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3.72/5 (sur 100 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Grenobles , le 22/01/1964
Biographie :

Diplômé d’HEC, Emmanuel Faber débute sa carrière chez Bain & Company . Il travaille ensuite pour Baring Brothers, avant de devenir Directeur général de Legris Industries en 1995. Il intègre Danone en 1997 au poste de Directeur du Développement et de la Stratégie. En 2000, il devient membre du Comité Exécutif et Directeur financier. Il siège au Conseil d’administration de la société depuis 2002. En 2005, il est nommé Directeur général de la zone Asie Pacifique. Le 1er janvier 2008, il occupe le poste de Directeur Général Délégué de Danone, responsable des grandes fonctions Corporate.

En 2014, il devient Directeur Général et le 1er décembre 2017, il devient PDG.

Emmanuel Faber milite avec conviction pour un autre fonctionnement de l’économie, cherchant « un chemin de conscience » en s’appuyant sur son expérience avec Muhammad Yunus. Il a publié en 2012 « Chemins de traverse : vivre l'économie autrement » qui a reçu en octobre le Prix Humanisme Chrétien. Emmanuel Faber fait partie de cette nouvelle élite surdouée qui a préféré donner du sens à sa vie de grand décideur en subvertissant le système de l’intérieur, un peu à la manière d’un Martin Hirsch, avec lequel il a collaboré sur plusieurs projets au nom de Danone.
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Source : Wikipedia
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Pour l'une de ses rares apparitions publiques en France, Emmanuel Faber, ancien PDG emblématique de Danone, président de l'ISSB (International Sustainability Standards Board) et Associé de Astanor Ventures s'est exprimé au Collège des Bernardins le mercredi 25 janvier 2023. #faber #économie #danone Le Collège des Bernardins est un espace de liberté qui invite à croiser les regards pour cheminer dans la compréhension du monde et bâtir un avenir respectueux de l'homme. Pour tout savoir de l'actualité du Collège des Bernardins, suivez-nous sur les réseaux sociaux Facebook : https://www.facebook.com/CollegedesBernardins/ Twitter : https://www.twitter.com/CBernardins Instagram : @collegedesbernardins

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
L'investissement des entreprises multinationales dans les pays émergents y développe les compétences techniques des jeunes générations. L'épargne occidentale a choisi (par simple appât du gain) de financer l'éducation et la formation de jeunes Chinois, Indiens ou Brésiliens plutôt que celle de ses petits-enfants en Europe.
La connaissance technique est en train de basculer vers quelques grands pays émergents : le nombre de brevets qui s'y déposent chaque année en témoigne.
Pendant qu'en Europe une génération de jeunes au bord du chômage vit avec un iPod sur les oreilles et que lui est intimée l'obligation sociale d'en changer comme de chemise, d'autres en Chine ou au Vietnam, qui n'ont pas encore les moyens de s'en acheter, apprennent au même âge à les fabriquer et savent aujourd'hui les concevoir. Le réveil sera douloureux.
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L'entreprise est au service d'une altérité. C'est ce qui donne à l'économie son fondement social. De ce point de vue, une décision économique qui ne prendrait pas en compte sa dimension sociale serait une barbarie ; et une action sociale qui ne tiendrait pas compte de sa dimension économique serait une utopie. On a opposé le social et l'économique, mais ils sont les facettes d'une seule et même réalité. La frontière entre les deux passe par notre conscience.
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Oui, je peux toujours continuer à accepter ou à chercher les prix les plus bas dans mon supermarché , et continuer à critiquer le système qui ne donne plus de travail à mes proches voisins. Mais si l'entreprise locale les a licencié, c'est parce que je préfère acheter des produits fabriqués au Vietnam et vendu trois fois moins cher. C'est aussi simple que cela l'économie.
