La Télé du Salon du livre et de la presse jeunesse présente :
Qui lit, dort
Une histoire pour s'endormir et rêver de mondes secrets, inconnus ou désirés !
Ce que disent les rêves, textes de Muriel Bloch, illustrations de Fanny Michaëlis, Gallimard Jeunesse Giboulées
Interprété par la comédienne Juliette Wiatr.
Un jeune empereur chinois ne cessait de répéter à longueur de journée :
Le passé me hante , le présent me tourmente et l'avenir m'épouvante .
- Ô grand démon de la jungle ? pourquoi danses-tu ainsi et pourquoi es-tu si joyeux ?
- Parce que je sais que je vais bientôt me régaler de ta chair, espèce de minus ! Mais toi, dis-moi, j'aimerais bien savoir pourquoi tu te permets de danser à mes côtés ?
- Je suis un chasseur de démons. En dansant à tes côtés, j'ai capturé ton visage et je l'ai mis dans ma poche, regarde !
Devdas sortit précipitamment le miroir et l'agita devant le démon. À la vue de son visage éclairé par la lune, le démon écarquilla les yeux et poussa des hurlements affreux...
Coyote, émerveillé, lui demande :
- Chante encore pour moi s'il te plaît, ton chant est s beau !
Surprise, la petite colombe lui répond :
- Je ne chante pas, voyons, je pleurs de douleur !
C’était celui qu’Éléonore avait repéré, recourbé comme le cou d’un cygne, habillé de boutons dorés sur le côté.
Un soir, elle était restée plus longtemps que prévu devant la vitrine de M. Sax. Elle était perdue dans ses souvenirs, quand un jeune garçon la surprit :
« C’est rare pour une fille d’aimer la musique ! »
Elle sursauta : « Ces instruments sont les plus beaux du monde ! »
Allez, les wax, tous unis ! A chacun son origine, son histoire, ses signes particuliers, ses "petites mémoires, mais à quoi bon si c'est pour finir en morceaux collés ? Ces tissus ont tant à raconter.

Pas de piston pour les filles !
«On n'envoie pas une fille à Paris parce qu'elle joue de la musique !»
Arsène fut intraitable. Il avait surpris sa petite Eléonore en train de souffler dans un cornet à pistons en cachette. Pour lui, c'était inacceptable.
«Chez moi, les filles ne font pas de musique. C'est comme ça et pas autrement.»
Arsène était un grand gaillard au coeur tendre, bon camarade, bon ouvrier, bon mari, mais borné. Il avait rêvé d'un fils mélomane et vaillant. Paul était né, certes, mais il était de constitution fragile : un teint d'endive, le souffle court, de mauvaises dents et des lèvres sans qualité. Arsène avait envisagé pour lui une brillante carrière musicale, or, chaque fois qu'on lui demandait de jouer du piston, le pauvre Paul saignait du nez.
En revanche, cette petite Eléonore, née un soir d'orage et de pleine lune, un soir de Sainte-Cécile et de cuite mémorable, montra très vite une sensibilité musicale exceptionnelle. Déjà, dans son berceau, elle tournait la tête dès que les oiseaux pépiaient dans leur cage, souriait quand sa mère fredonnait. Très vite, elle sut parler, marcher, mais surtout chanter. La plus fine mélodie, le moindre petit air qu'elle entendait, même rien qu'une fois, elle le retenait, le chantonnait ou le sifflait aussitôt.
Dès l'âge de sept ans, en cachette de son père, Eléonore s'essaya au piston. Quand une fanfare passait dans la rue des Chats-Bossus, elle se précipitait à la fenêtre. Mais la moindre fausse note, un simple couac pouvait la faire tourner de l'oeil : «J'ai mon dedans dehors», soupirait-elle.
- Mes beaux amis, celui qui connait un conte ne peut le garder pour lui, vous le savez bien.
Marche que je te marche, la route est longue pour arriver à la maison de Babborco.
La bonne odeur des gnocchis chatouille les narines de Pietrino.
Il en a l'eau à la bouche :
- Si j'en goûte un, rien qu'un, Babborco ne verra rien.
Le petit garçon soulève le couvercle, attrape un gnocchi et l'engloutit.
Hum, c'est bon !
Il regarde de nouveau l'assiette :
- Tiens, un autre gnocchi dépasse du couvercle. Et un autre et encore un autre !
Miam ! Pietrino les mange.
On vous fait naître, on vous nourrit, on vous fait l'amour, le ménage, la cuisine: pensez pas qu'il est temps qu'on s'amuse un peu? Pendant les guerres, ça vous dérange pas qu'on prenne la place des hommes, qu'on fabrique des fusils, qu'on vendange la vigne et qu'on cultive la terre! Mais là, jouer de la musique, ça, c'est…
De retour dans sa chambre, Joseph pleura un peu.
Le temps passa. Mais des années plus tard, pour ne rien oublier de cette histoire, il décida de l’écrire sur un cahier.
C’est ce cahier que j’ai retrouvé, et voilà comment à mon tour, j’ai pu tout vous raconter.