Les boeufs sont couchés sur le sol depuis longtemps. Ils clignent leurs yeux remplis de tristesse.
Deux hommes font lever l'un deux et le poussent en l'injuriant jusqu'au bout du pont de corde. L'animal est tout mou, deux larmes coulent de ses yeux vides et son corps se met à trembler. Une fois qu'ils lui ont attaché les quatre pattes, les deux hommes l'accrochent au panier de bambou auquel ils nouent la corde. Ils lancent un grand cri et le poussent violemment. L'animal ouvre la gueule, mais aucun son ne sort.
Il tremble de tous ses membres et ses excréments voltigent dans les airs avant de se disperser dans le gouffre.
Belle éclata en pleurs. La femme de Zhang avait du sang qui lui coulait de l’arrière de la tête ; elle qui n’avait jamais été du genre à invectiver qui que ce soit se répandit en injures ; la femme de Zhang injuria son mari.
Zhang, l’air hébété, tremblait de tout son corps, le souffle coupé ; de la sueur lui coulait dans le cou.
Il fut hospitalisé ; ce n’est qu’au bout de deux jours qu’il raconta ---
Près de l'entrée, un grand arbre est renversé, les racines arrachées, comme s'il était venu trébucher ici, effrayé et mis en fuite par quelque chose d'inattendu.
Au-dessus le ciel est d'un bleu tellement profond que l'on n'ose pas le fixer trop longtemps.
Un aigle plane.
A Pékin, les idiots ne sont pas nombreux. Sinon, dans quel monde serions-nous ? Ils ne sont pas rares non plus. Sinon, comment expliquer qu'en n'importe quel lieu de la ville, on puisse toujours en rencontrer un ou deux ?
Une autre raison qui explique la vitalité des Etats-Unis, c'est qu'on y imite très peu les sages, mais beaucoup les héros. J'ai réalisé que ce que l'on appelle en Occident un « intellectuel » est en fait un « héros ». Mais vouloir que les héros fassent preuve en plus de raison, c'est très difficile. C'est pourquoi, en Chine, bien que les lettrés soient nombreux grâce à la généralisation de l'enseignement, ceux que l'on peut vraiment appeler des intellectuels sont encore rares.
Je pénétrai dans le wagon, le coeur battant. il ressemblait à un élevage moderne de volailles ; dans chaque compartiment, trois couchettes par côté jusqu'au plafond. La mienne se trouvait au milieu. Quand je l'eus repérée, je quittai mes chaussures, et m'allongeai.
La couchette était trop courte : mes jambes restaient pliées. Je mis ma tête à la place des pieds, mais ceux-ci dépassaient du vide.
Ensuite, on sent la fièvre monter, du ventre elle gagne la plante des pieds, le cou, le bout des doigts, on est de plus en plus brûlant. N’est-ce pas Andersen qui a écrit l’histoire de la petite vendeuse d’allumettes ? Il avait bien raison, le vieux Danois. Avant de mourir de faim, les gens ont la fièvre ; quand la fièvre tombe, c’est qu’ils sont morts.