Je suis le système.
p.118
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Lundi 16 août 2021
Je suis dans l’antichambre du pays : un TGV qui m’y emmène à 300 km/h. J’aime cet espace-temps si particulier du voyage. D’ailleurs, dans la famille, le train de nuit de la ligne Paris-Briançon s’appelle, depuis le plus jeune âge de nos enfants, le « train magique ». Non seulement il abolit l’espace noir au-delà des vitres, mais il abolit aussi le temps entre le départ et l’arrivée : on s’installe dans les couchettes alors que le train s’ébranle lentement de son quai de grisaille, gare d’Austerlitz, et déjà, de l’autre côté d’un sommeil bercé par son roulis, le soleil caresse les montagnes enneigées, quelque part entre Gap et Guillestre.
Cette fois-ci, la promesse est belle : un stop à Briançon pour voir Hugues Chardonnet, qui suit son chantier du chalet d’accueil de l’association 82-4000, un dîner avec des amis chers, et puis demain départ lever 4 h 30, j’emmène un copain à l’arête nord-est de la Tête des Toillies, une voie aérienne que j’aime, dont les longueurs tissent la frontière italienne d’un ressaut à l’autre.
Je suis tiré de ma torpeur par un SMS. C’est Stéphanie Bodet. Charlie Buffet, le directeur éditorial de Guérin, voudrait qu’on se parle, une idée de livre où Stéphanie recueillerait, dans un dialogue avec moi, des impressions du monde vu d’en hait. J’ai rencontré Stéphanie par Arnaud Petit, il y a quelques années, nous avons grimpé ensemble, en Norvège, en Provence, dans leur fief de Buoux, à Venasque, aux Calanques. J’ai une grande admiration pour ce qu’elle a vécu, ce qu’elle fait, ce qu’elle est, un papillon sur les falaises, pour son regard sur la vie, et pour la puissance évocatrice de son écriture, aussi. Comme souvent, dans ce message, elle s’efface, m’encourage, et nous met simplement en relation, Charlie et moi.
Retour dans la vallée, après quelques nuits sous les étoiles. Quand je le contacte, Charlie est au Stromboli. Il doit sentir une forme de scepticisme dans mon message. « Je confierais mes envies de livre à l’énergie tellurique, elles reviendront irrésistibles » conclut son SMS.
C’est vrai. Je ne me vois pas très bien publier chez Guérin, au côté des géants, alpinistes, grimpeurs, conquérants de l’inutile dont les aventures peuplent mon imaginaire depuis des décennies, retranscrites dans les « petits livres rouges » de la maison chamoniarde. Charlie doit le sentir, qui m’envoie quelques-unes des dernières publications de Guérin, pour donner un peu d’incarnation au projet.
Mi-septembre, nous décidons de parler de tout cela en nous donnant rendez-vous dix jours plus tard au refuge de la Blanche, dans ce vallon de Clausis chargé de mémoires vivantes, pour moi, aux confins du Queyras.
Ce livre est né de ces quarante-huit heures passées dans les terres hautes, à la Blanche et au refuge de Furfande. Le vallon a revêtu des couleurs d’automne, les plus belles. La pointe de certains mélèzes vire déjà au jaune. Nous sommes accueillis par la neige. Thé, café, tablette de chocolat, tarte aux myrtilles. Un créneau météo pour sortir la corde et aller voir un peu plus haut. Les averses d’automne. La lumière déchirée, nette, après la pluie. Flambée du poêle à bois. Le chat du refuge. Les conversations s’étirent, dans le temps, dans l’espace et tissent des liens entre le vécu, les rêves, l’imaginaire. Au gré de nos explorations dans les souvenirs, Charlie évoque aussi ses rencontres, ses moments, ses liens avec les géants. Christophe Profit et la montée au refuge des Grands Mulets, en suivant la trace sûre de la fouine entre les séracs, Walter Bonatti. Tous les autres. Peu à peu, dans ces échos lointains, si proches, s’ouvre en moi un espace que j’imagine pour une parole. Des bouquins épars sur les étagères de la salle commune, des topos, des souvenirs, des envies se succèdent pour nommer, partager les lieux, les aventures, les personnes. L’envie de partager est là, mais je n’ai pas envie d’écrire, pas seul. Sans nous le dire, nous trouvons chacun notre rôle au fil des heures. Charlie note, n’oublie pas, revient, propose, organise. Je me laisse guider. Nous nous sommes encordés dans l’écriture. Nous nous mettons en marché. Pour un livre, comme une traversée entre deux ascensions. Le ciel est étoilé. La voie sera belle.
