Je suis assez bête pour croire ce que les nazis nous disent. On me dit que je vais travailler dans un camp de travail, je vais travailler dans un camp de travail.
Je suis retournée à Birkenau. Ce n’est plus qu’un décor...
Si un jour vous y allez: fermez les yeux.
Imaginez cette odeur insupportable qui inonde l’air. Les cadavres qui jonchent le sol. Les cris permanents des os et les déportés qui courent dans tous les sens.
Sous chacun de vos pas, une personne est morte à cet endroit.
Devant nous, il y a un train avec des wagons ouverts et vides.
Il n' y a aucune chaise, aucun banc à l’intérieur.
Il y a tout juste un seau dans le coin.
Pas un seul au revoir de ma part.
Je me souviens de son message de paix et de tolérance. " Voilà où mène la Haine ! " Rien ne sert de haïr l'autre, d'en avoir peur, de le rejeter sous prétexte qu'il appartient à une autre religion, que sa couleur de peau n'est pas la même, que son nom est étranger... Bref qu'il est différent.
(postface de l'auteure)
A l'heure où l'antisémitisme, la xénophobie et le racisme ressurgissent partout dans le monde, à l'heure où la guerre et ses pires exactions frappent à nos portes, à l'heure où l'extrême droite accède au pouvoir dans plusieurs pays européens, à l'heure où les élus du Front National ripoliné ont investi en nombre les bancs de notre hémicycle, il n'est sûrement pas vain de (re)découvrir et faire connaitre la parole de Ginette Kolinka grâce à cette bande dessinée. Elle constitue, plus que jamais, un puissant appel à la vigilance contre toutes les formes de discrimination et d'exclusion, en même temps qu'un formidable hymne à la vie, au partage et à la tolérance.
(Préface Arnaud Boulligny)
Quand on va dans les cinéma, on peut voir comment les juifs sont traités dans les pays occupés.
Mais mon père s’empresse de nous rassurer.
« En France, ça n’arrivera pas, le pays va nous protéger. »
La première chose qu’on fait de nos journées est de se rendre à l’appel.
Tout le monde doit être là.
Tout le monde.
Même les mortes durant la nuit.
A l' heure où l' antisémitisme, la xénophobie et le racisme ressurgissent partout dans le monde, à l' heure où la guerre et ses pires exactions frappent à nos portes, à l'heure où l'extrême-droite accède au pouvoir dans plusieurs pays européens, à l'heure où les élus du Front national ripoliné ont investi en nombre les bancs de notre hémicycle, il n'est sûrement pas vain de (re)découvrir et faire connaître la parole de Ginette
Kolinka grâce à cette bande dessinée. Elle constitue, plus que jamais.un puissant appel à la vigilance contre toutes les formes de discrimination et d'exclusion, en même temps qu'un formidable hymne à la vie, au partage et à la tolérance.
Merci donc à Aurore pour ce travail mené avec conviction et passion,
Merci à toi Ginette pour ta gentillesse et ton incessant combat contre la haine,
Merci mesdames d'avoir uni vos forces, par-delà les générations, pour faire œuvre commune de
mémoire.
Arnaud Boulligny
Chargé de recherche à la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
Chercheur associé au laboratoire HisTeMé de l'université de Caen Normandie
Arrêtée parce que Juive en mars 1944, Ginette Cherkasky est déportée dans un camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Elle en ressort vivante avec le matricule 78599 tatoué sur le bras.
Seule rescapée des membres déportés de sa famille, elle nous transmet son témoignage et nous met en garde : "Voilà où mène la haine".
Là -bas, j'endure tout sans jamais me révolter.
Je n'ai plus aucune pensée, plus aucun sentiment. Plus rien.