Elle se souvenait de sa propre enfance et comme ça avait été difficile d’être la fille d’un diplomate et d’une artiste célèbre. Elle voyait les autres enfants aller à l’école à travers les vitres de la limousine. Elle voulait faire partie de cette foule anonyme tout en sachant que c’était impossible. Elle savait la tristesse d’être différent et la
solitude qu’engendrait cette situation, qu’importe la volonté des parents à la rendre la plus normale possible, ce n’était que l’apparence d’une vie ordinaire.
Si l'uniforme de rigueur aux Urgences, un pantalon et une blouse de bloc, réduisait l'individu à l'état de créature asexuée, cette femme échappait à la règle. Rien n'aurait pu altérer sa présence singulière. Des cheveux mi-longs, mélange éclatant de doré et de brun avec une point dessinés, de pommettes ciselées à la perfection et de lèvres pulpeuses, c'est l'intelligence aiguë qu'elle décela dans son regard inquisiteur qui retint son intérêt.
La tragédie n'avait rien d'inédit pour elle :dans sa spécialité, c'était malheureusement monnaie courante. En général, elle réussissait peu ou prou à tenir à distance cette réalité bouleversante de la fragilité humaine, agissant à son niveau à elle, grâce à son talent inné pour la chirurgie, résignée à n'avoir prise ni sur le destin, ni sur les circonstances. Pourtant, parfois, pour des raisons difficiles à cerner,quelqu'un la touchait, perçait sa carapace de défense ; alors, la douleur de l'autre devenait la sienne, jusqu'à ce qu'elle trouve la ressource nécessaire pour s'en dégager et parvenir à continuer à aller de l'avant.
Il y a toujours des choses dont on préfère ne pas parler, chérie. Cela ne signifie
pas qu'il faille s'en méfier. Simplement, parfois, il s'agit de sujets douloureux.
Son nom est sans importance. Elle est ce qui reste quand l’amour meurt et qu’on ne croit même plus à son retour. Tout ce qui reste, c’est la colère, et puis même elle disparaît. Ne subsiste plus que le désir de se définir soi-même, de définir son existence à travers le pouvoir que l’on peut confier à quelqu’un d’autre. Elle est celle que chacune d’entre nous aurait pu devenir si nous n’avions pas fait le pari d’aimer encore.
Le sexe est très important dans un couple,beaucoup plus que la plupart des femmes veulent bien l’admettre. Ce n’est pas la façon dont on fait l’amour, ni la fréquence, mais la façon dont on réagit physiquement à tout ce qui vous entoure.
Je ne voudrais pas jouer les intruses quand tu consacres du temps à ta famille.
Voir ces femmes discuter ou juste se regarder lui procurait l’excitation habituelle qu’elle associait toujours aux bars. C’était un endroit où tout pouvait arriver et où chacune pouvait participer.
S'il existait ne serait-ce qu'un moyen de remonter le temps pour modifier le cours des événements, je n'hésiterais pas. Alors même que cela signifierait que je ne serais pas là aujourd'hui.
-Elle s est montrée très compétente, ce matin , dit Linda.
-Oui.
- Et elle est super canon!
Robin ne devrait pas te laisser sortir sans chaperon." La petite blonde éclata de rire. "Après douze ans et deux enfants, elle sait parfaitement qu'elle n'a aucun souci à se faire. C'était un simple constat.
- J'ai pourtant l'impression qu'elle te met l'eau à la bouche."
Linda faillit s'essuyer la commissaire des lèvres, se ravisa."Ha,ha ha, se moqua-t-elle. Et bien sûr, toi, tu n'as rien remarqué ?"p16