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Dans l’un de mes souvenirs les plus anciens, je joue au bord du Guil, le torrent de montagne qui prend sa source au pied du mont Viso et court dans le haut pays avant de s’engouffrer dans les gorges profondes de la combe du Queyras. Je cours pieds nus sur les petites plages de sable blanc, je construis des barrages avec mon frère Dominique, on se balade sous les mélèzes, on poursuit les chèvres dans les alpages. J’ai quatre ans, peut-être cinq, on fait du camping sauvage en famille. C’est ma première rencontre avec la montagne, le Queyras. La liberté !
Je découvre la randonnée avec mes parents. Leur montagne, c’est la montagne des hommes, pas celle des neiges éternelles. Quand on s’aventure là-haut, on reste en deçà, à la frontière. Ce sentiment d’être aux portes d’un autre monde me tombe dessus un jour d’été. On est en famille, avec mon frère cadet et des cousins au refuge des Bans, au cœur du massif des Écrins. Je dois avoir huit ou neuf ans. C’est l’après-midi, les premiers grignotent les pentes. En face de nous, l’immense paroi des Bans renvoie l’écho des torrents.
L’orage éclate à la fin de l’après-midi au moment où l’on s’apprête à passer à table. Je reste scotché le nez à la fenêtre, saisi par le spectacle dantesque qui commence. Le vallon est maintenant plongé dans des ténèbres d’un autre temps. Quelque chose qui remonte aux origines. Et puis monte le tambourinement de la pluie, ses rayures dans le flash des éclairs et, sur la terrasse du refuge, l’étincelle des gouttes dans les flaques d’eau. Le monde a basculé. Je me retourne. Aux tables du refuge, les voix tentent de couvrir le vacarme. Beaucoup se taisent. La montagne semble exploser tout autour – le tonnerre comme un roulement de tambour, un concert wagnérien, tellurique, dont les accords sont restés gravés dans ma mémoire. Je vis l’un de ces moments intérieurs décisifs où l’on prend la vie en pleine face.
L’orage s’apaise alors qu’on finit de dîner. On joue aux cartes, les cordées d’alpinistes qui doivent partir avant l’aube montent une à une dans les dortoirs, le calme revient. Soudain, à la tombée de la nuit, la vraie, la porte du refuge s’ouvre et je vois entrer deux extraterrestres : un homme et une femme, casqués, totalement trempés, rincés. Le regard hébété, encore habité de ce qu’ils viennent de traverser. L’orage les a cueillis là-haut, ils ne sont pas allés assez vite dans leur redescente. Pour moi, ils arrivent d’un autre monde. Là-haut, c’est décidément une autre planète. Ils posent tout et quelques minutes plus tard sont attablés devant la soupe fumante que le gardien leur a servie.
Dans la nuit, le gardien ouvre la porte du dortoir : « Quatre heures, grand beau ! » Les alpinistes s’en vont. Nous passons la matinée au refuge puis repartons vers la vallée.
