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4.13/5 (sur 103 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Clamecy, Nièvre , le 11/04/1801
Mort(e) à : Nevers , le 12/10/1844
Biographie :

Claude Tillier est un pamphlétaire et romancier français,

Fils d'un serrurier aux maigres ressources, il réussit à suivre des études au lycée de Bourges grâce à une bourse accordée par la ville de Clamecy.

Ses classes terminées, la modicité de sa fortune l'oblige à embrasser la profession de maître d'études à Soissons, puis à Paris. Il raconte dans ses mémoires comment "son bouquet de rhétorique au côté, comme un domestique à la Saint-Jean, il alla offrir ses services aux revendeurs de grec et de latin de la capitale". Il finit par être renvoyé.

En 1822, il est incorporé dans l’armée et effectue jusqu’en 1827 son service militaire, au cours duquel il participe en 1823 à l'Expédition d'Espagne.

À son retour à Clamecy, il se marie en 1828 et est nommé instituteur. Il est directeur d'une école publique mais les méthodes d'enseignement ne lui conviennent pas. Aussi ouvre-t-il une école privée. Parallèlement, il fonde avec d'autres le journal "L’Indépendant" en 1831.

En 1832, étant en conflit avec le comité cantonal de l'instruction publique, il démissionne de la direction de l'école mutuelle. Il poursuit ses activités d'instituteur privé, jusqu'en juin 1841. À cette date, il quitte Clamecy pour s'installer à Nevers où il est le rédacteur de "L’Association", journal démocratique paraissant deux fois par semaine, jusqu'à sa disparition en mai 1843.

À partir de juin 1843, Tillier publie des pamphlets, tirés à 400 et 500 exemplaires, dans lesquels il attaque des notables de Nevers et du département.

Il est principalement connu comme auteur du roman satirique "Mon oncle Benjamin" (1843), prépublié en feuilleton dans le journal "L'Association" en 1842.

Malade depuis son service militaire, Claude Tillier meurt de tuberculose.

En 1969, Édouard Molinaro réalise une adaptation cinématographique de "Mon oncle Benjamin" avec Jacques Brel dans le rôle principal.

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Source : Wikipédia
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Mon Oncle Benjamin (1969) Bande Annonce


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Quiconque a semé des privilèges doit recueillir des révolutions!
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Claude Tillier
Manger est un besoin de l'estomac; boire est un besoin de l'âme .
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Cette terre parée de verdure et de fleurs, c’est un phthisique dont les joues sont roses, mais dont la vie est condamnée. Un temps viendra où elle ne sera plus qu’une masse inerte, morte, glacée, une grande pierre sépulcrale sur laquelle Dieu écrira : « Ci-gît le genre humain. »
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Qu'est-ce que vivre ? Se lever, se coucher, déjeuner, dîner, et recommencer le lendemain. Quand il y a quarante ans qu'on fait cette besogne, cela finit par devenir bien insipide.
Les hommes ressemblent à des spectateurs, les uns assis sur le velours, les autres sur la planche nue, la plupart debout, qui assistent tous les soirs au même drame, et baillent tous à se décrocher la mâchoire ; tous conviennent que cela est mortellement ennuyeux, qu'ils seraient beaucoup mieux dans leur lit, et cependant aucun ne veut quitter sa place.
Vivre, cela vaut-il la peine d'ouvrir les yeux ? Toutes nos entreprises n'ont qu'un commencement ; la maison que nous édifions est pour nos héritiers ; la robe de chambre que nous faisons ouater avec amour, pour envelopper notre vieillesse, servira à faire des langes à nos petits-enfants. Nous nous disons : Voilà la journée finie ; nous allumons notre lampe, nous attisons notre feu ; nous nous apprêtons à passer une douce et paisible soirée au coin de notre âtre : pan ! pan ! quelqu'un frappe à la porte ; qui est là ? c'est la mort : il faut partir. Quand nous avons tous les appétits de la jeunesse, que notre sang est plein de fer et d'alcool, nous n'avons pas un écu ; quand nous n'avons plus ni dents, ni estomac, nous sommes millionnaires. Nous avons à peine le temps de dire à une femme : " Je t'aime !" qu'à notre second baiser, c'est une vieille décrépite.
(extrait du début du premier chapitre)
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Et d'ailleurs, qu'est qui vous presse donc tant de faire baptiser votre poupon? Est-ce une terrine de foie gras ou un jambon de Mayence qui se gâterait s'il n'était salé de suite? Attendez qu'il ai vingt-cinq ans; au moins, il pourra répondre de lui-même, et alors, s'il lui faut une caution, je saurai ce que j'ai à faire. Jusqu'à dix-huit ans, votre fils ne pourra prendre un enrôlement dans l'armée; jusqu'à vingt-et-un ans, il ne pourra contracter d'engagement civil; jusqu'à vingt-cinq ans, il ne pourra se marier sans votre consentement ou celui de Machecourt, et vous voulez qu'à neuf jours, il ait assez de discernement pour choisir une religion? Allons donc, vous voyez bien vous même que cela n'est pas raisonnable.
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Celui qui n'a point de philosophie au milieu des misères d'ici-bas, c'est un homme qui va tête nue sous une averse. Le philosophe, au contraire, a sur le chef un bon parapluie qui le met à l'abri de l'orage. Telle était leur opinion. Ils regardaient la vie comme une farce, et ils y jouaient leur rôle le plus gaiement possible. Ils avaient un souverain mépris pour ces gens malavisés qui font de leur existence un long sanglot. Ils voulaient que la leur fût un éclat de rire.
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Boire et manger sont deux êtres qui se ressemblent : au premier aspect, vous les prendriez pour deux cousins germains. Mais boire est autant au dessus de manger que l'aigle qui s'abat sur la pointe des rochers est au dessus du corbeau qui perche sur la cime des arbres.
Manger est un besoin de l'estomac ; boire est un besoin de l'âme.
Manger n'est qu'un vulgaire artisan, tandis que boire est un artiste. Boire inspire de riantes idées aux poètes, de nobles pensées aux philosophes, des sons mélodieux aux musiciens ; manger ne leur donne que des indigestions.
Or, je me flatte, sergent, que je boirais bien autant que vous, je crois même que je boirais mieux ; mais pour manger, je ne suis auprès de vous qu'une mazette. Vous tiendriez tête à Arthus en personne ; je crois même que, sur un dindon, vous seriez dans le cas de lui rendre une aile...
(extrait du chapitre III du volume paru aux éditions "France-loisirs" en 1986)
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Donnez à un homme une bonne santé, un bon appétit, et plongez son âme dans une somnolence perpétuelle, il sera le plus heureux de tous les êtres. Développer son intelligence, c'est semer des épines dans sa vie. Le paysan qui joue aux quilles est plus heureux que l'homme d'esprit qui lit dans un beau livre.
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On crie tout haut, et vous le proclamez vous-mêmes, qu'il vaut mieux absoudre dix coupables que de condamner un innocent. C'est la plus déplorable des absurdités qu'ait enfanté la philanthropie à la mode ; c'est un principe antisocial. Je soutiens, moi, qu'il vaut mieux condamner dix innocents qu'absoudre un seul coupable.

