sont sans doute des légendes babyloniennes bien plus anciennes qui sont à l'origine de ces visions. (16)
Il est rejeté. Il est seul. Il a froid. Il a faim. Elle et son petit. Ils se trouvent. Ils partent. Et le petit loup suit.
[ Plusieurs planches de l'album.]
http://universdesara.org/article.php3?id_article=17
[ Plusieurs planches de l'album.]
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