Ce matin-là, en levant les yeux vers ces parois austères, immenses, éclairées par la lumière du début de journée, je me suis dit : j’irai. J’irai là-haut. J’irai dans ce pays où les hommes ne sont que tolérés. Ce que j’ai ressenti au moment de l’orage n’est pas de la peur. Je n’étais pas terrorisé, mais fasciné, presque hypnotisé par l’ampleur de ce qui était en train de se passer. C’était effrayant au sens étymologique – ce qui provoque l’effroi. L’effroi, dans la tradition des religions du livre, c’est ce que l’on ressent face au divin. C’est ce qui me fait frissonner quand je jette un coup d’oeil dans un télescope et que je devine une autre galaxie : quelque chose d’énorme, beaucoup plus grand que moi, plus grand que les hommes ; la conscience d’observer un autre temps, un autre monde, un lieu auquel les hommes n’appartiennent pas, auquel je n’appartiendrai jamais. Jeune adulte, j’ai rencontré Kant, comme un éblouissement : « Deux choses remplissent le coeur de crainte et d’admiration, le ciel étoilé au-dessus de moi, et la loi morale en moi. » J’y reviendrai.
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Enième tirade sur le PDG millionaire dont la montagne de fric dérange la conscience (ecrit-il). Celui ne s'est pas converti au bouddhisme, n'a pas fait de séjour dansun monastère trappiste, non il veut simplement changer le monde (vous entendez les violons dans le lointain ?)
Discours convenu, emphase irréelle (lire l'intro et la conclusion). Le petit bien : quelques pages intéressantes sur les négociations entre entreprises (rachat particulièrement).
Allez je passe à autre chose.
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Ce qui fait l’avantage concurrentiel d’une entreprise, d’une région, d’un pays ce n’est pas seulement son efficacité econimIque, c’est avant tout son identité, sa culture, le narratif qui cimente la cohésion sociale dans une visio. Qui donne du sens, c’est à dire la capacité pour une communauté à comprendre la place qu’elle occupe dans le monde et à y tracer une avenue. Avec un sens d’appartenance.
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En montagne, c’est une question de survie, il faut prendre le nécessaire, mais rien de plus. Certes, ce n’est pas facile de décider ce qui l’est ou pas. De quel aléa météo tient-on compte ? Et si on met plus de temps que prévu ? Quelle sécurité si l’un de nous se blesse dans la paroi ? Faut-il prévoir pour le copain ou chacun pour soi ? Quelle longueur de corde ? Combien de rations, combien d’eau ? Rien ne rentre dans le sac sans avoir été passé au filtre de cette évaluation. Elle est nécessaire pour l’économie de la cordée, pour l’économie des gestes, de la progression, pour l’écologie de l’aventure. Difficile de grimper trop chargé et encore plus frustrant de rentrer le sac encore à moitié plein. L’aventure admet une part acceptée, consentie, recherchée, de risque, pour cet équilibre. Chacune, chacun a son réglage, mais il doit se faire en cordée. Il en va de même dans ma vie, et bien entendu en ce qui concerne l’argent. Ne pas mettre dans le sac tout ce qui est sur la table. Mes décisions n’ont pas plu à tout le monde. Mais on n’a qu’une seule vie. Ces excédents sont issus d’un système aux excès duquel je ne veux pas participer. J’estime que ce n’est pas à moi d’en disposer, pas à un dirigeant du XXIe siècle ayant la responsabilité de conduire une transition climatique et sociale qu’il faut amorcer et accompagner quoi qu’il en coûte. Cet excédent appartient à la collectivité. Toute appropriation est une expropriation. Un minimum de recul permet de s’en souvenir.
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La quasi-totalité des processus de l'entreprise, son organisation, ses symboliques, son système de rémunération de la performance, sont orientés vers l'atteinte d'objectifs de profit et l'amélioration de notre propre situation financière. Bardées de stock-options, nos équipes de management ne peuvent exercer pleinement leur libre-arbitre dans la gestion délicate des équilibres de l'entreprise. C'est d'ailleurs la seule fonction de ces instruments financiers. Si vous pensez le contraire, trouvez-m'en une autre.
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Alors, oui, mon choix de tout jeune adulte, ma dignité, d'homme, ce sera de défier cet absurde. Et de choisir, en conscience. Pour vivre, et mourir libre. Choix de me conformer librement à ce que je crois, ce que je sens juste, sans compromission. De l'absolu toujours, des compromis très souvent, des compromissions : jamais.
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