À ces mots tous les convives crièrent haro sur mon oncle.

- Non parbleu ! s'écria mon oncle, je ne plaisante pas, et ce sujet n'est pas de ceux à la face desquels on puisse rire. J'exprime une conviction ferme, puissante et depuis longtemps arrêtée. Toute la cité s'apitoie sur le sort d'un innocent qui monte à l'échafaud ; les gazettes retentissent de lamentations, et vos poètes le prennent pour le martyr de leurs drames. Mais combien d'innocents périssent dans vos fleuves, sur vos grands chemins, dans le creux de vos mines et jusque dans vos ateliers, broyés sous la dent féroce de vos machines, ces gigantesques animaux qui saisissent un homme par surprise et qui l'engloutissent sous vos yeux sans que vous puissiez lui porter secours. Cependant leur mort vous arrache à peine une exclamation, vous passez, et, quelques pas plus loin, vous n'y pensez plus. Vous ne songez pas même en dînant à en parler à votre épouse. Le lendemain la gazette l'enterre dans un coin de sa feuille, elle jette sur lui quelques lignes de lourde prose et tout est fini ! Pourquoi cette indifférence pour l'un et cette surabondance de pitié pour l'autre ? Pourquoi sonner le glas de celui-ci avec une clochette et le glas de celui-là avec une grosse cloche ? Un juge qui se trompe, est-ce un accident plus terrible qu'une diligence qui verse ou qu'une machine qui se détraque ? Mes innocents à moi, ne font-ils pas un aussi grand trou que les vôtres dans la société ? Ne laissent-ils pas comme les vôtres une femme veuve et des enfants orphelins ?

" Sans doute il n'est pas agréable d'aller à l'échafaud pour un autre, et moi qui vous parle je conviens que si la chose m'arrivait j'en serais très contrarié. Mais par rapport à la société, qu'est-ce qu'un peu de sang que verse le bourreau ? la goutte d'eau qui suinte d'un réservoir, le gland meurtri qui tombe d'un chêne. Un innocent condamné par un juge, c'est une conséquence de la distribution de la justice, comme la chute d'un couvreur du haut d'une maison est la conséquence de ce que l'homme s'abrite sous un toit. Sur mille bouteilles que coule un ouvrier, il en casse au moins une ; sur mille arrêts que rend un juge, il faut qu'il y en ait au moins un de travers. C'est un mal prévu, nécessaire et contre lequel il n'y aurait d'autre remède que de supprimer toute justice...
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- Bon, dit celui-ci, je vois ce que c'est : tu te disposes à me remercier ; eh bien, je t'en dispense, mon pauvre garçon ; c'est pour mes beaux yeux et non pour les tiens que je te tire d'ici ; tu sais bien que je ne peux me passer de toi. Allez, messieurs, dans toutes les actions qui vous paraissent les plus généreuses, il n'y a que de l'égoïsme. Si cette maxime n'est pas consolante, ce n'est pas ma faute, mais elle est vraie.
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